NOUVELLES DIVERSES.
Valenciennes sans aucune arme, et que la seconde
n'e'tait guère mieux en état de se défendre, quand
nous l'avons vue a Seclin la veille de son entrée
en Belgique.
Dans nos récits, nons avons apporté la plus
entière circonspection mais quand notre bonne
foi est en jeu, quand on ose nous incriminer, nous
n'avous plus de ménagements a garderet nous
déclarons hautement que les Belges ont été
armés avec des fusils expédiés de la citadelle
de Lillequ'on Us a fait sortir dans l'intention
avérée de les livrer au corps invasionnaire ou
de les lui faire prendre. Ce sont l'a des faits qui
se sont passés sous les yeux de tout une grande
ville, et que toutes les rapsodies du Moniteur ne
peuvent détruire. Tant pis pour ceux que la vérité
peut offusquer. Si des hommes, qui sont provisoi
rement investis du pouvoir, ont faussé ou dépassé
les intentions manifestées par le gouvernement
provisoire la face de toute l'Europe; si même,
comme il est possible, l'un des membres du gou
vernement a cru devoir prendre sur lui la respon
sabilité d'une haute imprudence, que la lumière se
fasse, et que ceux qui aident h la répandre ne re
cueillent pas l'outrage pour prix de leur sincérité.
On it dans le Messager du Nord, journal de
Lille
De nombreux Français ont été insultés hier
en Belgique. Pendant que ce pays slupide attaque
nos concitoyensun grand nombre de Belges, qui
n'ont pas assez de cœur pour délivrer leur pays du
joug infâme qui pèse sur eux, restent parmi nous
eteulèveut aux Français le pain du travail. 11 y a
la une anomalie déplorable. Nous croyons qu'il
serait du devoir de l'autorité, et particulièrement
des maîtres, de prendre des mesures pour rendre
a cette terre exceptionnelle ceux de ses enfants que
la France nourrit. Nos ouvriers français meurent
de faim pour nourrir les esclaves de Léopold, du
fils de celui qui, en 1792, faisait bombarder la
ville de Lille! (1) Si naguère nous disons paix
tous les peuples, c'était h la condition que ces
peuples eussent été composés d'hommeset non
pas d'assassins. Les soldats belges, par l'infâme
conduite qu'ils ont tenue, ne sont plus que des
bêles fauves, nuisibles l'humanité. Quanta
ceux qui acceptent la responsabilité, même pas
sive, de pareils actes, qu'ils aillent mourir de
faim dans leur pays, ce sera justice.'
Ces 1 ignés ne peuvent pas être écrites par un
Français, par une main appartenant au premier
peuple du monde en civilisation et en politesse.
Tenons-nous en plutôt a la fraternité universelle
proclamée encore il y a a peine quelques jours.
On écrit de Menin, le 3 avril Le bourg d'fla-
luin vient de proclamer son adhésion aux principes
de fraternité delà République française. Les ou
vriers belges ont été forcés d'abandonner leurs tra
vaux dans les établissements industriels d'Haluin,
et de quitter immédiatement le territoire français.
Il paraît que les fabricants sont des premiers
a déplorer les effets de ces déplorables mesures, car
le départ des ouvriers belges les oblige de chômer.
Nous recevons de la frontière l'état des morts
et des blessés du côté des gens de l'expédition de
Mouscron. Il y a eu en tout 12 morts et 48 blessés;
sur les 28 belges qui sont a l'hôpital de Tourcoing,
il y a i5 Belges et i5 Français. Deux Belges et un
Français ont été enterrés h Tourcoing.
Ernest Grégoire a assisté l'enterrement de
ses braves qui a eu lieu Tourcoing on y a pro
noncé plusieurs discours funèbres.
On raconte une anecdote assez plaisante sur le
généralissime de l'armée des sauveursqui était
venu conquérir la Belgique. Grégoire avait laissé
au cabaret du Blanc Four sou uniforme galonné
de général, en gage pour les dépenses qu'il y avait
faites. Le jour de la bataille il envoya un domesti
que pour dégager son uniforme, mais le domestique
en revenant perdit le chemin, et força ainsi le
Le Roi des Belges n'est pas Hls, mais petit neveu du prince
de Saxe-Teschen qui commandait l'armée autrichienne de
vant Lille eu j ^9*2.
futur président de notre République de com-
mander ses soldats habillé seulement en simple
particulier. C'est là uue grande faute de la part du
généralissime, dit-on, car son accoutrement, qui
ne ressemblait guères au costume qui lui convenait
en cette occurence, a inspiré de la méfiance ses
troupes qui, criant immédiatement la trahison,
voulaient fusiller leur chef. D'autres disent que
c'est une mesure de précaution prise par Grégoire,
car grâces son costume peu distinctif, il a pu se
sauver et se soustraire la juste colère de sa bande.
Nouvelliste.)
Un individu, porteur de diamants d'une
valeur de 3oo,ooo francs, vient d'être arrêté par
les douaniers belges sur les frontières françaises
aux environs de Mouscron. On suppose que c'est
encore un des brigands qui ont assisté au pillage
des Tuileries.
Nousavonsannoncé des désordresqui avaient
éclaté Dunkerque, voici ce que nous avons appris
relativement ce sujet
Lundi, la maison du consul belge a été saccagée,
sa fabrique de coton ainsi que la fabrique de bou
chons de MM. E. De Brouwere et C" ont été pil
lées.
On dit également que les perturbateurs ont
pillé un navire anglais chargé de grains et qu'ils
l'ont complètement détruit.
Tous les étrangers ont été obligés de quitter la
ville.
Nous lisons dans Y Écho du Nord du 5 avril
Avant-hier soir, vers neuf heures, M. Blervac-
que, un des chefs des volontaires, qui ont exposé
si imprudemment leurs soldats sur le territoire
belge, lors de l'affaire de Risquons-Tout, a été
arrêté sur la place du Théâtre, Lille, par les
agents de police nous ignorons pour quels motifs.
Le 5 avril, près de Jemmappes, un individu
a été atteint et renversé par le convoi venant de
Paris. Les blessures qu'il a reçues ne présentent
pas de gravité.
Par arrêt prononcé le 4, en audience pu
blique, sur les conclusions de M. Dewandre, avocat
général, la Cour de cassation a renvoyé devant le
juge d'instruction Louvainles individus fesant
partie de la bande armée qui a fait irruption sur
le territoire belge, le 29 mars dernier, et qui ont
été arrêtés, dans l'action, par les troupes sous les
ordres du général Fleury-Duray.
M. le ministre de la guerre vient d'autoriser
les chefs de corps compléter les chevaux néces
saires la remonte annuellepar l'achat de tous
les chevaux convenables qui leur seront présentés
dans le pays.
Trente-septs Polonais sont arrivés le 5 de
Paris, le général Dembinski était avec eux quel
ques-uns sont restés Bruxelles, le général est de
ce nombre. Les autres ont continué leur route.
Le général Dembinski, le comte Tyszkiewitz et
plusieurs autres Polonais qui résident Bruxelles,
sont partis le lendemain matin pour rejoindre en
Allemagne plusieurs de leurs compatriotes, et se
rendre ensemble dans le duché de Posen.
Les Polonais venant de Paris ou des départements
de la France, ont une feuille de route pour voyager
sans frais par le chemin de fer jusqu'à Cologne. Il
en est de même pour ceux qui résident Bruxelles
et dans les provinces. Journal de Bruxelles
On nous assure que tous les Italiens en état
de porter les armes, qui se trouvent en Belgique,
viennent d'être rappelées par leurs gouvernements
respectifs.
Dimanche soir, un des ouvriers de M. Mol,
propriétaire du rnouliu hydraulique,Saint-Gilles,
rentré ivre dans une des dépendances du moulin
pour y passer la nuit, est tombé du haut de l'échelle
qui conduisait au grenier, et s'est tué.
On lit dans le Précurseur, sous la date du
4 avril Plusieurs de nos concitoyens, renvoyés
de France, viennent d'arriver Anvers, où ils ont
été transférés par la gendarmerie et mis a la dispo
sition de l'autorité locale.
Ils sont pour la plupart dans un état de dénue
ment complet et ne se louent pas de la manière peu
gracieuse dont ils ont été traités par les Parisiens.
L'un d'eux racontait ce matin qu'au moment
où il était occupé travailler dans un atelier, des
Parisiens se sont rués sur lui et ont brisé l'ouvrage
qu'il confectionnait. Ces enfants de Paris qui se
piquent de galanterie et de politesse, l'ont ensnite
jeté dans la rue en lui appliquant force bourrades
et coups de pied. C'est de la fraternité la mode
de Paris.
Un voyageur qui arrive de Paris et qui est
parti lundi de cette capitale 8 heures du soir,
nous informe que- l'on y continue planter aux
acclamations générales des arbres de la liberté sur
les principaux points de la voie publique; maison
y continue aussi faire partir, au nom de la liberté,
de la fraternité et de l'égalité, les ouvriers étran
gers ce sont les ouvriers français qui contraignent
ainsi leurs frères des autres pays quitter la France
qui devaitêtresi hospitalière d'après de fallacieuses
promesses.
Il est vrai de dire que l'on y met des procédés r
vous êtes Belge, par exemples, eh bien présentez-
vous la gare du chemin de fer du Nord et on vous
transportera jusqu'à la frontière gratis, pro Deo,
la condition de ne plus revenir. Jde Bruxelles.)
NÉCROLOGIE.
La semaine dernière est décédée Audenarde,
victime de son dévouement soigner les malades
atteints du typhus, M"" Bernarde, née comtesse de
Villers, religieuse l'hôpital de ladite ville.
bourse de bruxelles du 7 avril 1848.
Emp1 5 °/o i8.'|o. 51 A.
id. 4 1Bi446 A.
PAYS-BAS. La Haye, 4 avril.
Un arrêté royal grand-ducal décrète la dissolu
tion des États actuels et la convocation de nouveaux
États eu nombre double, pour la revison de la Cou-
stilution.
Le prince de Metternich, avec sa suite, est
arrivé vendredi dernier Arnhem, S. A. S. est
descendue l'hôtel de la Cour de Hollande. Une
légère indisposition a empêché le prince de conti
nuer sa route pour Rotterdam, où il doit s'embar
quer pour Londres.
Dans plusieurs villes de Hollande, telles que
Zutphen, Utrecht, Harlem, Rotterdam, Amsterdam,
etc., les principaux habitants se sont agrégés la
garde urbaine en qualité de conservateurs de la
tranquillité publique (rustbewaarders). A Leyde,
les étudiants de l'Université ont également formé
un corps dont le commandement a été décerné
l'un des professeurs.
Quelques désordres ont eu lieu Heerlen.
Des lettres, en date du 5 avril, annoncent qu'une
vingtaine de personnes auraient été blessés dans
un conflit entre la maréchaussée et le peuple.
FBANCE. Paris, 5 avril.
Un décret du gouvernement provisoire met en
activité les 80.000 hommes de la levée de 1847,
appelle les réserves de i845 et i846. Les hommes
de la classe de 1841qui n'out plus que deux mois
de service fournir l'étatsont appelés sous les
drapeaux. La Presse demande que les graves
événements ont nécessité ces déterminations ex
trêmes
On a découvert Paris une conspiration
contre le gouvernement provisoire. Par suite de
cette découverte les postes ont été doublés.
On lit dans Y Assemblée Nationale Des
désordres assez graves ont éclaté Saint-Oiner le
0 1 mars. On devait le lendemain enlever la statue
du duc d'Orléans élevée sur une place publique
pour la mettre au musée. Dans la soirée un ras
semblement d'ouvriers, de femmes et d'enfants
s est formé dans le but d'empêcher cet enlevement;
les echaffaudages dressés autour du monument ont
été incendiés. Les autorités sont accourues, mais
n ont pu se faire écouter; la garde nationale a été
impuissante.
Les tuyaux des pompes ont été crevés et les
pompiers ont été mis dans l'impossibilité d'éteindre
le feu. On criait: A bas Louis PhilippeFin
le duc d Orléans. Des manifestations bruyantes
ont eu lieu devant la maison du commandant de
place et celle de l'un des adjoints, M. Van Troyen.
Le calme ne s'est rétabli que vers minuit. On al-