>0 3144. 31me année. JOLMAL «APRES ET DE L ARRONDISSEMENT. 1 7 centimes par ligne. Les ré clames, 4 5 centimes la ligne. TPF.3ES, 17 Novembre. LE RADICALISME JUGÉ D'APRÈS SES ACTES. A l'œuvre on connait l'ouvrier. Partant de ce principe nous ne craignons guères de pouvoir être accusés de témérité ni d'exagération. 11 est des gens qui dans leur langage veulent paraître sincères et justes, et dont les actes sont autant de preuves si pas de duplicité, du moins de partialité flagrante tels sont les ministres du 12 août comme chacun a pu s'en convaincre. 11 en est d'autres qui affectent un grand dévouement la cause du peuple, et beau coup de modération dans leurs principes, mais dont la conduite fait voir jusqu'où va la vérité de leurs paroles tels sont les radicaux que nous allons juger la bous sole de leurs actes. Quand on a devant soi la scène qui s'ou vre dans la Suisse, il est aisé de voir com bien est faux le prétendu dévouement la cause du peuple, et la modération du radicalisme. Aussi longtemps que les con servateurs étaient majorité la Diète, ca tholiques et protestants, divisés sur bien d'autres points, s'accordaient cependant entr'eux pour reculer devant l'effusion du sang de leurs compatriotes. Les radicaux triomphent, et plus d'atermoiement il ne suffit pas qu'ils dominent, il faut qu'eux seuls dominent, qu'eux seuls existent. Delà, appel auxarmes; il s'agit de réparer l'échec de leurs corps-francs en 1845, et peu im porte que le sang coule par torrents, pourvu que leurs projets se réalisent. Et voilà les conservateurs Suisses réduits, ou abandonner leur indépendance et les intérêts sacrés de la religion de leurs pères, ou recourir eux-mêmes la chance des combats et ce pays, jadis libre et pros père, ce jardin pittoresque, dont l'Europe entière aimait contempler les beautés grandioses, est dans la désolation prêt se couvrir de ruines, prêt tomber dans les horreurs de la guerre civile, grâce au radi calisme qui se déchaîne et y exerce ses vengeances tyranniques. Le spectacle qu'offre aujourd'hui la Suis se, est un miroir fidèle où plus d'une nation pourrait facilement se reconnaître. Là le pseudo-libéralisme se montre tel flu a une autre époque d'opprobre et de ter- teur il fut en France et en Espagne; là il se montre tel qu'il serait en Italie, si la sagesse de l'immortel Pie IX ne le réduisait a 1 impuissance; tel qu'il serait en Belgique si ses espérances devenaient des réalités. comme en Suisse, il attenterait aux droits de la minorité, et la moindre ré sistance recourrait peut-être aux armes pour se débarrasser du parti qu'il appelle clérical et rétrograde. L'indiscrétion de cer tains journaux trahit, et révèle le système que ne seraient pas éloignés de suivre ceux que l'Observateur lui-même, maintenant leur serviteur très-humble, appelait na guère la Queue de Robespierre, gens qui se moqueraient delà Constitution et des prin cipes d'ordre qu'elle renferme, du moment qu'ils le pourraient avec impunité. On nous dit bien que l'on ne verra plus dresser les échafauds, fermer nos temples, exiler les ministres du culte; mais de quels excès ne sont pas capables ceux qui se font les sectaires de toute mesure illibérale, les apologistes desévidentes tendances violer la Constitution; qui lancent l'injure l'hom me probe et honnête, qui poussent des cris de joie en voyant la nation affaiblie par l'esprit de parti, et qui exploitent avide ment ses embarras pour faire prévaloir leurs idées et pour parvenir. Qui pourrait douter encore qu'un principe révolution naire et désorganisateur ne travaille cette cohue anti constitutionnelle, qui s'affuble dans les clubs du manteau de libéralisme avancé? Le ministère a commis une grande faute, une imprudence inconcevable en secon dant les projets de ces ennemis de la patrie, par ses faiblesses et son insouciance car au lieu d'encourager, il importe de sur veiller ces fédérations dont la société s'alar me, qui compromettent notre sûreté et notreindépendance. Il fautquele sentiment national des serviteurs de la Couronne qui ont juré de veiller au bonheur du pays, prenne le dessus sur cette condescendance qui ne fait qu'enhardir l'audace des clu- bistes. Il est aussi du devoir de tout bon citoyen de se grouper autour du drapeau de Septembre avec autant de fidélité que lorsque le canon hollandais mitraillait nos braves Bruxelles. Que chacun le com prenne, il est temps de se tenir en garde, car l'incendie qui ravage la Suisse éclaire notre position le moment pourrait venir aussi où nous devrions défendre, les armes la main, cette liberté sage qui fait le bonheur des Belges, et l'admiration de nos voisins; mais en même temps la rage des factions. Dans l'adresse du Sénat en réponse au discours du trône, on remarque ce para graphe Le Sénat a la confiance que l'in- cident survenu dans nos rapports avec la Cour de Borne n'altérera en rien la bonne harmonie qui règne entre les deux pays. Cette rédaction est défectueuse sous un double rapport: en premier lieu en ce qu'elle n'exprime aucunement l'intérêt véritable du pays dans ce débat; en second lieu, parce qu'elle présente un non sens sur l'appréciation de l'état des choses. Les difficultés survenues entre le gou vernement et la cour de Borne n'ont pas seulement, pas principalement le carac tère d'une conteslation internationale en tre deux pays. La gravité de ces difficultés réside plus haut, elles troublent les rela tions intimes, nécessaires, entre une nation catholique et son chef spirituel, auquel elle veut rester unie directement, régulièrement et sans entraves. Par sa conduite irréfléchie, car nous ne voulons pas hasarder dessuppositions plus fâcheuses, le ministère libéral ne s'est pas mis en travers entre la Belgique et le pays que gouverne le Pape comme prince tem porel, mais entre la Belgique catholique et le chef suprême du catholicisme aussi est-il bien évident que lorsque Mgr. le nonce a notifié que la personne nommée n'offrait pas assez de garanties par ses an técédents pour être agréée par la Cour de Borne, le représentant du S' Siège n'avait en vue que le point de vue religieux, étant bien clair pour un chacun que M. Leclereq était très-capable de soigner des intérêts purement séculiers. Ce n'est point de ces intérêts qu'il s'agit surtout ici, et le ministère lui-même l'a bien compris dans les explications non sa tisfaisantes d'ailleurs qu iI a fournies aux chambres, en disant qu'il était de la plus haute importance pour le gouvernement d'avoir Borne un homme de son choix. Est-ce l'étendue des états romains, nos re lations commerciales avec eux, qui font tenir ce langage? Non sans doute, les mi nistres ne s'exprimeraient pas de la sorte l'égard de la Suède ou de N'aples, de la Bavière ou du Portugal. Il est donc peu exact, peu rationnel, de ne porter aux pieds du trône l'occasion du différend avec Borne que le vœu de la bonne har monie entre deux pays. Cette remarque n'est pas sans portée: si le ministère n'a vait altéré la bonne harmonie qu'avec une puissance séculière de second ou troisième rang, il n'aurait que faiblement démérité du peuble belge; mais il agirait diamétra lement en opposition avec les sympathies et la volonté non douteuses de la nation en différant sous un prétexte quelconque de rétablir les rapports réguliers qui doi- On s'abonne a Tpres, rue de Mlle, n» 10, près la Grand'place, et chel les Percepteurs des Postes du Royaume. FKI\ DE lMBO*IE*E*T, par trimestre, Pour Y prèsfr. 4O® Pour les autres localités 4 5® Prix d'un numéro. to Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur rue de Lille, 10, ïprei. Le Propa gateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXWERTIOV*. VÉRITÉ ET JUSTICE. AFFAIRE DE ROME.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1