Feuilleton Belge.)
Le nouveau commissaire de district de
Tournay n'a pas d'esprit, dit-on on se
trompe il a l'esprit de parti, et cet esprit-
là tient lieu de génie. (Idem.)
On dit que M. De Brouckère accepte le
gouvernement de la Flandre Orientale. Si
le fait est vrai, on pourra dire de M. De
Brouckère que c'est un passe-parloul.
(Idem.)
L'Impartial de Bruges dit qu'Ypres par
tage avec Comines et Messines la spécialité
des cuirs l'exposition des produits de
l'industrie nationale. La circulaire de M.
Boyaval n'était donc pas exposée comme
celle de M. Carton.
Le commissaire a fait une pompeuse et
royale visite la commune de Watou. On
ne dit pas si, cette fois, il était accompagné
de son porte-queue.
Quel scandale!!! L'épiscopat belge n'a pas
ordonné de prières publiques pour le trône
pontifical menacé! Le rédacteur du Progrès,
qui n'a pas l'habitude de prier beaucoup,
est capable, dans sa juste indignation, de
faire un bon dîné en réparation de cette
abominable indifférence.
On écrit de Poperinghe, le 18 octobre
1847.
Dans son n* du 17 de ce mois, le Progrès
consacre environ trois de ses colonnes pour
reproduire une lettre qui lui e,st soi disant
communiquée par quelques cultivateurs de
cette ville, jaloux de maintenir la réputa
tion du houblon de Poperinghe, qui, tout
en accusant l'administration locale d'im-
péritie et de déplorable insouciance parce
que,comme en beaucoup d'autres localités,
aucun cultivateur n'a fait parvenir de ses
produits de l'agriculture, jettent en même
temps aux vérificateurs de cette plante in
dustrielle, l'occasiond'unecontravenlion,
constatée, le défi de repondre catégorique
ment sept questions lesquelles, par leur
originalité, semblent émaner d'un cerveau
malade.
Soi l d i t en passant que les griefs articulés
par le Progrès ou son correspondant, re
latifs aux actes de l'administration locale
de cette ville ont en principe eu pour but
de faire échouer la candidature de M. Van
Benynghe, la Chambre des Représentants
et qu'actuellement par suite de son élec
tion, ces mêmes griefs ont pour motif une
odieuse rancune. Ceci étant, je crois inu
tile de revenir sur ce chapitre, attendu que
la majoritédesélecteurs du district d'Ypres,
par suite de la polémique soulevée ce
sujets, ont le 8 juin dernier, jugé cette af
faire en connaissance de cause.
Jereviensdoncà la lettre prémentionnée
en témoignant mon étonneinent de ce que
le Progrès peut y adhérer. En effet en par
courant cette fameuse lettre qu'y voit on?
Invoquer l'autorité des baillis; vouloir qu'en
vertu de règlements, que je qualifierais
d'arbitraires, le houblon dit tige rouge, fut
coupé d'oflice par l'autorité compétente,
citer pareils exemples qui ne dajent de
rien moins que de 1774; rappeler les me
sures prises par nos devanciers, dans leur
solicilude pour le bien être et dans l'intérêt
de la culture du houblon etc., etc.; et con
sidérer cela comme tellement en vigueur
que tout le monde serait convaincu que
pareilles mesures existent et ne sont pas
observées. Et le Progrès se rend soli
daire d'un raisonnement si étrange en di
sant tout simplement que la lettre prémen
tionnée prouve au moins qu'à Poperinghe
aussi 011 commence ouvrir les yeux sur les
abus. Lui qui doit bien savoir que le temps
des baillis est passé; que sous un gouver
nement constitutionnel et avec les lois qui
nous régissent il 11e s'agit plus de couper
impunément les cultures de qui que ce
soit; et qu'aucune autorité ne peut intimer
l'ordre un cultivateur de vendre les ra
cines de ses houblons Pierre plutôt qu'à
Paul.
Je conviens qu'un règlement d'adminis
tration intérieure peut et doit exister dans
l'intérêt de la culture et de la bonne répu
tation du houblon recollé sur le territoire
de Poperinghe, mais je ne saurais conce
voir qu'il pût contenir des dispositions
aussi arbitraires que celles que je viens de
signaler.
En présence de ce qui précède et des
renseignements que je viens de recueillir,
je ne saurais qu'engager le Progrès ou les
signataires de la lettre précitée, vouloir
bien faire connaître si les vérificateurs du
houblon, dans les circonstances qu'ils allè
guent, ont agi arbitrairement ou bien man
qué leurs devoirs en n'exécutant pas ri
goureusement envers le délinquant, les
dispositions qui régissent celle matière.
Ceci faisant, je crois que MM. les vérifica
teurs ne trouveront pas de difficultés
justifier la conduite qu'ils ont tenue dans
celte affaire. un abonné.
On nous écrit de Poperinghe: Mr l'abbé
llouwen, licencié en droit canon, l'une
des gloires de notre ville, est de retour
parmi nousdeson voyagedeBome. Après
un séjour de deux années dans la capitale
du monde chrétien où l'on s'est plu
admirer ses vertus et ses talents, il va
reprendre se£ études l'université de
Louvain pour se préparer subir les
thèses du doctoral. Nous ne douions pas
qu'il 11e soutienne dans cette nouvelle
épreuve la grande réputation qu'il s'est
déjà si justement acquise; et notre ville
pourra se glorifier avec raison d'avoir
donné le jour ce digne ecclésiastique
aussi pieux et éclairé que modeste et
savant. M'llouwen a offert la chapelle
de notre collège une précieuse relique
de la vraie Croix,comme souvenir deson
voyage, et comme témoignage de l'intérêt
qu'il conserve cet établissement, où il
a f'aitses humanilésavec tant de succès.
CHASSE.
miner leur conscience, et de conside'rer si, en action,
en paroles ou en pense'es, ils n'ont pas péché contre
ce nouveau décalogue, M. Rogier exige bien réel
lement un billet de confession.
A leur avènement, tous les ministres demandent,
et ils ont le droit de demander le concours de leurs
agents directs, dans l'ordre de l'administration po
litique. Mais entre une demande de concours et
l'action d'exiger le billet deconfession, la différence
est grande, la demande de concours est de tous les
ministères; le billet de confession appartient en
propre la politique nouvelle, car c'est la première
fois que les fonctionnaires publics sont recherchés,
non pas seulement dans leurs actes extérieurs, ce
qui est de droit, mais dans leur pensée intime,
dans leur conscience; c'est la première fois que dès
le lendemain de son inauguration, priori, le gou
vernement donne la planche des fonctionnaires
publics, excommuniés ipso facto; c'est pour la pre
mière fois qu'a l'occasion d'un changement de ca
binet, on impose un acte de contrition aux agents
qui ont servi du précédent cabinet.
L'Observateur a bonne grâce de parler de billet
de confession, mais le billet de confession suppose
le procédé inqnisitorial; la fiction du billet de con
fession a été créé pour exprimer l'acte vexatoire
d'un gouvernement outrageant qui dit aux gens: je
prétends pénétrer jusques dans les derniers replis
de votre âme.
Le billet de confession,cette fiction libérale issue
des chansons de M. Béranger, n'est pas seulement
une réalité sons la politique nouvelle; la politique
nouvelle l'a encore perfectionné. Elle veut, elle im
pose une confession aveccirconstancesaggravantes,
une confession publique. Les fonctionnaires ex
communiés par les clubs, doivent s'attacher la corde
au cou, et venir dans la rue, sur les places, réciter
haute voix leur med culpa, et faire amende ho
norable devant toute la chrétienté. A ce prix seu
lement, on leur promet l'absolution. N'est-ce pas,
je vous prie, le billet de confession élevé a sa plus
haute puissance.
Oui, nous voyons ce qui ne s'est jamais vu dans
nos temps constitutionnels un pouvoir qui ne veut
pas des serviteurs, mais des séides; autour du
pouvoir, l'investigation des opinions, la délation
organisée, la dénonciation cynique. Seul, le pro
gramme, tel que nous le voyons exploité, est tout
un système de compression inorale. Nous en som
mes là, et c'est ce moment que l'on choisit pour
restaurer la calomnie des billets de confession
soit; mais puisque Y Observateur a remué cette
tuile, qu'il la reçoive donc.
Ln général descendra de nouveau la Tète d'Or,
il arrivera demaiu. Les autorités militaires et la
musique iront lui rendre les honneurs dus son
rang. Nous sommes persuadés que nos magistrats
municipaux ne négligent pas l'occasion que leur
présente l'arrivée successive de deux hauts digni
taires de l'armée, pour obtenir du gouvernement
par leur intermédiaire un renfort de garnison. Bien
que l'on ne puisse pas soutenir d'une manière for
melle que celle augmentation nous soit due,cepen
dant on a fait tant d'effort passé quelque temps
pour accréditer l'opinion que l'avènement du nou
veau cabinet amènerait immédiatement ce résultat,
que le ministère libéral perdrait ici tout prestige, et
que le parti qui attendait son entrée au pouvoir
comme une aurore de prospérité, tomberait dans
le découragement et le discrédit, si des espérances
trop passionnément suggérées peut-être, mais ac
cueillies avec bonne foi, se trouvaient complètement
faussées et déçues. Alors on dirait que la politique
nouvelle n'est qu'un leurre, et que son apparition
n'a été qu'une bonne pêche dans l'eau trouble pour
quelques enfants gâtés. La Régence d'Ypres, en
fesant ces instances, ne demande qu'une équitable
répartition des faveurs gouvernementales; elle s'ac
quitte d'un engagement envers ses administrés les
constructions et dépenses de tout genre pour la
garnison ayant épuisé outre mesure les ressources
de la ville. Ces considérations et beaucoup d'autres,
exposées avec modération et avec les preuves
l'appui, ne peuvent manquer de faire impression
sur MM. les généraux, et ensuite sur M. le Ministre.
L'officier général dont nous annonçons l'arrivée est
M. Fleury-Durai.
Cinq rangées de sacs le long de notre vaste mar
ché déposaient ce matin en faveur de l'excellence
aussi bien que du produit abondant de la récolte.
Une baisse de fr. 2 s'est manifestée, et on est cer
tain qu'elle continuera.
Un négociant de Baillenl est allé récruter des
tisserands belges Roulers. Une amélioration sem
ble se manifester dans le sort de cette classe inté
ressante de travailleurs.
Une affaire intéressante de chasse se présentait
Jeudi dernier devant le Tribunal correctionnel. Un
sieur Leroux avait concédé une permission exclu
sive de chasse, valable jusqu'à révocation sur ses
propriétés situées Wervicq, au profit de M. Bru
nei de Lille. Celui ci avait fait enrégistrer son acte.
Passé quelques semaines, les gardes de M. Brunei
rencontrent M. Lahousse de Wervicq chassant sur
une de ces terres et verbalisent contre lui. A l'au
dience M. Lahousse produit son tour une per
mission de Leroux non enregistrée, portant une
date postérieure celle de l'acte de M. Brunei,
mais antérieure au fait dénoncé. M. Brunei s'est
constitué partie civile, et a soutenu que la permis
sion sans date certaine de Lahousse ne pour ai'