FRANCE. Paris, 29 mars. ANGLETERRE. Londres, 28 mars. ESPAGNE. Madrid, 26 mars. ALLEMAGNE. ITALIE. délivrance de milan et de la lombardie. qui ont procédé immédiatement l'électiocs de leurs chefs, et dès le soir les 3* et 5* sections étaient de service. Depuis ce moment la tranquil lité publique n'a plus été troublée. On mande de Gandsous la date du 29 Une bande de gamins s'est dirigé hier, vers les 8 heures du soir, de la Place d'Armes par la rue des Champs, Marché-aux-Grainsrue Longue de la Monnaie, vers le Marché du Vendredi. A la vue d'un piquet de gendarmerie, ces étourdis ont pris la fuite avec taot de précipitation que quelques- uns en tombant dans des caves se sont blessés assez grièvement. On réorganise en ce moment la garde civique Mons. L'administration communale vient de convoquer les membres de chaque compagnie, a l'eflet de procéder aux élections des officiers, sous- officiers et caporaux. La délivrance de la Lombardie est aujour d'hui un fait accompli. Mais tout n'est pas fini encore. L'Angleterre adit-onprotesté contre l'intervention du Roi Charles-Albert dans le Mi lanais. On commence a se préoccuper en France des conséquences des événements de Lombardie. Des concentrations de troupes sont ordonnées sur la frontière, pour parer a toutes les éventualités. Il y a déjà plus de huit jours que l'archevêque de Paris s'était adressé au gouvernement pour lui recommander, dans le cas où une impérieuse né cessité le forcerait d'ajourner les élections poli tiques, b éviter de les fixer pendant la semaine sainte et le jnur de Pâques, afin de ne pas déranger les fidèles de leurs devoirs religieux. Aussi la fixation du nouveau jour des élections au 23 avril, c'est-a-dire au jour de Pâques, a vivement mé contenté le clergé. On assure que Mgr. Affre, ar chevêque de Paris, se prépare publier un amen dement afin d'accorder des dispenses générales, pour le cas où les fidèles de son diocèse ne pour raient pas remplir le jour de Pâques leurs devoirs religieux. Le commissaire provisoire de Metz a pris un arrêté par lequel il autorise les banquiers du dé partement de la Moselle b ne pas restituer avant le moins de juillet prochain les sommes qu'ils ont reçues de leurs clients. Le gouvernement provisoire a décidé que le bonnet rouge ne ferait partie d'aucun des emblèmes officiels de la République. Un député de l'ancienne opposition ayant écrit Mme la duchesse d'Orléans pour la consulter sur ses dispositions l'égard de ses partisans, cette princesse lui a répondu qu'elle avait renoncé pour jamais la régence et qu'elle voulait désormais vivre et mourir dans la vie privée. Paris sera bientôt couvert d'arbres de liberté. On en plante sur toutes les places, sur les quais, partout enfin où il se trouve un peu de terrain libre. Le clergé assiste généralement et bénit le peuplier symbolique orné de fleurs, de rubans, de drapeaux tricolores, et salué par des chants patrio tiques, des coups de fusil, des pétards, etc. Il y a eu Lyon quelques désordres les ou vriers ont voulu s'emparer de deux pièces de canon et des clefs de la poudrière. M. Emm. Arago leur a opposé une énergique résistance en cette cir constance. On lit dans un journal Les citoyens cuisiniers et pâtissiers sont invités b se réunir mardi 28 mars, b huit heures du soir, b la taverne, passage de l'Opéra, pour entendre le rapport des délégués et choisir un candidat la dèputalion de Assemblée constituante. La ville de Nantes vient de voter un monu ment b la mémoire du général Cambronne, le héros de Waterloo. On annonce que le club des jacobins, présidé par le citoyen Buchox-Hillon, ancien colonel des volontaires de la Charte, vient d'être fermé par ordre de l'autorité. Ce club se posait comme le continuateur du club des jacobins de g3, et mena çait le gouvernement provisoire lui-même, et l'Assemblée constituante, et la presse, et tout le monde. Quelques tentatives ont en lien contre les propriétés de M. Montalembertdans la commune de Rocbe-en-Brénil (Côte-d'Or). M. le ministre de l'intérieur a envoyé l'ordre au maire d'appeler la force armée an secours de l'ordre, si cela était nécessaire. Le nombre des billets aux échéances de i5 an 25 mars, que la Banque de France a fait protester lundi dernier, s'élève an-délb de quatre mille. Des ordres ont été donnés aujourd'hui par le gouvernement provisoire pour la réunion im médiate d'un camp de 3o b 35,000 hommes entre Vienne et Grenoble. Cette mesure a été motivée sans doute par les nouvelles reçus ce matin d'Italie. On assure que les sous-officiers de plusieurs régiments se sont réunis pour demander au gou vernement la suppression de l'école militaire de S'-Cyr. Un désordre grave a agité hier la ville de Rouen. Un des auteurs présnmés de l'incendie du pont de l'île Brouilly, nommé Blanchard, était sous la main de la justice. Un attroupement a eu la coupable pensée de le tirer de la prison; et, malgré les efforts des autorités, et du commissaire du gouvernement, M. Deschamps, l'individu pré sumé coupable a été soustrait b sa détention pré ventive. A Leeds, plusieurs usines et fabriques de ma chines ont dû renvoyer une grande partie de leurs ouvriers, une grande partie des commandes reçues de la France et du continent ayant été retirées. Cette circonstance jointe au retour de la France d'un grand nombre d'ouvriers liniers, cause une grande détresse dans cet important district manu facturier. Une société révolutionnaire a été découverte cette nuit par la policetous ses membres ont été pris, mis au secret, et b la disposition des tribunaux, avec les papiers qu'on a saisis. fleraldo du 24 mars.) On assure b Madrid que le décret qui ajourne les Cortès est le premier acte d'un drame qui devra finir par une abdication de la Reine Isabelle, en faveur de la duchesse de Monpensier. D'après une lettre de Paris, M. de Lamartine aurait déclaré que l'arrivée en Espagne de l'ex-duc de Montpensier serait considérée par le gouver nement provisoire comme un cas de guerre. (Clamor publico.) Berlin, 27 mars. Le grand événement dn jour c'est l'ordre donné b plusieurs corps d'armée de se mettre en marche pour couvrir au besoin les frontières d'Allemagne contre une invasion danoise. On écrit des bords du lac de Constance, 22 mars, au Mercure de Souabe La principauté de Lichtenstein a aussi chassé ses fonctionnaires étrangers; le bailli du pays a été arrêté par les habitants. Suivant d'autres rapports, il avait pris la fuite, et c'est le receveur général qui avait été saisi. La douane autrichienne a été dé truite; la principauté veut se réunir aux Grisons. On a envoyé une députation au prince, qui se trouve b Feldkirch. On mande de Cologne, le 25 mars La nuit dernière 200 Polonais environ ont passé par notre ville, se rendant dans leur patrie. La Gazette de Silésieprétend avoir reçu de source sûre la nouvelle que la Prusse et l'Au triche renonceront b leurs possessions polonaises, et répareront ainsi le crime commis envers ce pays. Les journaux s'occupent de la visite du Roi b Potsdam et qui aurait eu principalement pour but d'ôter b l'armée la pensée que le Roi ne serait pas libre ou que les concessions qu'ils a faites lui au raient été arrachées. II aurait répété plusieurs fois au corps des officiers de la garde que ce qu'il a fait il l'a fait de son plein gré, dans un but bien arrêté et qu'il était résolu b n'employer l'armée qu'avec le consentement de la bourgeoisie. Le général de Thiele, commandant en chef b Coblence, a fait afficher le 26 mars, un avis por tant qu'un corps d'armée va être organisé immé- diatement sur la Sarre, parce que l'autorité militaire a reçu de différents côtés des nouvelles dignes de foi suivant lesquelles des bandes d'ouvriers ont l'intention de pénétrer dans la province rhénane par la frontière de France. La Gazette de Cologne assure que la Prusse est résolue b venir au secours du gouvernement provisoire du Schleswig-Holstein des que le Dane mark fera mine d'intervenir par les armes. Les gouvernements de Hanovre et de Brunswick se raient résolus b agir de concert avec la Prussee. On lit dans une lettre de Naplesle 13 marsb la Gazette d'Augsbourg Je reçois b l'instant l'avis officiel que les Sici liens ont tout rejeté. Ils exigent maintenant que le Roi abdique. A Messine et b Catane beaucoup de gens se prononcent pour la République. Le Roi Ferdinand II parait avoir perdu la tête. Il est b Caserte, où il se lamente; b tout instant il mande près de lui ses Ministres pour leur déclarer qu'il est prêt b accorder tout ce qu'on lui demandera. Le peuple se plaint amèrement de l'expulsion des jésuites, et veut se venger de ceux qui ont contribué b cette mesure. Guerre entre la SArdnigne et l'Autriche. Le Roi de Sardaigne vient de jeter le gant b l'Autriche et de faire entrer son armée dans la Lombardie. La délivrance de Milan est un fait accompli. Voici quelques détails que donne la Patrie Le 2 3, les bersaglieri, ou chasseurs piémon- tais, avant-garde de l'armée de Charles-Albert, entraient b Milan. Le même jour, les troupes au trichiennes, qui avaient canonné la ville jusqu'à cinq heures du matin, évacuaient la forteresse a l'improviste et sans capitulation,espérant échapper par une prompte retraite b la vengence et aux représailles de la population; mais les Milanais, que le bombardement de leurs maisons avait exas pérés, et dont l'apparition des auxiliaires piémon- tais avait redoublé l'élan, attaquèrent avec fureur les Autrichiens déjà démoralisés, et en firent, dit une lettre particulière que nous avons sous les yeux, une véritable boucherie maintenant ces troupes fuient b la débandadetraquées par les paysans, et serrées de près par les Milanais et par les bersaglieri Piémontais. Parmi les trophées de la victoire se trouve l'épée du maréchal Radetski on l'a promenée dans tout Milan au bout d'une perche. On a trouvé dans le château une multitude de blessés autrichiens. Le carnage a été affreux, com me on pouvait s'y attendre d'après la durée de la nuit. Un régiment de dragous qui avait surtout montré un grand acharnement dans la lutte a été pris presque tout entier. On a trouvé dans la ci tadelle des munitions de guerre eu abondance et des correspondance fort curieuses échangées entre le conseil aulique et Radetski, relativement b la situation du Milanais. Le duc de Modène est en fuite. Le duc de Parme s'est sauvé b Turin. A Milan, il n'est pas question de Charles- Albert. Le cri de railliement est Vive Pie IX! ce qui fait croire que l'arrière-pensée des chefs du mouvement milanais serait d'instituer une Répu blique lombarde. Venise est en pleine insurrection. Un bulletin extraordinaire, daté de Milan, le 24 mars, b deux heures après-midi, annonce que Trente et tout le Tyrol sont soulevés. Lodi et Crémone combattent; incendiées, mais victorieuses. Pavie, Brescia et Desenzone ont également chassé les Autrichiens. Les troupes qui défendaient Pizzi-Gliettone oDt fait défection; la forteresse a été prise par les Mi- lanois avec 17 canons. Les duchés de Parme et de Modène se sont réunis au Piémont et a la Lombardie. A Rome, le 21, b l'arrivée des premières nou velles de Milan, le peuple a arraché les armoiries du palais de l'ambassade d'Autriche.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2