NOUVELLES DIVERSES. FRANCE. Paris, G novembre. PRUSSE. SAXE. SUISSE. On nous écrit aujourd'hui (îo) de Messines Un bien triste malheur vient de frapper le sieur J.-B. Couvreur, bouclier et cultivateur en celte ville. Deux meules de blé lui appartenant ont été cette nuit la proie des flammes. Le tocsin ayant averti les habitantson s'est porté en foule au lieu du sinistre. Mais l'incendie avait déjà fait trop de progrès on n'a pas pu sauver une seule gerbe. Ou attribue généralement ce malheur a la malveillauce. Le Journal des Flandres annonçait hier que M. Rogier était sur le point de se décider pour le poste de gouverneur de Gand entre deux candidats également dignes de la confiance des ultra-libé raux. Nos renseignements particuliers nous mettent a même de confirmer cette nouvelle; nous pouvons même révéler les noms des élus de nos clubistes. L'un est M. le médecin Sigait, membre de la Chambre des Représentants; l'autre M. de Kerc- hove, bourgmestre de la ville de Gand. Le premier est assez connu dans nos Flandres pour que nous puissions nous dispenser d'en parler plus amplement. Le second prétend se faire valoir au moyen des fêles qu'il dondera (textuel) et aux quelles il invitera les agréés (textueiy de l'Uni versité. Pour nous, nous n'avons rien h objecter a ces deux candidats. La politique nouvelle fera chose agréable la Flandre en mettant a sa tête M. Sigart, et quand M. le bourgmestre, il se tirera de ses nouvelles fonctions comme il poudra (textuel). (Nouvelliste.) Les journaux de Gand nous apprennent que M. A Goldstnid, jusqu'ici président de la Banque de Flandre, cesse d'être la tète de cet établisse ment. Samedi a eu lieu l'installation de la commis sion a laquelle doivent être soumis les projets de loi politiques sur lesquels les Chambres auront statuer dans le cours de la session. M. Lieds a été nommé président de cette commission; ensuite il a été procédé la distribution entre ses divers membres des travaux demandés par le gouverne ment. Un malheur déplorable est arrivé, mercredi dernier, a Gimgelotn. M. Keesom, échevin de cette commune, était allé a la chasse, dans la matinée, accompagné du nommé Jean Claes, sou domestique jeune homme de 24 ans, qui portait sa gibecière. En faisant feu sur un lièvre que son chien venait de lancer, il a atteint a la tête le malheureux Claes, qui est tombé mort sons le coup. L'auteur de ce meurtre involontaire est allé le même jour Has- selt, se mettre a la disposition du procureur du Roi. Au 1" novembre, la population de la prison de Vilvorde était de 790 détenus, dout un con damné aux travaux forcés, 52 1 a la réclusion, et 268 a des peines correctionnels. Un honnête bourgeois de Paris vient d'être victime d'un vol assez piquant. Il l'a appris lui- même aux journaux dans la lettre suivantequi nous paraît mériter d'être reproduite J'aime le brouillard; il me semble que je res pire plus a mon aise quand l'air est épais; cela tient peut-être a un asthme que je n'ai pas pu guérir depuis trente ans; hier donc j'avais choisi la ma tinée pour faire une promenade aux Champs-Ely sées; le temps me semblait magnifique, on ne dis tinguait pas un arbre a cinq mètres, je suivais la grande avenue depuis quelques minutes, quand un mendiant s'approcha de moi et me fit un bien triste tableau de sa misère il avait eu la jambe cassée par la chute d'une poutre et il boitait en effet; je me laissai toucher et je poussai la faiblesse jusqu'à lui donner une pièce de 20 sols; il me remercia fort poliment et allait se retirer lorsqu'un monsieur très-élégammeot vêtu me frappa familièrement sur l'épaule Vous êtes bien bon, me dil-il, de faire l'aumône ces drôles-la voilà comment on en courage la paresse; je parie que celui-ci n'est pas plus estropié que vous. Nous allons bien voir. Et il prit ma canne, nn fort beau jonc,pomme d'or; puis il se mit frapper sur la jambe de mon men diant; celui-ci reçut les premiers coups sans mot dire, mais bientôt je le vis se lever, la jambe se tendit, et il prit la fuite au pas stratégique il ne boitait plus du tout. Moi., je riais de ma simplicité et je regrettais ma pièce de vingt sols; cependant le monsieur bien mis le poursuivait et le frappait toujours: Assez, assez! lui criais-je. Ah! tu fais le boiteux disait-il, et les coups redoublaient. Le brouillard était tellement épais que bientôt je ne vis plus rien. Je réfléchissais l'escroquerie de mon men diant et la punition bien méritée qu'il avait reçue, lorsque ma canne me revint en mémoire; mais j'eus beau l'attendre une grande heure, elle ne revint pas. Tout me fait supposer aujourd'hui que mou fashionable était l'associé de mon mendiant. Qui aurait pu se douter de cela, a Le roi vient de décider que le premier enfant mâle qui naîtrait l'un de ses fils recevrait le titre de duc de Bourgogne. Le 4 novembre, vers six heures et demie du matin, la diligence de Vannes Lorient, chargée d'une somme de 4o,ooo francs, provenant de la recelte générale de Nantes, et destinée la recette parliculiète de Lorient, a été arrêtée au bois de Pont-Sâle par douze ou quinze hommes embusqués. Le conducteur a donné l'ordre au postillon de fouetter; an même instant, ces hommes ont fait une décharge qui a tué deux chevaux. Les deux gendarmes d'escorte qui précédaient la diligence sont revenus au galop; mais une seconde décharge, un des gendarmes est tombé mort, et l'autre a dû se porter toute bride vers Auray pour chercher du secours. Les 4o,ooo fr. out été enlevés. Une correspondance adressée la Gazelle des Tribunaux annonce que M. le comte de Go- mer, condamné en France il y a quelques jours, deux mois de prison, pour avoir tiré un coup de fusil contre un enfant monté sur un arbre, con damnation an sujet de laquelle le ministère public a interjeté appel h minimd, vient de se suicider en se tirant un coup de fusil au cœur. M. le comte de Gomer, peine âgé de 56 ans, occupait une haute position sociale et était marié M11* de l'artz de Pressy. Il descendait du général d'artillerie de Gomer, qui inventa, sous le règne de Louis XVI, le mortier qui porte son nom. Le R. P. Lacordaire prêchera pendant la station du Carême, Notre-Dame de Paris, la demande de l'archevêque de Paris; il ouvrira sa station par l'oraison funèbre d'O'Conuell. La ville de Châteauroux refuse de recevoir la statue du général Bertrand, dont l'exécution avait été confiée a M. Marochetti. L'artiste veut, dit-on, contraindre la ville, par voie judiciaire, d'accepter son œuvre, qu'il soutient naturellement d'une exé cution parfaite. Les tribunaux auront bientôt statuer sur ce débat. On écrit de Vouvray, en Tourraine, 1" novembre Qoique la récolte ne sera pas aussi abondante dans les blancs que dans les ronges, 011 fera néan moins beaucoup de vins, dont le tiers au moins pourra être bon, ce qui équivaudra toujours, en raison de l'abondance, une récolte ordinaire de bons vins blancs. Le surplus ne sera propre qu'à la consommation locale et au commerce de Paris et environs. Le conseil municipal de Berlin a crée des bu reaux de renseignements pour les ouvriers sans travail et les domestiques sans place. Une autre mesure non moins importante vient d'être prise. Le conseil municipal a décidé qu'une somme de 0,000 th. sera employée pour le balayage des rues par des pauvres. Cette somme sera répartie comme impôt sur les propriétaires qui jusqu'à présent étaient chargés de veiller la propriété des rues, chacun dans le rayon de sa maison. L'Indépendance de Bruxelles fait dans un long article l'apologie du régime qui domine en Prusse. Cependant elle s'éga\a beaucoup du dis cours du Roi l'ouverture de la Diète. D'où vient ce revirement? C'est qu'il y a quelque apparence que le savant de M. de Savigny serait écarté de la présidence du conseil des ministres, et qu'on ap pellerait ce poste M. de Bodelschvvingh, qui s'est acquis une triste célébrité dans l'affaire de l'ar chevêque de Cologne. L'esprit libéral perte de toute partet par ce qu'il opère l'intérieuret l'extéiieur par l'appui qu'il cherche. Le 51 octobre, un jenne homme de Liège a tué Dresde une fille qui lui avait inspiré une folle passion. Par un second crime, il s'est eusuité suicidé. Une correspondance radicale contient ce qui suit Il était temps de hâter les préparatifs pour at taquer le Sonderbund, du moment qu'on y est ré solu, car les cantons séparatistes ont rassemblé sur un point toutes leurs forces, avec lesquelles ils pourraient bien prendre l'initiative. Le canton de Lucerne a douze mille hommes sons les armes. Les deux grandes roules de Zell et de Hussevil, comme on l'a déjà dit, ont été minées par le Sonderbund, et tous les autres chemins vicinaux occupés ou bar ricadés. Il semble cependant que des bruits décou rageants courent parmi ses troupes, quisqu'une proclamation du général Saglis Saglio défend toute publication de rumeurs alarmantes. D'après une lettre particulière de Fribourg, ce canton se prépare une vigoureuse résistance. 5,ooo hommes, parfaitement équipés et animés du meilleur esprit, sont 'a cette heure prêts repousser toute attaque. 10,000 autres viendront les rejoin dre au premier signal; les routes qui environnent cette ville ont été coupées ou minées. 11 paraît que les Fribourgeois ont résolu de couper les deux magnifiques ponts en fil de fer qui conduisent leur capitale. On sait que ces ponts, véritables monuments de l'art moderne des ingénieurs, sont jetés d'une montagne l'autre, sur des ravins profonds de plusieurs centaines de mè tres, et larges d'à peu près autant. Neuchâtel ne veut décidément passe soumet tre a la Diète. Il est arrivé de plus aujourd'hui une foule de bruits aventureux, qui sont fort invrai semblables, mais qu'il faut cependant enrégistrer. Des lettres de Berne, du 5 novembre, annoncent la démission de M. Ochsenbein, et ajoutent que Saint-Gall et les Grisons refusent de mettre leur contingent sur pied. On lit dans la correspondance de la Presse Il paraît certain que de nouvelles levées de forces militaires vont être encore décrétées. Après avoir pris connaissance des plans de défense et du chiffre de l'armement de Fribourg, livrés par les réfugiés fribourgeois, M. le général en chef Dufour aurait positivement déclaré qu'il ne se chargerait de l'attaque de cette ville qu'autant qu'il pourrait

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 3