JOURNAL D'YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. N° 3185. 31me annëe. On ne doit pas se tromper sur nos inten tions lorsque nous nous sommes associés aux journaux qui réclament des économies dans les finances. Si depuis longtemps les revenus de l'Etat ont été dépensés avec une générosité laquelle répugne la situation précaire du plus grand nombre des contribuables, il serait néanmoins imprudent d'opérer des réductions inopportunes, il serait surtout dangereux de ne pas donner notre armée tout le développement et toute la force dont elle est susceptible. Nos armements ne peuvent blesser la susceptibilité d'aucune puissance. La nation Belge ne saurait raisonnablement que dé fendre sa neutralité,son reposa L'intérieur et l'extérieur, ses libertés, sa nationalité. L'inquiéter sous ce prétexte, serait une action ignoble dont certainement aucun peuple ne voudra se rendre coupable. La France, nous en sommes convaincus, ne démentira point les paroles bienveillantes et loyales de son ministre des affaires étrangères. Les misérables qui persisteront nous troubler seront constamment ré poussés par nos braves militaires, et ceux qui les excitent par la voie de la presse, ou autrement succomberont sous le mépris et l'exécration de toute l'Europe car toute l'Europe a proclamé le principe Chacun chez soi, chacun son droit. Voilà pour l'extérieur. A l'intérieur, le Ministère et les Chambres semblent être la hauteur des circonstances toutes les autorités se préoccupent du sort des ou vriers et des malheureux. Les pauvres et les travailleurs se résignent et attendent avec tranquillité et confiance. Quelle que soit l'incertitude des éven tualités, il ne faut pas abandonner l'espé- rances. Que les nations s'entre aident et Lieu les aidera. Le receveur des contributions directes de la ville d'Ypres, par suite d'ordres réi térés du département des finances et en acquit des devoirs que lui conportent ses fonctions, invite tous les contribuables payer les ternies échus de leurs cotisations. Comme beaucoup d'habitants ont l'ha bitude de payer la première moitié de leurs contributions au mois de .Mai et Juin, il se flatte d'autant plus qu'ils répondront cet appel, qu'en payant, au mois d'Avril ils ne font en réalité que devancer leurs habitudes de quelques semaines. On s'abonne l>r«. rue de Lille, n» IO, prés la Grand'place, et cbex les Percepteurs des Postes du PoTaume. l'HIV 1>K L'f l»EMS.VT, par «rlmciilre, Pour Y prèsfr. 4 Pour les autres localité. 4 iO Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur rue de Lille, lo, l'pres. Le Propa gateur parait le 8.1IIKDI et le MERtni:OI de chaque semaine. ritiv DF.N 1VMKRT10V8. 1 9 centimes par ligue. Les ré clames, 9 4 centimes la ligne. vérité et justice. - S m m mm mm 'S, 8 Avril. Clercken, ce 8 Avril 18-18. Monsieur le Rédacteur, Permettez-moi de vous fournir quelques détails sur la réception, dans la commune de Clercken, des dons de Sa Majesté la Reine et de M. le Ministre de l'intérieur, destinés a l'Exposition au profit des pauvres de cette commune. Deux chars attelés de quatre chevaux dont l'un conduisait MM. les Bourgmestre et Échevins de Clercken, accompagnés de M. le sénateur Cassiers et l'abbé Vanoverbeke directeur du comité de bienfaisance. L'autre, le Vase en porcelaine de Chine, évalué h 5oo francs et deux Charrues de la valeur de 4oo francs, construites d'après le système le plus perfectionné et le plus approuvé non- seulement en Angleterre et en Belgique, mais aussi dans plusieurs autres pays les plus avancés en progrès agricols. Arrivés au hameau Tereest, limite extrême de la commune, des milliers de personnes s'y trouvaient réunies, elles y étaient accourues aux sons de la musique de la commune de Zarren et du canon qui s'étaient déjà fait en tendre dès la veille. I.es instruments oratoires n'ont pas manqué d'exciter la curiosité partout où ils ont été exposés la vue du public. Les curieux de Roulers avaient fait répandre au loin et en peu de temps des bruits sur le perfectionnement de ces deux Charrues qui ne pouvaient manquer d'attirer'a Terreest (hameau du village) un concours immense de cultivateurs et de curieux. Le cortège ainsi formé et se diri geant a pas lent vers le centre du village a été salué partout sur son passage par des acclamations de joie des nombreux pauvres de Clercken et n'a cessé de grossir en nombre a mesure qu'il s'avan çait. Arrivé au Salon de l'Exposition où M. le curé attendait le cortège, M. le secrétaire de la commune, après un morceau de musique, a prononcé un dis cours exprimant la reconnaissance delà commune pour Sa Majesté la Reine et M. le Ministre de l'in térieur. Ce discours a été suivi d'une courte improvisa tion dans le même sens de M. le sénateur Cassiers. Ces deux discours se sont terminés par les cries de Vive le Roi Vive la Reine Vive M. le Ministre de l'intérieur. Les membres du comité de bienfaisance de Clercken. P.8. Les membres du comité susdit nous font connaître qu'une distribuiiou solennelle de prix en tout genre d'hali I- Lements se fera le second jour de Pâques aux pauvres filleust s et tisserands, qui se sont les mieux et les plus distingués et appliqués l'ouvrage pendant toute la période de l'hiver. Les mêmes. On lit dans l'Indépendance Nos journaux radicaux s'en vont répétant depuis quelques jours a l'envi l'un de l'autre, que le gouvernement pro visoire de la République française, réclamerait de la Belgique le paiement d'une somme de mil lions comme indemnité pour les frais de la cam pagne d'août i83i et de la prise de la citadelle d'Anvers en i832. y> Nous croyons pouvoir affirmer que le fait est entièrement faux, et qu'aucune réclamation de ce genre n'a été adressée notre gouvernement. La mise en circulation de ce bruit, tend a in quiéter les esprits et entraver le retour de la con fiance. C'est une partie d'une indigne système suivi depuis quelques semaines, et nous y reviendrons pour bien montrer comment ce parti comprend les intérêts du pays. Une nouvelle expédition, aussi loyale et aussi glorieuse que celle de Risquons-Toutse prépare en ce moment. Ces nouveaux libérateurs de la Belgiqne sont épars autour de Lille; leur ligne s'étend jusqu'à Wervicq. Est-ce que le gouvernement français ignore ces préparatifs? Sait-il que ce ramas d'aventuriers a des canonssait-il où ils ont été pris? Toutes ces questions doivent l'intéresser. Le gouvernement français attend-il que les troupes belges aient fait justice d'aussi infâmes attaques pour déplorer plus tard le sang versé et pour parler de loyauté dans le Moniteur français. Est-il vrai qu'il se fait a Roubaix des enrôle ments dans une légion belge qui se prépare a conquérir la Belgique? Est-il vrai que le maire de Roubaix avait dé fendu ces mouvements comme attentatoires a la sûreté d'un pays ami? Est-il vrai que M. le commissaire du gouver nement français a donné ordre au maire de Roubaix de permetter les enrôlements? Observateur Les faits qui se sont passés sur la frontière de Belgique, ont été, a dit le Moniteur universel l'objet d'accusation violentes ou de perfides com- meniaires. L'Écho du Nord pense que ces épithètes s'adressent aux réflexions qtt'il a faites sur les incidents de la frontière et voici comment il y répond Nous nous sommes abstenus d'accuser nomi nalement qui que ce soit d'avoir armé les Belges avec des fusils tirés de la citadelle de Lille, et dont oh pourrait au besoin faire connaître les voîturiers; nous avons bien voulu fermer les yeux, en deman dant seulement comment il se faisait que i,5oo hommes, dont pas un sur cinquante n'était armé la veille, se trouvassent le lendemain fournis de fusils et porteur de trente cartouches chacun. Il n'y a l'a dedans ni violence, ni perfidie; il y avait dans noire question dubitative une réserve que le journal ou son correspondant auraient fort bien fait d'imiter. Les derniers événements de Paris, continue la feuille officielle, qui avaient mis des armes aux mains de presque tous les habitants, facilitaient la tentative des ouvriers belges pour tenter dans leur pays un mouvement insurrectionnel. Autant de fictions que de mots, dans cette ex plication embarrassée, honteuse, invraisemblable. Les événements de Paris n'avaient pas pu armer toute la population ce qui le prouve, c'est qu'une première colonne insurrectionnelle est arrivée a

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 1