ANGLETERRE. Londres, 20 octobre.
ESPAGNE. Madrid, 19 octobre.
PRUSSE.
SUISSE.
Les nouvelles de Suisse qui nous sont
parvenues aujourd'hui 29 octobre n'annon
cent pas encore l'ouverture des hostilités.
Il paraît, au contraire, que les radicaux
sont disposés recourir un nouveau
moyen dilatoire pour reculer le plus pos
sible une lutte inévitable. Il va sans dire
que ce n'est point l'amour de la paix qui
les fait agir de la sorte; s'ils étaient sûrs
du succès, il est certain que la guerre se
rait engagée depuis plusieurs jours; mais
l'altitudedes héroïques populationsdu Son-
derhund les effraye, et il n'est pas douteux
qu'ils saisiraient maintenant avec joie l'oc
casion de terminer le différend l'amiable.
Les journaux français du 29 octobre
11e nous apportent aucun fait important de
Suisse. Ils disent seulement que le 23 au
soir une partie des commissaires fédéraux,
envoyés dans les cantons de la ligue étaient
déjà de retour Berne, après avoir échoué
dans leur mission, et que la proclamation
dont ils étaient porteurs n'a été publiée ni
Lucerne, ni Uri, ni Fribourg.
On-écrit de Berne, le 24 octobre, au
Journal des Débats
Tous les représentants fédéraux sont de
retour Berne; ils ont reçu partout cette
réponse faite par Lucerne, que je vous ai
rapportée hier.
On s'entretient beaucoup de projets d'ex
pédition contre Fribourg. Les prisonniers
récemment évadés y poussent de tous leurs
efforts. Comme on croit entrer Fribourg
sans coup férir, on voudrait commencer la
campagne par ce coup d'éclat. Ce serait un
moyeu de relever le moral des troupes ra
dicales, qui en ont besoin. Le canton de
Fribourg est naturellement ouvert aux
agressions de ses voisins. Mais là, depuis
l'affaire des corps francs, il a travaillé se
garantir contre un semblable danger qu'il
ne prévoyait que trop bien, et il est aujour
d'hui très-bien fortifié. Ses milices sont
d'ailleurs au nombre des meilleures de la
Confédération, et elles sont animées d'une
ardeur sans égale. Au lieu d'un succès, les
radicaux pourraient donc bien trouver là
un échec.
La nouvelle de la levée immédiate
d'une armée de 50,000 hommes, donnée
comme douteuse par le correspondant des
Débats, est certaine. Le décret de la Diète
qui prescrit celte mesure est publié tout
au long par le Constitutionnel. Ce même
décret porte que le général Dufour est
nommé commandant en chef des troupes
fédérales.
Le Constitutionnel publie aussi quelques
détails sur l'agitation qui règne dans le
canton de Sainl-Gall. Il paraît que de nom
breuses défections ont lieu parmi les trou
pes. La situation doit être très-grave; car
le gouvernement Saint-Gallois a pris les
mesures les plus énergiques pour étouffer
le mouvement qui s'opère contre lui; en
outre, il a requis les Etals de Zurich, de
Thurgovie, de Glaris et d'Appenzell exté
rieur de lui venir en aide.
MEXIQUE.
dans le même sens. Il aurait même de'ja accompli
sa promesse.
Enfin les diplomates auraient reçu 1 ordre de
quitter la Suisse au cas d un conflit arme.
On lit dans le Moniteur parisien
Une lettre particulière, datée de Genève, sa
medi au malin, mande que les radicaux ont vu
avec un vif déplaisir le refus qu'avait fait M. James
Fazy des fouctions de commissaire fédéral.
La même lettre porte qu'à Berne on a été
obligé de licencier huit bataillons pour cause d'in
discipline.
La Diète, dit en termiuant la lettre que nous
avons sous les yeuxest fort embarrassée les es
prits sont très-indécis, et il est impossible de pré
voir une solution tontes ces difficultés.
On écrit de Marseille, le 22 octobre La
place de Livourne est atteinte par le contre-coup
des faillites de Londres. Nous apprenons par des
lettres de commerce queciuq maisons livournaises
viennent de suspendre leurs paiements.
Le Moniteur universel publie le tableau
comparatif des marchandises importées et expor
tées pendant les neuf premiers mois de 1847,
i846 et i845. Il a été perçu pour les droits
d'importation pendant cette période de 1847,
f. 99,847,299. Le chiffre des droits perçus avait été
de f. i44,394,8o6 en i846, et de f. 115,292,132
en i845;cequi constitue pour l'année actuelle
une diminution d'environ treize millions et demi
sur i846. Cette diminution porte spécialement sur
les céréales, les cotons en laines, les fils de lin et
de chanvre. Elle serait plus forte encore si, comme
compensation, il n'y avait pas eu une forte augmen
tation sur la fonte brutela houille et surtout sur
le sucre provenant des colonies françaises.
Les recettes du chemin de fer du Nord, pen
dant la semaine finissant le 22 octobre, se sont
élevées'a 361,532 fr. C'est environ 19,000 fr. de
moins que pendant la semaine précédente.
Nousavonsdit,d'après le Toulonnais, qu'un
condamné détenu au bagne de Toulon, avait déclaré
être l'auteur de l'incendie du Mourillon. Cet indi
vidu, mis au secret, a été interrogé, et il est résulté
de ses réponses incohérentes, qu'il a voulu tout
simplement se metire en évidence, et attirer sur lui
l'attention de l'autorité.
La plupart des compagnies des chemins de fer
continuent suspendre leurs travaux, afin de n'être
pas obligées de demander de nouveaux fonds
leurs actionnaires et d'éviter d'aggraver la crise
actuelle.
Ou signe en ce moment a Liverpool une pé
tition la Reine h l'efTet de demander que le Par
lementaire se réunisse dans le pins bref délai pos
sible afin qu'il s'occupa immédiatement de la
situation critique du pays et des moyens d'y porter
remède.
La maison Charles Sutherland etC*, faisant
le commerce des denrées alimentaires a suspendu
ses payements Londres.
Le steamer hélices le SaradSands, arrivé
samedi soir Liverpoola apporté des lettres et
journaux de New-York du 6 octobre. Ils confirment
pleinement la nouvelle de la prise de Mexico par
l'armée des États-Unis sous les ordres du général
Scott.
On a annoncé samedi Liverpool la faillite
de la maison Barton, Irlam et Higginson, faisant le
commerce des Indes occidentales. Son passif que
l'on évalue 1,000,000 liv. st. serait peu près
couvert par l'actif, si on parvient le bien réaliser.
On assure que la banque d'Angleterre a porté
le taux de ses escomptes 8 172 p. c. La succursale
de Liverpool opère a 8 p. c.
Hier, dans la soirée, ce qu'on dit, le général
Portillo a été arrêté par le capitaine général de
Madrid. On lui a intimé l'ordre de quitter Madrid
dans le délai de 24 heures. Il paraît que cela a eu
lieu lorsque le général Portillose trouvailau palais,
•>u il comptait avoir l'honneur de baiser la main
de la reine.
S'il en faut croire une correspondance de
Paris, les dépêches confidentielles, écrites de Ma
drid au cabinet des Tuileries, ne seraient pas aussi
rassurantes que le langage des journaux. Ainsi la
Reine-mère aurait reçu un accueil très-froid de sa
rovale fille le rapprochement officiel entre la
Reine Isabelle et son époux ne serait qu'apparent
et pourrait difficilement se prolonger jusqu'à l'é
poque de l'ouverture des Cortès. On attribuerait
Narvaez l'intention de lrapper un grand coup dans
le cas où il y aurait une nouvelle rupture entre le
Roi don François et la Reine Isabelle, par suite
de quelque nouvelle influence. Il s'agirait tout
simplement de proposer aux Cortès la nomination
"d'une régence.
Nous donnons ces renseignements pour ce qu'ils
valent. L'avenir peut seul nous apprendre s'ils
sout ou non exacts.
Du si. On dit que le duc de Valence a
adressé une lettre très amicale au général Espartero;
la réponse de ce dernier est attendue pour disposer
définitivement de l'ambassade de Londres.
Le bruit se répand que le duc de Montpensief
est attendu au palais pour la fin de ce mois; on as
sure qu'on lui réserve le commandement de l'ar
mée de Catalogue. Ces bruits ont besoin d'être
confirmés.
Madrid, 22 octobre. Le bruit a couru en ville
que le général Serrano devait arriver ce soir ici, et
partir immédiatement pour l'étranger.
EL Clamor Publico s'amuse a calculer la
fortune de la Reine Marie-Christine et l'évalue la
somme de un milliard sept cent millions de réaux.
En supposant, dit ce journal, que cette somme pro
duise seulement 5 p. c., il en résulte un revenu
annuel de 85 millions de réaux, donnant approxi
mativement par mois 7 millions de réaux, par jour
24i,334 réaux, par heure 10,060 réaux, par mi
nute 175 réaux. Ce capital eu argent est de 85
millions d'onces.
Pour transporter cette somme, en calculant que
chaque bête de somme puisse transporter huit ar-
robes, il faudrait 26,562 mulets, lesquels placés
la file les unes des autres, et occupant chacun ap
proximativement un espace de neuf pieds, forme
raient une ligne de 257,289 pieds de long, lesquels
équivalent 12 lieues 3/4.
Du 22. Correspondance particulière.) 1
On parle d'une crise ministérielle, provenant,
dit-on, de la désapprobation ex primée par la Reine
relativement la marche suivie par le cabinet.
Le gouvernement s'est occupé dans deux con
seils successifs, de l'affaire de la conversion en
papier du 3 p. c. des arrérages de la maison royale.
Considérant la gravité de cette affaire, les difficultés
qu'elle présente et les intérêts qu'elle touche, il
paraît que le ministère a décidé de suspendre
l'opération jusqu'à ce que l'on puisse la soumettre
aux Cortès.
Par ordonnance en date du 20 octobre, et con
tresigné par M. Orlando, ministre des finances, la
Reine entend que jusqu'à la résolution des Cortès
soit suspendue l'exécution de son décret royal du
11 juin dernier sur la vente des biens des maîtrises
et comtnauderies des quatre ordres militaires et de
celui de Saint-Jean de Jérusalem.
L'association libre-échangiste, Société du com
merce et de l'industrie de Berlin, s'est définitive
ment constituée le 22 octobre. M. le Dr Asher, qui
a défendu les principes de la liberté commerciale
au Congrès économique de Bruxelles, a présenté
un rapport sur les résultats de cette dernière as
semblée. L'association a procédé ensuite l'élection
de son bureau définitif, et a décidé que l'Association
remplacerait son titre actuel par celui plus pfécis
de Société du libre commerce.
On a reçu en Angleterre des nouvelles de
New-York du 1" octobre. Elles ont de l'impor
tance. Les tentatives en vue de la conclusion de
la paix ont échoue' la suite du rejet par les
Mexicains des conditions proposées par M, Trist.
Les hostilités ont immédaitement recommencé.
Des dépêches furent échangées entre Santa-
Anna et le général Scott, qui s'accusèrent mutuel
lement d'avoir rompu l'armistice. A l'expiration
du délai, les Américains envoyèrent quelques
hommes qui attaquèrent Chesaltepec et un enga-
gament terrible eut lieu. Le général Léon, qui
commandait les Mexicains, fut blessé et un autre
général mexicain fut tué.
Les restes de l'armée mexicaine se retirèrent
sur Tacuaya après avoir perdu une grande partie
de leur monde. Les pertes des Nord-Américains
seraient comparativement peu importantes. Le
gouverneur de la ville de Mexico a aér ssé la