NOUVELLES DIVERSES. Le gouvernement et la majorité de la Chambre des Représentants paraissent d'accord pour réduire l'emprunt forcé de 40 millions aux crédits qui sont indispen sables pour assurer les divers services pu blics jusqu'au mois de septembre prochain. Le gouvernement provisoire a pris enfin une décision relativement l'époque des élections pour l'Assemblée nationale. Elles sont ajournées au 25 du mois prochain. C'est donc encore un mois d'attente, un mois de provisoire, d'incertitudes, de crain tes. pour faire respecter et prote'ger sa demeure mais il paraîtrait que cette demande n'aurait pas été accueillie. La famille de M. le prince de Ligne est arrivée de Paris a Bruxelles, par suite de ce qui s'est passé b l'ambassade. (Journal de Bruxelles.) Nous lisons dans le Nouvelliste des Flandres M. Delescluze, échevin et Coppieters, con- seiller communal, sont revenus le 25 de leur mission b Bruxelles. Il paraît qu'ils ont obtenu de très-bons résultats; Bruges peut espérer d'a ir voir son comptoir d'escompte. Le comptoir d'escompte est installé Bruxelles; il a dû commencer hier ses opérations. Le comptoir est composé de MM. Doucet, De Munck, Kocb, Moermans-Malhieu et Ch. Van Ifoegaerde. Il y a quelques jours le sieur Wachel, caporal au 2m0 régiment de ligne, avait écrit au gouverne ment qu'il mettait sa disposition une somme de mille francs, fruit de ses épargnes. Ce caporal vient de recevoir la lettre suivante Bruxelles, le 21 Mars 1848. Monsieur, L'acte d'excellent citoyen, que vous avez posé naguères, eu mettant la disposition du gouverne ment la somme de mille francs, fruit de vos épargnes, ne pouvant manquer d'attirer sur vous l'attention duRoi.S. M. voulant donner une preuve de la satisfaction qui lui a causée une conduite si digne d'être imitée, m'a chargé de vous ofTrir de sa part, la montre en or que je vous adresse par l'entremise du chemin de fer, et dans laquelle j'ai fait graver une inscription qui rappelle le fait auquel vous devez ce don royal. Veuillez, Monsieur, m'accuser réception de cet envoi et agréer les assurances de mes sentiments très-distingués. L'intendant de la liste civile, Ed. Conway. Le au matin, lorsque la voiture du Roi traver sait le pont de Laeken, l'un des chevaux s'est cabré et a failli franchir les balustrades du pont. Le Roi et la Reine étaient dans la voiture. LL. MM. sont descendues quelques instants. Vendredi au soir, vers sept heures, on a conduit en vigilante l'hôpital S'-Jean a Bruges, le mousse (âgé d'environ 17 ans), du brick suédois Ilernosandcapitaine N. S. Hedstrom, arrivé au bassin de cette ville de Gottembourg, chargé de bois; un quart d'heure après son entrée au dit établissement, détail décédé. Le bruit est généralement répandu qu'il est mort par suite des mauvais traitements et coups que ce malheureux recevait journellement de l'équipage mais principalement du commandant du navire. Beaucoup de personnes du bassin ont été témoins de la conduite ignoble qu'a tenue le capitaine envers ce mousse, il suffira de dire que cet enfant moitié-mort a encore dû coucher la nuit de jeudi sur le pont. Nous espérons qu'en cette circonstance la justice saura faire son devoir, qu'une enquête sévère sera immédiatement ouverte et qu'elle ordonnera l'autopsie du cadavre. La femme sur laquelle a été saisie la lettre écrite par l'ex-avocat Jaspin son père et qui a motivé une visite domiciliaire chez ce dernier, est arrêtée et se trouve au secret de Conrtrai. La chambre de commerce de Tournai est, dit-on, en instance pour obtenir Tournai, un comptoir, comme celui institué Bruxelles, où nos manufacturiers pourraient escompter leur papier de commerce. La députation permanente a désigné, con formément la loi qui décrète l'établissement d'un comptoir.d'escompte, M. Van Hoegaerden, fabri cant, et M. Moermans-Malhieu ancien banquier, comme administrateurs de cette caisse. Le comptoir d'escompte, sera, dit-on, établi dans un des hôtels appartenant a la Société natio nale, Montagne-aux-Herbes-Potagères. D'après les termes et l'esprit de la loi de son institution, ce comptoir n'escomptera pas seule ment le papier sur Bruxelles, il se mettra aussi en rapport avec les principaux centres industriels et commerciaux du pays. La Société Me'hul fait en ce moment une distribution de pain aux pauvres de la capitale. M. Paquet, conseiller la Cour de cassation, est nommé commissaire spécial du gouvernement auprès de la Société Générale, et M. Van Mons, conseiller h la Cour d'appel, est nommé en la même qualité auprès de la Banque de Belgique. Nous apprenons que le ministre de la guerre vient de décider qu'une grande partie des objets d'habillements et d'équipements nécessaires a l'ar mée sera confectionnée par des ouvriers civils. Nous remarquons avec un sensible plaisir, qu'écoutant les conseils de la prudence et les devoirs que leur imposent les circonstances, un grand nombre d'habitants aisés d'Anvers ont fait commencer des travaux d'embellissement a leurs habitations. L'un des ouvriers arrivés le 25 de Paris, a parcouru les rues de Bruxelles, coiffé d'un énorme bonnet rouge de forme phrygienne. Conduit b l'Hôtel de Ville par des agents de police, il a été suivi par un grand nombre de curieux. On le con sidérait avec ce genre d'intérêt pénible qu'inspire l'aspect d'un fou. Beaucoup de gens haussaient les épaules; d'autres riaient. Observateur L'Écho du Luxembourg annonce que tout est rentré dans l'ordre b Arlon et que depuis lundi il y règne un calme parfait. Nous apprenons que le vicaire apostolique de Luxembourg a publié, sous la date du 16 mars, une lettre pastorale pour exhorter le peuple faire disparaître le drapeau tricolore, qui, dans la plupart des commnnes, a été arboré sur les édifices publics, et b rester fidèle au Roi grand-duc. [Ami de l'Ordre L'ordre règne b Vienne et a Berlin. La Gazette de Silésie publie des nouvelles de Cracovie jusqu'au 2 1 mars; nous voyons par ces nouvelles que, loin qu'une révolution ait a Cra covie, l'ordre n'y a pas été troublé un seul instant. Le comte Devin a même publié une proclamation pour remercier les habitants de leur attitude calme et digne. Un journal annonce, d'après uue lettre de Saint-Pétersbourg que les esprits sont très-agités dans cette capitale, et qu'on s'y attendait même a un mouvement révolutionnaire provoqué par la noblesse mécontente du système de compression employé envers elle par le Czar. Nous répétons celte nouvelle sans la garantir. sécmlmie. Le pays vient de perdre un de ses plus anciens et de ses plus estimables fonctionnaires, M. A.- G.-J. Bousinaninspecteur général des postes de France sous l'Empire, chevalier des ordres de la Légion d'honneur et de Léopold, est décédé sa medi, a l'âge de 84 ans. bourse de bruxelles du 28 mars 1848. Euip' 5 "/o i8$o. 64 P. id. 5 °/0 «842. 64. id. 4 i/a 18,4. 5g P. FRANCE. Paris, 25 mars. Le gouvernement provisoire, pour faire face aux besoins du trésor, s'est contenté d'ajouter 45 c. aux quatre contributions directes. M. Arago, commissaire b Lyon, les double du premier coup. M. Arago est allé plus loin par un second arrêté, il a décidé que toute personne, sortant de la ville, ne pourrait emporter une somme en numéraire au-dessus de 5oo francs, a moins d'en justifier l'emploi et la destination auprès de l'autorité. Et c'est a la ville de Lyon, a la seconde cité de la France, que de pareilles mesures sont appliquées! Nous ne connaissons pas les circonstances qui ont pu servir de motifs aux résolutions du commissaire du gouvernement; mais jusqu'à plus ample informé, nous n'hésitons pas b dire qu'elles sont difficiles a justifier. M. de Lamartine a remis a l'ambassadeur otto man, la veille de son départ pour Constantinople, une note relative aux catholiques du Liban et au droit de protection b la République française. Le ministre de l'intérieur vient d'expédier par le télégraphe aux commissaires du gouverne ment dans les départements l'ordre d'arrêter le nommé Nicolas Leguay, âgé de 18 b 20 ans, qui a disparu, emportant 58,ooo francs au comptoir national d'escompte. M. Guillebert, banquier a Calais, s'est coupé la gorge ces jours derniers, de désespoir de se voir dans l'obligation de suspendre ses payements. Abd-el-Kader vient d'écrire au gouverne ment pour lui demander la liberté de se rendre a la Mecque ou b Medine passer le reste de ses jours dans la prière. 11 paraît que les troubles de Bordeaux, qui ont paru apaisés le 21, ont pris le lendemain un caractère sérieux. Il y a eu aussi une certaine effervescence a Nantes, par suite du remplacement de l'ancienne municipalité. Des troubles viennent d'avoir lieu b Saint- Malo. La population s'est opposée par la force b l'embarquement du bétail que l'on voulait exporter en Angleterre, sous prétexte que ces exportations portent préjudice b la population. Or la Vigie de Saiut-Malo fait observer, au contraire, que les exportations de viande aux îles de Jersey et de Guernesey donnent lieu b un commerce très-actif, qui s'élève b plus de trois millions par an et profite b une foule de personnes pauvres. Il est donc très regrettable que la population de Saint-Malo ait si mal compris ses intérêts. Ou assurait aujourd'hui b la Bourse qu'un ordre impérial, arrivé hier de Saint-Pétersbourg b Paris, enjoint b tous les Russes habitant la France d'en sortir avant le 24 de ce mois. On annonce que M. de Chateaubriand se porte candidat b l'Assemblé nationale dans le dé partement d'Ile-et-Vilaine où il est né. Un club qui s'était installé b Agen, dans l'hôtel de la préfecturea été dissout par ordre de l'autorité. C'est le commissaire du gouvernement provisoire qui a prononcé lui-même la dissolution, et a fait exécuter sa décision en s'appuyant sur la garde nationale, la troupe de ligne et l'artillerie. Le ministre de l'instruction publique et des cultes vient d'étendre aux églises des départements l'arrêté pris par le maire de Paris, et qui défend de détourner de leur destination, sous quelque prétexte que ce soit, les édifices consacrés aux cultes. Puisque le vent est aux clubs, parlons des clubs. Donc dans une réunion de ce genre où étaient convoqués tous les Vatel de Paris.excepté celui des Italiens, après une discussion des plus ora geuses, un des orateurs échauffé sans doute par le feu de ses fourneaux, ou par le vin de Champagne qu'il avait b son profit négligé de mettre dans des rognons sautés, s'écria A bas, nos maîtres! il y a assez longtemps que nous faisons la cuisine pour eux, il est temps qu'ils la fassent pour nous. «Un instant, s'écria un des assistantsjejde- mande la parole. Voilb vingt-cinq ans que je fais des sauces, et j'ose me flatter qu'elles sont assez corsées, je me nourris des mêmes mets que mon patron et bien souvent je me fais la meilleure part;

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2