Nous recevonsà ce momentla circulaire
de ce nouveau commissaire, et nous y
voyons regret, que si le droit adminis
tratif ne lui est pas plus familier que la
grammaire française, nous ne pourrons
pas en attendre merveille, pour l'arrondis
sement.
Yoici cette pièce
A Messieurs les Bourgmestres et Echevins des
communes de Carrondissement d'Y près.
On voit que M. Carton se pose en homme
de parti, comme nous l'avions annoncé:
au lieu de se renfermer dans le cercle de
l'administration, il se lancedans la politique
générale.
11 est fâcheux que M. Carton n'ait pas
fait revoir sa circulaire par nos ministres.
MM. Rog ier et Chazal, qui sont français
d'origine, ne lui auraient pas permis de
dire que les libéraux d'Ypres ont déjà rendu
justice aux odieuses imputations d'un parti
auquel M. Carton déclare la guerre.
En somme, le premier acte administratif
du nouveau commissaire d'arrondissement
ne nous paraît ni intelligent, ni habile.
11 paraît que le ministère Rogier nous
porte malheur. On dit que la société du
chemin de fer des Flandres demande un
long délai pour achever la ligne de Cour-
trai Ypres, si tant est que cette remise
ne doive pas être considérée comme un
renvoi définilifauxcalendes grecques, c'est
l'opinion qui est ici seule répandue et ac
créditée.
Avant-hier a eu lieu aux Halles la dis
tribution des prix aux élèves de la Loge,
ou école dominicale et journalière des
pauvres. Celle institution fondée peu avant
la révolution française par M. le chanoine
Vandermeerscu a été récemment étendue et
approprié pour servir d'école communale
primaire. Elle renferme actuellement au-
delà de cinq cents élèves. La représenta
tion d'une pièce dramatique flamande a
généralement satisfait. On eut désiré ce
pendant en quelques endroits un goût plus
épuré dans la composition. On est d'ac
cord sur la bonne direction que l'action
simultanée des pouvoirs ecclésiastique et
civil imprime cet utile établissement.
On écrit d'Enghein une lettre renfer
mant une relation complète des fcles qui
ont eu lieu lundi en celte ville l'occasion
de l'arrivée du prince Antoine d'Arenberg
et sa jeune épouse la princesse Marie, née
comtesse de Mérode. Vers quatre heures
et demie, le cortège arriva au Parc où la
jeunesse des écoles attendait les jeunes
époux pour leur offrir son compliment.
Sur l'immense pelouse qui s'étend entre
les pavillons jusqu'aux abors des magni
fiques promenades du Parc, la cavalerie
s'est déployée et a formé un vaste demi-
cercle, dans lequel vinrent ensuite se ran
ger toutes les sociétés particulières. C'était
un coup d'œil vraiment ravissant; il yavail
là quelques mille personnesréunisdans un
même sentiment d'hommage envers une
illustre famille. Pour comprendre cet em
pressement, il faut se rappeler que depuis
deux siècles Enghein a été l'objet de la sol
licitude de la famille d'Arenberg. Anne de
Croy, sœur du dernier duc de Croy et d'Aer-
schot, épousa le prince Charles d'Arenberg,
acheta avec lui la seigneurie d'Enghien de
Henri IV, Roi dp France, et y créa plusieurs
fondations pieuses et charitables. Depuis
lors chaque génération de cette famille y a
laissé des traces de sa munificence, et au
jourd'hui même Mme la duchesse d'Arenberg
a doté la ville de plusieurs établissements
qui lui méritent le surnom d'une seconde
Anne de Croy. Voilà ce qui explique cet
empressement général fêler le mariage
d'un prince d'Arenberg avec la descendante
d'une famille dont la réputation de généro
sité et de charité n'est pas moinssolidement
établie. En ce moment toute la ville est il
luminée, et les hauts personnages du châ-
tenu y circulent entourés de la foule. Demain
mardi com menceront les jeux pour lesquels
M. le duc d'Arenberg a fixé de magnifiques
prix; ils continueront jeudi, samedi, di
manche et lundi.
On achève l'intérieur de la nouvelle
église Saint-Joseph au quartier Léopold
Bruxelles; le maître-autel est peu près
terminé; de chaque côté du chœur sont
établies des stalles d'une forme élégante
en bois de chêne sculpté, ornées de petites
colonnes corinthiennes; ce dernier ouvrage
est du meilleur goût. On se dispose sculp.
lerlegrand bas-relief qui surmonte la porte
principale; le modèle de ce bas-relief est
achevé; il est l'œuvre de M. le sculpteur
Leclercq.
Nous recevons du Luxembourg, sur
la situation de la récolle des pommes de
terre, des renseignements particuliers qui
sont de nature dissiper les craintes que
des nouvelles antérieures avaient fait naî
tre. On se rappelle que c'est dans cette pro
vince que sont apparus celle année les
premiers symptômes de la maladie. Nos
renseignements nous donnent l'assurance
que le mal s'est arrêté sans avoir fait de
progrès sérieux. (Indépendance.)
Emplacement qu'occuperont les corps de
l'armée le 1er Octobre i 8 47.
X
.tlCNNleur m.
Nommé par arrêté royal en date du 3 septembre, la place
de Commissaire de l'arrondissement d'Y près, j'aii'houueur de
vous annoncer que je viens d'entrer en fonctions.
Né au milieu de vous, je n oublierai jamais que nosintéiêts
sont les mêmes, je les étudierai avec zele et j'apporterai tous
mes soins protéger et défendre les mesures qui intéressent
l'agriculture, le commerce et l'industrie de vos localités.
La coopération que j'attends de vous en faveur des intérêts
matériels, j'ose aussi la réclamer pour assurer la franche et locale
ex.écutiou des principes qui sont proclamés par notre pacte con
stitutionnel.
Ces principes assurent la liberté religieuse et l'ordre public;
mais en même temps ils garantissent l'indépendance du pou
voir civil et le développement de nos institutions politiques.
Le pays l'a compris ainsi et dans plusieurs ciiconstance#, il a
condamné une politique qui depuis longtemps du reste 11e se
maintenait, qu'en persuadant aux hommes faibles ou timorés,
que l'on voulait abattre les trônes et détruire la morale et la
religion.
Vous aurez déjà rendu justice ces odieuses imputations,
car il ne vous sera pas échappé que dans toutes les localités,
l'opinion qui arrive au pouvoir compte dans son sein des hom
mes qui, juate titre, sont entourés de considéiatiou et d'estime
et qui de tout temps ont donné des gages de leur patriotisme et
de leur attachemeut au Koi et la pallie.
Le momeut est donc venu, Messieurs, de bien vous persuader
et de faire comprendre vos administrés que ces hommes ne
veulent porter aucune atteinte, ni aux prérogatives du trône,
ni aux ius ilutions politiques du pays, ni au respect dû la
reigion de leurs pères; mais que leurs efforts tendront uni
quement dégager et garantir le pouvoir civil de toute
influence étrangère et travailler activement au soulagement
et l'amélioration des classes pauvres.
C'est pour atteindre ce but, que je compte, Messieurs, sur
une franche et loyale coopération dans toutes les parties de
l'administration; heureux si pour prix de mes efforts je puis
mériter votre estime et votre confiance.
Agréez, Messieurs, l'assurance de ma parfaite considération.
V*' Commissaire cParrondissement,
{Siyné) II. CABTO».
du midi. Pendant que l'on voyait cuire les œufs et de
petits insectes noirs qui produisent de l'huile a brû
ler, et que l'on s'enformait où l'on trouvait tant
de petits animaux, une femme de Corée, captive
de M. Jean, vint nous demander le sujet de notre
voyage elle nous raconta les merveilles de
ces petites bêtes. A la mauvaise saison, les côtes eu
sont remplies pendant la nuit toutes s'assemblent
vers le matin, Salem, et tombent devant le
village, dans d'autres endroits jamais aucune ne
tombe, les femmes vont les ramasser en pleine
calebasse, les font sécher et au temps propice, elles
en font de l'huile. On dit que les femmes qui les
ramassent erden leurs ongles. On se sert de cette
huile pour laver, brûler, et pour onguent contre
les enflures, foulures, et fractures de membres.
C'est ainsi que la Providence tout prévu pour
l'homme elle lui trouve des faveurs même dans
les choses qui paraissent les plus méprisables et
que l'on croirait être les plus nuisibles; mais mal
heureusement ils ne connaissent point la bonté de
Dieu qui vient au devant de ses créatures pour
prodiguer ses faveurs et pour subvenir leurs
besoins; ils attribuent tout au démon qui ne peut
faire que du mal. Après avoir pris un petit repos
nous ne tardâmes pas a arriver un bourg; la le
père d'un des enfants que nous avons chez
nous vint a notre rencontre, nous fit mille poli
tesses, nous procura une belle et spacieuse case,
nous fit chauffer du lait, alla la chasse pour nous
procurer de quoi manger. Dès que nous fûmes
un peu délassés, nous allâmes visiter deux vil
lages environ une demie lieue de ce bourg;
mais dès que ces pauvres sauvages nous apper-
çurentils prirent la fuite. Nous les joignâmes
bientôt en leur donnant de petits bijoux. Malheu
reusement nous ne pûmes rien leur dire, car c'est
la langue Ceroire que l'on parle, et un peu plus
dans l'intérieur il y a trois villages où l'on parle
le Coulant voilà sur trente lieues de côte quatre
langues, le Wolloff, le None, le Coulant, et le
Ceroire; niais ce que nous perdons dans les lan
gues nous le gagnons dans le rapprochement des
villages et dans leur grandeur. Il n'y eu a presque
Régiment d'élite Etat-major, i*», 2rae, 3mc et 4me batail
lons Bruxelles; 5inc bataillon Louvain
Ier régiment de ligne: Etal-major, Anvers; Ier bataillon
Termoude, uue compagnie Alosl, 2roe et 3me bataillons
Anvers; 4me bataillon Bruges.
2mc régiment Etat-major et le ier bataillon Namur, 2®*
bataillon if* bataillon Dînant, imr compagnie Philippeville
et i compagnie Mariembourg, 3rae bataillon Namur, 4mc
bataillon Gand.
3rae régiment Etat-major et le ip bataillon Gand, 2me
bataillon Menin, 3mc bataillon Gand, 4me bataillon Anvers.
4me régiment Etat-major et le ir bataillon Anvers, ime
bataillon Audenaerde, 3me bataillon Anvers, 4 bataillon,
Audenaeide.
5me régiment Etat-major et le ir bataillon Tournai, 2rae
bataillon Ath, 3mc bataitlon Tournai, bataillon Ypres.
(Jme régiment Etal-major, ir, 2mc, 3me et !\mc bataillons
Liège.
7me régiment Etat-major Bruges, ir bataillon, 1/2 ba
taillon Courtrai, 3 compagnies Bruges, *Jmr bataillon 4
Bruges, 3m<' bataillon Oslende, 4mc bataillon M uns.
8mc régiment Etat major, ir, a,ne et 3me bataillon Mods,
4me bataillon Ath.
9me régiment Etat-major et ir bataillon Diest, 2mc batail
lon, un demi bataillon Diest, i compagnies ilvorde, i com
pagnie Lierre, 3,ue bataillon au camp, 4mc bataillon Namur.
lome régiment Etal-major, iet 2,nc bataillons Ypres, 3me
bataillon, un demi bataillon Nieuport, 3 compagnies Ypres,
4ra* bataillon Termoude.
i îm- régiment Etat-major et ir bataillon Ai Ion, ome ba
taillon, 4 compagnies Bouillon, i id. Arlon, 3me et 4me
bataillons Hasselt.
12me régiment: Elat-inajor, ir, 2m3, 3me et 4me bataillons
Gand.
Régiment de chasseurs carabinier* Etat-major, ir et 2mc
batuillous Liège, 3me bataillon Bruxelles, 4me bataillon
Huy.
•Jra* chasseurs pied Etat-major Bruxelles, ir bataillon
Cbarieroy, 2rac et 3me bataillons a Bruxelles, 4me bataillon a
Tournay.
3mc chasseurs pied Etat-major, ir 2e, 3e et 4« bataillons
Anvers.
Compagnies sédeutaires de sous-officiers Louvain, ire
de fusilliers Alost, ae de fusilliers Vilvorde.
point des petits; c'est incroyable comme cette
Afrique est peuplée. Partout où nous allâmes, nous
nous informâmes de la religion, mais jamais
nous ne pûmes tirer d'autres re'ponse que celle-ci
sangara ae poiis (eau-de-vie et tabac), aussi
donnent ils leurs génies de l'eau-de-vie boire
et tout ce qu'ils estiment de plus. Je ne parle
point ici de tous leurs arbres, leurs Canaries, leurs
piquets de bois couverts d'un toit de case, de leurs
cornes de bœufs et de toutes leurs superstitions;
car, c'est trop affligeant de raconter de ses sembla
bles jusqu'on va leur dégradation. Oh que c'est
accablant de voir l'homme livré lui-même et hors
de la véritable route, le voir se promener dans un
chemin où il n'y a point de récompense pour la
vertu ni de châtiment pour le vice, où l'on croit
que l'hotnme n'étant pas content de sa naissance
meurt et va naître ailleurs; s'il meurt et qu'il ait
été content de son pays, de sa famille, de ses amis
et s'il ne lui manquait pas de biens, fi rentre dans
le sein de sa mère et ainsi le monde est sans fin
comme il a été sans commencementi! n'ont même