JOURNAL D1PRES ET DE L ARRONDISSEMENT. >0 3130. 31me année. NÉCESSITÉ DE L'UNION. 11 est départi aux peuples des alterna tives de paix et de guerre, de prospérité et de décadence. Dans les temps d'épreuve, ils n'ont rien de trop de toutes les ressour ces et de toute l'énergie accumulées et for tifiées de longue main pour sauver de la tempête leur existence, leur indépendance, et rester debout au milieu des dangers. C'en est fait du peuple dont l'attention, ab sorbée par les intrigues des factions, ne s'éveille qu'au moment où il faut combattre l'ennemi. Les républiques de Tarente et de Cartilage, et plus récemmentlebeau royau me de Pologne ont péri plutôt victimes des dissentionsqui lesavaient usés que vaincus par la supériorité de leurs adversaires. Pendant la paix, quand les vosins n'in festent pas la frontière, et que l'émeute ne frémit pas l'intérieur, une nation sage et prévoyante doit extirper les éléments de discorde et affermir ses libertés, en même temps qu'elle étend son commerce, et qu'elle développe son industrie. Sans une application constante cimenter la stabilité des institutions et en graver l'at tachement dans lecœur de chaque citoyen, jamais on ne jouira que d'une manière précaire et momentanée des avantages so ciaux que l'on possède déjà ou qu'on es père: le moindre braillement suffira pour mettre en question. Dans l'attachement de la grande masse aux institutions fonda mentales de l'état, et dans l'absence d'op pression des minorités, réside la principale garantie de confiance, de fécondité pro gressive et de durée. Une minorité oppri mée finit toujours par devenir agissante, par trouver des sympathies et par lever une tête menaçante. Qu'on nous cite une politique meilleure que celle qui consiste inspirer le respect pour les iustilutions d'une part, et modérer l'exclusivisme des partis de l'autre. Sur cette double base se ront fondées de légitimes chances d'avenir, de grandeur et de gloire, beaucoup plus que sur l'étendue du territoire, le nombre des millions de sujets ou la position géo graphique; beaucoup plus même que sur la richesse du sol ou sur le degré de civi lisation. Voilà pourquoi de petites souve rainetés ont traversé des siècles coté des bouleversements et de la destruction des plus formidables empires. La chose importante pour nous autres Belges, n'est pas de méditer sur ce qui pourra arriver en France la mort du Roi Louis-Philippe, ni de scruter au cœur de la dynastie hollandaise si quelque arrière pensée de restauration y végète encore la chose importante pour nous,c'est d'à voir foi dans les destinées de la patrie telle qu'elle est constituée, d'avoir un dévouement sincère pour ses libertés, et de mettre fin aux funestes divisions qui empêchent la nationalité d'acquérir le plein développe ment d'un fait européen et durable. Toute innovation, tout empiétement qui tend violer la lettre ou fausser l'esprit du pacte fondamental, doit renconler la réprobation de tout ce qu'il y a d'hommes francs, gé néreux indépendants dans le royaume. Si, cette unité de vues n'est point réalisable sur une vaste échelle, si les bons citoyens ne travaillent pas la faire prévaloir sur les zizanies que l'on sème, nous consume rons inutilement les jours de paix dans une incessante agitation fébrile, et la première crise, la première guerre, accablant l'état au dépourvu, verra crouler la constitution et le trône. Une guerre générale donnerait moins lieu de craindre la ruine de l'état, que le marasme que les partis engendrent en éteignant le patriotisme. Sous l'égide de l'union, notre indépendance politique, devenue nécessaire pour l'équilibre des grandes monarchies, peut se promettre une longévité indéfinie; mais il faut celte union réelle que le Congrès prit pour de vise, et pas cette autre union, qui ne ca resse les uns que pour opprimer les autres au bénéfice d'une coterie, et qui ne règne qu'en divisant. Ce que nous voulons, et bien des gens fatigués des prétentions d'un libéralisme égoïste, désillusionnés sur ses protestations trompeuses, le désirent com me nous, c'est l'union dans la liberté des opinions,dans la franchise des convictions, sans exclusions et sans déceptions, l'union belge en un mot, et pas l'Union Carton et compagnie. Un grand phraseur s'apprête nous dé montrer que la Congrégation des jeunes gens de la bourgeoisie, fondée en ville est une institution immorale, une école de déla tion, etc., etc., etc. Et savez-vous, lecteur, où il ira prendre ses preuves? Dans les journaux qui calomniaient il y a vingt ans, en France, des institutions pareilles, avec tout autant de sincérité que nos journaux clubistes calomniaient le clergé belge, il y a cinq ans, en lui attribuant l'intention de rétablir la dime et la main morte. Nous sa vons d'où nous est venu la dîme nous sa vons d'où nous peut venir un torrent de calomnies l'endroit des Congrégations. Nous savons aussi où nous pourrions trou ver l'aveu des journaux français qui, après 1830, déclaraient sans détour que leurs déclamations contre la Congrégation et les Jésuites n'étaient qu'une comédie. Nous n'attendons rien de neuf du Cléro- pliobe, qui s'apprête pourfendre les Con grégations; ce sera l'histoire renouvelée des Grecs; ce sera la vieille chanson. Tout ce qu'il y aura d'intéressant et de curieux dans ce factum, ce sera de voir un homme pro gressif recommencer aujourd'hui la comé die, d'il y a vingt ans. Le bruit a courru en ville qu'on avait défendu aux élèves des écoles communales d'être membres de la Congrégation des jeunens gens, dirigée par M. Deman, Vi caire de la paroisse de S' Jacques. Nous sommes même de pouvoir rassurer ces élèves-congréganistes et leurs pareils; et nous certifions que la Commission direc trice ne leur fera la moindre opposition, et que deec coté ils n'en ont rien craindre ni pour les prix, ni pour quelqu'autre avan tage; pourvu cependant que cela ne serve de prétexte s'absenter de l'école. Or com me la réunion des Congréganisles ne co ïncide pas avec le temps des classes, ces deux choses peuvent se rallier ensemble sans inconvénient aucun. LU© ©5=3 (§1 DM* La Société des Chœurs d'Ypres, non seulement a su conserver le rang que le précédent concours lui avait conféré Bruxelles, mais elle vient d'ajouter un nouvel éclat sa réputation. Le premier prix des villes de second rang a été décerné Ypres et déjà cette décision était dans les mille bouches du publie avant qu'elle fût prononcée, tant l'exécution précise et le moelleux ensemble de nos chanteurs On s'abonne Yprc«, rue de Mlle, u» 10, prés la Grand'place, et chez les Percepteurs des Postes du Hoyaume. |>HI\ DF L'.IBOWKMK\T, pur tplntfulre, Pour Y prèsfr. 4O© Pour les autres localilés 45© Prix d'un numéro. n 2© Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Vpres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES 11SERTIO\S. t 4 centimes par ligne. Les ré clames, 2* centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 29 Septemure.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1