JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Ko 3131. 31me année. 7PF.3S, 2 Octoure. Qu'est-ce que le catholicisme? Qu'est-ce que le libéralisme? Que signifient les ex pressions catholique et libéraux, appliqués deux grands partis qui divisent un peuple? Ouvrons le Dictionnaire de l'Académie Catholicisme. Communion ou reli gion catholique. Il ressort de ces définitions qu'entre le catholicisme et le libéralisme il y a toute la distance qui sépare le droit positif du droit naturel et divin, les affaires temporelles des affaires spirituelles, la politique de la religion. En outre, le catholicisme est universel et impérissable, tandis que le libéralisme est une innovation moderne, limitée certains pays, apportée dans la politique ou dans le mode de gouverner les peuples. Le libéralisme vivifie les sentiments na tionaux, de même que la charité féconde les sentiments religieux. Opposer la reli gion aux tendances libérales, c'est donc mettre en parallèle des ordres d'idées com plètement dissemblables, c'est confondre l'espèce avec le genre, c'est amalgamer les choses du monde avec les choses du ciel. Enfin le catholicisme n'exclut pas le li béralisme, et le libéralisme n'exclut pas le catholicisme. Au contraire, si la politique est libérale, toutes les croyances religieu ses trouvent protection chez les gouver nants, et les hommes vraiment catholiques, étant charitables, deviennent forcément li béraux. Donc, ne considérer que la si gnification des mots, il faut reconnaître que, s'il est possible d'être libéral sans être catholique, il serait difficile, même incompréhensible que l'on fût catholique sincère et réel sans être libéral, même quand il s'agit de politique. Toutefois, au fait, que voyons nous? La Belgique est divisée en deux camps ici les libéraux qui s'acharnent sur les ca tholiques, là des catholiques obligés se dé fendre incessamment contre les attaques des libéraux. Ceux qui se disent catholiques ont-ils seuls conservé les traditions religieuses de leurs pères, et ceux qui se disent libéraux onl-ils fait divorce avec la religion romaine? Les discussions qui nous animent portent-elles sur des théories gouvernementales ou sur des questions relatives au culte? Tout le monde en convient, la religion est en dehors et au dessus de nos débals, pourquoi dès lors affecter aux partis des qualifications équivoques, et de nature jeter la perturbation dans les esprits? Nous en conviendrions volontiers, il y a des hommes dégagés de toute espèce de fanatisme religieux, qui n'appartiennent pas au parti libéral; il y a peut-être égale ment des catholiques zélés et fervents qui, sur le terrain de la politique, se sont sépa rés de leurs coréligionnaires. Avant^l830, lorsque des hommes froissés dans leurs croyances, d'une part; et d'autre part, des hommes blessés dans leurs inté rêts, formaient une coalition tendant renverser un gouvernement arbitraire et tracassier, alors ces dénominations de ca tholiques et de libéraux pouvaient s'enten dre, elles étaient lolérables; aujourd'hui elles constituent une absurdité, un vérita ble non sens. En effet, depuis la proclamation du pacte constitutionnel, l'indépendance du pouvoir civil n'est pas plus contestable que la liber té en matière de religion; et par conséquent il nesaurait se présenter d'autres questions résoudre que celles qui résultent de la marche des affaires politiques et adminis tratives sous l'inspiration des grands prin cipes qui nous gouvernent. 11 n'est pas de belge qui ne désire ardem ment que la constitution soit une vérité, que les germes de bien-être moral et ma tériel y déposées se développent sans in terruption mais sans secousse, et que la Belgique atteigne au plus haut degré de prospérité et de bonheur. Donc les noms ne répondent pas aux choses, ni les choses aux noms. En réalité, les hommes que la politique divise en Belgique sont ou progressifs sages, ou progressifs irréfléchis; ils sont libéraux de nom seulement, ou libéraux de nom et de fait; ils sont calmes et cherchent le progrès par la conservation, ou ils sont remuants et poursuivent les innovations par des bou leversements; en un mot, les uns sont gé néreux et dévoués, les autres sont égoïstes et avides. Ceux-ci parleront progrès aussi longtemps qu'ils n'occuperont point toutes les places; ceux-là travailleront conscien cieusement le réaliser quelle que soit la position où ils se trouvent. A l'avenir, nous n'emploierons plus les mots que dans leur acception propre et naturelle Il n'est bruit dans notre Flandre que de l'apparition prochaine d'une nouvelle grammaire française, dans l'intérêt des ad ministrations communales des arrondisse ments de Bruges et d'Ypres. On y expli querait fond ce, qu'en nouveau langage de la nouvelle polilique, veut dire entrer aux fonctions... continuer marcher dans la voie progressive... rendre justice aux imputa tions odieuses... se joindre la pensée de quel qu'un dans le sentiment des regrets que la retraite d'un ami a dû lui faire éprouver... prix inappréciable... comment l'estime qu'on a pour un ancien fonctionnaire conserve en vous le souvenir de son administration... et six cents autres expressions et tournures nouvelles, dont les cartons de nos commis saires neufs doivent enrichir incessamment l'idiome français. Un grand avantage attend les cinquante premiers souscripteurs il semble que leurs exemplaires leur arriveront cartonnés. Jamais nous n'avons dit que la ville a été privée d'une partie de sa garnison pour la punir de sa conduite envers le Ministère précédent. Mais nous avons dit, et nous disons encore, que si le Ministère précé dent avait pu obtenir une modification aux résolutions prises par le Ministre de la guerre, il n'aurait jamais du le faire par égard pour le conseil communal. Après que la répartition des troupes était arrêtée, c'était une faveur que d'obtenir une augmentation; et celte faveur, le conseil communal ne la méritait pas. C'est ainsi On s'abonne Ypre*, me de Lille, u" 10, près la Grand'place, et ches les Percepteurs des Postes du Royaume. l'KI\ I»K 1,'ABOÏW.BEII, pur trlmeelrej Pour Y prèsfr. 4 OO Pour les autres localités 4 A* Prix d'un numéro. 40 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le NinKDI et le MKBCItKDI de chaque semaine. I-H1X DES IXgEHTIOXS. 4 7 centimes par ligue. Les ré clames, *S centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. LES MOTS ET LES CHOSES. Libéralisme. Doctrine,système, pra tique des idées libérales et patriotiques. Catholique. Universel, répandu par tout se dit de la religion Romaine et de ce qui n'appartient qu'à elle. Libéral. Qui aime donner, qui se plaît donner. Favorable la liberté civile et politique. J'appelle un chat un chat, et Progrès un dupeur. Qu'on se le dise.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1