JOURNAL I) YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT, 31me année. x\o 3159. On s'abonne Tprea, rue de Lille, n» 10, prés la Gr.nd'place, et cbex les Percepteurs des Postes du Royaume PRIX »K L'aMXIRMEXT, par CriiueaSre Ponr Ypresfr. Pour les antres localités 4S# Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur rue de Lille, 10, Vpree. Le Propa gateur paraft le SAMEDI et la MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES i\arRTiexs centimes par ligue. Les ré clames, >S centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 8 Janvier. L'année s'est ouverte sous les auspices d'un cabinet qui s'était proclamé libéral par excellence. Il existe depuis cinq mois. Qu'a-t-il fait depuis son avènement Que fera-t-il l'avenir S'il eulloyalementsuivi son programme, sa présence au limon des affaires eut ob tenu l'assentiment de tous les belges éclai rés et de bonne foi. Jusqu'ici aucune promesse n'a été tenue; on semble s'être fait uu plaisir de poser des actes contraires aux engagements con tractés envers le pays et la royauté. Les droits des fonctionnaires seraient respectés quelle que fût leur opinion po litique: le ministère a débuté par des des titutions préventives en masse, j On assurerait l'équilibreentre les recettes et les dépenses, par de sages économies d'une part et l'acroissement normal du produit des impôts d'autre part. Au lieu de cela, M. Kogier veut maintenir le bud- Î;et ruineux de la guerre et réclame la ois l'autorisation de contracter un em prunt et la création de nouveaux et odieux impôts. L'état est laïque, mais la religion et les ministres demeureraient entourés de ga ranties que leur prêtent la Constitution et, sous le prétexte de réhabiliter le pou voir civil,on s'apprête rendre impossible ou illusoire le concours du clergé en ce qui touche l'enseignement religieux et moral. Le gouvernementeonsidérait comme un devoir impérieux de soulager les maux des Flandres M. Kogier semble se croire dégagé par les discours prétentieux et stériles, qu'il a prononcés devant la Cham bre des Keprésentants. Tel est le résultat le plus clair de la po litique nouvelle en 1847; il n'est pas diffi cile d'en conclure ce qu'elle sera capable de produire en 1848. S il est un fait démontré aujourd'hui la dernière évidence, c'est que la situation financière léguée au cabinet clubisle par ses prédécesseurs,est normaleet régulière, que le ministère De Theux-Malou a tra versé les deux années de la crise des subsistances sans compromettre l'avenir financier, qu il a résisté a des dépenses très considérables et non moins inutiles que si la politique nouvelle veut se signaler par de nouveaux impôts, c'est moins pour réparer les fautes du [tassé que pour pou voir faire dans d'autres provinces que la notre de grands travaux publics. Les dis cours prononcés par notre honorable re présentant M. Malou, aux séances des 2 et 5 Décembre ont établi ces faits d'une ma nière si claire et si péremptoire que la répliqué n'était plus possible. Le budget des voies et moyens vient d'être voté bien que tous les budgets des dépenses ne soient pas encore adoptés, l'on peut reconnaître dès présent, en exami nant les faits, que s'il doit y avoir quelque différence entre les ressources et les dé penses, elle sera si insignifiante que l'on ne pourra pas l'invoquer pour créer des impôts nouveaux. Pourquoi donc ces impôts sont-ils néces- cessaires? Ce n'est pas pour équilibrer les budgets. Est ce pour procurer la société conces sionnaire des chemins de fer de la Flandre occidentale des fonds pour construire la ligne de Courtrai Ypres? est ce du moins pour venir en aide nos malheureuses populations des Flandres. Nullement lorsque plusieurs de nos concitoyens se sont rendus Bruxelles afin de réclamer, l'intervention du gouver nement pour notre chemin de fer, quel espoir ont ils obtenu? M. le ministre des travaux publics n'a-t-il pas très nettement refusé le concours de l'État? Elquanl la question des Klandres,qu'a fait le ministère, sinon de nommer une commission et de prononcer un incom mensurable discours? Encore une fois pourquoi le ministère veut-il établir de nouveaux impôts? Le ministère veut de nouveaux impôts, droits de succession, serment, peut-être aggravation des droits sur la bierre, de la contribution personnelle, etc., etc. afin de pouvoir contracter un gros emprunt qui lui permettra de jeter Liège quatorze millions pour la dérivation de la Meuse, neuf millions pour construire le chemin de fer d'Alost, vingt millions pour con struire des slalions monumentales au che min de fer de l'État et pour compleller, comme on dit, cette grande entreprise nationale. Mais puisqu'il en est ainsi, puisque notre localité ne peut rien obtenir et que nous sommes destinés subir une aggravation de charges dans l'intérêt de deux ou trois autres provinces, nous nous permettrons de demander notre confrère très pro gressif pourquoi il défend les nouveaux impôts, si ce n'est pour faire plaisir ses amis les ministres Il nous semble toute fois, sauf meilleur avis, qu'il vaudrait mieux aimer un peu moins les ministres de la politique nouvelle et soigner un peu plus les intérêts des contribuables et surtout ceux de nos con citoyens. Pour le ministère, c'est une tâche Lieu rude de maintenir la discipline parmi les siens. A Anvers, sur quatre journaux, il n'y en a qu'un, le Précur seur, qui appuie la politique nouvelle. Or, voici ce que uotis lisons aujourd'hui dans cette feuille Nous ne sommes pas plus partisan de la fai blesse de M. Veydt, que de l'invincible opiniâ treté de M. Malou. Quel est le motif de cette colère? Un navire, V Herculus, ayant été battu par la tempête, a dû relâcher dans un port intermédiaire, emprunter la grosse [tour faire réparer ses avaries. Quand ce navire s'est présenté Anvers, les employés de la douane lui ont refusé le bénéfice de l'importation directe. Nous ne nous prononçons pas sur le fond de la question entre les propriétaires de VHerculus et le fisc. Nous trouvons seulement très curieux que le journal qui a salué avec une sorte d'ivresse l'avc'ne- ment du ministère du 12 août, en vienne, après cinq mois d'existence d'un cabinet qui devait réa liser tous ses rêves de bonheur politique, s'in digner de la faiblesse de M. Veydt l'égal de l'opiniâtreté de M. Malou. Émancipation Le correspondant du Libéral liégeois continue a annoncer la prochaine retraite de M. Veydt et un désaccord entre M. Rogier et M. Frère-Ot ban. On lit dans Y Organe des Flandres Nous venons d'apprendre une nouvelle qui nous remet en mémoire les vexations fiscales des dernières anuées du régime hollandais. Les agents du fisc ont reçu ordre de dresser des états très- de'taillés de tous les biens et rentes que possèdent les fabriques d'églises. Afin de satisfaire cette in jonction, ils ont sommé les fabriques d'églises de leur fournir, dans la huitaine, les détails les plus minutieux sur la valeur, les revenus, les baux, etc., etc., de chaque parcelle de terrain. Nous voudrions bien savoir de quel droit le Ministre des finances se mêle des affaires qui con cernent les fabriques d'églises. Il ne serait pas inutile d'apprendre aussi comment se reproduit sans cesse celte confusion de pouvoirs et d'attri butions parmi les Ministres du 12 août. Nous avons eu M. Frère empiétant sur les attributions de M VI. Veydt et Rogier; nous voyons aujourd'hui M. Veydt s'immiscer dans le département de la justice, auquel ressortissent les affaires des cultes. C'est un spectacle fort édifiant. Que ce soitdu reste, M. Veydt ou M. de Haussy qui procède h l'inquisition dont il s'agit, nous la tenons pour illégaleet nous espérons que les membres des fabriques d'églises y réfléchiront deux fois avant de satisfaire aux exigences du fisc. On nous mande l'instant que la petite com mune de Wnlverghem, d'ordinaire si paisible, vient d'être mise en émoi, par un triste spectacle.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 1