Les poursuites s'exerceront d'office, la diligence des receveurs, sans auto- risation préalable, en commençant par la contrainte qui sera décernée contre le retardataire cinq jours après l'expira- lion de chaque terme; au besoin la force publique pourra être requise conformé- ment l'article 19 de l'arrêté du 16 thermidor an 8. NOUVELLES DIVERSES. Art. 13. Les privilèges du trésor public, pour le recouvrement de l'emprunt, sont les mêmes qu'en uiatièredeconlributions directes. Le mouvement re'pnblicain se propage de plus en plus en France. Le gouvernement provisoire reçoit chaque jour de nombreuses adhe'sions. L'ordre règne a Paris. L'incertitude qui a régne' jusqu'à ce jour sur le sort de Louis-Philippe est maintenant dissipée. Des lettres arrivées le 2 a Bruxelles mandent qu'il a heureusement débarqué en Angleterre. {Journal de Bruxelles.) Nous nous associons pleinement aux éloges que 1'Indêpendance aJresse la garde civique de la capitale pour le zèle et le dévouement dont elle vient de donner une preuve éclatante. Officiers et simples gardes,dit ce journalse sont rendus avec empressement a l'appel qui leur a été fait au nom de l'ordre public. Les quatre légions avaient été désignées comme devant fournir chacune un bataillon; mais toutes les compagnies se trouvant au complet, on a décidé que deux bataillons seulement seraient convoqués dater de ce jour. Toutes les classes de la société ont fourni leur contingent h la milice citoyenne avec une égale spontanéité. Des personnes qui n'avaient pas encore mis leur uniforme, l'on revêtu a cette occasion; d'autres qui avaient passé l'âge où le service de la garde civique n'est plus exigible, sont allées s'offrir d'elles-mêmes. Eufin beaucoup d'inscriptious nouvelles ont eu lieu. Par son zèle et par son attitude la garde ci vique aura bien mérité de la chose publique. Le Roi et la Reine se sont promenés le 2g février en voiture h Lacken, dans les faubourgs de Schaer- beek et de Lonvain. LL. AA. RR. les princes, accompagnés de leur gouverneur, on fait une promenade sur les boule vards. On mande de Bruges, le mars Ce ma tin, a quatre heures, un remorqueur porteur de dépêches pour l'Angleterre et se rendant Os- tende a traversé notre station. Ce remorqueur devait arriver Ostende avant le départ du bateau événement pour de pauvres désœuvrés comme nous, et Dieu sait combien de folles espérances durent leur origine cette nouvelle, car nous savions que beaucoup de ces réfugiés avaient leur famille avec eux. Un soir, nous étions comme de coutume assis sur les bancs de notre esplanade, au bas de laquelle passe la route qui vient de Pau, lorsque nous aper çûmes dans l'éloiguement une longue file de voi tures de toutes formes, qui s'avançaient lentement de notre côté. Quelques hommes portant de longs manteaux bruns, marchaient en tête du convoi, qui avait quelque chose de triste et de solennel. Ce sont les réfugiés, dit notre major on m'a assuré qu'ils devaient arriver aujourd'hui. Ces mots furent a peine prononcés, que nous allâmes tous nous ranger sur le bord de l'esplanade, dans une attitude grave et respectueuse l'intérêt avait remplacé la curiosité, et, pour ma part, je me rappelai subitement que mon père était un ancien émigré, et que le premier pain que j'euse mangé avait été celui de l'exil. Quand le cortège défila devant nous, nous ôtà- mes nos chapeaux les hommes, qui marchaient pied nous saluèrent avec une expression de recon- nessance pleine de dignité; <pant aux femmes, h vapeur qui devait quitter le port avant cinq heures. Nous sommes heureux de pouvoir annoncer que, sous les auspices du gouvernement, une en tente parfaite et un échange de services récipro ques, existent maintenant entre nos deux grands établissements financiers, la Société Générale et la banque de Belgique. La situation générale du crédit ne pourra que se ressentir favorablement de ce nouvel état de choses. Indépendance Cédant h un moment de crainte toujours exagéré et très-mal fondé, en égard la prudence de nos établissements financiers, un grand nombre de personnes se sont empressées d'aller échanger lundi, sans nécessité, les billets de banque dont elles étaient porteurs. Ainsi qu'on le pense bien, ces billets ont été payés sans difficulté. Hier il y a eu encore une certaine affluence, mais infiniment moindre, et il est probable que cette panique aura cessé aujourd'hui. On lit dans le Constitutionnel: Une catastrophe a eu lieu hier sur le chemin de fer du Nord. Ce déplorable événement est le triste ré sultat des dévastations qui ont été commises sur la voie. Uu des rails ayant été brisé, le service a lieu sur une seule voie; un convoi venant de Bruxelles et un autre venant de Paris se sont rencontrés. Un choc terrible s'en est suivi. Trois personnes ont été tuées, vingt ont été blessées deux amputations ont dû être faites immédiatement sur les iieux. Ou mande de Liège Nous apprenons que, vu la gravité des événements, plusieurs grandes soirées qui devaient avoir lieu dans notre ville, auraient été coutreinandées. ministère les finances. avis. Le Ministre croit devoir rappeler nu public que les billets de banque de la Société-Générale pour favoriser l'industrie nationale et de la banque de Belgique, continuent être reçues dans toutes les caisses de l'État. Bruxelles, le i"r mars i848. Veydt. La séance de la Chambre des Représentants a été mercredi dernier remplie presque tout entière par M. Castiau. L'honorable député de Tournai a adressé des interpellations au ministère au sujet des événements de Paris. Il a demandé si le gou vernement provisoire a notifié son existence au gouvernement belge, et si celui-ci y a répondu. M. Castiau a aussi réclamé des explications au sujet d'armements qui auraient lieu dans le pays, et des arrestations qui ont été faites pendant ces derniers jours par les autorités. M. le Ministre des affaires étrangères a répondu n'avoir reçu aucune communication directe du gouvernement provisoire de Paris; mais il a lu la Chambre la dépêche suivante adressée par M. de Lamartine M. le prince de Ligne elles étaient renfermées dans l'intérieur des voi tures: aucun regard indiscret n'essaya de pénétrer jusqu'à elles. Puis, chacun de nous regagna sou logis, le cœur rempli d'émotions inaccoutumées. Nous pensions h tons les embarras de ces pauvres proscrits, qui ar rivaient sans renseignements, sans ressources peut- être, pour dresser leurs tentes d'un jour, dans un pays d'où on les chasserait encore sans doute dès qu'ils s'y seraient créé des habitudes et faits des amis. J'habitais, en face de la caserne, dans la partie basse de la ville, le premier étage d'une jolie petite maison dont le rez-de-chaussée était occupé par le propriétaire et sa femme, excellentes gens qui me traitaient avec autant de bonté que si j'eusse été leur fils an lieu d'être leur locataire. Le mari me menait a la chasse la femme, quand j'étais aux arrêts, venait tricoter dans ma chambre, et me racontait, pour me distraire, les charités royales de monseigneur d'A...., dernier archevêque avant la révolution tous deux me confiaient leurs affaires et ne m'iuterrogaient jamais sur les miennes,ce qui, du reste, n'était pas fort nécessaire, car je n'en faisais pas mystère: on se souvient que j'étais sous- lieutenant et que je n'avais que dix-sept ans. Quand je rentrai, je trouvai madame Delpech «Monsieur l'ambassadeur, J'ai l'honneur de vous informer que le gon- vernemenl provisoire de la République française m'a confié le portefeuille des affaires étrangères. i) La forme républicaine du nouveau gouver- nement n'a changé ni la place de la France en Europe, ni ses dispositions loyales et sincères maintenir ses rapports de bonne harmonie avec les puissances qui voudront, comme elle, l'in— dépendance des nations et la paix du monde. Ce sera un bonheur pour moi, Prince, de concourir par tous les moyens en mon pouvoir cet accord des peuples dans leur dignité réci- proque et rappeler a l'Europe que le principe de paix et le principe de liberté sont nés le même jour en France. Agréez, M. l'ambassadeur, les assurances de la haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être, De Votre Excellence le très-hnmble et très-obéissant serviteur, SignéLamartine. La lecture de cette pièce a été accueillie par de nombreuses marques d'assentiment. M. le Ministre des affaires étrangères a ajouté qu'il a invité M. le prince de Ligne répondre immédiatement M. de Lamartine, pour lui dé clarer que le gouvernement belge a accueilli avec empressement l'assurance donné par le gouver nement provisoire des sentiments qui animent la France l'égard des puissances étrangères, qui veulent comme elle l'indépendance des nations et la paix du monde, sentiments qui répondent si bien ceux qui animent tous les Belges. Quant aux armements, M. le Ministre des af faires étrangères a déclaré qu'ils se bornent de simples mesures de précaution. Enfin, pour ce qui concerne les arrestations, une dépèche lue par M. le Ministre de la justice prouve qu'elles étaient parfaitement justifiées. nouvelles de la famille royale de france. Le prince de Syracuseneveu de la Reine des Français et frère du Roi de Naples, est arrivé Londres; il a fui de Paris déguisé eu paysan. Il paraît que les membres de la famille royale de France, après avoir quitté Dreux, se sont séparés pour ne pas éveiller les soupçons sur la route. Le duc de Nemours, le duc et la duchesse de Saxe- Cobourg et leurs trois enfants et la duchesse de Montpensier, sont, comme on l'a vu, les seuls membres de cette famille malheureuse, qui soient parvenus gagner l'Angleterre. La duchesse de Montpensier a couru les plus grands dangers h Abbeville, où elle a été reconnue et poursuivie par la populace; elle a dû son salut au dévouement et an courage d'un citoyen qui l'a recueillie chez lui et l'a fait sortir par une porte de derrière. La princesse a gagné immédiatement Bou- qui prenait le frais devant sa porte. Elle me salua par un bon soir amical, puis elle ajouta Comme vous rentrez de bonne heure ce soir, Monsieur. Seriez-vous aux arrêts, par hasard Ce par hasard, s'adressant a moi, pouvait passer pour une épigramme mais je ne m'en fâchai pas, et je répoudis Non, Madame, je ne suis pas aux arrêts. Je rentre de bonne heure, parce que j'ai le cœur triste d'avoir vu arriver ces pauvres réfugiés espagnols. Ah vous les avez vus? Eh bien mon mari est allé jusqu'à la mairie pour leur offrir ses services. Vous savez que nous avons un petit paviilous louer dans le fond de la cour cela pourrait con venir une famille. Ce serait peut-être bien cher. Cela dépend si les gens auxquelles ils con viendrait sont pauvres, ils paieront en conséquence. oussavez que M. Delpech et moi nous ne sommes pas intéressés: Dieu, en nous donnant de la fortune et en nons refusant des enfants, a sans doute voulu que nous pussions être utile aux malheureux. En attendant, vous m'avez fait bien plaisir; car vous venez de parler comme une bonne tante moi, que j'aime de tout mon cœur. Bon soir, ma dame Delpech. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2