NOUVELLES DIVERSES.
prévaloir contre son titre, muni d'une date certaine
et non révolue. Il s appuyait aussi sur ce cpie son
acte lui donnait un droit individuel et exclusif de
poursuivre les contrevenants. Ce système n'a point
réussi, et le Tribunal sans s'enquérir de la date de
l'acte produit par Lahousse, l'a acquitté. Il a paru
indifférent que la permission fui antérieure ou pos
térieure au faitparce que dans tous les cas il
n'existait point de plainte émanant du propriétaire
lui-même.
Les conducteurs des messageries feraient bien
de ralentir la rapidité de leurs voitures le soir dans
l'intérieur de la ville. Diverses personnes ont ex
primé la crainte d'accidents, si on n'a point égard
a celte nature de prudence, qu'il est utile de rap
peler parfois.
Mme Anligone Hanssens, veuve Lanneau, artiste
distinguée du conservatoire de Bruxelles, soutient
en ce moment un procès d'intérêt privé devant le
tribunal civil d'Ypres.
On mande de Warneton que jeudi, M. Van-
wyndekens père, ancien commissaire de police, a
fait du haut de l'escalier de sa maison une chute si
grave, que tombé en syncope, il a reçu immédiate
ment l'extrême onction. Un huilier, récemment
tombé de son moulin, a été enterré quelques jours
auparavant.
Le 18 courant a eu lieu avec pompe l'inhuma
tion de M. le bourgmestre Volbrecht. Le convoi
était composé de toutes les autorités et de toutes
les sociétés de Warneton et des hameaux qui en
dépendent. Tout était réglé avec beaucoup de con
venance. La musique funèbre a fidèlement rendu
l'expression que les circonstances réclamaient. De
puis la mortuaire jusqu'à l'église, la foule était
tellement compacte qu'a peine pouvait-on circuler.
Le long du passage, les maisons étaient remplies
de spectateurs. Le clocher même en était passa
blement fourni. Le service a duré trois heures La
douleur était peinte sur tous les visages. La popu
lation était vivement affectée de se voir séparée
d'un chef, qui durant dix ans a si sagement soigné
ses intérêts. Rarement Warneton a rendu les der
niers devoirs trn de ses habitants avec de si vifs
témoignages d'affliction publique.
Lundi, un orage accompagné d'éclairs et de
coups de tonnerre a éclaté sur Rousbrugghe. On
ne signale aucun dommage.
L'ouverture de la session législative
des Chambres belges doit avoir lieu de plein
droit le mardi 9 novembre prochain.
On lit dans le Politique, sous la date du 20
octobre Les quatre conseillers communaux de
Couture-Saint-Germain sont arrivés hier, deux
heures et demie, a la prison des Petits-Carmes,
dans une voilure, accompagnée de six gendarmes h
cheval. La nouvelle de leur départ s'étant répan
due h Nivelles lundi dans la journée, une foule
d'hahitants notables se sont immédiatement rendus
chez M. le procureur du Roi de Hennin pour ré
clamer l'autorisation de visiter les prisonniers. Ce
magistrat, se dépaitissant de la rigueur dont il a
fait preuve dans cette malencontreuse affaire, a
d'assez bonne grâce accordé l'autorisation de
mandée.
Les accusés, après avoir consulté leurs amis,
renoncent au projet de se pourvoir en cassation, et
cela dans un double but le désir d'abréger une
détention fort longue déjà et qui a jeté le désordre
dans les affaires de plusieurs d'entre eux; la crainte
de perdre l'occasion de faire apprécier par le jury
et par le pays entier, toutes les circonstances qui se
rattachent aux étranges mesures dont ils sout
l'objet.
Ci-devant le Patriarche de Jérusalem était
dispensé de prendre lui-même le gouvernement de
son église, a cause des persécutions continuelles
contre les chrétiens-catholiques. Le Sultan étant
devenu moins hostile envers la religion du Christ,
Sa Sainteté a cru pouvoir nommer un Patriarche
qui dorénavant résidera dans la Ville Sainte. A cet
effet Pie IX vient, dans un consistoire du 4 octobre,
d'élever a celte dignité le révéraud Joseph Valerga,
ancien missionnaire en Syrie, en Mésopotamie et
en Perse.
On écrit de Gand, le 22 c*
Nous avons sur la place les suspensions
de L. Decock. Alph. Thomas, II. Delsande,
Bertrand, frères.
Ces maisons sont entraînées, dit-on, par
la déconfiture de Vetiein et A. Gielis de
Courtrai.
On nous annonce encore deux autres
faillites.
Plusieurs maisons de Courtrai et des
environs ont aussi slaté leurs payements.
actes du gouvernement.
Le Moniteur publie l'arrêté suivant
Le Ministre de l'intérieur,
Vu la loi du 3 1 juillet 1834, et l'arrêté royal du
7 août de la même année;
Attendu que la loi du 22 novembre 1846 a cessé
ses effets depuis le 1" octobre 1847
Vu les mercuriales des marchés régulateurs, for
mées et publiées pour les semaines du 4 au 9 et du
11 au 16 octobre courant;
Attendu que le prix moyen du froment, pendant
ces deux semaines, se troave dans l'échelle de 24
fr. et au-dessus
Déclare
Le froment est prohibé la sortie du royaume.
La présente déclaration sera insérée au Moniteur
belge officiel, et sera adressée M. le Ministre des
finances pour exécution. Elle sortira son effet le 26
octobre courant.
Bruxelles, le 26 octobre 1847.
Cii. Rogier.
bourse de bruxelles du 21 cl.
liuipi 5 °/0 ibjo. 98 3/8. P.
id. 5 w/0 i8j2. 98 7/8. A.
id. 4 lî'1 "84$. 9°
id. 3 j0 i838. 66 3/4- A.
ESPAGNE. Madrid, 14 octobre.
La rentrée du Roi, au palais, a eu lieu avec un
certain cérémonial. A son arrivée, le Roi a été reçu
par Isabelle II avec une vive émotion. Mgr. Bru-
nelli et le général Narvaez qui accompagnait S. M.
ont reçu les remercîineiits des augustes époux.
La Reine-mère est arrivée ce matin a 5
heures avec le duc de Riauzères, sans autre suite
qu'un domestique. S. M. a fait le voyage de Paris
eu quatre jours 172.
A une heure de l'après-midi, la Reine-mère
accompagnée des ducs de Riauzères et de Valence,
s'est rendue au palais. A trois heures de l'après-
midi durait encore cette conférence de famille,
laquelle assistait le président du conseil des Mi
nistres.
Du i5. Tout le monde s'accorde dire que
1 eutrevue entre la Reine Isabelle et sa mère a été
très affectueuse et que S. M. a manifesté, diverses
reprises, toute la satisfaction qu'elle éprouvait
revoir sa mère. En présence de Marie-Christine,
des explications affectueuses ont eu lieu entre les
deux époux. Marie-Christine et le duc de Rianzarès
ont dîné au palais avec le Roi et la Reine.
ITALIE.
On mande de Florence, le 11 octobre,
au journal la Presse
L'abdication volontaire du duc de Luc-
ques et la réunion de son duché la Tos
cane, sont, l'heure qu'il est, des faits
accomplis: les notifications officielles vien
nent d'être publiées; le gonfalonier de Flo
rence, marquis Rinuncini, est allé Luc-
ques prendre possession du territoire au
nom de Léopold II. Pietra-Santa et Berga
restent la Toscane en vertu du traité de
1844, et le territoire de Fivizzano passe au
duc de Modène, conformément au dernier
article du traité de Vienne. Le duc de Luc-
ques, déchu désormais de toute souverai
neté, recevra de la liste civile toscane une
pension mensuelle de 900 scudis florentins
(50.000 fr. environ), et du duc de Modène
12,000 scudes annuels pour Fivizzano.
SUISSE.
Le vote du grand-conseil de Saint-Gall a été
accueilli "a Berne, et sans doute aussi dans tous les
cantons radicaux, avec de vives manifestations de
joie. Ce vote comble les espérances des fauteurs de
l'anarchie. La majorité radicale est rétablie de nou
veau, et plus triomphante que jamais, au sein de la
Diète, et par conséquent toute illusion sur le main
tien de la paix est désormais impossible
Une telle situation est d'autant plus déplorable
qu'elle est due en grande partie a la mollesse et a
l'apathie des gens de bien. Ceux-ci sont, en effet,
en majorité dans le canton de Saint-Gall, qui vient
de décréter la guerre civile. Ils y ont longtemps
tenu les rênes du pouvoir, et ils les tiendraient
encore, si, au lieu de prendre une part active aux
affaires publiques, beaucoup d'entre eux ne s'étaient
endormis dans une trompeuse confiance. Ils se sont,
il est vrai, réveillés a la fin, mais il était hélas trop
tard. Quel exemple, et quelle leçon
La Diète s'est réunie, il est parfaitement certain
qu'après une ou deux séances, elle aura statué, a la
majorité de 12 voix, que si le Sonderbund n'ob
tempère pas ses injonctions, le vorort fera mar
cher contre lui les troupes fédérales. Quant la
mise a exécution de l'arrêté, voici ce qui arrivera
selon toute apparence La Diète ordonnera l'envoi
de commissaires fédéraux dans les cantons du Son
derbund, et peut être aussi quelques autres mesures
de conciliation. Les instructions de divers cantons,
celles de Saint-Gall en particulier, le prescrivent
formellement. Mais personne ne croit qu'un tel
différend puisse avoir une solution pacifique. Quoi
qu'il en soit, la guerre n'éclatera probablement
qu'après des préliminaires qui, d'après toutes les
prévisions, prendront h coup sûr plusieurs jours.
On écrit de Berne, le 16 au soir, au Journal
des débats
Il semble que les événements veuillent devan
cer les discours, et la guerre s'engager avant que la
Diète lui ait ouvert le champ.
Le gouvernement a reçu la nouvelle, la nuit
passée, que des troupes luce'rnoises étaient venues
occuper la petite ville de Willisau, située a deux
lieues environ de la frontière qui sépare le canton
de Lucerne de celui de Berne. Ce mouvement
11'avait rien d'agressif on ne croit pas que Lucerne
veuille commencer l'attaque; elle l'attendra, afin
qu'il soit constant devant l'opinion de toute l'Eu
rope qu'elle aura mis de son côté la modération
avec le droit. Le gouvernement bernois s'est réuni
la nuit même et a immédiatement envoyé l'ordre
de faire marcher trois bataillons d'infanterie et
deux compagnies de carabiniers sur la frontière de
Lucerne.
Des troupes vont pareillement être envoyées
sur le canton d'Argovie. Vous savez que le canton
d Argovie compte une population catholique fort
nombreuse. Il s en faut bien que cette partie du
canton approuve la conduite du gouvernement ar-
govien, et qu'elle soit disposée a marcher contre
les cantons du Sonderbund.
Les prisonniers pour délits politiques détenus
Eribourg se sont évadés cette nuit et viennent
d'arriver a Berne.
Vous savez déjà que les troupes autrichiennes
se sont rapprochées de la frontière suisse. La nou
velle en est parvenue ici ce matin et y a produit
une sérieuse sensation.
Pendant toute la journée les routes avoisinant
la ville ont élé couvertes de soldats se rendant sous
les drapeaux.
On assure que la levée générale des troupes
bernoises a été ordonnée dès ce matin et sans atten
dre la décision, maintenant bien connue d'avance,
que prendra la majorité de la Diète.
Vous voyez bien, Monsieur, que les approches
de la guerre se montrent dans les petites comme
dans les grandes choses. Il est toujours bien pro
bable que les moyens de conciliation seron tentés,
mais comment espérer qu'ils réussissent? Quand les^
gouvernements du Sonderbund seraient disposas a
fléchir, le pourraient-ils? Le peuple ne fléchirait
pas, lui, et il a juré dans ses Lanclsgemeinde de
Schwytz, d'Uri, d'Uuterwalde, de Zug, de mourir
pour 1 indépendance et la liberté du canton. On ne
connaissait pas encore le résultat de la délibération