NOUVELLES DIVERSES.
la proportion sera dérangée. En raison
inverse de la proportion qui devrait exis
ter, ce sera précisément le plus gêné qui
dissimulera le plus de charges, ou qui en
flera le plus son bien. En d'autres termes
ce sera le plus gêné qui payera au taux le
plus élevé!
SOUSCRIPTION
EN' FAVEUR DES PAUVRES D'ARDOYE.
Rien n'égale les fanfaronnades des champions de
la politique nouvelle, si ce n'est leur incroyable
impuissance. A les entendre avant le 8 Juin, le
pays n'avait qu'a adopter leurs utopies pour voir
renaître l'âge d'or. Grâces aux calomnies et aux
procédés honnêtes des clubs, la politique nouvelle
est née malingre et rachilique, et elle traine péni
blement son existence, sans faire aucun bien au
pays. Elle n'a ni opinion, ni idée sur les questions
les plus vitales; elle hésite, elle attend; elle de
mande du temps, et en somme totale elle ne fait
rien. Des discours, des promesses, et des poignées
de main, voilk tout ce qu'elles accordé jusqu'ici k
nos Flandres, et Dieu sait si elle accordera jamais
davantage. C'est là un rôle pitoyable, lorsqu'on
rapproche la conduite du ministère des promesses
pompeuses des clubs: mais ce qui est plus pitoyable
encore, c'est de voir les organes de la politique
nouvelle enrégistrer comme un triomphe, comme
une conquête, le moindre cri d'espérance, la moin
dre félicitation conditionnelle arrachée aux amis
des Flandres, lorsque le ministère manifeste l'in
tention de faire quelque chose, ou donne des con
seils et des avis. Cet empressement prouve que la
politique nouvelle n'a pas compris sa mission;
qu'elle ne cherche pas k soulager nos populations
malheureuses, mais k faire de la popularité. Qu'on
l'applaudisse, cela lui suffit. Le reste l'inquiète
beaucoup moins.
Il paraît que la grande mesure en faveur des
Flandres, dont M. Rogier a parlé dernièrement aux
Chambres, consistera faire voter k la fois par les
Chambres la fondation de fermes et de manufac
tures modèles, d'ateliers publics, le développement
de la colonisation de Santo-Thomas, la dérivation
de la Meuse, le chemin de fer d'Alost, etc.
Le Journal des Flandres et son sosie le F a-
derlander s'occupent des embarras du cabinet.
L'expérience, suivant eux, a prouvé que l'absence
d'un Ministre flamand n'a pas été favorable aux
Flandres, et pour cela bien des personnes désirent
qu'un représentant de nos provinces accepte le
portefeuille qu'on lui oflre.
Si nous avions tenu ce langage, l'Indépendance
et Y Observateur rempliraient pendant huit jours
leurs colonnes d'injures k notre adresse. Comme
nous tenons k vivre en paix avec ces deux esti
mables journaux, nous laissons aux feuilles gan
toises toute la responsabilité de leurs assertions.
Voici, du teste, ce qu'ajoute le Journal des
Flandres
D. Vous u'avez pas de port d'armes?R. Ja
mais, Monsieur, jamais; je ne suis pas riche, moi, et
c'est pour cela quejedonue ma démission.
Malgré ces offtes si réitérées de démission. Ver-
zaet est condamné a i3o francs d'amende et k la
confiscation du fusil.
Le prévenu. Devrai-je payer cela malgré ma
démission
Le Président. Certessinon vous subirez deux
mois de prison.
Claude MarieQuesnel, scieur de long,est fumeur
et a bon appétit. Le 28 décembre dernier, il n'avait
pas d'argent, peu de bijoux et peu de mobilier, ce
qui doublait son appétit et uon son envie de fumer.
A tout prix il voulut se satisfaire, mais, connue il
est a moitié honnête homme, il ne voulut voler qu'a
moitié.
Après les boutiques de changeur, rien, pour les
estomacs k jeun, n'est plus provoquant qu'une bon-
tique de rôtisseur. C'est a celte première tentation
que Quesuel se laissa succomber. L'étalage était
surchargé de toute espèce de volailles, toutes do-
Le choix d'un nouveau Ministre des finances
devient journellement, a ce qu'il paraît, plus dif
ficile. Déjà le remplacement de M. Veydt serait un
fait accompli, disait ces jours-ci le Vaderlander,
si on avait trouvé quelqu'un qui voulût accepter la
succession de ce Ministre. On a frappé k plusieurs
portes, mais en vain; ceux que l'on désire, refusent,
et les autres qui ne demandent pas mieux que d'ob
tenir un portefeuille, sont refusés.
[Journal de Bruxelles.)
Voice ce que nous lisons aujourd'hui dans un
journal de la capitale.
On sait que depuis six semaines an moins l'ho
norable M. Veydt a annoncé sa formelle détermi
nation de quitter le ministère des finances. On est
peut-être en droit de s'étonner et de s'alarmer des
retards qui sont apportésa son remplacement. Dans
la situation actuelle, tout le monde sait que la
partie la plus délicate de l'administration, ce sont
les finances. Or, nous considérons comme un sérieux
danger de voir le ministère des finances inoccupé
ou occupé ad intérim, quand le cabinet proclame
la nécessité d'un emprunt. 11 faudrait au départe
ment des finances une action uuique et énergique,
et elle s'éparpille entre les ministres des travaux
publics et de l'intérieur.
Financièrement, le provisoire que nous signa
lons aura les plus mauvais résultats.
Politiquement, il démontre l'extrême faiblesse
du cabiuet. La majorité semble se faire un jeu de le
soutenir, trop pour qu'il meurt, pas assez qu'il
vive. Aucune des sommités de la gauche ne con
sent k remplacer l'honorable M. Veydt M. d'El-
houngne se réserve, M. De Brouckere a peur de
l'Alliance, M. Delfossea peur du pouvoir; le ca
binet a peur de M. Le HonM. Liedls a peur de
M. Rogier, M. Rousselle a peur de M. Frère, et au
milieu des mille petites considérations qui ont
présidé a la constitution du cabiuet et qui se per
pétuent, il se trouve que le ministère a une incon
testable majorité, mais que la majorité n'a pas de
ministère.
Au fond de tout ceci, il y a un mot Impuissance.
A partir du 3t janvier, a six heures de relevée,
le roulage est suspendu sur les routes pavées et
empierrées de l'État et de la province dans la
l" landre-Occidentale.
EiFeld. -Numéraire.
Liste précédente r fr i4o 00
1 0 couvertures.
Deux particuliersfr* ii5-00
Un anonyme55-00
Un propriétaires5-oo
rées, fumantes, ruisselantes; il y avait la des dindons
monstres, des canards morts de gras-fondu, des
poulardes k faire honte k la Bresse mais, fidèle a
sa parole, Quesnel ne prit que la moitié d'une oie.
Voila pour la pilence trouvée. A quelque pas du
rôtisseur une porteuse de pain avait laissé sa hotte
h l'entrée d'une porte-cochère Quesnel pouvait
choisir un beau pain de deux kilogrammes, ou long,
ou fendu ou Jocko, il en rempit un en deux et n'en
prit qu'un moitié.
Il restait k se pourvoir de vin et de tabac; Ques
nel, entré dans un cabaret, se fait servir un demi-
litre; il y avait la des fumeurs. L'un d'eux, qui
jouait aux cartes, avait laissé sa blague sur le bout
de la table Quesnel s'en approche et ne prend de
tabac quela moitié de ce qui trouvait dans la blague.
Tout allait bien jusque-l'a. Quesnel avait bien
mangé, bu raisonnablement, il fumait sa pipe, assis
commodément, chaudement abrité; il eût voulu
rester dans cet état de quiétude pendant l'éternité,
mais il fallait compter avec le marchand de vin, et
ce compte brouilla les cartes. Le marchand de vin
ne voulut pas faire crédit du demi-litre, envoya
Un id. 20-00
Une dame10-00
Un épicier10-00
Une dentellière1-00
Un vicaire10-00
Un prêtre anonyme5-oo
Une demoiselle10-00
Trois prêtres anonymes36-16
Un domestique5-oo
Une dame1 5-oo
Un auonyme5-oo
Un ecclésiastique10-00
Une anonyme5-oo
Une demoiselle5-oo
Un particulier5-uo
Un enfant de 12 ans5-oo
La Congrégation de la Petite-Place. 17-00
Les vicaires de S'-Jacqnes20-00
Un anonyme5-oo
Un prêtre, i5 couvertures de lit.
Un particulier, un paquet contenant différentes
étofTes de laine et de coton de la valeur de 4o k 5o
francs.
S. M. la Reine des Belges vient d'envoyer k
M. Louis Van de Winkel, jeune artiste et profes
seur au collège S'-Quirin de Huy, un magnifique
porte-crayon en or, surmonté d'un diamant. La
lettre qui accompagne le don royal contient des
paroles d'encouragement très-flatteuses pour ce
jeune peintre qui promet d'être un jour un artiste
distingué.
Encore un trait k ajouter au tableau de la
misère des Flandres. Le 28 janvier, une pauvre
femme de Thielt, demeurant k une demi-lieue de
la ville, n'a pas trouvé de porteurs pour transporter
kl'église le corps de son mari décédé, et s'est vue
dans la dure nécessité de lui rendre elle-même ce
dernier service. Mais les forces de la pauvre veuve
trahirent son courage; alors son enfant, âgé de huit
ans, s'attela an funèbre véhicule; et, joignant ses
faibles forces k celle de sa mère, il aida le sinistre
cortège k parvenir jusqu'aux portes de l'église.
Depuis le 1" janvier jusqu'au 28, il est mort
k Courtrai i51 personnes de tout âge, 011 70 de plus
que dans le mois de janvier 1847.
On écrit d'Ostende, 3o janvier
Dans les nuits de jeudi et vendredi derniers le
port a été pris par la glace, mais les départs des
bateaux k vapeur ont fait que l'entrée n'a jamais
présenté aucune difficulté. La mer charrie, même
jusqu'à une grande distance des côtes, d'énormes et
de nombreux glaçons. A chaque marée basse la iner
laisse derrière elle sur la plage des morceaux de
glace qui ressemblent des montagnes.
Plusieurs chaloupes de la pêche sorties depuis
quelques jours pour la pêche au poison frais, sont
chercher la garde, et comme il ne semble pas na
turel qu'on se régale de la moitié d'un oie quand
on n'a pas 6 sous, M. le commissaire de police ne
tarda pas k savoir que l'oie, le pain et le tabac
avaient la même origine que le vin.
Quesnel est traduit k raison de ces faits devant
le tribunal correctionnel de la Seine, et M. le pré
sident lui fait observer que s'il eût été vrai que la
faim le pressât, il pouvait se contenter de prendre
du pain.
Quesnel: Puisque j'avais pris la moitié de l'oie
avant le pain, je pouvais pas manger du pain sec a
côté de l'oie.
M. le Président. Fit le tabac
Quesnel, plaçant le dos de sa main k son front,
en façon de salut militaire. Le tabac président, ça
passe avant le pain, j'ai pas regret pour le tabac.
M. le Président. Le vin
Quesnel. Le vin ah pour ça, je n'dis pas, c'est
une licherie, mais j'en ai commandé qu'un demi-
litre.
Le tribunal comdamne Quesnel k deux mois de
prison.