JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. j\o 3154. 31me année. Nous avons toujours cru que sous notre régimeconstitutionnel, l'examen impartial, l'appréciation juste, la critique même d'ac tes administratifs quelconques ne sont pas incompatibles avec une subordination vé ritable aux autorités, et qu'ils peuvent se concilier très bien avec un juste et sincère respect dû au caractère des personnes investies de fonctions publiques. Jamais il n'a été dans nos intentions de nous écarter de ce principe en ce qui concerne le con seil communal de notre ville. Si le Progrès persiste trouver chez nous un parti pris d'injurier et de calomnier nos administra teurs, c'est par un pur effet de ses disposi tions bienveillants notre égard, et au moyen de sa bonne foi habituelle, que ce journal découvre dans nos colonnes ce qui ne s'y rencontre guères. A la vérité, il nous a paru qu'un budget, résumé des besoins d'un service et des moyens d'y pourvoir, document olliciel rattaché d'ailleurs par un lien direct la bourse des contribuables est en quelque sorte du domaine public, qu'il tombe sous l'appréciation incontes table des citoyens qui l'alimentent de leurs deniers. En faisant part nos lecteurs de quelques-unes de nos observations sur celle matière, nous faisions donc usage d'un droit commun tout contribuable; mais avant tout nous avons eu garde d'entre mêler nos remarques des paroles de blâme personnel, plus forte raison d'injures ou d'outrages l'adresse de nos magistrats. C'est une habitude que nous laissons au Progrèset chaque fois qu'il nous l'attri bue, le spirituel comique lui répond en notre place Vous donnez sottement vos qua lités aux autres. Nous avons dit que les projets du budget cdmmunal pour 1818, présenté par le col lège échevinal, laissait un délicit de 15,000 fr. que le conseil s'était efforcé de le com bler, en partie par la majoration de quel ques chiffres de recette, en partie par le retranchement de 4,000 fr. sur l'appoint des pauvres. .Mensonge, impudence, crie le Progrès! Mais si nous sommes coupables d'avoir cru faussement une exagération de recettes de la part du conseil, il y a eu d'autres coupables que nous. l.e Progrès est-il chargé de les punir? En ce cas, qu'il appesantisse sa férule sur ceux-là d'abord qui sont (que l'on nous permette cette ex pression) nos aînés en délits, qui sont nos corrupteurs. En effet le collège échevinal, mieux en état par la nature de ses fonc tions exécutives de calculer les prévisions des recettes, les avait fixées un chiffre bien inférieur celui admis par le conseil. Ainsi le mensonge incriminé, si mensonge il y a, n'a pas été commis par nous, mais par ceux qui ont toutes les sympathies du Pro grès.Quant au retranchement de4,000 fr au bureau de bienfaisance, nous n'avons jamais prétendu, comme le suppose notre adver saire, que maintenant le crédit alloué sera moindre que les années antérieures. Il est évident et jamais nous n'avons dit plus, que la diminution porte sur les besoins constatés pour 1848. En manifestant nos regrets de voir opérer une économie de celle nature, nous étions mu par un véri table sentiment de charité ou de philànlro- pliie pour parler le langage moderne. Donc eu ceci encore Vintenlion mauvaise émane de ceux-là qui au moyen de travestisse ments odieux, dénaturent le sens et la portée de nos expressions. Mais les griefs que nous venons de réfuter rapidement ne sont pas ceux qui excitent le plus la bile de notre adversaire. Le mol de médaille a été prononcé, voilà ce qui provoque une effer vescence extraordinaire chez le Progrès. Véritable Don Quichotte moderne, il se démène comme un forcené, se livre aux contorsions les plus burlesques pour éta blir ce dont personne ne doute, savoir que de rien rien ne se fait. Il n'est pas étonnant qu'au milieu de ses accès de rage il lui échappe quelques expressions assez peu conformes la grammaire et au bon sens. Aussi malgré qu'elles sont inintelligi bles ne lui en demandons pas un compte trop vigoureux. Nous voudrions, croit-il, que la régence nous eût sauvés gratuite ment de la famine. Mais aucune époque nous ne nous sommes bercés d'une pareille illusion, très agréable d'ailleurs. Eût-elle souri d'abord nos bourses, l'emprunt de 20,000 fi', contracté pour subvenir aux besoins extraordinaires de 1847, serait venu bien vile la dissiper! Pour ce qui regarde le plaisir que nous ressentirions, de voir dilapider nos finances, le Progrès a-t-il senti toute la contradiction d'une ac cusation de ce genre? Une jouissance de celle espèce que nous ne pourrions éprou ver qu'à nos dépens est un non-siens, une absurdité, un rêve du Progrès, dont la réalisation est impossible pour tout con tribuable qui ne peut jamais voir qu'avec peine toute dilapidation et désordre finan cier, parce qu'ils portent toujours atteinte ses intérêts. Les griefs, que le Progrès a mis notre charge, l'occasion de l'article de notre feuille sur le budget communal, se réduisent donc en dernière analyse nous accuser de mensonges et de calom nies qui ne sont pas de notre fait et dont il est lui-même coupable. Nous continue rons par conséquent, sans nous inquiéter des attaques déloyales de notre adversaire, et malgré ses désirs de nous voir dévier de cette ligne remplir la tâche que la justice et la vérité imposent tout publiciste hon nête, en émettant sous les yeux de nos lecteurs ce que nous croyons de leur inté rêt de connaître, nous nous efforçerons toujours de prouver que la devise impri mée au frontispice de notre journal n'est pas une lettre morte mais un principe dont nous prenons cœur de ne nous écarter jamais. Lundi la fin de la séance de la Cham bre, M. Malou a prononcé un discours qui aura sans doute soulevé des débats dans la séance d'hier. 11 s'est prononcé de nou veau contre toutes les mesures qui pour raient être prises pour augmenter les ressources du trésor. Il a notamment fait une allusion directe tout impôt sur les tabacs. Cette question intéresse spéciale ment notre arrondissement, nous espérons que M. Malou la défendra avec autant de bonheur que précédemment, lorsque M. Mercier, alors ministre des finances, voulut nous imposer un espèce de régie. On s'abonue a Yprès. ru«* de Lille, n° fo, près la Grand'ptaceet cbei les Percepteurs des Postes du Royaume PRIX DP. liMKOVIEICST) par trlmeslre, Ponr Ypresfr. Pour les autres localités 4- Prix d'un numéro. O-tO Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé 1 Éditeur rue de Lille, 10, Ypres. Le Propa gateur paraît le S A M KDI et le 9lf-.RCRF.lH de chaque semaine. PRIX II F M 1XMFRTIO**. «9 centimes par ligne. Les ré clames, 2 5 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 7ÎP.ÎS, 22 Décembre. Tandis que les théoriciens s'ingenient pour trouver des remèdes efficaces au développement du paupérisme et aux malheurs de tout genre qu'il entraîne après soi, des hommes de bonne volonté se sont déjà mis a l'œuvre. Nous parlions naguère de la Société agricole des bons ouvriers pour l exploitation des fermes de bienfaisance, et nous exprimions l'espoir que celte institution toute chrétienne et d'une opportunité incontestable, ne tarderait pas a porter des fruits. Nous sommes heureux de pouvoir annoncer qu'un premier succès a couronné les efforts des personnes charilables qui ont prêché d'exemple. Deux fermes de bien faisance sont en pleine activité dans nos districts les plus éprouvés. Le tiavail agricole et industriel y occupe un grand nombre de bras. Tout se fait avec une économie et une régularité louables. Le lin et les légumes sont récoltés par les habitants de la ferme, qui confectionnent eux-mêmes leurs vêtements, fcio personnes vivent aisément d'une terre de dix bonniers Outrelesonvriers valides, qui gaguent leur vie et au delà, on y admet les impo tents moyennant un subside fourni par la charité privée ou officielle. Plus tard, quand les fermes agricoles seront corapléienient organisées, et que les frais de premier établissement seront couverts, elles auront peut-être les moyens de tenir gratui tement les invalides. Tout le monde s'accorde reconnaître que l'aumône du travail est la meilleure de toutes. Les établissements que nous recommandons méritent a ce titre toute la sympathie des vrais philantropbts, car ils tendent a moraliser le pauvre, 'a le relever a

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1