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TVo 3129.
31me année.
i*itiv df: i/abowE-Fiext,
Tout le monde a été étonné comme nous
du silence gardé par le Progrèsau sujet
de la nomination du nouveau commissaire
d'arrondissement. Tout le monde s'est dit
que ce journal s'est tû, de crainte de bles
ser plusieurs fractions de l'opinion libérale,
qui s'attendaient une nomination bien dif
férente de celle qui a eu lieu. Du moment
où M. De Neckere était destitué, il n'y avait
qu'un seul fonctionnaire qui pût raisonna
blement lui succéder; et ce fonctionnaire
appartient la députation permanente....
Le Progrès nous apprend que des motifs
de haute convenance, l'ont empêché de s'oc
cuper de cette nomination. On sait que sous
le rapport des convenances ce journal est
d'une rare délicatesse. Il craignait aussi
qu'on ne l'accusât de camaraderie, lui qui
porte aux nues les nullités de son parti,
et couvre de boue ses adversaires les plus
capables! Se contentera qui voudra de ces
petites escobarderies, que l'on insère dans
le journal en forme de correspondance ano
nyme, quoique le galimathias de ces expli
cations révèle assez la rédaction ordinaire.
Pour nous, nous persistons croire avec
le public, que ce journal, ordinairement si
loquace, ne s'est tû maintenant, que pour
échapper la dilïiculté de justifier une no
mination, que rien n'explique.
Le soi-disant correspondant trouve que
M. Carton répond parfaitement la nuance
de l'opinion libérale, qui compte beaucoup
d'adhérents en ville et qu'il est jeune, actif,
rompu aux affaires comme avocat. II nous
apprend que M. Carton ne veut servir que
sous un ministère libéralet qu'au premier
revirement de l'opinion publique, il sera
prêt résigner ses fonctions.
Cette dernière résolution est très sage;
elle n'est du reste qu'une suite inévitable
de la politique nouvelle. Quant aux capacités
de M. Carton, nous en attendrons des preu
ves; car il nous sera bien difficile d'oublier
d'ici longtemps, que le nouveau commis
saire en prenant possession du commissa
riat a violé les règles de la grammaire
française; qu'il a manqué a toutes les con
venances en dissertant sur la politique gé
nérale, quoique la nature de ses fonctions
ne lui permît point de sortir de l'ordre
administratif; enfin qu'il s'est posé de prime
abord en homme de parti, et s'est déclaré
l'adversaire de la majorité de ses admi-
- nistrés.
Il y a une ressemblance frappante entre
les allures des partisans de la politique nou
velle, et la marche du gouvernement de
Guillaume. Les Hollandais ne rêvaient
qu'une chose en matière d'enseignement,
et c'était d'exclure l'influence religieuse de
l'éducation de la jeunesse. Guillaume avait
forcé les communes bâtir des écoles; il
y envoyait des maîtres plus ou moins hos
tiles au clergé; il y répandait des livres
protestants ou indifférents de la société lot
nul van t'Algemeen; l'enseignement était pu
rement laïc. M. Guizot, quoique protestant
a condamné ce système,comme faux et sté
rile: il a reconnu la nécessité de l'influence
du sentiment religieux sur l'enfance; il a
dit que l'atmosphère de l'école doit être reli
gieuse. Cette maxime a été applaudie en
France par tous les hommes sensés. Eh
bien! les partisans de la politique nouvelle
rejettent les principes de M. Guizot, et re
viennent au système hollandais; ils ne for
ment d'autre vœu que celui de détruire
l'influence de la religion dans l'école, et
de nous ramener au temps de Guillaume.
N'avions nous donc pas raison de dire l'au
tre jour, que certains libéraux se rappellent
beaucoup plus volontiers 1829, que 1850?
On s'abonuc Yprea, rue de
Mlle, n" 10, près la Grand'place, et
{■[lej e, Percepteurs des I ostes du
Rnyautne.
pur «rintexlre,
Pour Ypresfr. 4 OO
Pour les autres localités 43*
Pria d'un numéro. Otu
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le .MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DE» IXSERTIOVS.
4 1 centimes par ligue. Les ré
clames, <3 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7??.SS, 25 Septembre.
Avant-hier dans l'après-dîner, le brigadier des
gardes champêtres, François Olivierde la com
mune de Zillebeke, a arrête' Pierre Gouwy, de
Blankenberghe, le marchand fashionable de mou
tarde, sa dame proprette et Rosalie Papin, lors
qu'ils étaient occupés a voler des pommes de terre,
sur un champ appartenant a M. Depatin procureur
du Roi, occupé par Amand Vandamme, hors la
porte de Lille.
Le nommé Olivier, est sans contredit un des
gardes champêtres, les plus actifs de notre arron
dissement.
Le tribunal correctionnel avait a connaître mer
credi d'une rixe qui avait éclaté a une heure
avancée a Y Hôtel de Fille Messines. Diericx et
Coppin accusés de sévices mutuels, ont été con
damnés a vingt francs d'amende. Un journal de
cette ville avait publié sur cette querelle des rap
ports exagérés, pour tâcher d'y mêler un fonction
naire qui ne figurait pas comme prévenu; mais qui,
parait-il a le malheur de déplaire a la faction des
libéraux quand même. L'avocat n'a pu s'abstenir
de faire comprendre cette tendance. Il a même
exprimé le doute si, sans cette circonstance, l'af
faire eût jamais vu le jour.
Trois audiences consécutives ont en partie vidé
l'encombrement des causes correctionnelles de pe
tits vols, de batailles de cabaret et d'autres délits
de celte nature.
Un jour entier avait peine suffi un habitant
du Torregat, le nommé Vandepoele, pour battre
sa femme. Celle-ci du reste ne pouvait pas trop se
plaindre de son sort, puisque le mari l'avait rame
née battant du Metzer et de Fera-Paz, deux
bouges des biberons du quartier. Si la justice a usé
d'une certaine indulgence ce n'a pu être que par
pitié pour les malheureux enfants que la nature
confie ces parents scandaleux.
Trois jeunes pillards de treize ans s'étaient avi
sés de dévaster la cabane que le boucher Félix
Debreu avait construite sur une pâture de la ban
lieue. Ils avaient cassé les vîtres, brisé les fenêtres,
enfoncé les murs, détruit quelques arbres fruitiers,
ruiné la maisonnette de fond en comble. C'était une
vengeance exercée, parce que Debreu avait fait
déguerpir un occupeur insolvable. Le tribunal a
infligé cinq mois d'emprisonnement.
Julie Masson s'était amusée trop tard dans un
cabaret Comines où il y avait kermesse. Elle
mauifesta des craintes pour regagner seule sou
logis. Desrnet s'offrit pour l'accompagner. Mais au
moment où ils sortirent, Mareco et Depoorter
s'élancèrent sur eux, et Depoorter, s'adressant a
la fille s'écria Comment nous avons dépensé tout
notre argent, et tu pars maintenant avec celui-l'a
Et en même temps Mareco exaspéré saisit une
bouteille cassée et en blessa grièvement Desmet a
la figure. Mareco a été condamné sept mois d'em
prisonnement, Depoorter trois mois de la même
peine. Cette cause a montré pour la millième fois
combien l'autorité religieuse a raison de s'élever
contre la fréquentation des cabarets par les fem
mes, et combien sont dommageables pour les mœurs
et pour l'ordre les réuuions nocturnes que les ad
ministrations communales s'obstinent ne pas
défendre.
Dans une autre affaire, il a été décidé que le
fait de couper de l'herbe dans un bois constitue
un délit prévu par le code pénal, et non un simple
maraudage réprimé par l'ancienne loi sur la police
rurale.
Une femme avait fourni pendant tout l'hiver du
pain et de l'argent aux époux Denys de Hooglede.
Se trouvant elle-même gênée, elle alla solliciter
un peu vivement la restitution partielle, ne fut ce
que par portions d'un franc, des i5o fr. au moins
qui lui étaient dus. Mais Denys la saisit, la lança
contre une armoire, et la jeta de l'a hors de sa mai
son. On comprend qu'une rude leçon a du corriger
cette façon d'apaiser ses créanciers.