NOUVELLES DIVERSES.
gation de France, par suite delà retraite de M. de
Rumigny et de la révocation de M.de la Fressange,
premier secrétaire.
Vendredi une jeune dante française, accompa
gnée de deux femmes de chambre, est arrivée
Hôleldes Etrangersa Bruxelles; elle avait du,
disait-elle, par suite des événements politiques,
quitter Paris avec une précipitation telle qu'il lui
avait été impossible d'emporter le moindre bagage;
elle envoya donc samedi matin ses gens dans les
principaux magasins de la ville faire des commandes
de vêtements, toiles, dentelles, etc. Puis, quand
ces objets lui furent apportés, elle demanda qu'on
les laissât jusqu'au lendemain, une migraine subite
l'empêchant de faire son choix. Ces allures parurent
suspectes au maître d'hôtel, qui n'eut pas grand'-
peine faire avouer la jeune étrangère qu'elle
n'était qu'une intrigante. Elle a été reconduite le
i3 au matin la frontière avec ses deux acolytes,
et les diverses emplettes ont été restituées aux mar
chands, heureux cette fois de ne pas avoir trouvé
le placement de leurs marchandises.
C'est le 20 de ce mois que les miliciens de la
levée i846 devront rejoindre les régiments d'in
fanterie, pour lesquels ils ont été désignés le 4
janvier dernier. On nous assure que ces miliciens
devront être dirigés immédiatement au camp de
Iieverloo,à défaut de casernes suffisantes dans les
garnisons.
Il est probable que la classe de i84o, dont le
terme expire dans quelques jours, sera immédia-
ment licenciée; les classes de 184 et i84a for
meraient la réserve ainsi que la dernière classe,
celle des miliciens qui sont tombés an sort en 1847.
Depuis quelques jours l'autorité militaire a
levé la consigne des troupes de la capitale; toute
fois on a recommandé aux soldats de rentrer im
médiatement la caserne au moindre bruit.
Tout annonce qu'une insurrection formidable
est sur le point d'éclater en Lombardie. Dans l'état
des esprits an soin de la Péninsule,, il n'est pas
impossible que beaucoup d'Italiens viennent en
aide aux Milanais. Qui sait même s'ils ne forceront
pas la main aux Milanais pour arrivera une levée
de boucliers générale?
L'Allemagne s'apaise peu peu, grâce aux
réformes dont on l'a déjà dotée, ou qu'on lui
promet. Ce qui occupe aujourd'hui le plus les
esprits au delà du Rhinc'est la position de
l'Autriche qui devient de jour eu jour plus
embarrassée.
\Érntti.o<.ir;.
On écrit de Thielt, le 10 mars La bienfai
trice par excellence de nos pauvres, M11" Anne De
Pape,est décédée hier! C'est une nouvelle calamité
pour notre petite ville, déjà si ci uellement éprou
vée. 1»
M. De Croote, vicaire Knesselaere, est
décédé en cette commune, dans la nuit de ven
dredi samedi, la suite d'une atteinte du typhus.
bourse de bruxelles du 14 mars 1848.
Emp" 5 1840. 70 I'.
ici. 4 '/3 ,8i4. 67 P.
iil. 3 °/o 1838. 55 P.
FRANCE. Paris, 10 mars.
On 1 it dans la Sentinelle de Toulon du 8 mars
La correspondance d'Alger nous apporte la
nouvelle du départ des princes.
On a vu des gens les accompagner jusqu'au
rivage aux cris de vive les princes Criez vive la
France! ont-ils répondu en donnant eux-mêmes
l'exemple.
M. Choppart, commandant du Titan, qui
nous apporte ces nouvelles, est porteur de deux
dépêches, l'une du duc d'Aumale, adressée au mi
nistre de la guerre, l'autre du prince de Joinville,
adressée au ministre de la marine.
Les membres de l'ancienne opposition dy
nastique commencent reparaître sur la scène. MM.
Billault et Gustave de Beaumout viennent, les pre-
m iers,d'adresser chacun une circulaire aux électeurs
de la Loire-Inférieure et de la Sarthe, qui les
avaient envoyés la Chambre des Députés, pour
solliciter de nouveau leurs suffrages aux élections
pour l'Assemblée nationale. Dans ces circulaires,
les deux honorables membres protestent contre
tout retour vers le passé, et déclarant se dévouer
complètement la consolidation de la République,
désormais le seul gouvernement possible en F'rance.
Il est certain que tons les membres de l'opposition
dynastique qui se remettront sur les rangs, feront
des déclarations semblables.
La légation de Russie n'a pas encore reçu
de notification officielle de son gouvernement
mais déjà tous les sujets russes s'apprêtent quitter
Paris. Le pins grand nombre partjra semedi pro
chain pour aller attendre les ordres du Czar,
Bonn, Wiesbaden, Ems et Francfort-sur-le-Mein.
On lit dans le Courrier du Nord La
nouvelle commission administrative des hospices,
nommée Valenciennes par le délégué du gou
vernement provisoire, vient d'inaugurer son entrée
en fonctions par la destitution des religieuses
hospitalières qui dirigeaient l'Hôtel-Dieu Va
lenciennes.
D'après la lettre de renvoi et les renseigne
ments qui nous parviennent, les religieuses hos
pitalières n'ont été révoquées de leurs fonctions
que parce qu'elles appartiennent un corps
religieux.
Noirs livrons sans réflexion cet acte au juge
ment des véritables amis de la liberté.
Un comité électoral, exclusivement composé
d'ouvriers de toutes les professions, s'est formé et
a pour mission de préparer des candidatures pu
rement industrielles. Tous les ouvriers ont pris
entr'eux l'engagement de ne se faire représenter
la Constituante que par des industriels.
C'est le 9 avril qu'ont lieu les élections. Or,
le 9 avril se trouve être le dimanche de la Passion.
Sera-t-il possible 60,000 ecclésiastiques d'aban
donner leurs églises un dimanche, et des millions
des catholiques voudront-ils manquer leurs
offices?
On assure que le général Dumas, qui avait
accompagné Louis-Philippe en Angleterre, est
revenu en France, chargé de présenter au gouver
nement provisoire une demande de secours motivée
sur le dénuement dans lequel se trouve en ce
moment la famille d'Orléans, par suite du départ
précipité du 24 février.
Le gouvernement provisoire vient de rendre
un décret qui autorise la formation de la légion
polonaise.
Plusieurs candidats pour l'Assemblée na
tionale, qui possèdent une fortune indépendante,
ont déjà déclaré aux électeurs qu'ils abandonnaient
la totalité de l'indemnité de 25 fr. par jour aux
communes les plus nécessiteuses de leurs dépar
tements.
On lit dans la Presse Il faut que, dans
une République, tout le monde soit libre d'être
tout ce qui lui plaira, et, en peu de temps, tout le
monde sera républicain, sans secousse ni violence.
Je ne désespérerais pas de faire un républicain
du prince de Metternich.
Mais, au train que vont les amis aveugles du
pouvoir provisoire, je crains que d'ici quelque
temps tout le monde, y compris les républicains
sincères, ne fassent des vœux et encore autre chose,
pour se débarrasser d'une liberté qui n'est qu'un
vain mot, et d'une fraternité qui fait diablement
mine de n'être que celle des sourds-muets.
Daus toutes les provinces autrichiennes, dans
toutes les classes de la population, chacun désire
vivement des réformes appropriées l'esprit du
temps et au degré de civilisation du peuple cha
cun est persuadé qu'en accordaut ces réformes, on
sera sûr du maintien de l'ordre,
Les lettres de Hanau du 1 o, portent qu'à huit
heures et demie du soir on a barricadé les portes de
la ville pour se mettre a l'abri de toute surprise.
Les troupes ont quitté la ville. A 9 heures se sont
présentées des députations d'autorités du voisinage,
annonçant leur adhésion la commission popu
laire. Hanau ressemble en ce moment une place
forte en état de siège.
Parsuilede diverses décisions successivement
rendues par le ministre de la guerre, les officiers
généraux supérieurs et autres qui avaient été atta
chés la famille de l'ex-roi comme aides de camp
011 officiers d'ordonnance doivent être écartés des
cadres d'activité de l'année.
On assure que le célèbre diamant de la cou
ronne, le Régent, a disparu. Courrier français.)
Une députation du club démocratique de la
Sorbonne s'est présentée le 9 l'Hôtel de ville
pour demander an gouvernement provisoire s'il
était vrai qu'il eut donné ordre de faire venir
3o,ooo hommes dans Paris, et, dans ce cas, pour
exprimer les craintes du peuple ce sujet. M. Ar
mand Marrast a répondu que le gouvernement
provisoire n'avait encore donné aucun ordre ce
sujet mais que la garde nationale étant accablée
de fatigue et 11e pouvant continuer le service pé
nible qu'elle fait depuis quinze jours, il fallait bien
qu'on se décidât faire rentrer dans Paris des trou-
qui seraient mêlées la garde nationale.
L'ordre a été envoyé Brest d'armer immé
diatement les forts de la rade pour mettre la ville
et le port l'abri d'un coup de main et même de
toute attaque plus sérieuse.
De nouveaux et importants sinistres finan
ciers ont encore été annoncés le i3 la Bourse de
Paris. Le plus important est celui de la Caisse
Baudon et C°; on évalue le passif vingt-cinq
millions; mais l'actif est plus considérable encore.
Y.'Ere nouvelle, qui aura pour rédacteurs le
P. Lacordaire, M. De Coux etc., ne paraîtra que
le i5 avril. Le prospectus de ce journal, qui nous
est parvenu sous le couvert du Correspondant,
contient un appel aux catholiques français. Déjà la
jeunesse de Paris y a répondu, en souscrivant pour
une somme dont nous ne connaissons pas le mon
tant.
ANGLETERRE. Londres, 11 mars.
L'Angleterre continue d'être très-agitée. Ce
pendant l'ordre n'y est pas compromis d'une ma
nière sérieuse, et ce n'est pas dans ce pays qu'on
renverserait une dynastie en trois jours. Les bons
citoyens ont compris la nécessité de se joindre
l'autorité pour prévenir des bouleversements, et
beaucoup d'entre eux se sont offerts remplir les
fonctions de constables jusqu'au parfait rétablisse
ment de la tranquillité. Les membres de la haute
aristocratie même ne reculent pas devant ce qu'il
y a de pénible dans ces fonctions.
Un meeting de charlistes a eu lien le 9 au
soir Huit. Les orateurs qui ont harangué l'assem
blée ont surtout pris cœur de faire l'éloge delà
République française et d'ameuter les passions
contre l'aristocratie. Les plus vives démonstrations
de sympathie pour la France ont signalé cette
réunion.
On lit dans le Glascow-Chronicle
On assure que les ouvriers de notre ville sont
décidés demander une augmentation de salaire,
faute de quoi ils refnreront de travailler. On
assure qu'une grande fermentation règne parmi
les ouvriers mineurs d'Airdrie. Un meeting dans
lequel les démonstrations les plus violentes se sont
produites, a eu lieu hier dans cette ville et devait
recommencer aujourd'hui. Des troupes ont été
envoyées sur les lieux pour veiller au maintien de
l'ordre. Une émeute d'une certaine gravité a eu
lieu Newark, district voisin. Une partie de la
cavalerie bourgeoise du comté a dû être mise sur
pied.
Les nouvelles reçues de Manchester par la
voie du télégraphe électrique annoncent que le 12
au matin la ville était parfaitement tranquille.il
eD est de même Edimbourg.
On écrit de Dublin que le gouvernement est
décidé s'opposer la grande manifestation de
sympathie qui doit avoir lieu dans cette ville en
faveur de la Républiqne française, et que les chefs
du parti de la Jeune-Irlande sont décidés, de leur
côté, passer outre et se réunir malgré la défense
du lord-lieutenant. Deux régiments vont renforcer
la garnison de Dublin.
Le vaisseau la Queen, de 110 canons, vJ
relever le Trafalgar, l'un des vaisseaux de 1 eî*
cadre de la Méditerranée. L'amiral Parker a reç'
l'ordre de concentrer ses forces navales.