NOUVELLES DIVERSES.
Les nouveaux billets de vingt francs de la
Socie'té Générale sont aujourd'hui en circulation.
Ils se distiuguent des autres par la couleur du
papier qui est d'une teinte lilas guilioché. Les
signatures du gouverneur, du trésorier et d'un des
administrateurs sont apposées au moyen d'une
griffe. Les billets portent en outre les signatures
olographes de deux employés. Le chiffre 20 se
trouve deux fois dans l'intérieur du papier, l'un
est clair et transparent, l'autre, au contraire, foncé.
M. Rodenbacb a interpellé le gouvernement
pour savoir ce qu'il ferait pour la session actuelle
des examens universitaires. M. le ministre de
l'intérieur a répondu que ce n'était pas sa faute si
on se trouvait maintenant sans jury d'examen
mais que tout membre de la Chambre pouvait
user de son droit d'initiative. Après celte réponse
fort peu convenable, il faut le dire, MM. Roden-
bach, Biebuyck et Clep, ont rédigé la proposition
suivante, qui a été renvoyée aux sections:
'(Vu l'urgence et attendu que les élèves inscrits,
pour la prochaine session du jury d'examen, ont
des droits acquis h cette épreuve.
Nous avons l'honneur de proposer le projet de
loi suivant
Les pouvoirs des jurys d'examen de 1847,
sont prorogés pour la première session de i848.
La jeunesse et les familles seront reconnaissantes
a ces messieurs de leur louable sollicitude.
La Cour de Rome vient de faire connaître
notre Gouvernement qu'elle agréait le choix de
M. Leclercq, comme envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentaire de Belgique. Il paraît que
la notification a été faite dans les termes les plus
bienveillants pour notre honorable compatriote et
pour le ministère.
En attendant l'organisation de la garde civique,
une garde urbaine vient de se former a Poperinghe.
Forte d'environ 25o hommes divisés en deux
compagnies, celles ci ont procédé mercredi dernier
il l'élection de leurs chefs respectifs.
Un incendie a dévoré dans la soirée de
dimanche, une habitation et divers bâtiments a
usage de fermeoccupés par le sieur Pancoucke
Ilarelbeke. Les meubles et les récoltes ont été la
proie des flammes.
Jeudi soir, cinq heures et demie, un événe
ment tragique a jeté la consternation dans la ville
de Bruges. Le nommé Pyps, ancien officier au 6e
régiment de ligne et décoré de l'ordre Léopold se
rendit au cabaret de Tassc/iehabité par le sieur
Coussemeut, et là, en présence du mari et de la
fille, il marcha sur la cabaretière et lui tira un
coup de pistolet sur la tête. La femme était morte
dix minutes après. L'assassin a été arrêté immédia
tement, ayant encore un second pistolet chargé en
sa possession.
On ne sait trop quels motifs attribuer ce crime;
quelques-uns disent cependant que le meurtrier
devait sa victime 35 francs, et que la femme
Cousseinent aurait refusé de lui donner de la bois
son tant qu'il n'aurait pas payé. Interrogé dans la
prison, Pyp a dit qu'il ne savait pas pourquoi il
avait tiré sur la cabaretière. Il a demandé si la
femme était réellement morte, et sur la réponse
affirmative il a dit qu'il ne savait pas ce qu'il avait
fait puisqu'il était ivre. L'assassin a, dit-on, dormi
d'un profond sommeil pendant toute la nuit.
M. le géuéral Fleury-Duray a quitté Tournai
depuis l'affaire du Risquons-Tout. 11 a établi sou
quartier général Courtrai et M. le colonel Cous-
sement du 5e est nommé commandant supérieur
ad intérim de Tournai.
Jeudi un individu, assez bien mis, s'est jeté
volontairement sur les rails entre Mons et Jein-
mapes, l'approche du convoi de Paris; le ma
chiniste eut beau donner le signal d'avertissement
d'aussi loin qu'il aperçut cet individu sur la voie,
le malheureux ne bougea point, et fut affreusement
broyé au bout de quelques secondes.
Plusieurs journaux ont annoncé que des né
O
gociations, ayant pour but la conclusion d'un traite
de commerce, étaient ouvertes avec le gouverne
ment des Pays-Bas est près d'arriver une con
clusion. Le Messager de Gand, allant plus loin
encore, a avancé que ce traité vient d'être signé, et
il est même entré dans quelques détails ce sujet.
Nous regrettons que nos renseignements ne nous
permettent pas de confirmer celle nouvelle. Il est
vrai que le gouvernement a entamé des négociations
commerciales avec différents pays et notamment
avec la Hollande. Il est vrai encore que ces der
nières sont l'objet de sa sollicitude particulière,
mais les choses ne sont pas, beaucoup près, aussi
avancées que le prétend le Messager, et nous
ajouterons que la mauière dont quelques journaux
parlent de ces négociations est plus faite pour re
tarder que pour amener un résultat favorable.
Indépendance
La collecte faite Bruxelles pour les ouvriers
malheureuxa produit une somme d'environ
45,ooo fr.; une partie de cette somme sera consa
crée fournir du travail, et l'autre partie sera dis
tribuée en aumônes.
Un Club.Voici une nouvelle. Les détenus
de la prison de Melun ont formé un club, dont la
déclaration de principe se termine et se résume par
ces mots La propriété c'est le vol. Les candidats
prennent l'engagement de faire tous leurs efforts
en sortant de prison pour accréditer cette maxime,
afin de diminuer les obstacles qui se sont opposés
jusqu'ici ce qu'ils devinssent propriétaires.
M. Servais dont plusieurs journaux ont, il y
a quelques semaines, annoncé la mort et qui n'a
pas même été indisposé, est de retour de son voyage
en Autriche.
Les lettres de Varsovie, du 1" avril, que
publie le Correspondant de Hambourg, assurent
que la tranquillité n'avait pas été troublée dans
cette ville, soumise un effrayant système de
terrorisme.
actes du gouvernement.
Un arrêté royal en date du i4 mars, accorde,
sous certaine conditions, un subside de quatre mille
huit cents francs (4,800 fr.), l'administration
communale d'Ypres, pour l'aider couvrir les frais
de restauration du bâtiment des halles en cette
ville.
Le général-major Deys, commandant tem
porairement la première division territoriale et
d'infanterie, est nommé lieutenant général en rem
placement du lieutenant général de Marneffe,
décédé. Le lieutenant général Deys est investi défi
nitivement du commandant de la preinièredivision.
Le colonel Rigano, de l'artillerie, est nommé
général pour remplacer le général-major Trumper,
appelé aux fonctions de sous chef d'état-major
général de l'armée.
bourse de bruxelles du 11 avril 1848.
Emp1 5 °/o i8'|o. 54 i/4 A.
ici. 5 °/0 1843. 54 i/4 A.
id. 4 '/a ,844« 5° 1 j'2 A.
FRANCE. Paris, 9 avril.
Chacun entend la fraternité sa manière. Le
citoyen Charles Blanc, dessinateur de la plus infime
médiocrité et écrivain encore plus médiocre, est
nommé directeur des beaux-arts. Le citoyen Charles
Blanc est le frère du citoyen Louis Blanc. Les plai
sants, et il y en a encore Paris plus qu'on ne croit,
se sont puissamment égayés l'occasion de ce trait
d'amour fraternel. On a dit que le citoyen Louis
Blanc comprend mieux la fraternité que l'organi
sation du travail.
Autres exemples de fraternité .*Le citoyen Mar-
rast a deux frères, ce qu'on prétend. L'un, avocat
très-ordinaire de Bayonne, vient d'être nommé
procureur-général près d'une des cours royales de
la République. L'autre, simple officier, est noinmé
lieutenant-colonel. Il est heureux pour la Répu
blique que M. Marrast n'ait pas un troisième frère.
Celui là aurait des chances pour être noinmé grand-
amiral.
Un incident s'est passé la Sorbonne dans
un club dit du deux mars. M. Considérant ayant
appris que sa caudidature avait été posée et atta
quée dans ce club, s'y était rendu, et allait prendre
la parole, quand le président, étudiant toulousain,
lui déclara d'une voix impérative qu'avant tout il
devait donner son adhésion la Déclaration des
droits de C homme et du citoyen, présenté en 1793
la Convention par Robespierre. M. Considérant
répondit qu'il voulait d'abord expliquer ses prin
cipes, et, en effet, il avait déjà commencé les
développer quand le président l'interrompit vio
lemment et somma M. Considérant de répondre
par oui ou par non, et que s'il ne consentait pas
signer purement et simplement la déclaration, ie
Robespierre, sans modification, sans réserve et sans
commentaires, il lui retirait la parole.
D'une voix dominer le bruit de l'assemblée, M.
Considérant répondit: Vous ne manquerez pas
de candidats qui, pour capter vos suffrages, sig—
lieront les deux mains, même sans avoir lu, la
déclaration de Robespierre et toutes les déclara-
tions que vous voudrez quand moi, je refuse
de soumettre mon intelligence et ma libre con-
science un tel arbitraire Je vous répond non
non, sans explications et sans restrictions, sans
additions et réserves non, je ne consens pas
faire ma profession de foi de la profession de foi
de Robespierre et je descends de votre tribune
en protestant avec énergie contre la part que
vous y faites la liberté et la dignité de ceux
que vous appelez y défendre leur candidature
Réservez vos suffrages pour de plus dociles
La vigoureuse résistence de M. Considérant fut
couverte d'applaudissements.
Le Bulletin des Lois publie le décret sui
vant, en date du 28 mars:
Le gouvernement provisoire, considérant qu'il
importe de créer, pour la sûreté publique de la ca
pitale, une institution démocratique prise surtout
parmi les combattants de Février, qui ont donné
de si nobles témoignages de leur amour de l'ordre,
décrète
16 II sera établi, sous les ordres du préfet de
police, une garde civique destinée protéger la
sécurité des citoyens.
2° Cette garde sera composée de i,5oo hom
mes pied et 3oo hommes cheval.
3° Cette garde sera recrutée parmi les citoyens
connus pour leur patriotisme. Leur costume sera
réglé par le ministre de l'intérieur, de manière se
rapprocher le plus possible du costume ordinaire
de l'ouvrier.
Une députation de deux ou trois ceots fem
mes, commissaires entête, rubans bleus et tricolores
croisés sur les épaules, est allée demander au gou
vernement provisoire, représenté par M. Louis
Blanc, que le salaire du travail fût fixé la journée
et le travail aux pièces aboli. D'autres femmes, en
petit nombre, protestaient, au milieu de la cour du
palais du Luxembourg contre cette manifestation,
qu'elles disaient être une surprise.
L'Ami de la Religion croit pouvoir assurer
que M. le duc d'Harcourt est nommé représentant
de la République française Rome, et que M.
Forbin-Janson qui vient de s'embarquer Mar
seille sera premier secrétaire de la légation.
Un ouvrier entra hier chez un boulanger du
faubourg Montmartre pour acheter un kilogramme
de pain.
Est-ce de la première qualité que vous vou
lez? lui demanda-t-on. Alors, c'est 58 centimes.
De quoi! de quoi! répondit l'ouvrierpre
mière qualité, seconde qualité? Nous ne con
naissons pas ça! C'est aboli, mon cher! Il faut de
l'égalité! La première qualité ne donne pas un
pain le droit de se vendre plu^ cher; seulement,
elle lui impose le devoir d'être meilleur; voilà
tout
Certes, on ne saurait critiquer avec plus de ma
lice la Théorie de M. Louis Blanc. (Corsaire.)
Les élèves du lycée Corneille (ex-collége
Bourbou), ayant appris qu'on était dans l'intention
de priver le jeune Guizot, fils de l'ancien ministre,
du prix d'honneur de Pâques, qu'il a mérité, sont
sortis de force du lycée et se sont dirigés vers
l'Hôtel de Ville pour protester devant le gouver
nement provisoire contre une mesure dont rien ne
leur semblait autoriser l'injustice.