NOUVELLES DIVERSES. Nous donnons ci-après quelques lignes relatives a la question des Jésuites en Suisse, question qui sert aujourd'hui de prétexte a l'agitation qui bou leverse ce pays. Elles sont extraites d'un article publié dans une revue parisienne par un écrivain protestant, M. Cherbuliez connu pour avoir ré digé longtemps le Fédéral de Genève, journal systématiquement opposé la liberté de l'Eglise catholique. Les faits comme le droit y sont établis avec une remarquable exactitude et une impar tialité laquelle les hommes de l'opinion de M. Cherbuliez ne nous ont guère accoutumés. Quand une plume consacrée le plus souvent au soutien de l'arbitraire et la propagation de l'erreur, vient en aide aux défenseurs habituels de la liberté et du droit, la tâche de ceux-ci devient facile. Ainsi une autorité d'autant plus écrasante qu'elle est moins suspecte confond plus sûrement ces hommes qui veulent opprimer et asservir leurs opinions per sonnelles, passionnées, ceux qui veulent le partage égal des mêmes droits et la commune jouissance des libertés garanties chacun. Lorsqu'on affirme un Français, Hit M. Cherbuliez, que es Jésui tes sont établis en Suisse, il lui paraît tout simple qu'il y ait là un danger pour la confédération entière; cependant, rien n'est plus faux. Dire que les Jésuites sont établis eu Suisse, c'est, en réalité, employer une expression dénuée de sens, ou dont le sens ne correspond qu'à uu fait purement ma tériel et sans portée. Les cantons étant parfaitement indépen dants les uns des autres pour tout ce qui conoerne l'instruction publique, la direction des affaires ecclésiastiques et les rapports de l'Église avec l'État, les Jésuites ne sont moralement et politiquement établis que dans les cantons qui les out reçus, et cet établissement ne leur donne pas plus de chances ni plus de facilités pour s'introduire dans les autres cantons, qu'ils n'eu auraient eu étant établis dans l'un quelconque des États qui avoisinent la Suisse, par exemple, eu France. Voilà ce que tout le monde avait senti ou pensé, en Suisse, sans exceptionjusqu'à l'année 1844- 9 quoique les Jésuites fussent établis Fribourg depuis 1818, eu Valais depuis plus longtemps encore, et Schwytz, si je ne me trompe, depuis j838. Bien plus, la Diète de 184^, le député d'Argovie pro posa pour la première fois l'interdiction des Jésuites par me sure fédérale; leur établissement Lucerue était déjà notoi rement projeté, et cependant la proposition ne fut appuyée que par Bâle-Campagne toutes les autres députations, notamment celles des États de Berne, de Vaud, de Thurgovie, aujourd'hui si prononcées en faveur de l'expulsion, persistèrent, sans hési ter, dans la manière de voir qui avait toujours été jusqu'alors celle de leurs commettants. A cette question d'intérêt se lie intimement la question de droit; car ceuxqui revendiquent pour l'autorité fédérale le droit d'expulser les Jésuites, se fondent essentiellement sur l'article 8 du Pacte, qui charge la Diète de pourvoir la sûreté exté rieure et intérieure de la Suisse. Subsidiairement, ils allèguent aussi l'article Ier, par lequel les états confédérés se garan tissent mutuellement leurs constitutions. En dehors de ces deux dispositions, il n'y a pas un mot daus le Pacte duquel ou puisse, même par l'interprétation la plus forcée, tirer un argument quelconque en faveur du droit prétendu. m Les Jésuites auraient-ils, depuis 1844troublé la sûreté intérieure ou extérieure de la Suisse? La Constitution de Lucerue a-t-elle été violée par leur établissement, comme le prétendent les proscrits lucernois qui iuvoqueut la garantie? J.e parti qui répond affirmativement sur ces deux points, n'a-t-il pas formé sa conviction sur des preuves acquises et patentes? Serait-ce avec de simples assertions qu'il aurait endoctriné et soulevé nue moitié de la Suisse coutre l'autre? Pour satisfaire cet égard la curiosité des lecteurs fran çais, je me trouve dans la position embarrassante d'un voyageur qui doit raconter devant un auditoire séiieux des choses in croyables et pourtant vraies. On a beau savoir d'avance que le radicalisme est la négation de toute règle de justice et de moralité, il y a un certain degré de mauvaise foi et d'impudeur dont les honnêtes gens n'admetleut la possibilité qu'avec une extrême répuguance. Qui voudra croire, par exemple, que dans tout ce qui a été dit ou écrit en Suisse contre les Jésuites, il n'y ait pas un mot de preuve Vappui dès accusations dont ils sont Z1objet, pas un /ait précis qui puisse journir matière contre eux l'om bre dun reprocheTelle est pourtant l'exacte vérité. En vain le parti radical a-t-il été sommé diverses reprises d'articuler un fait, un seul fait et on ne lui demandait pas un fait cri minel, uu délit punissable, mais une parole, une lettreune démarche quelconque^ntiu, qui teudil troubler ou seulement menacer la sûreté extérieure ou intérieure de la Suisse, et que Pou pût attribuer aux Jésuites; rien de semblable na pu cire allèyuè. Le parti radical n'en a pas moins persisté dans ses accu sations géuéraUs L'Ordre de Jésus est soumis un chef éiranger, donc il meuace la sûreté extérieure de la Suisse. L'Ordiede Jésus est l'ennemi a et» a rué du protestantisme et de la liberté d'examen, donc il trouble la sûreté intérieure de la Confédération. L'Ordre de Jésus conspire avec l«*s gouverne ments conservateurs et l'aristocratie, coutre les peuples et coutre la démocratie. lutroduil dans le canton directeur de Lucerue, il y dominera les autorités fédérales et soumettra la Suisse entière son joug. a Remarquons en passant que si ces reproches fondés sur l'organisation et sur le but avoué de l'ordre, avaient quelque valeur, ils pourraient s'adresser avec tout autant de raison l'Église romaine elle-même Serait-ce celte Église, serait-ce au catholicisme que la guerre est déclarée? Les cantons catho liques l'ont pensé avec quelque raison, car ils savaient que l'Ordre de Jésus u'a pas d'autre but que la propagation et le triomphe du catholicisme, dont il est le plus zélé défenseur et en quelque sorte la sentinelle avancée. Quaul au motif tiiéde ce que la Constitution de Lucerne aurait été violée, un mot suffit pour eu faire justice. D'après cette Constitution, le peuple a un droit de veto absolu sur tous les décrets du Graud-Conseil or, étant appelé, en vertu de ce droit, se prononcer sur la convention passée avec les Jésuites, il a en grande majorité accepté et sanctionné tout ce qui s'était fait. La Constitution, sur ce point, ayant ainsi été interprétée par le souverain même qui l'a faile, appartient-il des individus ou des gouvernements étrangers d'infirmer cette décision? Cette question est de celles qui n'ont besoin que d'être nettement posées pour être résolues. Quelques uns de nos journaux qui se sont em parés avec tant d'empressement d'un article du journal italien où les affaires de la Suisse étaient complètement travestis daigneront ils'a présent je ter les yeux sur les lignes qui établissent les faits dans toute leur vérité? Ou persisteront-ils les re garder d'après la remarque d'un autre journal, comme non avenues. l'.oulers, 3o Octobre 1847* Monsieur le Rédacteur du Propagateur, L'intérêt que votre journal paraît prendre aux affaires de notre localité m'engage vous commu niquer. quelques détails sur ce qui s'agite main tenant parmi nous. Les deux grands objets 'a l'ordre du jour dans notre ville, sont l'apparition de la feuille flamande le Fabricant imprimée chez E. Debrouwer impri meur au Grand Marché, dit la feuille, ce qui veut dire, chez Horta fils'a Thielt, imprimeur du Thiel- tenaer, attendu qu'aucun imprimeur de la ville n'a voulu se hasarder dans cette entreprise fort pré caire sans doute cette feuille est a son 3° n°; le prospectus avait promis la plus grande impartialité, et dès son début elle endosse un habit ultra-libéral, mais son exagération rendra son existence d'au tant plus courte; ici fort peu ont foi dans sa durée, moins de grands sacrifices, et les sacrifices ne sont pas la vertu favorite de nos séïdes libéraux. Le 2° fait, c'est la création de l'Association libérale, beaucoup trop extravagante, pour promettre une durée de trois mois. Des lettres signées par tous les membres de la commission de cette association an nombre de neuf, ont invité les habitants de Roulers de bien vouloir assister le 24 c' une réunion h 7 heures du soir a l'estaminet le Ilaselt, l'effet d'entendre la lecture de la constitution de l'asso ciation libérale, et de donner l'occasion aux ad versaires du libéralisme de combattre leurs prin cipes et leurs iDÉns (sic). Il paraît que presque tous les électeurs ont reçu cette invitation, on n'a même pas oublié des non électeurs. Le but évident était de gagner quelques membres, mais oh! dou leur! l'exception du bureau qui était au complet sauf uu membre de trois ou quatre personnes de la ville y compris deux commis, de deux jeunes gens non électeurs, et de deux champions du libé ralisme courliaisieti, qui a chaque grande démons tration de nos jeunes progressifs doivent venir les aider dans leur grande et noble mission, la salle brillait par les absences. Ici l'on plaint spécialement l'hôte de cette mésaventure qui s'était promis morts et merveilles. Le règlement de nos jeunes clubistes est calqué sur le règlement du grand club de Bruxelles. Au- lores imitari bonos bcec régula certa c'est un acte de grande prudence pour nos jeunes libéraux. El c'est là le drapeau tricolore arboré sur le Kremlin.' d'après VObservateur.... misère hu maine J'oubliais de vous dire que le genie de la dis corde voudrait déjà se mettre dans les rangs de cette jeune phalange dans La réunion de dimanche un associé a proposé l'exclusion de M. Ch. P. G. parce qu'il n'a pas encore fait acte de présence comme membre du bureau. J'ignore i'accueil que cette proposition a reçue; on pourrait se permettre de faire observer a l'absent qu'une place aussi im portante exige plus de dévouement, que son ex emple de relâchement peut être pernicieux. Agréez, etc. Un de vos lecteurs. Le Moniteur publie le tableau du mouvement des transports et des recettes du chemin de fer pendant le mois de septembre dernier. En voici le résumé yo vageurs. Diligences55,809 Chars-à-bancs108,927 Waggons278,537 Transports extraordinaires7,46i Total. 448,534 bagages, marchandises, etc. Bagageskilog. 16,571 Equipagesnomb. 440 Chevauxtêtes. 205 G1 os bétail Go- Petits bétail2,848 Financesgroupes. 3,235 Marchandises de diligences, colis. 23,197 Id. id. kilog. 39,463 March. de roulage de 5oo 4oo k. 6,890 Id. de 4,ooo 5,ooo kilog. 65,g34 Id. transports par abonnements. 6,209 Id. transports par waggons. 5,403 recettes. Sur les voyageursfr. 901,863 o3 Sur les bagages74,973 17 Sur les équipages27,217 25 Sur les bestiaux7,9^8 10 Sur les finances3,5o8 55 Sur les marchandises598,577 3i Produits extraordinaires. 29826 11 Total général des recettes fr. i,643,9o5 52 De ce dernier chiffré il faut déduire la quote- part de la Société concessionnaire du chemin de fer de Landen Hasselt et de Jttrbize Tournai. Cette quote-part s'élève fr. 7,779 '7 Reste donc pour total général 1,636,1 24 55 Il résulte de cette statistique que les recettes du mois de septembre dépassent de fr. ioi,34o 53 celles du mois précédent. On écrit de Oand, que la place continue de reprendre le calme que les désastres de la semaine dernière lui avaient fait perdre et que la confiance semble revenir. L'opinion des personnes les mieux informées est qu'il n'y a plus de mauvaises affaires craindre, et l'on remarque quelque reprise dans les transactions. Les travaux de l'église S'-Josepb, an fauborg Léopold. Bruxelles, touchent leur fin. M. Leclercq, chargé de l'exécution des sculp tures qui décoreront l'intérieur de l'édifice, a com mencé le bas-relief colossal qui surmontera la porte d'entrée; ce bas-relief représente la religion bénis sant et appelant elle les arts et les sciences. A l'intérieur les étoiles d'or constellent la voûte; les stalles ornent le chœur; deux statues, représentant S'Ignace et St0 Begge, surmontent les portes d'en trée de la sacristie. Il ne reste pour arriver un entier achèvement, qu'à ajouter quelques détails d'ornementation aux trois autels de marbre blanc, décorer l'abside du tableau peint par M. Wiertz, et ajuster les beaux confessionnaux que termine en ce moment M. Thélène, fils du sculpteur français qui s'est illustré sous l'empire. Dans la nuit du 27 an 28 octobre, un violent incendie s'est déclaré dans la fabrique de papier du sieur HWauthier-Braine (arrondissement de Nivelles). Ce déplorable événement a coûté la vie deux personnes. Ces malheureux, tin père et son fils, de Nivelles, avaient été envoyés dans la fabrique en qualité de gardiens; ils étaient couchés dans le séchoir, quand le feu s'y est déclaré. Les cadavres de ces infortunés out été retrouvés presqu'entière- nient carbonisés. Les pommes et les poires n'ont jamais été' aussi abondantes. Tous les jours des waggons en tiers ariivent Anvers, par le chemin de fer, de toutes les parties de la Belgique; des quantités

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 2