JOURNAL I) APRES ET DE L ARRONDISSEMENT. 31me année. ]\os 3157 et 3158. On s'abonne a l pres, rue de f ille, n° io, près la Grand'place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume I»KI\ I;*BO%%I:WI:XT, par trimestre Ponr Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 4 50 Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur rue de Lille, io, Ypres. Le Propa gateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. I 7 centimes par ligue. Les ré clames, 2 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 'JIPF.SG, o Janvier. Le journal ministériel de celle ville s'exagère évidemment les obligations atta chées a son triste rôle. Dans un de ses derniers numéros il défend le projet de loi sur les droits de successions. L'accueil fait ce déplorable projet a été tellement significatif que le ministère recule devant son œuvre; si nous sommes bien informés et nous croyons lelre, il n'a pas jusqu'aujourd'hui fait convoquer la section centrale chargée d'examiner cette proposition d'impôt nouveau. Le ministre des finances qui l'a présentée va très pro chainement, se retirer du cabinet. Chaque jour le compte rendu des séances de la Chambre atteste combien l'opinion publique se prononce énergiquement con tre la malencontreuse idée de la politique nouvelle qui veut résusciler le serment, mesure immorale et le droit de succession en ligne directe. Les pétitions arrivent de toutes parts. Dans certaines provinces et sans distinction d'opinions politiques tout le monde s'est réuni pour prolesterau nom de l'intérêt des contribuables contre un projet odieux, impopulaire, inique. La pluspartdes feuilles les plusdévouées au cabinet ont senti cette pression de l'opi nion publique. Les unes ont fait des réser ves, d'autres ont ouvertement combattu la proposition soumise la Chambre. L'alliance elle même, ce club primitif, ce parrain des petits clubicules d'autres localités, ce promoteur des congrès soi disant libéraux a fait une pétition contre les impôts nouveaux et demandé de préfé rence des économies dans les dépenses publiques. Le projet que le ministère paraît aban donner, contre lequel l'opinion publique indignée se soulève de toutes parts, n'a trouvé jusqu'à présent, que nous sachions qu'un seul défenseur, pauvre avocat d'une mauvaise cause; cet avocat c'est le Progrès. l.e droit de succession en ligne directe a existé sous le régime français: les jeunes rédacteurs du Progrès ne peuvent savoir sans doute combien la perception de ce droit, qui obligeait fouiller dans les secrets des familles, détruire le crédit du petit négociant, du petit industriel, était devenu odieux aux populations. Les alliés nous en ont délivré bien longtemps avant que les hommes d'état du Progrès ne se fussent chargés d'éclairer le monde mais un grand nombre de nos concitoyens ne peu vent avoir perdu la mémoire de ces faits. On croit imposer les fortunes, atteindre les riches par le droit en ligne directe mais pour quiconque examine les choses dans la réalité l'impôt doit atteindre sur tout les classes moyennes. Les grandes fortunes sont la très petite exception, un prélèvement sur leur montant n'est pas onéreux: mais le grand nombre de suc cessions imposables qui s'ouvrent appar tiennent au petit et au moyen commerce. Le payement d'une faible somme, pour ces fortunes moyennes qui forment le grand nombre est non seulement très onéreux, niais en donnant de la publicité l'étal de toutes les fortunes on détruit le crédit, les moyens de travail et de prospérité pour la bourgeoisie. M'ous nous bornons celte seule observa- lion pouraujourd'hui: il seraitassez inutile de combattre en détail une proposition que tous les contribuables repoussent et qui n'a plus qu'un seul défenseur.... le Progrès. Mous lui souhaitons bonne chance:niais nous craignons fortement qu'il ne réussira pas faire infliger nos concitoyens, par ses amis les ministres le châtiment immé rité dont ils sont menacés. Dans un prochain article nous exami nerons pourquoi le ministère du 12 Août veut infliger ce châtiment aux Flandres. Les journaux cluhistes nous avaient tel lement assourdis de leurs chants de triom phe, que nous croyions le parti clérical jamais enterré. Ce parti vientde resusciter. Un journal ministériel nous annonce que si les élections du 8 Juin ont beaucoup amélioré la situation du parti libéral, tout n'est pas fini... Les adversaires du parti libé ral (cluhistes) ne sont pas sans force, et bien que battus, ils ne sont pas encore tombés dans l'impuissance. Nous dcvonsencore lutter dit ce journal, jusqu'à ce que nous nagions plus rien craindre de ce parti faux et per fide. Aussi longtemps que les adhérents du parti clérical sont aussi nombreux qu'ac tuellement la Chambre, et qu'ils ont la majorité au Sénat, nous pouvons encore subir des revers. M'oublions pas que la haute ad ministration et même l'entourage de la royauté sont encore dévoués au parti qui a succombé au 8 Juin.... Ces petits aveux donnent la mesure de la forfanterie de certaines feuil les qui représentaient dernièrement ce qu'ils appellent 1 e parti clérical, comme une poignée d'ambitieux, sans forces et sans avenir. Aujourd'hui le parti clérical n'est pas sans forces, il n'est pas tombé dans l'impuissance, il peut faire essayer encore des échecs aux clubs, il est nombreux la Chambre,il ala majorité au Sénat; la haute administration, et l'entourage de la royauté sont pour lui.... et c'est un pareil parti,qui forme plus de la moitié de la nation, qu'on veut réduire l'impuissance, que l'on veut combattre jusqu'à ce qu'on n'ait plus rien craindre de lui, jusqu'à ce qu'on l'ait écrasé!! Voilà bien le libéralisme clubisle dans toute sa laideur! Il prétend opprimer ses adversaires politiques, et les soumettre au régime turc, afin de dominer seul, et de rendre toute opposition, toute liberté im possible! Il veut introniser au nom de la liberté, le régime de M'icolas I. M. Devaux a vanté la lutte des partis comme un moyen d'éclairer le gouvernement et d'ac tiver l'esprit national; nos cluhistes n'en tendent la faire servir qu'à réduire leurs adversaires Y impuissance, et les écraser sous leur bon plaisir! Le vœu le plus ardent que forme notre journal ministériel c'est de voir le ministère libéral jouir d'une certaine stabilité! Il parait que cette stabilité est une chose encore un peu précaire, de l'aveu des cluhistes. Du reste, si le ministère tombe avant la fin de l'année, ce qui est fort craindre, il suc combera sous le poids de ses fautes, et par une suite naturelle du vice de son origine. Mous souhaitons sincèrement qu'il soit viable au moins un an, quoiqu'il en doive résulter de mécomptes et de pertes pour le pays, pareeque l'intérêt du pays exige que le public sache une bonne fois ce qu'il peut attendre d'un pouvoir clubisle. qui exploite le pays au nom d'un parti. Mous désirons que le ministère ne succombe, qu'après avoir prouvé par son incapacité, son impuissance et ses maladresses, qu'il ne suffit pas de crier haro sur le clérical et sur les jésuites pour savoir faire les affaires du pays. Mous pouvons donc rassurer nos cluhistes ministériels sur les attaques qu'ils redoutentde la part du parti libéral modéré et conservateur. En attendant la future régénération et les biens immenses qu'on nous promet, nous unissons nos vœux ceux des cluhistes, pour souhaiter au mi nistère une certaine stabilité! Qu'on ne se plaigne donc plus de nous, et surtout qu'on ne nous craigne plus MTous étions très bien informés lorsque nous annoncions que le ministère avait positivement refusé deconcourir la cons truction de notre chemin de fer. Le jour nal ministériel de cette ville prèle l'un, des membres de la dépulation envoyée Bruxelles, les paroles suivantes Mous avons été parfaitement bien ac cueillis par le ministère, mais malheureuse ment la réponse qu'il a faite notre demande a été si peu favorable que nous ne pouvons

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 1