D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Pi» 3142. 31me année. Un moment d'arrêt suspend la marche des affaires de la vieille Europe la Suisse prèle s'entre déchirer, hésite sur le bord du précipice; le Portugal respire entre les ruines fumantes et les mares du sang de ses enfants laissées par la guerre civile; l'horizon de l'Espagne gros d'orages laisse entrevoir pourtant des lueurs d'un calme bienfaisant; en Italie les cris de réforme au nord, les cris de révolte au midi, tem pèrent leur impatience et leur violence devant la confiance qu'inspire la majesté romaine la France attend au qui vive de quel côté elle aura peser dans la balance. Au milieu de celte tranquillité précaire que peut compromettre en tant de lieux divers la plus légère secousse,lesChambres belges s'ouvrent, et c'est un élément de plus livré la sérieuse attention des peu ples. Ici aussi des dangers sont craindre, parce que des haines intérieures brûlent, parce que l'esprit de parti s'est emparé d'un grand nombre. La mission des Cham bres est en ce moment grande et solennel le: si elles marquent leurs discussions par une fermeté éclairée, par une impartiale justice, par l'absence de contestations passionnées et outrées; si elles travaillent ainsi faire évanouir devant leur noble attitude l'espoir des brouillons, les intrigues des ambitieux, les trames des traîtres qui méditent dans l'ombre le renversement de la dynastie; si elles font tomber dans l'impuissance et le mépris les clameurs des clubistes mal in tention nés et de leur presse: non-seulement elles rendront le service le plus signalé au Roi et au pays, en affermissant la stabilité de nos institutions, en imprimant plus d'élan au commerce et l'industrie; mais elles donneront en outre l'Europe un exemple d'une indicible force, et d'une influence salutaire pour améliorer la si tuation même là où elle est exposée aux plus terribles dangers. Si au contraire par leurs imprudences, par des concessions de faiblesse un parti exclusif et oppresseur, les Chambres renforcent dans la nation le sentiment des atteintes déjà portées l'im partialité nécessaire dans toutes branches du gouvernement, si elles contribuent elles- mêmes la surexcitation des partis, si elles descendent dans l'arène des rivalités et des préventions, toutes leurs mesures seront frappées de stérilité, et un fatal marasme nous rapprocher ade l'anarchie. Nous avons le ferme espoir quant nous, que la session qui commence sera inaugu- ée par une plus grande dignité que jamais Jaus les débals, que si les Chambres ont égard aux opinions, elles sauront aussi ne pas se laisser dominer par les plus bruyan tes clameurs; et qu'elles se rappelleront qu'en Belgique tous les pouvoirs émanent non pas d'une faction, mais du peuple; que la constitution et leur serment ne les charge pas de représenter le libéralisme ou l'anli-libéralisme, mais les établit uni quement les législateurs de tous les Belges, et les défenseurs de leurs libertés. Nous avons inséré dans notre avant dr N° une lettre écrite par un honorable habi tant de Roulers. Diverses circonstances qui y étaient rapportées au sujet de la 1séance de l'association libérale dans cette ville ne peuvent qu'amoindrir encore le très-faible prestige de ce club et inspirer une petite opinion de la modération et de la concorde de ses membres. Le Donquicholisme du Progrès s'en montre justement alarmé. Défenseur maladroit de tous les clubs pré sents et futurs ce journal ne voit rien de m ieux opposer des faitsconstants,qu'une dénégation gratuite et des injures notre adresse. Comme d'habitude, celles-ci nous trouvent insensible. Quant aux dénéga tions, quelle autorité peuvent-elles avoir, alors qu'elles ne reposent sur aucun éclair cissement posiliî? Or, le l'rogrès a soin de nous apprendre qu'il attend encore les ren seignements sur cette affaire. Mais après le démenti formel qu'il nous jette dès main tenant sans sourciller, quelle conduite notre adversaire tiendra-t-ilsi les renseigne ments ne lui parviennent pas tels qu'il les espère? En pareille occurrence, avant de contredire, nouseussionsrecherchéd'abord des explicalionscomplètes, péremptoires,à l'appui de nos assertions. C'est la marche invariable indiquée par la logique comme par la bonne foi. Mais la bonne foi et la logique sont étrangères au Progrès; il ne s'en est jamais soucié ignoli nulla cupido. ^ENSEIGNEMENT LIBÉRAL. On s'abonne Ypreu, rue de i.ille, n" 10, près la Grand'place, et cbe* les Percepteurs des Postes du Royaume. i*itY iit: i. tRO\\I:III;vt, par trlmeslre, Pour Ypresfr. 4O® Pour les autres localités a 4 Pris d'un numéro. PRIA DF.IS l.\REBTIOS8. 4 3 centimes par ligue. Les ré clames, tS centimes la ligne. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur rue de Lille, to, l'prea. Le Propa gateur paraît le samedi et le MERCREDI de chaque semaine. VÉRITÉ ET JUSTICE. 10 Novembre. Lors de la pre'sence de M. Rogier 'a Gand, il a jugé convenable de visiter l'athénée. Le directeur a cru l'occasion propice pour faire valoir ses intérêts. Dans un discours fort court, mais substantiel, sans s'occuper ni de l'institution, ni de l'enseignement, ni des élèves, le brave homme a parlé exclusivement du désir touchant qui l'anime, qui le domine, lui et ses collègues de gagner plus d'argent. Il commence, il remplit, il termine par là sa belle harangue. Si elle n'est pas de nature contenter les élèves qui s'y voient complètement oubliés, et privés des mo destes éloges qui stimulent si utilement l'émulation de la jeunesse: si les parents n'y rencontrent ni le savoir vivre attique qui défend de mendier au moins en termes directs dans une circonstance d'ap parat, ni les nobles sentiments de l'ancienne Rome, encore moins le désintéressement chrétien du moins on pourra par cet échantillon apprécier le dégré d'élévation et de dignité que comporte l'é ducation libérale; ce qu'elle inspire et jusqu'où elle va, non pas dans quelque petit collège de coterie, mais aux sommités du libéralisme en seignant. Nous ne pouvons résister la tentation de con tribuer l'illustration de l'orateur et des doctrines du progrès en insérant en entier, l'exemple de VIndépendance qui s'en montre fort édifiée, ce vrai modèle de rhétorique culinaire Monsieur le ministre, Permettez-moi de saisir cette occasion ines pérée pour vous exprimer nos sentiments tous Déjà vos bonnes paroles de la fin de septembre avaient fait naître parmi nous une juste confiance. L'honneur que vous nous faites aujourd'hui la renouvelle et l'affermit. Les professeurs de l'enseignement moyen connaissent depuis longtemps votre bienveillance pour eux, M. le ministre: aussi nulle part votre retour au pouvoir n'a ranimé plus d'espérances que dans nos collèges. El il n'y a pas ici un intérêt personnel seulement, un intérêt égoïste l'intérêt de l'enseignement est lié au nôtre! En effet, assurer aux professeurs une position non pas brillante, mais décente, c'est attirer et retenir dans leurs rangs des hommes capables, dont les désirs modestes ne vont pas au-delà du néces saire, mais voyez vous jusque-là ce qui sera fait pour le corps enseignant doit donc profiter l'enseignement lui-même. Vuus l'avez compris ainsiM. le ministre et quand vous avez projeté l'organisation de l'en seignement moyen, l'amélioration du sort des professeurs s'est présentée d'abord votre pensée. Soyez persuadé d'avance de toute notre re connaissance pour ce que vous Jerez et je dirai même, pour ce que vous aurez seulement essayé. Nous savons quel est souvent l'empire des cir constances; et nous sommes de ceux qui tiennent compte du bien qu'on a réellement voulu faire, autant que du bien qu'on a fait.» Ne voit-on pas le corps enseignant digérer par avance le bien, le sort, l'intérêt que M. Rpgier, ou plutôt le budget lui réserve. C'est vraiment y gagner de l'appétit, quand on ne songe pas au.j contribuable. Nous voulons aussi que lA <pr°fes/"' y sorat soit rétribué avec une générosité convenable; mais ce n'était point là, ni cette occasion,"tu. pào cette bouche que devait être poussé le cri de dé- ,-^p-Tr

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1