ANGLETERRE. Londres, 25 mars.
IRLANDE.
ESPAGNE. Madrid, 21 mars.
ALLEMAGNE.
PRUSSE.
AUTRICHE.
ITALIE.
j'imagine que vous agissez de même, mes cbers
collègues. Or, qu'arriverait il si nos maîtres cui
sinaient a notre place? C'est qu'ils feraient de la
pauvre besogne, nous serions mal nourris et nous
dépéririons a vue d'œil. Je demande donc le statu
quo.
Ces paroles pleines de bons sens furent cou
vertes d'applaudissements unanimes. [Corsaire.)
Le club des jacobins a été ouvert par le ci
toyen Bûchez Hilton qui s'est présenté au bureau
en bonnet rouge. L'auditoire a hué cette étrange
apparition il a encore hué davantage les premières
paroles de l'orateur, qui a dû s'enfuir par une porte
dérobée.
Le commissaire du gouvernement dans le
département du Haut-Rhin vient de prendre une
mesure qui rappelle quelque peu les subventions
données dans les départements aux journaux des
préfectures sous le régime déchu. Il a décidé que
toutes les communes seraient considérées comme
abonnées au Courrier de l'Alsace partir du
1" mars courant.
Le prix de l'abonnement étant de 22 francs et
le nombre des communes de 4go, c'est un petit
impôt de 10,780 fr. au profit du journal.
Des centaines d'ouvriers anglais expulsés de
France arrivent chaque jour Soutliampton, h
Portsmouth, a Londres, Douvres et autres ports
de l'Angleterre. Partout on ouvre des souscrip
tions pour venir au secours de ces malheureux qui
sont la plupart dans le grand dénuement.
Les esprits s'échauffent de plus en plus en
Irlande, et tout y annonce une conflagration pro
chaine. Si une lutte y éclate, elle sera terrible, car
l'Angleterre sacrifiera son dernier homme et son
dernier écu pour maintenir sous le joug ce pays,
qui est l'un des principaux éléments de sa puissance
militaire et industrielle. Les Irlandais, de leur côté,
ayant a choisir entre la mort par la faim et la mort
par le glaive, puiseront dans leur désespoir uu
courage surhumain. Sans aucun doute, ils feront
un appel k la France. Que répondra celle-ci?
L'avenir nous le dira bientôt.
Au commencement de la séance des députés, on
s'entretenait beaucoup de retraite prochaine du
cabinet, cependant rien n'était encore certain,
malgré les bruits de démission qui ont couru hier
soir. Ce que l'on croit généralement, c'est a une
modification du ministère sous peu de jours.
En apprenant l'arrivée de la duchesse de
Montpensier en Angleterre, don Carlos a écrit a
M. de Jarnac pour le prier d'offrir h la princesse,
sa nièce, un asile si elle en avait besoin, et toutes
les consolations qu'il pourrait lui donner comme
oncle et comme prince. Don Carlos onuonce en
outre qu'il ira en personne porter l'infante l'ex
pression de tout le chagrin qu'il a éprouvé en
apprenant ses malheurs. [Eesérenza.)
AnniClTIOV I»l KOI lit: RtVIÈKE.
La Gazette d'Augsbourg annonce de Munich,
sous la date du 21 mars
Le Roi Louis abdique et le prince royal monte
sur le trône sous le nom de Maximilien II.
Cet événement important, même dans notre
temps de troubles et de révolutions, a été annoncé
par un aide de camp du prince royal aux étudiants
armés, et un peu après la garde civique réunie a
la Maison de Ville, par le bourgmestre de Sleins-
dorf. L introduction des réformes, surtout l'instal
lation d un nouveau ministère responsable mesures
contraires aux vues politiques du Roi, seraient,
dit-on, les principaux motifs de l'abdication.
Les troupes ont prete serment. Aujourd'hui a
onze heures on attend la publication du programme
du nouveau ministère.
On écrit de Mayence, le 23 mars
Nous avons eu hier au soir une émeute qui a
éclaté entre les troupes prussiennes et les bourgeois,
résultant de ce que des soldats de la réserve arra
chaient depuis quelques jours la cocarde allemande
des habitants. Ce fait s'était renouvelé plusieurs
fois hier au soir, les habitants prirent les armes, et
les soldats prussiens furent rudement malmenés.
Plusieurs d'eutre eux ont été légèrement blessés, et
un lieutenant prussien a reçu de tels coup que sa
vie est en danger.
D'après des nouvelles particulières de Co
penhague on aurait vu dans le Sund des vaisseaux
de guerre; on ne dit pas si ce sont des vaisseaux
anglais ou des russes.
On lit dans la Gazette de Cologne du 26
mars
Nous venons de recevoir la nouvelle que
quelques centaines d'Allemands, réunis Paris, et
auxquels se sont joints 3oo Français et Polonais,
se sont mis en marche pour Strasbourg pour pé
nétrer de la dans l'Allemagne méridionale et y
proclamer la république. Nous engageons tous les
véritables amis de l'Allemagne, de la Pologne et de
la France, a ne pas prêter les mains h cette folle
tentative.
La bourgeoisie de Berlin commence h s'effrayer
du mouvement des esprits. Elle craint qu'on ne
dépasse le but qu'elle avait en vue en s'associant
a la lutte du 18. On dit même qu'elle cherche déjà
opérer une réaction en faveur des idées modérées.
Guillaume IV a recueilli daDs les apparte
ments de la duchesse de Mecklenbourg, au château,
une grande partie de citoyens blessés dans la
journée du 18. La Reine a fait mettre 'a leur dispo
sition des lits et des vêtements, et leur fait servir
des mets de sa propre table. S. M. visite journelle
ment les blessés et leur adresse chaque fois des
paroles d'encouragement. Les femmes du château
remplissent près d'eux les fonctions de gardes
malades.
Ce matin, dit la Gazette de Prusse du 20
mars, le Roi s'est rendu Postdain, où il a été reçu
dans la station du chemin de fer par les autorités
de la villeet une grande foule d'habitantsau milieu
de bruyantes acclamations. Ce n'est qu'avec peine
qu'on a pu empêcher le peuple de dételer les
chevaux de la voiture, dans laquelle se trouvait
S. M. le Roi a reçu au château le corps des officiers
auquel il a adressé des paroles de paix et de con
ciliation. Le Roi était de retour a Berlin vers midi.
On écrit deVienne, 18 mars:
Il arrive continuellement des villes voisines
de nouvelles troupes, qui bivouaquent sur les
glacis, où la garnison est nuit et jour sous les
armes. Une anarchie presque complète règne a
Fûnfhaus, Sechshaus, Simmering, Meidling et
d'autres localités; la population des fabriques en
profite pour se livrer au pillage. Plusieurs de ces
pillards ont été tués "par la troupe et la garde
nationale; a tout moment l'on en amène ici des
bandes entières, qui, attendu qu'il n'y a plus de
place dans les prisons, sont gardées dans les
greniers et dans le couvent des Ligoriens, dont les
habitants ont [iris la fuite.
La Gazette de Vienne du 21 mars annonce
que la tranquillité est rétablie dans cette capitale;
les affaires ont repris leurs cours.
Vienne, 19 mars Une inesse solennelle en
musique a été célébrée aujourd'hui sur la place du
palais pour remercier le Ciel de la Constitution
octroyée par l'Empereur a son peuple. LL. MM.
ont assisté, du balcon du château, a cette imposante
cérémonie religieuse.
On écrit de Milan
Dans la matinée du 18, la foule commença a se
réunir sur les places publiques. Elle était simple
ment armée de bâtons.
Toute la multitude se porte au palais du gou
vernement. Le corps de garde est surpris, envahi,
emporté. Quelques soldats et trois bourgeois sont
tués. Le palais du gouvernement est envahi; on
arbore le drapeau tricolore aux couleurs italiennes.
Le corps municipal et l'archevêque haranguent le
peuple victorieux.
On dépave ensuite et on barricade les rues. Du
palais du gouvernement le peuple se porte au palais
de la police, qui est également emporté sans résis
tance.
Les troupes ne se montraient pas encore; elles
paraissaient avoir abandonné l'intérieur de la ville
'a l'insurrection, et se borner a garder les portes
pour empêcher les habitants de la campagne de
venir au secours des Milanais.
Ce n'est que plus tard, vers la nuit, que le com
bat s'est véritablement engagé. Le canon a tonné
pendant toute la nuit du 18 au 19, et dans toute
la matinée du 19.
Des barricades sont construites dans toutes les
rues; les habitants sont maîtres de l'intérieur delà
ville. Le drapeau italien flotte sur tous les édifices,
mais les portes sont toujours au pouvoir de la
garnison.
Le bruit se confirme qu'une partie des soldats a
passé du côté du peuple.
Une correspondance de Novarre (près Milan)
adressée a VOpinion de Turin, sous la date du 19,
contient, en outre, les quelques détails suivants
Milan est en pleine insurrection et en état de
siège. Les portes sont fermées et on s'y bat sans
relâche. On dit que le peuple s'est emparé de cinq
canons; hier le canon a retenti jusqu'à onze heures
du soir, et on ne laissait sortir de la ville que des
chariots chargés de chevaux tués. Les Milanais sont
maîtres du gouvernement; Gasati a été nommé
président et la bannière a trois couleurs flotte sur
le palais du gouverneur.
Hier tous les employés supérieurs avaient
quitté Milan, et la ville était parcourue en tout sens
par d'immenses bandes de peuple en armes.
On écrit de Vigevano La cavalerie hon
groise a pris partie pour le peuple. Hier soir huit
heures toutes les cloches des villages lombards sur
la frontière ont été sonnées a toute volée. A cette
heure l'insurrection est générale dans toute la Lotn-
bardie vénitienne.
La Loinbardie tout entière s'est levée comme un
seul homme. Dans toutes les villes qui avoisinent
les frontières de la Suisse, l'insurrection était
triomphante. Partout les troupes avaient été mises
en fuite. Côme s'était affranchi le 19. Les insurgés
avaient des armes et même des canons.
Voici, quelle était, d'après des correspondances
particulières, la situation de Milan le 21 mars, a
quatre heures du soir
La porte du Tesin et la poudrière étaient tom
bées au pouvoir du peuple.
Les Autrichiens, renfermés dans le château,
avaient essayé une sortie, ils avaient été repoussés
avec grand carnage.
Des jeunes gens avaient réussi monter une
pièce de canon sur la tour de San Celso, de manière
a battre la forteresse.
Les troupes commençant a manquer de vivres,
Radetski avait envoyé un parlementaire au podestat
Casati.
Le podestat aurait répondu qu'il ne traiterait
qu'après que les Autrichiens auraient évacué la
citadelle, et la lutte aurait continué plus acharnée
que jamais.
Uu grand nombre d'auxiliaires suisses bien ar
mée se sont joints a la population.
Les campagnes sont soulevées, et partout on y
désarme les postes autrichiens.
La nouvelle de la révolution a Vienne, tombant
comme la foudre au milieu des combattants, nfyr'C
peut manquer de décider la lutte en faveur de*
l'héroïque population milanaise. f u
L'attention générale se concentre atijourdft^r
sur la situation de la Lombardie. Malheureusement .ÏQq J'j
les nouvelles du jour ne sont guère propres a disS^..»
siper l'incertitude qui règnedepuis le jour où