NOUVELLES DIVERSES.
ses propres yeux par la conscience d'avoir gagné
son pain quotidien. Les malheureux recueillis par
les dépôts de mendicité préfèrent naturellement le
séjour des fermes agricoles, a celui de l'espèce de
prison qu'ils habitent. Les directeurs des fermes les
reçoivent volontiers, sauf a les renvoyer aux dépôts
si leur conduite est mauvaise. Le gouvernement a
donc intérêt, comme tout le monde, encourager
ces fermes et les multiplier autant que possible.
Le concours demandé au public est des plus
simples. On souscrit pour une on plusieurs actions
de 10 francs chacune. A mesure que les actions
souscrites atteignent le nombre de 4oo, suffisantes
pour la fondation d'un lit, le sort désigne celui des
actionnaires qui a le droit de faire admettre un
malheureux a la ferme. Ce droit passe a ses héritiers.
Les membres dirigeants de la Société agricole
des bons ouvriers pour l'exploitation des fermes de
bienfaisance, viennent d'adresser a la Chambre
une pétition-mémoire pour expliquer le but de
leurs travaux et obtenir l'appui de la législature.
Comme ceci est une question d'humanité et non de
parti, il est a croire que la Chambre et le ministère
n'hésiteront pasà la résoudre dans un sens favorable
aux pauvres, aux commîmes qui les nourrisseut,
aux classesquisupportenlle fardeau du paupérisme,
au défrichement des bruyères, au progrès indus
triel, etc. L'instruction que nous louons emploie
les trois principaux moyens de soulager la misère:
elle ouvre des asiles pour le malheur, des ateliers
de charité et d'apprentissage et des ateliers de
confection. De légers subsides lui permettraient
d'opérer un bien sensible. Espérons qu'elle ren
contrera l'appui qu'elle mérite a tous égards.
11 est avéré maintenant que M. Veydt se retire
du cabinet on lui cherche un successeur qui paraît
difficile a trouver.
Voici comment VIndépendance s'explique sur
la crise ministériella. il est possible, dit ce jour
nal, que, dans des conversations particulières, M.
Vevdt ait rappelé l'intention qu'il a toujours ma
nifestée de ne rester que peu de temps au ministère.
Mais nous croyons que jusqu'ici il n'y a rien d'ar
rêté cet égard. Puis il ajoute que les bruits
répandus sur les combinaisons qui suivraient la
retraite de M. Veydt sont dénués de fondement.
Ceci se rapporte évidemment M. Frère que le
bruit public désignait comme le futur Ministre des
finances.
Du reste, ce démenti vient très h propos pour
rassurer l'opinion publique alarmée de voir sitôt
présidera notre administration financière la jeune
et vigoureuse intelligence, qui a déclaré ne rien
entendre aux fiuauces.
L'on a dit que M. Frère serait appeléà remplacer
M. Veydt et qu'il remettrait le portefeuille des tra
vaux publics a M. Rousselle. Le député de Mons
doit avoir en effet quelques connaissances en ma
tière de travaux publics, puisqu'il a été assez long
temps l'intendant de M. Honoré, entrepreneur de
travaux immenses et entre autres de ceux du canal
de S'-Quentin. Mais une autre difficulté assez sé
rieuse vient a Rencontre de cette combinaison. M.
Frère est tout jeune et nouveau et d'ailleurs n'a t-il
pas avoué lors de la discussion générale de l'adresse
ne pas connaître les finances. Quoiqu'il en soit, il
y a remue-ménage dans ministère et si je puis eu
croire une personne très haut placée, M. Veydt ne
donnerait pas seul sa démission. Il a été question de
la démission de trois membres du ministère et c'est
a l'intervention d'un personnage influent du parti
conservateur que nous devons que ce coup d'Etat
ne soit pas porté jusqu'ici. Nouvelliste
La Société de l'Alliance s'est réunie hier soir
en assemblée générale, a la demande de vingt-cinq
de ses membres, h l'effet de délibérer sur la propo
sition d'adresser aux Chambres une pétition pour
les prier de réduire les dépenses de l'Etat.
M. Lehardy de Beaulieu a développé cette pro
position, qu'il a surtout fondée sur la nécessité de
rétablir l'équiflbre entre les recettes et les dépen
ses, sans augmentation des impôts existants et sans
création d'impôts nouveaux. Il donné lecture de la
pétition, d'après laquelle les réductions devraient
t porter principalement sur les budgets de la guerre,
de la marine et des affaires étrangères.
La proposition, appuyée par MM. Roussel,
Jottrand, Faider, Bartels et Funck, a été votée par
acclamotion.
La séance s'est terminée par la communication
d'une lettre de la Société libérale de Roulers, an
nonçant qu'elle s'occupe activement de propager
dans les Flandres les principes du libéralisme.
Le cours d'équitation qui sera établi dans notre
ville aura pour objet de perfectionner et d'instruire
les officiers des corps de troupes cheval dans
toutes les connaissances nécessaires l'officier de
cavalerie, et spécialement dans les principes d'é
quitation; de former des instructeurs appelés a
propager dans les régiments un mode d'instruction
uniforme,et de créer des maréchaux ferrants et des
trompettes pour les besoins du service militaire.
Samedi dernier Mgr. l'Évêque de Bruges a
conféré les ordres sacrés 34 sujets de son diocèse
S. G. a ordonné 12 prêtres dont deux capucins; 1 1
diacres dont un recollet et 11 sous-diacres dont un
trappiste.
L'affaire du 11°° Mertens, accusé de meurtre, a
été terminée hier par un verdict d'acquittement.
Le Roi a reçu de Son Altesse Royale l'Élec
teur Frédéric Guillaume Ier de Hesse, une lettre eu
notification du décès de son Altesse Royale l'Élec
teur Guillaume IL
Sa Majesté a, de même, reçu de Son Altesse le
duc d'Anhalt-Dessau, une lettre en notification du
décès de Son Altesse le duc d'Anhalt-Cœthen.
A l'occasion de ces deux décès, le Roi prendra
le deuil pour huit jours, a dater du 27 décembre
inclusivement. [Moniteur.)
Onze boulangers comparaissaient vendredi
devant le tribunal correctionnel de Fumes, sous la
prévention d'avoir mêlé au pain du sulfate de
cuivre.
Cinq d'entre eux ont été condamnés h deux ans
de prison et 200 fr. d'amende.
Un avis publié par M. le bourgmestre de
Bruxelles, porte que par suite des modifications
apportées a la loi sftr la milice, les jeunes gens ne
sont plus appelés ail tirage au sort qu'à l'âge de 19
ans accomplis, et en conséquence, l'inscription des
jeunes gens nés en 1829 n'aura lieu qu'à dater du
l5 décembre i848.
Les miliciens ajournés des années antérieures
sont portés en tête des listes de 1849, et n'auront
jusque là aucun examen nouveau subir.
Les miliciens qui, depuis leur incorporation, ont
acquis des droits l'exemption soit par le décès
d'un père, d'une mère veuve, soit par la séparation
légale des parents, soit enfin par le décès d'un ou
de plusieurs frères, doivent, pour réclamer leur
congé définitif, s'adresser par écrit l'administra
tion de leur commune, avant le 5 janvier de chaque
année.
La ville de Gand a émis, le 1 6 de ce mois,
deux cents mille francs d'obligations de l'emprunt
de 400,000 fr., qu'elle a été autorisée contracter,
'à.l'iuférèi de 5 p. c. par arrêté royal du 2 t novem
bre dernier. Cette somme a été placée en grande
partie au-dessus du pair. [Messager.)
On écrit de Bruges, 18 décembre
Hier après-midi le convoi de Bruxelles, qui
d'ordinaire ariive deux heures 3o dans notre
station, n'est arrivé qu'à trois heures et demie; ce
retard était occasionné par le bris d'un essieu d'un
des waggons du convoi. Cet accident a fait dérail
ler quatre voilures entre notre station et celle de
Bloemendaele i! n'y a pas eu d'autres malheurs.
La fabrique de l'église de Sainte-Walburge
Bruges a décidé d'éclairer ce temple au gaz;
depuis quelques jours déjà les ouvriers sout occu-
pés au placement des tuyaux conducteurs.
On lit dans le Messager de Gand La
dépntalion des distillateurs qui s'est rendue l'au
dience du Ministre des finances, a reçu de ce haut
fonctionnaire l'assurance que, pour le moment, il
ne serait point apporté de modifications aux lois
existantes sur les distilleries, et que, pour le cas où
l'on serait obligé de revenir sur ces dispositions
législatives, les distillateurs seraient informés
temps des modifications projetées.
Avant-hier, l'accusé Vandenplas a subi un
interrogatoire qui s'est prolongée au delà de quatre
heures. Fidèle son système de dénégation, il a
opposé des démentis secs et formels la production
des preuves les plus accablantes de sa culpabilité,
et malgré les efforts tentés par les magistrats in
structeurs pour l'amener une appréciatiation plus
saine de sa position, il n'a rien voulu comprendre,
et il a continué repousser avec énergie tout soup-
çou de complicité avec Rosseel.
lia été constaté pendant le mois de novembre
1847, par la gendarmerie, dans la province d'Au-
vers, trois -.ois et trois incendies dans la piovince
de Haiuaut, neuf vols et trois incendies, et dans la
province de Brabanl, huit vols et quinze incendies.
Il règne dans ce moment Bruxelles et dans
les faubourgs une espèce de maladie peu grave
dont environ le tiers de la population est attein>
c'est une espèce de grippe accompagnée de légères
fièvres et de rhumes de cerveau qui durent pen
dant cinq ou six jours; la mortalité dans notre
ville n'est pas plus considérable qu'en d'autres
années celte époque.
Un phénomène extraordinaire de végétation
a lieu en ce moment an Parc, Bruxelles. Plusieurs
tilleuls du côté de la rue Royale sont en pleine
feuillaison les bourgeons sont épanouis comme au
printemps. Nous ne croyons pas qu'il y ait beau
coup d'exemples qu'au 19 décembre les arbres
aient en Belgique représenté le printemps.
Les glaçons de la Newa ont occasionné des
dégâts considérables aux navires l'ancre, S'-
Pétersbotirg. Plusieurs ont sombré et un grand
nombre d'autres ont reçu des avaries plus ou moins
graves.
M. de Sartiges, chargé d'affaires de France
en Perse, vient d'établir Téhéran une maison
destinée recevoir des sœurs hbspitalières de Saint-
Vincent de Paul. On les reçoit en Perse, on les
chasse de Suisse.
NÉCICOMtGIK.
Le 20 au matin est décédé Bruges, la suite
d'une courte maladie, Mr J. Dullaert, chevalier de
l'ordre de Le'opold et du Lion Belgique, lieutenant-
colonel pensionné, ex-commandant des places
d'Y'preset de Bruges. Mr Dullaert naquit Damine
d'une des familles patriciennes de cette antique
ville en 1776, et entra comme simple soldat au
set vice de la république en 1799. Il fit les cam
pagnes de Hollande et d'Italie, fut en Amérique,
combattit en Autriche et en Prusse, et assista au
dernier soupir de l'empire, Waterloo. Mr Dul
laert reçut sur les divers champs de batailles trois
blessures, tous ses grades et la croix de la légion
d'honneur. Tant l'armée que dans la vie privée,
dans laquelle il rentra en i84o, Mr Dullaert se fit
aimer et respecter de tous par la franchise et l'affa
bilité de son caractère. 11 avait beaucoup vu, et
racontait tout avec exactitude et entraînement. Les
vieillards se rappellent encore qu'au départ des
jeunes conscrits en 1799, Mr Dullaert fut le seul
qui montra de la fermeté: Allons, allons, disait-il
ses compagnons, qui presque tous pleuraient, du
courage et de la gaieté Ceux qui pleurent et qui
ont peur ne reviennent pas de la guerre. En effet,
Mr Dullaert fut presque le seul qui revit ses foyers.
Bon soldat, bon citoyen, bon père, Mr Dullaert
sera vivement regretté de tous ceux qui l'ont connu.
M. Guillaume Goyers, le sculpteur distingué
qui nous devons la restauration si parfaite des
hôtels-de-ville de Louvain et d'Audenaerdeest
décédé le 18 de ce mois, l'âge de 5i ans, la
suite d'une maladie de langueur. Cette perle si
grande pour les arts, ne l'est pas moins pour la
nombreuse famille du défuntcomposée de onze
enfants, dont six encore en bas âge.
[Journal de Louvain.)
Le SÉNAT a admis dans le cours des trois séances qu'il a
eues, la loi sur le contingent de l'armée, celle allouant un
crédit de 5oo,ooo fr. pour les Flandres et les districts liniers
des autres provinces, et quelques autres lois volées par la
Cliuinbre des Représentants.