NOUVELLES DIVERSES. de tous nos véritables amis d'Ypres et des en virons, qui se distinguent si bien de ceux, qui n'ont que l'extérieur de l'amitié, daDS les circonstances cri tiques. Daigner les assurer de ma part que le sou venir de leurs aumônes remplira notre cœur d'une douce gratitude durant la vie entière. De votre Ires-humble serviteur, J. GODDYN, CIRÉ. A ces renseignements touchaots, nous sommes a même d'ajouter que la maladie a rendu des secours nécessaires a presque chaque famille. Il faut des chemises, des literies; des habits, de la nourriture aux convalescents. En beaucoup d'endroits on charge des mendiants d'avoir soin d'autres men diants. La moitié de la commune est aux charges de la charité. M. le Curé commence h se rétablir. Il a pu dire la messe pour la première fois. A l'é cole des religieuses, le personnel a cruellement souffert; la supérieure inspire de vives inquiétudes, la plus jeune sœur est morte, la santé des autres est encore chancelante. Tout Ardoye est en dé sarroi. Sans les secours reçus d'Ypres, Bruges, Bruxelles, etc., la mortalité eut été triple. Au commencement de l'épidémie, vers la Noël, les malades pourrissaient dans leurs demeures faute de linge de rechange. Pendant que les Français jettent le trouble dans leur propre pays, les Belges volent au secours de leurs frères. La Chambre des Représentants a terminé avant- hier la discussion du projet de loi rélatif a la nomi nation des bourgmestres en dehors du conseil. Il a été adopté par 6a voix contre 10. Ainsi que la commission directrice de la sous cription ouverte Anvers l'avait décidé, les listes de souscription ont été closes le ao de ce mois. Le montant des sommes reçues dans la ville d'Anvers, s'élève au chiffre de fr. 92,111-79 o., dont fr. 68,966-17 par souscription et fr. 23,r4â 62 c. de dons anonymes. AFFAIRE DE TOULOUSE. Nous avons dit, dans notre numéro d'avant-hier, qu'aucun journal conservateur ou plutôt catholique, ne reproduisant les scandaleux débats de la cour d'assises de Toulouse, et que des journaux libéraux, et entr'autres le Constitutionnel de Paris, qui a publié le premier le JuiJ Errant, les Sept Péchés Capitaux et autres romans d'un caractère plus qu'équivoque, ont cru devoir s'excuser auprès de leurs lecteurs de leur mettre sous les yeux certains épisodes de cet épouvantable drame. Depuis lors quelques feuilles conservatrices out cru devoir sui vre notre exemple et ont donné un court aperçu du procès en question. Le Courrier dHAnvers notam ment déclare que, comme nous, il n'a pas reculé parce que le forfait est imputé h un religieux, mais simplement parce qu'il ne veut pas spéculer sur le scandale, il aime mieux déplaire peut-être, dit-il, h quelques personnes que d'en blesser un plus grand nombre en soulliaul sa feuille par des récits dégoûtants. Comme on le voit, les observations de notre confrère d'Anvers sont en tous points conformes aux nôtres, et nous croyons avec lui que le procès eût été jugé a huis-clos, comme la morale publique semblait l'exiger et comme d'autres affaires de ce genre, si ce procès n'avait pas paru de nature a compromettre une institution religieuse. On s'est soumis l'inconvénient du scandale parce qu'il portait sur des hommes qui sout l'objet de toutes sortes de préjugés et de haines. Nouvelliste Nous apprenons que les listes de souscription en faveur des Flandres, s'élevaient le 22, Bruges, h la somme de 68,000 fr. non compris le don du Roi. Le ministre des travaux publics fait savoir que, prochainement, il sera procédé, sous réserve de l'allocation du crédit nécessaire par la législature, l'adjudication publique des entreprises ayant pour objets divers travaux a exécuter h la Meuse. Dimanche dernier un terrible incendie a dé truit, avec tout ce qu'il contenait, le mont de piété de Killarneg. dans le comté de Kerry, eu Irlande. Six personnes oit perdu la vie dans ce désastre. Le Roi de Prusse a ordouné qu'une grande partie des effets des ambulances du sixième corps d'armée, se composant de lits, de couvertures en laine, d'oreillers, etc., seront mis la disposition des malades et des nécessiteux des cercles de Ryb- nik et de Pless. Un journal de Munich assure qu'un grand seigneur bavarois, le comte d'Arco-\ allée a fait distribuer aux pauvres une somme de cinq mille florins en reconnaitsaoce de l'expulsion de la com tesse de Landsfeld. Un trembleoent de terre d'une violence inouie s'est fait seitir a Malle le 12 février, 11 heures du soir; l'île entière a été fortement secouée sans qu'aucun malheur en soit résulté. iécr1i.wie. Le 5 février est décédé le sieur Jacques-Joseph Gombert, juge suppléant de justice de paix du canton de Roulers, arrondissement de Courtrai. bourse de bruxelles du 24 février 1848. Emp< 5 '/c tS^o. 97 i/x. m. 4 '/2 8i4- 9'- id. 3 i838. 66 1/2 P. Bruxelles, a5, neuf heures du matin. Nous sommes jusqu'à présent sans journaux ni correspondances directes de Paris. Le convoi du chemin de fer, qui devait nous les apporter hier au soir, n'a pu se mettre en route, les rails ayant été enlevés et un pont détruit entre la gare et la station de la Chapelle-S'-Denis, située deux ki lomètres de la capitale. Le but des insurgés, en opérant ces dégâts, était d'arrêter la marche des troupes que le gouverne ment avait fait venir d'Arras et de divers autres points, pour prêter main forte l'armée de Paris. Il parait positif que la.garde nationale de Paris a protesté contre la nomination de M. Molé la présidence du conseil. Suivant une version qui circule en ce moment, le cri de A la trahison aurait retenti dans Pa ris, la suite du déplorable incident survenu h l'hôtel des affaires étrangères. Ce cri aurait excité l'esprit de vengeauce parmi les masses, qui auraient recommencé avec une effroyable énergie. FRANCE. Paris, 22 février. Les hésitations du-cabinet et la fougue inconsi dérée de l'opposition ont produit leurs fruits. Au dernier moment, le ministère a défendu le banquet. La gauche, effrayée des conséquences faciles pré voir, résolu de le différer. Mais le mal existait, l'effervescence avait gagné les esprits, et mainte nant le sang coule au milieu d'une déplorable con fusion. Un certain nombre de gardes nationaux en uniforme ont pris sur eux de se rendre au milieu des groupes pour les calmer. On apprend l'instant que, vers midi, un escadron de dragons qui venait prendre position autour de l'hôtel Guizot, déjà occupé par des forces imposantes, a opéré ce mouvement si brusquement, que plusieurs personnes ont été renversées. Vers une heure et demie, un rassemblement de 5oo hommes, tous en blouse, a traversé la place du Carrousel, précédé d'un drapeau et se dirigeant vers la rue Rivoli et les Champs-Elysées. Les grilles des Tuileries étaient fermées; mais aucun obstacle n'a été opposé la marche de l'at- troupeineut en question. Plus de deux cems arrestations ont été faites depuis ce matin. Cinq heures du soir. On bat en ce mo ment le rappel dans toutes les rues, pour réunir la garde nationale. S. M. a fait appeler MM. Guizot et Ducbâtel le 23 vers deux heures de l'après-midi. Après une longue conférence, les deux ministres ont remis au Roi leur démission. Leurs collègues ont suivi leur exemple. MM. Molé et Dupin avaient été appelés vers la même heure par le Roi. A quatre heures, le Roi a fait connaître au chef de la place de Paris, la démission des ministres. On donnait comme peu près arrêtés les choix suivants MM. Molé, président du conseil et ministre des affaires étrangères; Dtifaure, ministre de l'intérieur Vivien, ministre de la justice et des cultes H. Passy, ministre «les finances Le général Oudinot, duc de Reggia, minis tre de la guerre Billaull, ministre de la marine et des co lonies; Lanyer, ou le comte Daru, ministre des travaux publics; Gouin, ministre du commerce et de l'agri culture; De Tocqueville, ou Saint-Marc-Girardin, ministre de l'instruction publique. Du 23 quatre heures et demie. En ce moment des aides de camp du Roi parcourent le boulevard en annonçant la démission de M. Guizot. M. Molé est chez le Roi, et on s'occupe de la com position d'un ministère nouveau. M. Guizot vient d'annoncer lui-même le fait la Chambre des Députés. M. le général Friant vieDt de le proclamer sur le boulevard Montmartre. Partout on s'embrasse aux cris de Five le Roi vive la réforme Dès Lundi soir le ministre de l'intérieur, ayant été prévenu officiellement par M. Boissel, député, président du banquet du douzième arron dissement, que ce banquet n'aurait pas lieu, a donné contre-ordre aux troupes, qui sont restées consig nées dans leurs casernes. Cependant,dès dix heures du matin, une masse de population se portait par les boulevards vers la Madelaine et les Champs- Elysées. En même temps, sur la place de la Con corde, beaucoup de personnes, des curieux surtout, ignorant la résolution prise par l'opposition de ne point faire de banquet, stationnaient sur les bas- côtes et sur l'avenue des Champs-Elysées, comme pour attendre le cortège. Ce soir, une baricade formée au coin de la rue de l'Arbe Sec, et derrière laquelle s'était formée un rassemblement assez considérable, a été emportée par la garde nationale de la 5" légion. Un bataillon de la garde nationale a passé une partie de la soirée sur la place des Victoires. Le Carrousel est rempli de troupes qui doivent y bivouaquer toute la nuit. M. le duc de Nemours est monté cheval et passé dans leurs rangs. Quelques boutiques d'armuriers ont été pillées; celle de l'armurier Lepage a été préservée par la force publique. On dit qu'un poste de soldats de la ligne, com posé de 10 ou 12 hommes, aurait été surpris et désarmé aux Batigoolles. On dit également que des attaques auraient été tentées sur plusieurs barrières de la ville, auxquelles on aurait cherché mettre le feu. Onze heures et demie. Nous apprenons qu'un poste occupé, aux Batigoolles, par quelques hommes de la ligne, a été surpris par des émeutiers, qui ont dû bientôt se disperser devant un détache ment envoyé contre eux. Minuit. Une dernière barricade, élevée non loin de la rue Transnonain et défendue par des insurgés armés de fusils, a été enlevée avec un grand élan par la troupe, qui dans cette seule circonstance a fait usage de ses armes pour répondre aux coups de feu des révoltés. Tous les quartiers voisins sout dans le plus grand calme. Conservateur La Gazette des Tribunaux dit de son côté: Les renseignement précis nous manquent sur le nombre des blessés, on nous assure cependant qu heureusement il n'est pas aussi considérable que la gravité du désordre aurait pu le faire craindre, tant du coté de la troupe que celui des individus qui composaient les rassemblements. Ce soir, la troupe de ligne, les gardes muni cipaux et des détachements de garde nationale bi- vcaaueut sur les places publiques et aux Champs-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2