JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
X° 3147.
31me année.
île© mmêERW
11 répugne au caractère de l'opinion con
servatrice, de prendre le tondu inépris et
du blâme. Voulant le bien, uniquement
pour le bien, les conservateurs aiment
s'associer ceux qui le pratiquent, sans
tenir compte de la variété de leurs principes
ni de la diversité de leurs opinions politi
ques. N'imitant point la conduite de l'oppo
sition clubiste, coalisée contre le ministère
De Theux-.Malou, opposition aussi infati
gable dans ses efforts qu'incessante dans
ses attaques déloyales et injustes, on ne
voit guère le parti que nous défendons,
s'étendre dans le vaste champ de la mal
veillance, fomenter l'injure, répandre la
calomnie et le mensonge, pour renverser
un cabinet dont la couleur politique établit
une si étrange différence entre eux.
A peine la politique nouvelle eût-elle
publié son programme, qu'éblouis par les
promesses de modération, d'impartialité et
de justice; désireux de voir bientôt l'œu
vre, ceux qui s'étaient fait fortsde remédier
aux misères des Flandres, d'encourager le
commerce et l'industrie, les organes du
parti modéré, avec la franchise qui les ca
ractérise, se montrèrent disposés prêter
leur concours aux nouveaux gouvernants,
qui venaient de faire un si beau début.
Telle fut la conduite des conservateurs,
jusqu'à ce que le cabinet, par ses actes, en
faussant ses promesses, en abusant en
quelque sorte de son pouvoir, les força
prendre une attitude différente,età éveiller
l'attention publique sur des faits aussi ré
voltants que contraires l'esprit de notre
pacte fondamental.
Pouvaient-ils agir raisonnablement d'une
autre manière? Ne serait-ce pas lancer
l'injure au ministère, que de lui vouer des
remercîments, en reconnaissance du res
pect qu'il professe pour la liberté de la
presse et les magistrats communaux; pour
l'intérêt qu'il témoigne envers les contri
buables, tandis qu'il semble vouloir l'es
clavage de la presse et l'avilissement de
l'autorité communale; vu que, sans vou
loir faire mention de l'augmentation des
contributions proposées, il nous a déjà dotés
d'un surcroît de charges annuelles de cin
quante deux mille francs, par la mise la
retraite de quatre gouverneurs et six géné
raux, qui pouvaient continuer leurs ser
vices pendant bien des années encore?
Les conservateurs déplorent vos abus,
vos excès et vos actes de partialité; mais
ils ne vous feront pas d'opposition systéma
tique. Respectez nos libertés, gouvernez
pour tous les Belges indistinctement, ad
mettez aux emplois tout citoyen bien mé
ritant, mais ne distribuez pas les places
cetessaim declubisles, la plupart d'une nul
lité complète, et nous ne chercherons pas
enrayer le char que vous montez; cessez de
coopérer au dépérissement et l'anéantis
sement del'esprit national,efforcez-vous de
le développer, et d'étendre comme nous, ce
lien de l'union, ce rempart formidable qui
doit nous défendre contre les attaques de
l'ennemi, et vous pouvez compter sur notre
constant appui. Mais avant tout, sachez-le,
nous sommes Belges et trop dévoués pour
qu'on nous suppose capables de sacrifier
sur l'autel d'une coterie anti-libérale, le
dépôt sacré que nous avons conquis au
prix du sang de nos braves compatriotes;
nous sommes Belges, et trop fidèles, pour
faire servir de jouet et d'instrument aux
clubs, le monarquechéri, donll'avénement
fut le signal de notre bonheur, et dont le
trône s'élève l'ombre du drapeau de notre
victoire!
Du reste si nous n'avons aucun motif de
louer le ministère, nous n'avons aucun
intérêt bâter sa retraite. Au contraire,
s'il tombe, nous voulons que ce soit par
ses fautes et son impuissance. Entrelcmps
ses actes ramèneront sur le droit chemin
le peuple que l'opinion radicale a séduit
par ses paroles mensongères et ses pro
messes fallacieuses, et lui feront voir si
réellement ceux qui se sont dévoués sa
cause se trouvent dans les rangs de ce
parti ou dans les nôtres; et la coterie libé
rale exaltée si fière, si arrogante finira
par être censurée et flétrie, par tous les
vrais enfants de la Belgique dont le cœur
bat toujours pour l'Indépendance et le
bien-être de la patrie.
Surpris en quelque sorte l'improviste
par la crise des subsistances, le Ministère
De Theux y opposa sans hésiter les deux
seuls remèdes qui puissent produire des
effets salutaires le subside et le travail.
Par les secours appliqués avec discerne
ment, les ravages du fléau sont au moins
suspendus, et ce temps d'arrêt fournit la
latitude de préparer et d'organiser le tra
vail sans lequel il n'est point possible de
couper le mal dans sa racine.
Le Ministère Rogier ne saurait suivre
une voie différente; après trois quatre
mois de réflexion il en a compris la néces
sité. Fn effet, jusqu'ici les mesures prises
consistent en circulaires aux gouverneurs
qui invitent les propriétaires au défriche
ment de leurs bois, qui poussent les auto
rités provinciales et communales faire
travailler aux chemins vicinaux, qui exci
tent les fonctionnaires et les particuliers
introduire et favoriser des industries
nouvelles. Et que l'on ne fasse point un
mérite de rayer l'aumône de la liste des
moyens destinés sauver les Flandres, car
si désormais on peut supprimer les secours
gratuits, ce n'est en aucune façon parce
qu'ils seraient nuisibles en eux-mêmes,
c'est parce que les circonstances ont subi
d'heureuses modifications et que si les ou
vriers de nos provinces ont encore souf
frir de la disette, ils ne se débattent plus
dans les étreintes de la faim.
Nous l'avons dit, le Ministère De Theux
n'a pas vu se réaliser tout le bien qu'il était
en droit d'attendre de ses dispositions sages
et fermes, ce qui doit être attribué d'une
part l'inévitable précipitation qui s'y rat
tachait, et d'autre part l'indifférence blâ
mable, la coupable résistance qu'il a ren
contrée chez les agents subalternes du
gouvernement. Puisse le Ministère actuel,
qui semble être dégagé de ce dernier ob
stacle et qui n'a pas craindre le premier
puisque le paupérisme a perdu de sa cruelle
intensité et qu'il a devant lui le temps de
mûrement délibérer, puisse-t-il apporter
quelque soulagement sensible ce cancer
qui ronge les Flandres et Gnirait peut-être,
s'il n'était extirpé, par les ravaler au-des
sous des pays les plus misérables.
Déjà l'on peut approuver le Ministère
d'avoir pris une mesure qui mettra nos
cultivateurs l'abri des fraudes qu'invente
la spéculation, et leur garantira la bonne
qualité de la graine de lin.
En outre, nous avons vu avec satisfaction
que le Ministère Bogier désavoue ces char
latans politiques dont les arcanes et les pa
nacées n'étaient que d'indignes mensonges:
nous actons ces paroles qui prouvent la
fois que le gouvernement ne répudie point
les actes posés par ses prédécesseurs et
qu'il ne suivra d'autre voie que celle indi
quée par la raison et par l'expérience.
La politique est nouvelle soit; mais les
moyens d'arracher les Flandres l'abîme
où elles allaient s'engloutir, ces moyens,
même les industries nouvelles, appartien
nent l'ancien Ministère. Nous n'avons
vous demander aucune invention, tâchez -
de féconder ce qui existe et vous aurez
droit notre gratitude.
On sTabonue Y près 9 rue de
Lille, n° 10, près la Grand'place, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
Pftll HE LUBOHIEMEXT,
par trimestre.
Pour Ypresfr. 4OO
Pour les autres localités 4 5©
r ix d'un numéro. 2©
Tout ce qui concerne la rédac-
tion doit être adressé l'Éditeur rue
de Lille, 10, Ypres. Le Propa
gateur parait le SAMEDI et le
MERCREDI de chaque semaine.
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I 7 centimes par ligue. Les ré
clames, *5 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7« ?.S5, 27 Novemuiie.
YIN-.t-VIS lie tllYlMTÈHE.
la politique nouvelle et lancienne industrie.
l: Indépendance s'empare du vole presque f
nîme de la Chambre sur le paragraphe de l'Adresse
relatif a l'affaire de Rome, d'abord pour ch