NOUVELLES DIVERSES.
CHAMBRE DES REPRESENTANTS.
ches actives auprès du gouvernementnous ne
pouvons nous empêcher de déplorer la conduite du
ministre, qui nous refuse en prêt deux ou trois
millions, tandis qu'il est sur le point d'en réclamer
douze ou quinze pour le redressement delà Meuse,
quoique Liège ait obtenu depuis peu d'années et
le chemin de fer, et le canal latéral de la Meuse
vers Maestricht, et la fonderie de canons, etc etc.
Il est évident qu'Ypres est complètement oubliée
par la politique nouvelle. Une école de cavalerie,
voilà le nec plus ultra de sa générosité envers
nous.
C est le lieutenant-général Ablay qui a été
nommé commandant de l'École tl'éqtiitatiou qui
vient d'être établie Ypres.
Le Libéral liégeois revient aujourd'hui sur la
crise ministérielle dont nous avons déjà eu l'occa
sion de parler. Suivant la correspondance bruxel
loise de ce joui tial, M. Veydt serait irrévocablement
résolu abandonner le ministère des finances, où il
serait remplacé par M. Ronsselle, représentant de
Morts. Le Libéral liégeois ajoute que l'on s'entre
tient aussi, mais très-vaguement, de la retraite de
M. Frère. Au dire de cette feuille, le caractère
irritable et dominateur de ce Ministre déplait au
centre gauche.
Les journaux de Bruxelles nous ont appris, il y
a quelques jours que le club récemment érigé
Roulers vient de se ranger sous les étendards de
la Société Bruxelloise, VAlliance. Acetieocca-ion,
nous recevons de l'un de nos correspondant quel
ques détails sur l'organisation et les manœuvres
de l'association de fraîche date, sur la démarche
par laquelle elle s'est ralliée au jeune libéralisme,
ou pour mieux dire au radicalisme. Les clubistes
de Roulers qui ont entrepris la noble tache de faire
luire sur cette ville les lumières glorieuses du plus
pur libéralisme, qui ont reçu du grand maître des
loges, (d'autres ajoutent et de Guillaume) la mis
sion inutile d'arracher leurs concitoyens au despo
tisme clérical d'introuvable et libérale mémoire,
poursuivent leur œuvre régénatrice par les moyens
qui leur sont propres. Déjà leur concours avait
créé un journal, dont l'office principal semblait
cire de trainer dans la boue tout ce qu'il y a de
respectable et de justement vénéré en cette ville.
Grâces ce zèle clérophobe audacieusement
manifesté, les membres du clergé, qui se hasar
dent parcourir les voies publiques ne sont plus
toujours l'abri des injures et des outrages des
sommités du parti qui prétend être seul libéral...
Il est libéral, nous l'accordons, mais c'est en actes
d'injustice et d'intolérance. Digne et rassurant pré
lude de l'ère heureuse que le libéralisme clubisle
promet la ville de Roulers
Voici la lettre de notre correspondant
Roulers, le *27 Décembre 1847.
Monsieur le rédacteur
Depuis ma dernière lettre, bien des choses se sont passées
daus le jeune club de Roulers mais tout 11e parvient pas
l'oreille du vulgaire, grâce la discrétion de ses membres,
fort clairs semés du reste daus la spacieuse salle qui se dégarnit
encore de jour eu jour. M. R notaire, a envoyé sa démission
de membre du club, avec prière de bien vouloir biller sou
nom des régistres de la société. Cette démission doit avoir
fort mécoutinté le vénérai b; présideut de l'association, lequel
paraissait avoir une alt'ectiou toute spéciale pour M. B... Le
renégat devra payer fort cher celte conduite, louable aux yeux
de bien des personnes mais indigne aux yeux du président
dont il perdra avec le titre de membre de l'association la
vive amitié. 11 y a longtemps que M. De Brouckere professe
le priucipe qui n'est pas pour nous est contre nous.
Le pauvre Fabricant se fourvoie de plus eu plus. Dans son
avaut-dern er numéro, il paraissait revenir résipiscence,
toute personnalité était hauuie de sa feuille; mais il n'a pu
résister sou peuchant naturel et il vient de recommencer
de plus belle. Toutefois malgré les efforts qu'il fait, l'opinion
publique prévoit sa chute prochaine, il mourra, dit-on, d'ina
nition Que la terre lui soit légère Le journal het Weekblad
tan Cortryk a publié sou testament dans le numéro de Diinan-
c 1e il lègue quelques-uns de nos clubistes, ses mensonges,
si buse de fer blàuc et ses jouets d'enfants. Sa dernière action
est prndeuteet lui fera éviter les frais des scellés dout ou aurait
pu provoquer l'apposition, au nom des héritiers absents.
A ous aurez pu voir dans les journaux que notre club s'est
mis décidément sous la piotection des hauts seigneurs du club
de Bruxelles. M Bar tels a daigné écrire ses protégés une
lettre de félicitatiou, qui a été lue solennellement en préseuoe
des intéressés. M. le jeune secrétaire a rédigé une réponse
séance tenante, mars quelques malicieux l'attribuent M.
Barlels lui-i néiue qui l'aurait envoyé eu même temps que sa
leltre a nos clubistes. Je me lésrrve, M. le rédacteur, de vous
faire parvenir prochainement quelques rapprochciin nt- assez
curieux sur les actes de plusi urs de nos meneurs en 1810 et
leurs efforts actuels. Le temps m'empêche de prolouger
aujourd'hui ma lettre.
Agréez, etc.
UN DE VOS LECTEURS.
Une pelile fille de sept aus a été brûlée toute
vive Ypres dans la soirée de Noël, rue des Chiens,
coté de la maison «lu boulanger Comein. La inère
était sortie, et l'enfant jouait avec des allumettes
chimiques, quand le feu prit ses vêtements. Les
locataiies de la maison divisée en divers quartiers,
n'eoteiidirent pas les cris déchirants de la victime.
La mère son retour, trouva son enfant se débat
tant en vain contre les (lamines, en butte d'hor
ribles souffrances. Quelques heures après, la mort
avait mis fin cette atroce torture.
Nous apprenons d'une source digne de foi
que les trois grandes puissances du continent, la
France, l'Autriche et la Prusse, vont enfin s'occuper
d'une manière sérieuse de la situation de la Suisse.
On a vu qu'un Congrès, où l'Angleterre ne sera
pas représentée, va s'as- sembler a Paris; les
délégués des cabinets de Vienne et de Berlin sont
déjà arrivés dans celte capitale.
Si nos renseignements particuliers ne nous trom
pent pas, l'Autriche serait déterminée, quoi qu'il
arrive, intervenir dans les affaires de la Confé
dération helvétiqile. h1 Observateur autrichien le
laisse, en effet, chèrement entendre. Nous ne con
naissons cet égard ci les intentions de la France,
ni.celles de la Prusse; cependant on ne peut guère
douter qu'elles ne soient disposées prêter, au
besoin, main-forte au gouvernement impérial.
Avant la guerre civile qui a désolé la Suisse,
l'Autriche était déjà résolue intervenir eu faveur
du Soiiderbund. Il paraît même qu'elle lui avait
officiellement fait part de sa détermination. C'est
l'espérance de secours venus du dehors qui a en
gagé le Sonderbund atteindre l'attaque des radi
caux, au lieu de prendre lui-même l'offensive
aussitôt après la déclaration de guerre émanée de
la Diète. S'il avait embrassé ce dernier parti, très-
probablement les chances de la lutte auraient tourné
en sa faveur, car il était prêt a entrer eu ligne plu
sieurs semaines avant que les cadres de ('armée
radicale fussent au complet. Trompé par la pro
messe du cabinet de Vienne, et n étant qu'un contre
six, il ne lui restait qu'à sauver l'honneur de son
drapeau, et il l'a fait noblement sous les murs de
Lucerne.
En attendant que l'on connaisse les décisions du
Congrès de Paris, nous devons mentionner un bruit
qui n'est pas non plus sans importance. Si ce qu'on
cous rapporte est vrai, l'Autiiche serait décidée
reconquérir h tout prix en Italie, la prépondérance
que de récents événéineuts lui ont fait perdre. Les
journaux allemands nous ont déjà appris que de
nombreux renforts vont être envoyés dans la Pé
ninsule. Ou dit maiuleiiant que le cabinet de Vieune
c'en restera point là.
Un arrêté royal du 20 décembre accorde
M. Le'andre Desmaisièresancien Ministre des fi-
naucesëi des travaux publics, une pension annuelle
de 6,000 fr., qui aura cours partir du 1" sep
tembre 1 6-17.
On lit daus Y Echo de Cour Irai La ville
de Courtrai ressemait déjà depuis quelque temps
les atteiutes de la terrible maladie qui a successi
vement ravagé les communes environnantes (le
typhus; depuis peu elle a pris une nouvelle recru
descence et s'est propagée rapidement dans les
cantons les plus pauvres mais, bâtons-nous de le
dire, la mortalité est loiu de suivre la même pro
gression, et nous croyons pouvoir l'attribuer en
grande partie d'abord la sage mesure prise
l'hôpital d'y admettre, autant que l'espace le per
met, le pl us possible de malades attaqués du typhus,
et remarquons en passant que grâce aux bons soins
dout ils y sont entourés, la mortalité y est pour
ainsi dire nulle.
Le Journal de l'Agriculture de Saint-Pé
tersbourg publie les détails suivants sur les résultats
de la dernière récolte en Russie: La récolte des
grains a été moins abondante que ne le faisait es
pérer l'aspect des campagnes. En général dans les
contrées où les grains d'hiver ont réussi, les grains
d'été n'ont donné qu'un produit insignifiant, et
dans celles où ces derniers sont bien venus, les
grains d'hiver r.'ont presque rien donné. La récolte
du froment a été meilleure que celle du seigle,
surtout quant la qualité. La récolle du lin a été
médiocre en qualité comme en quantité. Les pom
mes de terre ont été affectées dans un certain
nombre de districts. Un septième de la récolie a
été perdu par suite de la maladie de ces tubercules.
Malgré le manque de fourrage, l'élevage du bétail
a produit des résultats satisfaisants
Un médecin anglais a été conduit bord du
steamer anglais Soho, par deux gendarmes, pour
être renvoyé en Angleterre. Nous ne couuaissons
pas les motifs de cette expulsion.
NOUVELLES DE PARIS DU 28 DÉCEMBRE 1847.
Le Roi a ouvert aujourd'hui la session, S. M.
avait très-bonne mine et a prononcé son discours
d'une voix ferme interrompue seulement 2 fois
par une légère atteinte de totix on a remarqué
surtout les deux paragraphes relatifs la Suisse
et la question de réforme, le 1" a été écouté
dans un silence général et le 2m* a excité des
marques prononcées d'approbation sur les bancs
de la majorité. Dans l'attente du discours la rente
était ferme la bourse. Malgré les promesses du
discours du trône en faveur des chemins de fer
une assez forte baisse a eu lieu sur toutes les lignes,
et principalement sur celle de Marseille. Nous ne
savons s'il faut attribuer cette baisse l'impression
causée par le discours du trône on aux bruits qui
se sont répandus de l'entrée des Autrichiens
Modène suivie disait-on d'une contre démonstra
tion faite par l'escadre anglaise dans la rade de
Spezzia. Le Morning- Chronicle d'hier publie un
long article sur l'imminence d'une crise ministé
rielle en France. Les nouvelles de Naples du 18
parlent de nouveaux désordres qui ont donné lieu
des démonstrations vigoureuses et l'arrestation
de plusieurs jeunes gens de France.
Le SÉNAT a adopté hier le budget de la dette publique,
ainsi que l'ensemble du budget des finances. Il a ouvert et
clos ensuite la discussion générale du budget de l'intérieur.
Séance du 93 Décembre. (Présidence de Médis.)
Après ia lecture d«*s pétitions, la discussion continue sur les
articles du budget des voies et moyens. Redevance sur les
mines, fr. 180,180. Adopté après! une discussion assez longue.
A l'article accises, MM. Eloy de Burdine et Cartiau se pro
noncent, te premier pour une diminution, le second pour la sup
pression de l'impôt sur le s« l, M. I.ebeau éprouve la plus grande
répugnance voter cet impôt, mais dans la situation actuelle
il ue croit pas prouver s'en abstenir. Le ministre des Jiiuinces
craindrait que 1a réduction 11e profitât au marchand et non au
peuple cependant la quesiiou lui parait mériter une étude
sérieuse. M. Lejeune déclare que la section centrale n'a pu
prendre l'iuitiative de la suppression d'un impôt aussi consi
dérable, mais elle désire une diminution. Quand lui il voudrait
le réduire un cinquième. Eau-de-vie indiyènst 3,5oo,ooo
fr. Adopté Sucres, 3,000,000 fr. Adopté. Enregiotre1-
ment10,600,000 fr. M. Verhaegen se plaint de 1 abus que
que l'ou fait du décret de 1809 qui exempte «lu droit propur-
tiouuel pour la cession et la mutation des propriétés, les con
grégations hospitalières. On a considéré comme congrégations
hospitalières celles qui se livrent 1 instruction, et les trap
pistes. M. D'Anethan fait remarquer que les trappistes out
été recouuus par le roi Guillaume en i8uo et i8ai, que des
lors ou a dû leur appliquer le décret de 1809. M. Verhaegen
pense qu'ou a seulemeut permis aux trappistes de se réunir,
sans leur accorder la personnification civile, et que le gouver
nement n'avait pas ce droit. - M M. Malou et DAnethan
assureut que le gouvernement des Pays-Bas a accordé aux
trappistes la personnification civile et le droit d'acquérir.
L'article est adopté. A l'article successions 6,5oo,ooo fr.
La section centrale propose une réduction de 1,5oo,ooo fr.
pour ne pas préjuger la'loi sur les successions. Le ministre
des finances se railiie cette proposition etje chiffre ainsi ré
duit est adopté. Chapitre péages les divers articles eu sont
admis.
Séance du «4 Décembre. (Présidence de M. Lledt».)
Suite de la discussion du budget des voies et moyens.
M* Rodenbach engage le ministre des travaux publics a pie-