Jeudi 6 Janvier vers les 2 h., le commissaire d'arrondissement est arrive' en la commune. A la tête de -t gendarmes et de 5 gardes champêtres il s'est dirigé vers le cimetière, où il a fait procéder l'exhumation des dépouilles mortelles d'un indi vidu enterré récemment hors de la terre bénite. Par ses ordres, le cercueil a été placé ensuite dans la partie du cimetière, consacrée par les prières de l'évèque catholique. Toutes les personnes imbues d'un libéralisme sincère et ne leculant devant la mise eu pratique d'aucune iiberié, même quand elles ont pour objet les rites religieux ne pourront que s'affliger ou s'indigner a la me de l'acte inconcevable posé par notre commissaire d'arrondissement. D'ailleurs nous croyons que l'exhumation des cadavres ne peut être ordonnée en certaines cir constances, par d'autres fonctionnaires que les procureurs du Roi. Notre conseil communal s'est réuni Lundi 27 Décembre sous la préside ice de M. le bourgmestre. Au commencement de la séance M. Alp. Vanden Peereboom écbevin fait connaître le résultat qu'a obtenu auprès du ministre des travaux publics la députaliori'composée de MM. Vanden Bogaerde Boeilt et lui, délégués h Bruxelles dans le but de demander qu'une avance de 3 mil lions fr. fut accordée par le gouvernement la société conces sionnaire du railvvay de la Flandre occidentale, pour mettre celle-ci en étal d'exécuter la ligue ferrée de Courtray sur Poperinghe. Une délégation du conseil communal de Courtray, des membres des administrations communales de Poperinghe, Wervtcq et Menin appuyaient la proposition des délégués Yprois. Le ministre a fort bien accueilli 1 s envoyés de ces localités diverses, mais en même temps il leur a donné une réponse telle que d'sor tirais il est impossible d'espérer encore au moyen que la ville croyait propre lui obtenir l'exécution des travaux du chemin de fer. La même dépulation d'Ypres a rempli auprès du ministre de la guerre la mission dont le conseil l'avait chargée. Le B"" Chazal a été sensible a ce témoignage de recon naissance de la ville. Le conseil renvoie l'examen d'une commis sion composée de MM. VandermeerschVanden Bogaerde, Boedt et Iweiris-Fotileyne et de M. le Bourgmestre président, l'offre adressée au conseil par uri propriétaire d'Ypres d'un terrain pour un abattoir qu'il construirait b ses frais, sauf b être remboursé de ses avances par annuicités, ou par toute antre voie que l'on jugerait convenable. Une réclamation delà part d'un détenteur d'an ciennes créances de la ville, lesquelles n'ont pas été classées en ordre utile, parceque les ayant droits étaient inconnus, est renvoyée b la commission d'administration de la caisse d'amortissement. M. le président provoque la réuuion pour le 8 Janvier b 3 h. de la commission d'enquêtes insti tuée a l'occasion d'une contestation relative b un chemin d'exploitatiou a travers la ferme le IVa- lergoed. L'acte d'emprunt de fr. 20,000 conclu avec le bureau de bienfaisance par suite de la crise alimen taire de 18-17 est approuvé. Le conseil décide que la démande de Moorslede concernant le subside de 2,000 fr. pour la roule pavée de Moorslede b Pas- schendaele sera traitée en comité secret. Eu ce qui concerne la médaille qui sera frappée en souvenir de la restauration des Halles, comme cette médaille doit représenter l'édifice tel qu'il sera après la restauration complète, et que la com mission royale des monuments b agité la question de détruire le grand escalier placé en dehors du Lâliment, le conseil pliera la commission de don ner une décision sur ce point avant qu'il soit pro cédé b l'achèvement de la gravnre. La pétition des dentellières contre l'institution des Prud'hommes est prise pour notification. Il en sera fait usage en cas de révision de la loi qui organise les conseils de Prud'hommes. Les conseillers se montrent favorables a l'éta blissement d'une barrière sur une partie de la roule qui traverse le village de Zillebeke et aboutit d'un coté au pavé de Lille, de l'autre b celui de Meniu. L'assemblée désire que l'instructioQ de celte affaire soit faite par Zillebeke qui a pris l'initiative, mais que la surveillance de la route soit confiée b une commission mixte. Une délibération de l'administration des Hospi ces acceptant la donation faite par la d*11* Ursule Parture pour créer une fondation de veuves du S'- Esprit est approuvée par le conseil. A l'occasion de l'envoi d'un projet de loi pour faciliter l'exécution de la loi du 16 Septembre 1807 tombée en désuétude, le conseil se prononce en faveur du principe énoncé dans cette loi. (On sait que celle-ci impose aux propriétaires l'obli gation de contribuer dans les proportions établies par les articles, aux frais de travaux publics qui ajoutent b la valeur de leurs possessions.) La séance continue b huis-clos. On sait que l'établis., ment admir.bleilu t;ranrl-Sl-Bi-riiard, l'une des gloires de l'Europe chrétienne, rst situé dans le can ton du Valais, dont il éié jusqu'à ces derniers temps l'or nement et l'orgueil. I.es radicaux ue reculent pas devant le crime de le détruire, afin de s'emparer de ses revenus. C est un vol qu'ils Tout faire l'humanité entière, plus encore qu'aux pauvres religieux destinés a subir les premiers effets4de cette houleuse spolialiou. Ou lira avec un douleureux intérêts les détails que publie YUnivers sur les persécutions dirigées contre ce célébré hos pice. Ils ont été transmis la feuille parisienne par le prévôt du Grand-Saint-Bernard et du Siuiplou. Nous le laissons parler lui-même La tradition et l'histoire nous apprennent que la mon tagne appelée aujourd'hui le Grand-Saint-bernard était, il y a piès de oeuf sièclesun séjour horrible d'idolâtrie et de brigandages. Un véiitable ami des boinmes, uu héros de la charité chrétienne, franchit ce repaire de brigands renversa l'idole, détruisit l'idolâtrie, et près des ruines du temple de Jupiter Pœuin, planta la croix et fouda un hospice pour y donner de nombreux, passagers refuge contre les tempêtes et protection coutre les traitements atioces des habitants du lieu. L)és la lin du dixième siecle époque de sa fondation ce mo nument admirable de la charité de Bernard de Meulhon n'a pas uu iustaul iuterroiupu son œuvre merveilleuse; il fut toujours desservi par des religieux selon le but de sou insti tution et l'esprit de sou saint fondateur. Des empires se sout écroulés, des établissements qui semblaient éternels ont dis paru, l'hospice du Graud-Swiul-Beruardnonobstant les plus violents otages a t ou je nus subsisté. Napoléon lui-méiue, sous l'empire duquel laut d'institutions monastiques ont été frappées de mort, a respecté «t laissé vivre le Giand-Saiut- Beruard. Bien plus, sur le modelé de cet hospice, il eu fit bâtir deux autu-s, l\»u au Siuiplou, l'autre au Moul-t cuis, A fin que les sujets n« manquassent pas, ce giand homme exempta du seivice militaire les jeuucs gens qui aspiiaieutà se vouer aux exeicices de l'hospitalité qui se piatique daus cette maisou envers tous les voyageuis, de quelque Condition, de quelque nation de quelque irligioti qu'ils dOieul. m Les âmes généieus«-> de toutes les nations se sont fait un devoir et une gloire de contribuer au maintien de l'hospice et son agrandissement, il était réservé notre temps de voir tomber sur cet établisse ment des malheurs peut-être irrépa rable. Le gouvernement provisoire du Valais, né de la révo lution, vient de le fiapper d une contribution rie i2u,ouo f.aucs de France, litre d'àcompte, et le met par là dans l'impoitihitité de continuer pleinement et libremeut sou œu vre. Le même gouvernement le fît euvahir le i5 décenihie par la force armée la plupart de$ soldats étaient des Vaud 'is ils se conduisirent honnêtement. Mais la suite de la troupe arrivèrent quatre commissaires cantonaux. Ces messieurs avaieut la mi>Mon de faire uu inventaire exact et détaillé de tous les meubles et immeubles que l'hospice possédé, tant en Valais qu'ailleurs. Les supéneur.s s'étaut absentés de l'hospice, les jeunes religieux seuls eurent traiter avec les commis saires Ils refusèrent d'assister leurs opérations et protestèrent avec énergie, de vive voix et par écrit, contre cette mesure inique. Déconcertés par celte résistance inattendue d'une di zaine de jeunes et simples religieux, ne sachant quoi se ré soudre, n'osant, pour aiusi parler, preudre sur eux une res ponsabilité a usai flétrissante M VI. Taveruicr et Miclicllod pai tirent lu 16 pour aller chercher de nouveaux ordres auprès du gouvernement. I.e 18, deux heures après minuit, ar rivaient au Giaud-Saiut-Beriiard deux commissaires fédé raux, MM. Delarageaz, de Vaud, et Frey, de Uâle. M. Drueycommissaire eu chef, et M. Frauchiuidu Tessiu ne voulant pas frauchir le Saint-Beluaid restèrent au Bourg-Sainl-Pierre, trois lieues de l'hospice. Bientôt après son arrivée, M Delarageaz notifia aux religieux as semblés la mission dont il se disait chargé de par la Confédé ration. Il parla d'une façon assez obscure. On vit cependant que tout sou discours tendait arracher aux religieux leur coopération uu inventaire, la déclaration des objets qu'on avait exportés pour les mettre en sûreté, objets que l'ou me naça de faire remouter aux frais de l hospice. Selou ces mes sieurs les biens des corporations religieuses sont du domaine de la Confédération; les religieux n'en sont point adminis trateurs, pas même usufruitiers, mais de simples dispensateurs. Ou fut inébranlable, on se retrancha unanimement deiriere les protestations faites par les religieux au gouvernement et ses délégués cantonaux. M. Delarageaz alors ordonua M. Dufjy d'inviter les religieux, par Unis summatiousjuridiques, ouvrir les portes, déclarer les avoir de l'hospice et cer tifier Pin* n'««ire qu'on en ferait; déclarant que s'ils per sistaient dans leur refus, I- force serait employée. C'est le moyeu qu'il fallut mettre en usage. Les portes, q i ne purent ê»re ouverte- au moyeu de farfsse- clefs et de passe-part ont, fu rent enfoncées Coups de hache. Les commissaiies fédéraux avaieut eu soin de se faire accompagner par uu serrurier pour crocheter les portes. Cet le odieuse mesure avait déjà eu lieu dans une maison que l'hospice possédé Martiguy, maison destinée servir d'arile aux religieux que l'air sévère et meurtrier du Grand- Saint Bernard ne rend que trop souvent infiimeset malades, et où se retiieul aussi les vieillards qui ont besoin de soula gement après une vie laborieuse. Cet asile des vieillards et des infirmes n'a pas élé plus épargne que le Grand-Saint- B< ruard la force armée y fit invasion; ou y piocéda avec rigueur uu inventaire minutieux. Les appartenu uts du pré vôt, supérieur de la cougiégHtionoui été otiveils de vive foi ce pai la m«iu ii'od sei rurier. Au Graiid-Saiut-Bernard, les commissaires se sont emparés des clefs qu'ils ont pu prendre; ils ont placé aux portes et quelques f-«êtres de l'hospice des sentinellesfusil chargé, avec ordre de faire feu sur ceux, religieux ou aulies. qui emporteraient des objets appartenant rétablissement. Oii pous>e la rigueur jusqu'à fouiller les sacs des voyageurs leur départ. La garnison vit aux frais de l'hospice. La dérision la plus amère est ajoutée a cette persécution. L es commissaires du gouvernement ue rou gissent pas de dite aux religieux que l'on ne veut point les chasser; ui les gêner dans l'exercice de l'hospitalité, et ce- peudaul ou ruine l'établissement par des impositions eu argent et en denrées, et h s religieux sont abreuvés de chagrin. Nous livrous la publicité ces actes de spoliation, afin que l'Europe connaisse et juge leur juste valeur les hommes qui gouvernent aujourd'hui le Valais. Le prévôt du Grand-Saint-Bcnird et du Simplon, F. BKXJ%*II* FlLLIliZ. Nous publions ci-après une lettre d'un de nos correspondants de Roulers, pour servir en quelque sorte de suite, celle que nous avons insérée dans un de nos derniers numéros. Nos lecteurs trouveront, dans les faits exposés par notre correspondant, une application nouvelle de la remarque que nous avons soumise plu sieurs Jois déjà ci leur attention, qu'en diverses localités te libéralisme clubiste sert de manteau une opinion trop impopulaire encore pour se montrer découvert nous voulons parler de /'orangisme. C'est ainsi qu'à Roulers comme Y près les chefs ou les principaux membres des clubs sont précisément ces hommes connus pour leur attachement l'odieux régime hollandais attachement incompatible avec l'esprit d'un libéralisme sincère. Roulers le 7 Janvier 1348. Monsieur le Rédacteur, Pour remplir la promesse faite 'a la fin de ma der nière lenre, je me bàre de compléier les détails que je vous donnai récemment au sujet des petits évé nements politiques qui agitent la ville de Roulers. Depu smes dernièi es nouvelles notre Fabricant est loin de se mieux porter nous assistons son agonie. Désormais sans les réttièdes héroïques il est impossible a celle feuille d'échapper une mort imminente. Aussi son rédacteur principal a-t-il éprouvé le besoin de recourir ces moyens en demandant aux fondateurs clubistes un sur croit de sacrifices afin de pouvoir soutenir leur organe. Par malheur, plusieurs d'entre eux paraissent fort peu disposés 'a contribuer dans de nouveaux frais pour la continuation du Fabricant. Je vous ai dit également que la lettre transmise a M. bartbelsen réponse aux félicitations qu'il avait adressées notre club émanait de M. Barihels lui- même. C est-là un bruit public: niais quelque soit I auteur de cette fameuse réponse, il est évident que la plupart des membres du bureau de l'asso ciation connus pour leur trangisme jiejfé sont étrangers cet écrit, que même ils ne sauraient y trouver I expression véritable de leurs sentiments politiques. Eu effet dès la première phrase on y parle clu reveil de leur patriotisme, en évoquant les grands souvenirs de la révolution, etc., tandis que, pour rendre exactement les intentions de ces Messieurs, il eut fallu au contraire faire résonner la la fibre de I orangisme. MM. Barihels et De Brouc- kere doivent se ressouvenir encore de la conduite tenue par quelques-uns de nos chefs de file, lors delà visite du premier Roulers en i83o et de 1 arrivée de M. De Brouckere Bruxelles avec le drapeau d honneur. La conduite anti-patriotique

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2