NOUVELLES DIVERSES. Cette affairevous le voyeza été raeoe'e de telle sorte qu'on peut très-bien croire que nos dic tateurs ont voulu mener les insurgésà une boucherie certaine; la surprise n'e'tait point possible, et, avant de mettre les hommes en présence, on avait déjà eu la cruauté de les mettre bas de fatigues et de souf frances de toutes espèces. Le gouvernement français ne prendra point sur lui tout l'odieux de ce qui a été fait notre com missaire sera désavoué et renvoyé, chacun s'y at tend ici et s'en réjouit, car vraiment il jouit de trop de popularité Si l'on a eu l'intention réelle de révolutionner la Belgique, ce n'est pas mieux, et encore en ce cas les trois épitbètes sont bien méritées. Mais soyez en sûr, Monsieur le rédacteur, ceci est l'ouvrage de quelques hommes seulement, que vers eux en retourne toute la honte. Ou peut être franchement républicain, mais on doit aussi savoir comprendre la noble devise que nous avons adoptée Liberté, Égalité, Fraternité. Vous n'aurez peut-être point vu comment le journal de notre préfecture rend compte de l'af faire de Risquons-Tout. Nous apprenons que le beau-fils sangui- naire du tyran de février a fait mitrailler des enfants de Paris et des nationaux belges qui allaient en Belgique proclamer lu Répu- blique Qu'en dite vous? Pardonnez-moi, Monsieur le rédacteurla li berté que je prends de vous donner ces détails; j'ai cru les devoir l'honneur de mes compatriotes, ne les jugez point par les sottises de quelques uns. On nous rapporte le fait suivant: MM. Hetzel et Touy Johaunot, qui sont Bruxelles depuis quelque temps, paraissent avoir reçu du gouverne ment provisoire la mission officieuse de s'assurer de la situation des esprits en Belgique. Ils ont succes sivement visité dans ce but Bruges, Gaod, Liège et Anvers. Vendredi, dans une société de la ville, M. Hetzel protestait hautement que le gouvernement provisoire était étranger la distribution d'armes faite aux bandes belges et qu'il sévirait certaine ment contre les auteurs de cet acte inqualifiable. M. Hetzel annonçait aussi son départ pour Lille, où il allait s'assurer de ce qui s'était passé au sujet de ces coupables armements des insurgés. M. Hetzel est, en effet, parti hier matin pour Lille. Observateur La Presse adresse au gouvernement provisoire les interpellations suivantes au sujet des bandes armées qui ont tenté de pénétrer en Belgique: Comment se fait-il d'abord que, depuis cinq ou six jours, ces détachements de volontaires cir culent librement sur le chemin du Nord, dans le but avoué de révolutionner un pays voisin, c'est à- dire de faire, contre le droit des geDS, ce que le gouveruement provisoire s'est solonnellement in terdit de faire lui-même? Qui paie ces expéditions? qui leur a fait distribuer des fusils la frontière Une collision sanglante vient d'avoir lieu Mous- cron. Beaucoup de ces malheureux qui s'étaient mis en tète de conquérir la Belgique au pas de course, ont perdu la vie dans cette rencontre. Quels sont les chefs qui les ont conduits la mort et ont donné la Belgique des raisons de suspecter la fidélité de nos précédentes déclarations Dans la séance du 3i mars, M. Zoude a donné lecture la Chambre des Représentants de la tra duction d'une pièce allemandetrouvée sur le docteur Marx. Elle n'a pas besoin de commentaires. En voici le texte DÉCISION DE L'ALLIANCE CENTRALE DES COMMUNISTES. Prolétaires et tous nos frères, uuissez-vous. Le comité central de l'Alliances des commu nistes Brnxelles D'après la décision de l'ex-comité central de Londres par laquelle celui-ci établit la résidence du comité central Bruxelles et se déclare dissous, le comité central, Considérant Que, dans les circonstances actuelles la réunion des membres de l'Alliance, principalement des Allemands, est impossible; Que les principaux membres sont arrêtés ou expulsés ou peuvent toute heure recevoir leur expulsion Que Paris est en ce moment le centre de tout le mouvement révolutionnaire; Que les circonstances actuelles demandent une conduite énergique de l'Alliance pour laquelle un pouvoir discrétionnaire est nécessaire eu ce moment; Décide Art. i". Le comité central est transféré Paris. Art. 2. Le comité central de Bruxelles donne au membre Charles Marx un pouvoir discrétion naire pour toutes les affaires de la direction cen trale de l'Alliance. Art. 3. Le membre Marxaussitôt qu'il aura pris connaissance des événements, établira Paris un nouveau comité central et y appellera les mem bres qui ne demeurent pas Paris. Art. 4. Le comité central de Bruxelles est dissous. Décidé Bruxelles, le 3 mars 1848. Le comité central Signé: Engels, G. Fischer, Gigot, H. Steinger, K. Marx. LISTE DES JURÉS pour la troisième série du 1 trimestres de 1848. x. Jeau Van De Woude, cultivateur Caeskerke. 2. Joseph Vroorae-Saeys, propriétaire Nieuport. 3. Pierre Locquet, pensionnaire de l'état Bruges. 4. François Doom, propriétaire Cortemarck. 5. Jean Beuven-Van Hoorn, propriétaire Ostende. 6. Louis-François Iweios, propriétaire Ypres. 7. César Gravez, avocat Ypres. 8. Guillaume Roland, greffier du juge de paix Ypres. 9. Désiré Delmotte, propriétaire Ypres. 10. Ferdinand De Coniuck négociant Haerlebeke. 11. Émile Van Den Bussche, conseiller communal Rudder- voorde. I). Jean Woudtspropriétaire Dixmude. x3. Michel Jooris, notaire k Nieuport. >4. Léon Bosjuyt, notaire Meulebeke. 15. Ange Van Hee, cultivateur Merckera. 16. Struye-Coppieters, propriétaire Ypres. 17. Ivou Goethals, conseiller communal Thielt^ 18. François Van Den Brande, négociant. J9. Médard Salembier, avocat Courtrai. ao. Léon Gheyssens, propriétaire Harlebeke. 21. Van Den Driescbe, notaire Aerseele. az. Pierre Tierliuck, échevin Leysele. 23. Jnghels-De Thilly, marchand de vin Bruges* 24. Désiré Parmeutier, notaire Avelghem. 25. Norbert Vermeersch, cultivateur Houttem. 26. Edmond Veys, avocat Bruges. 27. Charles Lefevre, marchand Bavichovc. 28. Jean Verbeke, échevin Lendelede. 29. Jean Mereille, conseiller communal Langemarck. 30. Louis Bidardsaunier Bruges. JURÉS SUPPLÉMENTAIRES. 1. Pierre De Vos-Ryelandtagent de change Bruges. 2. Van Outryve-Van Severen, propriétaire Bruges. 3. Gustave Roels, particulier Bruges. 4» Pierre Gilliodts-De Witte, rentier Bruges. L'Association libérale de Bruges s'est réunie vendredi dernier l'effet de discuter un projet d'adresse aux Chambres dans lequel on se propo sait d'appuyer les réclamations de Y Alliance de Bruxelles. Après une discussion très-animée, l'as semblée a rejeté par 72 voix contre 70 l'un des paragraphes les plus importants du projet. Aussitôt le bureau s'est levé et a déclaré qu'il se retirait. L'assemblée s'est séparée dans une confu sion inexprimable. La police de Bruges vient de faire un coup de maître Elle a trouvé chez un nommé Van Doorne fet non pas Hoornaert), demeurant rue de la Bouverie, un petit coffret contenant des bijoux de la couronne de France, d'une grande valeur, mais qu'on n'a pas encore pu estimer jusqu'ici. Parmi les joyaux qu'on y a trouvé on remarque l'aigle de la couronne impériale, dont quelques pierreries étaient déjà détachées, probablement pour pouvoir être vendues plus facilement. Van Doorne, mis aussitôt en état d'arrestation a déclaré qu'il n'avait pas volé ces bijoux, qu'il les avait ramassés dans la cour des Tuileries où ils avaient été jetés lors de la dévastation du palais. Tous les paysans des villages situés entre Gand, Audenarde et Courtrai, sont en quelque sorte sous les armes, et se préparent faire une rude réception ce qu'ils appellent les brigands qui menacent notre frontière de la Flandre. Ils ont organisé une garde cheval pour leur courir sus. On écrit de Tournay, 1" avril Hier ont eu lien la cathédrale les funérailles du sergent du 5% tué Risquons-Tout. L'église était combleet toutes les autorités militaires s'y trouvaient. Après le service le corps a été transporté an cimetière, où des paroles touchantes ont été pro noncées par deux des camarades du défunt. On assure que le ministère sollicite du gou vernement des Pays-Bas l'exportation de nos tissus Batavia par les soins de la Maatschappij, Les privilèges dont jouit l'Angleterre en vertu des traités, seraient compensés par des primes d'ex portation. Si le projet réussit, nous y applaudirons de grand cœur. Donner du travail nos fabriques est le moyen le plus efficace d'assurer la tranquillité publique. (Messager de Gand.) Le 1" bataillon de la première légion de la garde civique était vendredi de service. Les deux princes d'Àremberg se trouvaient daus les rangs comme grenadiers. Plusieurs des officiers polonais qui se trouvent dans notre armée viennent d'offrir leur démission afin de pouvoir rejoindre les légions qui se forment dans le duché de Posen. Il paraît qu'en accueillant cette demande le gouvernement allouera ces mi litaires une indemnité équivalente six mois de solde. Observateur Les étudiants de l'Université de Liège don nent, en ce moment, un noble exemple; ils signent, l'enviune adresse pour protester hautement de leur attachement la nationalité, l'indépendance et aux institutions consitutionnelles de la Belgique, pour se mettre, enfin la disposition du gouver nement, si cette nationalité, cette indépendance et ces institutions constitutionnelles réclamaient le secours de leurs bras. Le bruit court qu'à Dunkerke il y a eu des désordres, le peuple aurait pillé une fabrique, et l'ordre aurait été donné aux étrangers de quitter la ville endéans de vingt-quatre heures. Beaucoup d'Allemands et de Polonais sont encore partis le 1" et le 2 avril de Bruxelles se dirigeant vers la Prusse par le chemin de fer; quelques réfugiés, italiens se trouvaient du nombre, Ils étaient munis de cocardes et de rubans aux couleurs nationales de leur pays. Le général de cavalerie Kruszewski a été reçu le 3 de ce mois par le Roi. Lundi dans l'après-dîner, le Roi et la Reine, se rendant Laeken, se sont dirigés par le bas de la ville. Arrivés près du Bassin du Commerce, ils ont été salués par les acclamations des matelots des nombreux navires qui se trouvent dans ce bassin. Les Polonais qui se trouvaient encore Ber lin, ont quitté cette capitale le 29 mars et se sont dirigés sur Posen. Mieroslawski,quiest du nombre; a déclaré que tous les Polonais qui résideot l'étranger, vont immédiatement prendre la même route. On compte qu'une armée polonaise de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2