mense, puis entendant le soir, parmi les mille feux d'une illumination féérique, les sons aériens du carillon se mêler aux vivats d'allégresse, va, la paupière mouil- le'e, se jeter dans les bras de sa mère, résolu d'obtenir des luttes prochaines les mêmes succès et les mêmes honneurs. Le jeune humaniste se résigne sans décou ragement et sans envie. Au Collège Saint Vincent, une morale chrétienne qui bannit la vanité, une confiance illimitée dans la justice des Professeurs, facilitent particu lièrement ce résultat. La solennité a été close par un discours d'adieux de M. Knepper, élève de rhéto rique. L'émotion légitime du jeune orateur ne nuisait en rien la netteté du débit; mais au contraire en augmentait le char me. C'est un instant bien remarquable de la vie, que celui où le rhétoricien prononce ses adieux. Là finissent les juvéniles ébats de l'adolescence là commence une autre phase de l'existence humaine. Sous le rap port religieux le changement est immense. Dans un bon collège, les principes de foi et de morale ont été solidement inculqués; leur mise en action ne coûtait aucune peine sous les yeux de maîtres pieux, au milieu de condisciples édifiants, loin du moindre scandale, sous une discipline qui avertit sans relâche, et s'ingénie prévenir tout danger. Par de là le collège, l'université, dans le monde, il n'en est plus de même. En sor tant des humanités, en adossant la toge virile, le jeune homme doit savoir qu'il s'engage une lutte de cinquanteousoixante ans entre lui et les abus dominant dans la société. Celte religion qu'il a apprise avec tant de zèle, il la verra communément vi lipendée; ces préceptes et ces pratiques de l'Eglise que son cœur accepte avec respect, il les verra oubliés, ridiculisés, foulés aux pieds, il verra le poison d'un langage indé cent impunément répandu les complai sances, les passions éveillées, l'attrait des amusements, les ricaneries d'amis déjà en- téraîns, tout le poussera vers la frivolité et il faudra résister, résister toujours, dé ployer un courage incessant, ne se départir de rien, défendre le culte, défendre ses ministres sacrés, ne se relâcher jamais, ne pas faire moins trente ans qu'à vingt, se relever incontinent en cas de chûte, mé priser la faveur mise au prix d'une convic tion, voir passer lâchement au camp en nemi la plupart de ses égaux, et demeurer ferme. Le peut-on? Oui avec Dieu; oui avec une éducation comme elle se donne S1 Vincent d'Ypres; oui en réservant durant la vie entière quelques loisirs l'étude des vérités qu'elle a empreintes dans l'âme; et enfin avec une grande prudence de con duite. Biil'ges, 19 août. Depuis quelques jours le bruit courait en ville que la société du chemin de fer de la Flandre-Occidentale allait cesser le service des convois sur la ligne depuis longtemps en exploitation. Nous pouvons affirmer qu'il n'en est rien; le chemin de fer de la Flandre gagne de jour en jour en importance; le transport des voyageurs et des bagages augmente pour ainsi dire chaque départ. (Nouvelliste des Flandres.) On se plaint du retard que l'ouverture de la chasse éprouve cette année dans tou tes les provinces. Les récolles ont disparu de nos champs et aucun dégât ne peut plus, par conséquent, y être apporté. Les motifs qui empêchent la chasse n'existant plus, on espère que le ministre ne tardera point en décréter l'ouverture. On écrit de Gand Lundi, entre 10 et 11 heures du soir, une dispute s'étant élevée entre le nommé Jean De Kudder, journalier, demeurant hors la porte de Bruges, et Guillaume Puyn, pein tre, ce dernier a porté son adversaire dans la poitrine un coup de couteau qui met ses jours en danger. La victime a été transportée l'hôpital; le coupable a été livré la justice. 1/ex-Roi de Westphalie, le prince Jérôme Bonaparte, son fils et toute sa fa mille avec une suite nombreuse, sont ar rivés Anvers, venant de La Haye. FRANCE. Paris, 18 août. Hier, Mme la duchesse de Praslin, fille de M. le maréchal Sebastiani, âgée de 40 ans, mère de neuf enfants, est arrivée hier Paris l'hôtel de son père le maréchal Se bastiani, rue foubourg St-llonoré, n° 5o, venant du château de Praslin pour assister la distribution des prix d'une institution où se trouvent plusieurs de ses enfants. La duchesse fatiguée du voyage par une chaleur caniculaire se coucha de bonne heure; sa femme de chambre était logée au-dessus d'elle. Vers quatre heures et demie ce malin, cette femme se reveille au bruit de la son nette d'appel; étonné que sa maîtresse qui était la veille extraordinairement fatiguée s'éveillait d'aussi bonne heure. La femme de chambre se lève, s'habille et descend chez sa maîtresse où un specta cle horrible la frappe d'épouvante l'ap partement était tout bouleversé, un mare de sang inondait le parquet, puis au milieu était la malheureuse duchesse, le cadavre encore chaud et palpitant ayant la tête pres que détachée des épaules. La femme de chambre, plus morte que vive, répand l'alarme dans la maison; les domestiques et ia famille arrivent. Alors la scène de désolation qui a eu lieu ne peut se décrire. Cependant quelques domestiques exami nent les lieux. La première remarque qui a été faite, c'est que rien n'avait été volé; la seconde que l'assassin avait dû pénétrer chez la duchesse par les derrières, où M. Visconti construit un hôtel donnant sur les Champs-Elysées pour M. Cibiel, membre de la chambredesdéputés;enfin quec'était aussi par là que le misérable avait dû s'en fuir après avoir commis le crime. Dès six heures, ce matin, le préfet de police, le chef de police de sûreté, le pro cureur du roi, et même le ministre de l'in térieur, dit-on, sont descendus l'hôtel du maréchal Sebastiani pour commencer l'in struction. L'hôtel a eu toutes ses issues im médiatement gardées vues. A midi les magistrats étaient encore sur les lieux. D'après les bruits qui transpirent Paris, cet horrible mystère commence se dé voiler. On a procédé l'arrestation de plusieurs personnes attachés la maison de Praslin. Une institutrice des enfants et plusieurs domestiques ayant été congédiés il y a quelque temps par la duchesse, et dont l'une d'elles aurait dit cette dame qu'elle le payerait cher! toutes ces personnes ont été consignées l'hôtel Sebastiani, et 011 leur a demandé compte de leur temps; deux, dit-on, n'ont pu l'établir d'une ma nière satisfaisante. A tout moment des mandats de comparaître sont mis exécu tion en ville, et un va et vient continuel a lieu l'hôtel. Le corps de la duchesse a été embaumé. Nous lisons dans la Démocratie pacifique, journal qui estordinairement mal informé, l'étrange nouvelle qui suit Minuit. Plus de doute! M, le duc de P... est arrêté! On l'attend l'heure qu'il est la Con ciergerie du Luxembourg, oû il va être écrouésous la prévention de l'horrible as sassinat. Nous espérons bientôt être même de démentir le fait avancé par la Démocratie. On écrit de Dijon, le 11 août A la suite d'opérations de draguage fort consi dérables dans le lit de la Saône, les ingé- nieursontrencontréunfossilephénoménal, W.iTOl', le 19 août 1*13. Monsieur l'Éditeur, Dans la nuit du i5 au i4de ce mois, un incendie des plus intenses s'est tout-a-coup manifesté dans une petite ferme, située en la commune de Watou, arrondissement d'Ypres, et occupée par un honnête et laborieux cultivateur, le nommé Tailly Augus tin. Tout ce que ce malheureux possédait, habita tion, bestiaux, produit de la moisson, meubles, vêtements etc., est devenu en peu d'instants la proie des flammes. Rien n'était assuré contre les risques de l'incendie. Le père, la mère, six enfants en bas âge, dont l'aîné n'a pas 8 ans, et dont le plus jeune n'a que 5 mois se trouvent sans pain et sans asyle, et n'ont d'autres ressources que la cha rité publique. Emu de commisération en présence d'une infor tune aussi poignante, j'ai cru, aller au devant de la pensée de quelques personnes charitables, en ouvrant une liste de souscription dont le produit sera exclusivement destiné b secourir ces infortunés. J'ail'espoir fondé que cette fois encore, comme lors du sinistre de Dickebusch, la bienfaisance pu blique ne sera ni stérile ni inactive dans l'arron dissement d'Ypres. Il y va de l'existence d'une famille aussi probe que malheureuse. Mise eu circulation depuis deux jours seulement, cette liste est déjà couverte des noms de plusieurs citoyens notables. Si d'autres personnesétaient disposées s'associer a cette œuvre charitable, elles sont priées, de faire connaîtie leur intention au bureau de ce Journal, la liste de souscription leur sera immédiatement transmise. Agréez, Monsieur l'Editeur, l'assurance de mes sentiments distingués. chronique judiciaire. La cour d'assises du Brabant avait a connaître le 9 août de l'accusation d'infanticide, ou tout au moins d'exposition d'un enfant nouveau-né, charge de la nommée Marie-Françoise Mahut, âgée de 24 ans, brodeuse, demeurant b Nivelles, pour avoir, le mai 1847, occasionné volontai rement la raort d'un enfant nouveau-né du sexe masculin, en l'exposant dans un lieu solitaire. Malgré les efforts de M° Gendebien fils, son conseill'accusée a été déclarée coupable sur le 2' chef, et condamnée aux travaux forcés a per pétuité, au carcan et b la marque. actes du gouvernement. Un arrêté royal, en date du 17 août, convoque pour le 6 septembre 1847 les collèges électoraux des arrondissements de Charleroy, d'Anvers, de Liège et de Bastogne, b l'effet d'élire, le premier, un sénateur le second, deux membres de la Cham bre des Représentants, et les deux autres, chacun un membre de la même Chambre. Par arrêté royal de la même date, les collèges électoraux des] arrondissements de Nivelles et de Tournai, sont convoqués pour le 6 septembre, b l'effet d'élire chacun un sénateur.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 2