JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
TSo 3124.
Mercredi, 8 Septembre 1847.
31me année.
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DESTITUTION DE M. DE NECKERE.
L'esprit de parti l'emporte enfin sur
l'impartialité que le ministère promettait
dans son programme. Une razzia de Com-
missairesde Dislrictest faite, et l'honorable
M. De Neckere y est compris.
La charte sera désormais une vérité,
disait le Roi Louis Philippe en 1830, et
nous pouvons y ajouter: mais un pro-
gramme ministériel sera désormais un
mensonge.
M. L)e Neckere a suivi les intentions du
Gouvernement en soutenant M. Van Re-
nynghe dans les élections, et c'est le gou
vernement qui lé distilue.
Un arrêté royal du 3 juin 1847 le nom
mait chevalier de l'ordre de Léopold pour
la manière distinguée dont il s'acquittait
de ses fonctions un arrêté royal du 3 sep
tembre 1847, trois mois après, le révoque
des mêmes fonctions qu'il est réputé inca
pable de remplir convenablement. Quel
acte a-t-il posé dans l'intervalle? Aucun.
C'est ainsi que le ministèreenlend sauve
garder les prérogatives et la dignité de la
couronne.
Un fonctionnaire consommé dans les
connaissances administratives par vingt-
cinq années d'expérience, est destitué sans
qu'on daigne en énoncer le motif une
danseuse est élevée au rang de comtesse
en Ravière.
Personne n'a rencontré peut être un ar
rêté du gouvernement qui remplaçait De-
leforlrie; mais il y avait plus de hâte
remplacer un magistrat contre qui on n'a
pu élever le moindre reproche.
Il fallait caser le secrétaire du club de
Verhaegen, de Verhaegen qui porta la cé
lébré plume d'or Sue, de Verhaegen le
fameux antagoniste de Relsin, l'inventeur
impayable des dîmes ressuscilées, le fac-
tolon de la franc-maçonnerie.
Servez la patrie avec zèle, et pour ré
compense, on vous destituera avec plus de
zèle encore.
Les Carthaginois condamnaient parfois
leursgénéraux mort pouravoir été battus
dans une bataille; M. De Neckere est puni
pour avoir triomphé par des moyens hon
nêtes d'ifliluence dans les élections.
Lorsque des violences furent commises
dans plusieurs districts électoraux au pro
fit du libéralisme, lorsque des prêtres fu
rent maltraités ou eurent leurs vêtements
déchirés, personne ne fut destitué, aucun
fonctionnaire ne fut révoqué pour n'avoir
pas prévenu ces désordres. Aux chambres,
l'opinion se bornait dire qu'elle les re
grettait.
Il avait juré fidélité au Roi, et c'est pour
avoir été fidèle aux instructions du gou
vernement du Roi qu'il tombe en disgrâce.
D'où il suivrait que s'il avait trahi le gou
vernement, il aurait été maintenu.
On fait beaucoup pour encourager l'in
struction, pour lancer honorablement les
jeunes gens dans les diverses carrières.
Mais ne serait-ce pas provoquer un mou
vement rétrogradé dans les éludes que d'y
répandre le découragement? Et quel germe
de découragement plus grave peut-on se
mer, que ce que nous voyons devant nous?
On se plaint que le respect se perd, que
le prestige dont les autorités doivent être
environnées s'évanouit. Quand en haut on
ne respecte dans le fonctionnaire ni le ta
lent, ni le mérite, ni les services rendus;
quand le fonctionnaire le plus estimable
n'est qu'un champignon flétri et écrasé le
lendemain, par une lubie du pouvoir, il
faut qu'en bas tout esprit d'ordre et de
subordination finisse par disparaître.
Que le Progrès publie maintenant des
colonnes entières de cris d'allégresse, nous
avouons que l'importunité de ses délateurs
a vaincu.
Les Bourgmestres et les autres autorités
du district recevront peut-être avec une
complète indifférence la mesure arbitraire
qui vient d'attiendre leur supérieur hiérar
chique car l'ingratitude suit ordinairement
le revers, et l'empressement est pour les
nouveautés que la faveur du jour fait éclor-
re. Nous doutons toutefois que tels soient
les sentiments des fonctionnaires de l'ar
rondissement, mais toute expansion pu
blique de reconnaissance sera comprimée
par la peur de déplaire.
Reste voir comment les chambres ap
précieront cette marche prétend ue progres
sive, pompeusement annoncée, et aboutis
sant fort trivialement expulser bruyam
ment de l'armée et des administrations
d'excellents titulaires pour y placer des
créatures novices.
Beaucoup d'électeurs n'ont jamais com
pris quel mal il y avait voter par com
plaisance, et céder au plus insistant,
prendre des engagements de vote et im
poser silenceà leur conviction personnelle:
il est permis de croire que maintenant ils
commenceront apercevoir ce qui en dé
pend.
Nos observations sont dictées par l'im
pression pénible que cause une iniquité,
et non par un désir d'hostilité contre le
ministère. S'il veut servir le pays, comme
il le peut, avec avantage et avec gloire,
qu'il s'arrête promptemenl dans la voie où
il est entré. Mais il ne le fera pas, et il ne
pourra le faire, s'il continue se considérer
le ministère non du pays, mais d'un parti.
Sa présence aux affaires ne sera marquée
que par une agitation continuelle qui finira
par le déborder.
La maison du garde-champêtre Maes de
Ilooglede restait fermée depuis trois jours.
Sa femme était allée la kermesse d'un vil
lage des environs, et les voisins croyaient
que son mari l'avait suivie. Quand la fem
me revint et ouvrit sa demeure, on vit le
cadavre du malheureux garde couvert de
sang. Une hémorraghie l'avait surpris su
bitement. Le sang élaiten partie caillédans
sa bouche. Il tenait un chapelet entre les
mains.
COMMISSAIRES D'ARRONDISSEMENT.
Le .Moniteur publie dans sa partie ofjicielle
la pièce suivante
On s'abonne Ypres, rue de
Lille, n° 10, près la Grand'place, et
chez les Percepteurs des Postes du
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Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
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de chaque semaine.
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19 centimes par ligue. Les ré
clames, ti centimes la ligue.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
8 Septembre.
M. De Neckere est père de famille de
neuf enfants hé bien, c'est celui-là préci
sément qu il failiait choisir*, le coup n'en
aura que plus de retentissement, n'en fera
que plus de sensation, n'en inspirera que
plus de terreur.
M. De Neckere est déposé pour avoir
écrit qu'il fallait dans les élections se met
tre en garde contre les fauteurs de l'im
moralité et de l'orangisme.
DKRTITl'TIOAg.
mises a la retraite. nominations nouvelles.
Par arrêtés royaux du 3 du courant, sont nommés:
Le sieur Jules Boyaval (conseiller communal a
Bruges), commissaire de l'arrondissement de Bru
ges, en remplacement du sieur Du Jardin, admis
a faire valoir ses droits la pension.
Le sieur F.-H. De Gerlache, commissaire de
l'arrondissement de Charleroy, en remplacement
du sieur A Brixhe;