NOUVELLES DIVERSES. Dans une commune de l'arrondissement un homme qui dans le cours de sa vie avait témoigné une répulsion constante pour la religion, un éloi- gnemenlabsolu et volontaire de l'e'glise catholique, meurt sans être revenu» d'autres sentiments. La religion s'einpressera-t-elle de prodiguer ses céré monies saintes, ses formes sacrées au cadavre de celui qui, vi\ant, l'a toujours méprisée et rejetée? La liberté des cultes, la saine raison, les intentions présumahles du défunt que l'on peut apprécier d'après les actes de sa vie, tout s'y opposent. L'église s'abstiendra donc de tout concours dans les der niers devoirs rendre 'a l'homme décédé. Le temple catholique n'ouvrira point un passage au cadavre et le piètre ne l'accompagnera pas sa dernière demeure, ou le mort sera porté par ses parents et ses amis, s'il en a, ou s'il est nécessaire, par les ordres de l'autorité communale laquelle incombe la police des inhumations et des cimetières. Ainsi ni les lois, ni la liberté des cultes, ne souffriront aucune atteinte, et la volonté du défunt (les faits de sa vie la font préjuger) sera accomplie. Ajoutons que l'autorité religieuse n'a pas dérogé a ces prin cipes en ce qui concerne le fait qui a eu lieu récemment Wulverghein et que nous avons relaté dans notre dernier N°. Cependant un journal revendiquant sans cesse le titre de libéral, et il est libéral 'a sa façon, c'est- à-dire, en appréciations haineuses, en incrimina tions calomniatrices, ce journal en dénaturant les actes et les paroles du respectable pasteur de Wul verghein, trouve matière abondante reprendre son thème favori sur le fanatisme et intolérance de certains prêtres. L'occasion parait belle au ma tamore de notre club pour se lancer sur son cheval de bataille et poursuivre de ses injures et de ses calomnies un digue ecclésiastique qui a rigoureuse ment rempli son devoir, sans fnrfaire la loi ni la liberté. Il est faux de dire comme le Progrèsque le curé de la commune aurait déclaré au bourgmestre qu'il opposerait la force qui conque voudrait faire procéder l'inhumation dans le cimetière du nonnné De Pruyssenaere. Aucune menace, ni aucune tentative n'a été faite pour empêcher l'enterrement ordonné par le com- missaire de district. Nous nous sommes assurés sur les lieu et îles sources sures que les divers détails publiés ce sujet par le Progrès sont contraires la vétilé. Ait.si le bourgmestre Neudt qui s'était rendu au ptesbilère peu après le décès en question, a pu se convaincre que M. Delva était résolu sim plement ne pas prêter, eu ces circonstances, le se cours de son ministère et qu'il n'avait pas s'occu per de cet enterrement. C'est un agent de la police communale et un autre individu qui ont procédé dans la nuit du lundi au mardi l'inhumation de De Pruyssenaere sur le terrain appelé bel Geuzen Kerhhof et faisant partie du cimetière tel qu'il était avant la plantation de la haie circulaire. La démarche du commissaire d'arrondissement doit donc être considérée comme réformant un acte des agents communaux acte auquel l'autorité reli gieuse était restée étrangère. Si nous voulions revenir sur l'appréciation émise dans notre dernier N', rien ne serait facile que de citer l'appui de notre opinion l'autorité des jurisconsultes qui ont traité cette matière. Mais bornons-nous avant de terminer invoquer le témoignage peu suspect de MM. Tielemanset De Brouckere, enseignant que lorsqu'un cimetière a été consacré un cultetautorité civile ne doit plus désormais y faire enterrer des indi vidus que t autorité religieuse repousse comme étrangers la communion. (Rep. de droit adin. Cimetières. IV, N" 4.) Quant au Progrès, nous sommes depuis trop longtemps habitués sa Loutre foi et sa loyauté 2 pour oser croire qu'il reviendra de plein gré sur des détails présentés par lui sous le jour le plus faux. L'aveugle esprit de parti qui anime ce jour nal contre le clergé l'empêchera sans doute de rétablir la vérité dans ses colonnes. N'est-il pas d'ailleurs le digne organe de ces hommes dont les paroles de liberté, d'impartialité et de justice se traduisent trop fréquemment en œuvres illibérales arbitraires et intolérantes. Nos lecteurs se rappellent l'accident déplorable arrivéà Ketntneldanslecourant de l'année écoulée. Un ébouleinenl ensevelit deux ouvriers qui extrayaient, d'une fosse profonde de 40 pieds, du sable destiné la construction de la roule d'Ypresà Neuve- Egl ise. Malgré les efforts inouïs tentés par leurs compagnons, les deux infortunés ne f purent être arrachés la mort. Néanmoins le courage héroïque montré en ces cir constances dangereuses par 4 ouvriers et par l'abbé Swaenenberg, co adjuleur Kemmel, lequel s'était tnisà leur tète, ne pouvait manquer d'attirer l'attention et la sollicitudedu gouvernement. Elles ne firent pas défaut. Sur la proposition de M. De Theux, alors ministre de l'intérieur, les quatre ouvriers, qui étaient peu aisés ob tinrent une récompence pécuniaire et une médaille en argent. Une médaille d'or fut décernée l'abbé Swaenenberg en témoi gnage de son héroïsme admirable. On sait que cet ecclésiastique s'était exposé le plus en descendant au péril de ses jours, dans la fosse pour administrer les derniers secours de la religion aux malheureux ouvriers l'un desquels il put encore conférer l'ex trême onction. C'est aujourd'hui dans l'a- près-dîné qu'a du avoir lieu la remise so lennelle des distinctions honorifiques aux cinq citoyens dont le dévouement et l'hu manité ont été si remarquables. L'organe semi-officiel du ministère, VIndépen dance vient de donner, sans le vouloir peni être, un brillaut e'Ioge au parti conservateur des Cham bres. En parlant de la majorité qui a volé le bud get de la guerre, le journal ministériel s'énonce comme suit Elle aussi, elle est animée du désir sincère d'al léger autant que possible le poids des chaiges publiques; elle aussi comprend ce besoin général d'opérer des économies dans l'administration de l'Etat elle aussi est intéressée ce qu'elles puis sent se réaliser le plus pronipteineiit possible; mais elle n'a pas voulu sacrifier l'avenir au préseul, et eu cela, elle a montré que, dans les circonstances difficiles, elle sait s'élever la hauteur de sa lâche. Eu agissant comme elle vient de le faire, elle a donné également une leçon utile tons les partis, qui ne sauraient aspirer conquérir et conserver nue légitime influence sur la direction des affaires, qu'en ne perdant jamais de vue l'intérêt de la sé curité du pays. Eh bien, cette majorité tant vantée par Vlndé- pendance était composée d'une vingtaine de libé raux ministériels et de tous les conservateurs préseuls au vote. S. M. le Roi des Français, sur un rapport de M. le Ministre de la marine, vient d'accorder la décoration de la Légion d'Honneur M. Donny, agrégé l'Université de Gand, pour l'invention d'un procédé au moyen duquel il devient facile de reconnaître la pureté ou la falsification des céréales. Il parait que le procédé de M. Donny a déjà rendu de grands services la marine française. Samedi au soir, quelques mauvais plaisants avaient renversé, rue de la Madelairie, une pièce de vin vide qu'un marchand avait laissée sur le trottoir, devant son magasin. Entraînée sur la pente, elle a roulé jusqu'au bas de la rue acquérant dans ce mouvement une vitesse extrême, une dame, atteinte par derriète,aété renversée et s'est fait en tombant sur le pavé une blessure grave la tète. On a dû la transporter chez elle en vigilante. L'arrivée tardive du convoi de Paris, hier matin, avait fait craindre qu'un accident fût sur venu. Il n'en est rien. Le convoi des voyageurs n'a éprouvé qu'un retard de prèsde deux heures,ayant été arrêté dans sa marche par le convoi de mar chandises qui le précédait. Ce n'est que mercredi prochain que l'affaire de Rosseel et Vandenplassera rapportée devant la chambre ries mises accusation. M. le procureur- général en fera lui-même le rapport. On mande d'Anvers,sous la datedu g: Hier matin le thermomètre marquait 10 degrés au- dessous de zéro. L'Escaut est rempli de glaces. On écrit de Vienne, le 3 janvier Le télé graphe électrique entre notre capitale et Presbourg sera entièrement terminé d'ici une huitaine de jours. La transmission des dépêches par ce télégra phe, rie l'une et de l'autre de ces deux villes, ne durera que deux minutes et demie. Ou écrit d'une commune de l'arrondissement de Nainur: Un fermier du comte était venu se plaindre lui de ce que dans nue de ses grandes chasses il avait foulé aux pieds et considérablement endommagé une pièce de blé. C'est bon, lui dit le comte, faites évaluer le dommage, j'en payerai le montant. Mais le fermier lui avait presque aussitôt répondu qu'il avait déjà fait faire le calcul et qu'il se montait 5oo fr., le comte lui rem boursa immédiatement, et n'y pensait plus depuis longtemps, lorsqu'un beau malin, au printemps, il vil revenir le fermier. Le blé qu'on avait foulé aux pieds s'était relevé cette époque au point rie de venir le meilleur du champ, et l'honnête fermier rapportait les 5oo fr. Ah fit le comte étonné en apprenant la cause de la visite inattendue île ce brave campagnard, voilà un Irait qui me plait il de vrait toujours en être ainsi dans les rapports d'homme homme. Puis, après avoir pris quel ques renseignements sur la famille du fermier, le comte saisit une plume, tire sursoit teceveiir un bon de t ,ooo fr., et le remettant au fermier: Gardez cette somme, lui dit-il, et lorsque votre fils aura atteint sa majorité, présentez-la lui de ma part et racontez-lui surtout quelle occasion il la doit. [Revue de Namur.) La Gazette de Prusse du 6 janvier annonce l'arrivée de M. Noihnmb Berlin. FRANCE. Paris, 5 Janvier On assure que le pistolet d'Abd-el-Kader va être déposé au Musée d'artillerie et que Mm9 de Lamorcière, en remerciant par une lettre pleine de reconnaissance M. le duc d'Aurnale, a manifesté son intention de déposer également au Musée d'ar tillerie l'épée de l'émir. Lorsque M. Odilon-Barron vint présider le banquet réformiste d'Avesues, il alla descendre Maubenge, chez M. Marchant, son ancien collègue, et la musique de la garde nationale de cette ville vint lui donner les honneurs d'une sérénade. M. Marchant ayant ensuite présenté h l'honorable dé puté, objet de cette ovation quelques-uns des membres de la Société philharmonique, M. Barrot s avançait vers I un d'eux, le complimenta sur la bonne exécution de la musique, et le colloque sui vant s établit Nous avons bien perdu, Monsieur fit le musicien. C'est vrai, reprit l'homme poli tique, uiais-y a encore du remède. Oh non Monsieur, c est impossible. Comment, vous croyez...? Non, Monsieur, nous n'aurons plus jamais... Mais le pays sentira qu'il a fait une lautc, et les électeurs... Niais, Monsieur, c'est d'une petite clarinette que je veux vous parler. Le dé puté, tout entier ses préoccupations, avait oublié 1 élément dans lequel il se trouvait. [Écho de la Frontière.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2