Le Progrès prognostiqueque l'opposition
sera éclievelée et systématique. Ëchévelée
suppose le désordre; systématique emporte
l'idée d'ordre. L'opposition sera donc avec
ou sans mesure, avec ou sans ordre, c'est
évident, et l'on pourrait ajouter pour com
plément, avec ou sans résultat. Rien n'est
plus facile que des prédictions de ce genre
qui rappellent celle de la pythonesse
Pyrrhus
Aio le, jEacide, Romanos vincerc passe.
aiVERTiRG or: Lt srssiov législative
DISCOURS DU ROI.
Dimanche dernier le bourgmestre de
Messines, M. Cit. Deneckeive nouvellement
marié une demoiselle Dekeyser est rentré
dans ladite ville après quelques jours con
sacrés un voyage d'agrément. Les mes-
sinois avaient profité de son absence pour
préparer leur chef une réception des plus
brillantes. Une double haie de sapins, de
puis les limites de la commune jusqu'à la
demeure des nouveaux mariés, des arcs
de triomphe ornésde chronogrammes ana
logues la circonstance, de jolis festons,
de joyeuses banderoles témoignaient des
sentiments d'affection dont le jeune couple
était l'objet. Au moment de leur arrivée
les nouveaux mariés ont reçu les félicita
tions des notables de la commune, ainsi
que des chefs des diverses sociétés qui
étaient allées leur rencontre et qui les ont
conduits leur maison tambours et mu
sique en tête. La joie et le contentement
étaient peints sur tous les visages. Il parait
que les pauvres ne seront pas oubliés. Une
magnifique illumination a terminé celle
belle fête.
Dimanche, une femme âgée, la veuve de
Bourry, maître maçon, tomba subitement
malade pendanlleSalul dansla cathédrale.
Conduite hors de l'église, et portée dans
lavant-salle de l'Hôtel de Ville, son état
s'était déjà empiré tellement, qu'on fut
quérir en toute hâte M. le docteur Lannoo;
mais peine le médecin arrivait-il, que la
malheureuse était expirée sans secours
religieux l'idée d'un si pressant danger
n'était venue personne! Cependant une
grande foule stationnait aux abors de la
maison communale un pompier, Jean
Dael, d'une force herculéenne, prit le cada
vre sur ses épaules et le porta dans la rue
de Thourout où la défunte avait un quar
tier, mais les autres habitants de la maison
s'opposèrent l'entrée. De là il se dirigea
vers une autre rue où demeurait un parent
de la veuve Bourry. Si le corps n'y avait
point été accueilli, Dael était résolu de le
porter chez lui. Ce brave pompier n'aura
pas été laissé sans une honnête gratification
pour le dévouement dont il a fait preuve
en s'acquittant d'une si pénible corvée.
Le tribunal d'Ypresadécidéquel'assigna
tion donnée un domicile élu, doit être
faite autant de copies qu'il y a de per
sonnes ajournées, encore qu'elles agissent
conjointement et qu'elles n'aient pas des
intérêts dissemblables.
Lors de la dernière revue, un officier
supérieur a fait une chute de cheval dans
la rue de Lille devant la maison de M.
Jiehaghel, où il demeure. Heureusement
cet accident n'a eu aucune suite, bien que
le cavalier et sa mouture fussent renversés
tous les deux.
tresse. Car il paraîtra toujours étrange de voir des
hommes réalisant quelques milliers de francs par
an de bénéfices, tendre un bec strident au nour
ricier gouvernemental comme manquant du né
cessaire.
IIE 1819-184».
Le Roi a fait hier, en personne, l'ouverture de
la session législative de 1847-1818.
A une heure, une salve de vingt-et-un coups
de canoti a annoncé la sortie du Roi du palais de
Bruxelles.
Sa Majesté était a cheval ayant a ses côtés S. A.
R. M. le duc de Brabant. Le Roi était accompagné
du lieutenant général d'Hane, adjudant général et
grand-écuyer; du général en chef de la garde
civique, du lieutenant général, gouverneur mili
taire de Bruxelles, de ses aides de camp, et d'un
nombreux et brillant état-major.
S. M. la Reine, LL. A A. RR. le comte de Flan
dre et la princesse Charlotte, avaient précédé le
Roi au Palais de la Nation.
S. M., reçue avec le cérémonial accoutumé, a
prononcé le discours suivant
Messieurs,
Je puis tne féliciter des témoignages de bien-
veillante confiance et d'amitié que je continue
recevoir des puissances étrangères. Un incident
est survenu dans nos rapports avec la cour de
Rome. Des explications vous seront données sur
ce fait qui a ému l'opinion publique.
Un traité de commerce et de navigation a été
conclu avec le royaume des Deux-Siciles. 11 sera
soumis a votre assentiment.
Des négociations se poursuivent avec d'antres
puissances, pour donner de l'extension a nos
relations commerciales.
Les efforts de mon Gouvernement s'appliquent
a rechercher pour nos produits des débouchés
extérieurs. Nous devons beaucoup attendre, sous
ce rapport, de l'esprit d'entreprise sagement
secondé. Une société de commerce, combinée
avec l'établissement de comptoirs, est une des
mesures a prendre pour atteindre ce but.
Une convention postale, qui vient d'être con-
clue avec la France sur de larges bases, réduit
le port des lettres internationales et accorde de
grandes facilités pour la transmission des corres-
potidauces étrangères.
Les transports de marchandises et les receltes
du chemin de fer continuent s'accroître dans
une proportion remarquable. Des mesures se
préparent pour les augmenter encore et pour
introduire des améliorations dans l'exploitation
de cet important service. Des crédits vous seront
demandés pour achever les stations, les doubles
voies, compléter le matériel des transports, et
clore définitivement le compte des dépenses de
premier établissement.
L'industrie particulière s'est associée l'Etat
pour donner au pays de nouvelles voies de com-
inunication. Elle trouvera mon Gouvernement
disposé h faciliter l'exécution de ses eugage-
tnenls.
Votre concours sera réclamé pour des travaux
publics d'une haute utilité.
La voirie vicinale, si intimement liée a la
prospérité de l'agriculture, a droit une large
part dans ces travaux, qui offriront aux classes
nécessiteuses et laborieuses d'utiles ressources.
Parmi les populations qui doivent a bon droit
exciter la sollicitude du Gouvernement et des
Chambres, nous devons placer en première ligne
celles de plusieurs districts de nos provinces
flamandes. De constants efforts sont attendus de
nous, et la nation ne reculera pas devant les
sacrifices que celte situation pénible pourrait lui
imposer.
Après deux années de rude épreuve, la Pro-
vidence est venue en aide aux classes pauvres
par une récolle abondante. L'influence immense
qu'exerce l'agriculture sur les destinées du pays
est comprise par mon Gouvernement. L'agri-
culture a montré de son côté qu elle sait appré-
cier nos intentions. L'empressement avec lequel,
dans une circonstance récente, elle a répondu
l'appel qui lui était adressé, a témoigné de sa
confiance dans les vues et les actes du Gouver-
nement.
n Par une heureuse coïncidence, l'Exposition
des produits agricoles est venue briller côté
de celle des produits de l'industrie qui a révélé
des perfectionnements notables.
L'agriculture et l'industrie, loin d'être hos-
tiles l'une "a l'autre, doivent se prêter un mutuel
appui. Egalement utiles et honorables, elles
sont également dignes de toute notre sollicitude.
Bientôt une solennité commune réunira ceux qui
ont su se distinguer par leurs travaux dans ces
deux nobles carrières. Je serai heureux de pou-
voir, a cette occasion, récompenser, sous les
yeux du pays, les travailleurs de tous les rangs.
La prochaine Exposition des beaux arts four-
nira l'école belge l'occasion de prouver qu'elle
continue se montrer digne de son passé, et
qu'elle peut soutenir le parallèle avec les écoles
étrangères.
L'instruction publique, îi laquelle on peut
dire que se rattache la civilisation du pays, doit
être une de nos premières préoccupations. La
législature aura a voter les mesures qui doivent
perfectionner et compléter son organisation.
L'armée, cette grande institution nationale,
continue a bien mériter du pays. Par sa bonne
organisation, son patriotisme, sa discipline et
son dévouement, elle est digne de toute ma
sympathie et du haut intérêt dont vous n'avez
cessé de lui donner des preuves. Je suis heureux
de voir mes deux fils figurer dans ses rangs.
Votre sollicitude pour les classes indigentes
vous déterminera k discuter, dans le cours de
celte session, les projets de loi sur les monts de
piété, les dépôts de mendicité et le régime des
aliénés. Le système pénitentiaire appelle des
réformes que je recommande a votre attention.
Les ressources ordinaires du trésor ne snfli-
sant pas pour couvrir complètement les besoins
constatés, et pourvoir ceux qui sont prévus,
des ressources extraordinaires sont devenues
nécessaires. La Belgique peut d'autant plus fa-
cilement faire face a cette situation qu'elle a
traversé la crise financière plus heureusement
que ne l'ont fait d'autres pays.
Il est a désirer, Messieurs, que les budgets
qui vous sont présentés pour t848 soient votés
avant l'ouverture de cet exercice. Nous évite-
rons ainsi le grave inconvénient des crédits
provisoires. Cette marche est d'autant plus né-
cessaire que vous aurez a examiner dans quel-
qttes mois les budgets de l'exercice i84g.
Des propositions ont été annoncées qui doi-
vent modifier en certains points notre législation
communale et électorale. Des projets de loi vous
seront présentés dans ce but.
Dans l'ordre matériel et financier, comme
dans l'ordre moral et politique, cette session
sera je l'espère, marquée par de nombreux et
utiles travaux. J'aime a trouver cette assurance
dans le concours actif et l'appui sincère que
vous prêterez mon gouvernement.
En rentrant au palais, le Roi a passé en revue
les troupes de la garnison de Bruxelles et celles
venues du dehors pour cette solennité.
Le Ministère nous annonce, que les ressources
ordinaires du trésor ne suffisant pas pour couvrir
complètement les besoins constatés, et pourvoir
a ceux qui sont prévus, des ressources extraor-
dinaires sont devenues nécessaires. Si nous
avons l'avantage de jouir d'une politique nouvelle,
nous sommes, du moins prévenus qu'elle nous coû
tera cher.
M. Van Caillie, directeur des Apostolines a
Bruges, a prêché ces jours ci plusieurs fois a l'église
de Sl-Pierre.
Beaucoup de bateaux sont en ce moment amar
rés au bassin de commerce. On se plaint du man
que d'eau dans le canal.