ANGLETERRE. Londres, 6 avril.
ESPAGNE. Madrid, 4 avril.
GRAND DUCHE DE BADE.
AUTRICHE.
ITALIE.
On dit que la statue du duc d'Orle'ans qui se
trouvait dans la cour du Louvre va être fondue eT
que le raétail doit servir faire un ge'nie de la
liberté.
Des désordres avaient eu lieu Bourg Ain)
par suite de l'arrivée de deux commissaires du
gouvernement que la population s'était refusée a
recevoir. Une députatiou envoyée h cette occasion
par les habitants de la ville au ministre de l'inté
rieur a été parfaitement reçue par lui; M. Ledru-
Rollin lui a accordé ce qu'elle sollicitait, c'est-à-
dire le retrait de l'ordonnance qui nommait les
deux commissaires.
On dit que le ministre des finances s'occupe
en ce moment d'organiser l'impôt progressif.
Le commissaire du gouvernement, préfet
provisoire du département du Nord, vient d'être
appelé a Paiis. Un arrêté, en date du 2 avril, dé
lègue pour le remplacer momentanément M. Pil—
lette commissaire général adjoint.
On assure que M. de Cormenin, président du
conseil d'État, est chargé d'élaborer le projet de
Constitution qui sera soumis par le gouvernement
provisoire l'Assemblée nationale.
Sous huit jours, la garde mobile sera complè
tement équipée et habillée. L'effectif de ce corps
n'est, quant présent, que de iô,ooo hommes.
Des désordres, provoqués par des nominations
de commissaires nouveaux, ont eu lieu Valence,
chef-lieu de la Drôme. MM. Curnier et Boveron-
Desplaces nommés pour remplacer M. Fornery,
ont été expulsés par la population qui est allée
réinstaller triomphalement l'ancien maire, M. Fer-
lay, et M. Léo-Sileyes, ancien député.
L'escadre de la Méditerranée a reçu l'ordre
de se disposer gagner le large. Ces forces navales
prendront la mer dès que les équipages auront
exercé leurs droits électoraux, et l'on croit qu'elles
iront se montrer sur les côtes d'Italie.
L'économe du grand séminaire de Dijon, M.
Belin, a été assassiné dans son lit de la manière la
plus horrible. Il a été littéralement lardé de coups
de ciseau. La tête et les mains étaient criblées de
blessures profondes. De plus, la victime a été trou
vée une corde au cou. Quand on est entré dans la
chambre de l'abbé Belin, tout y était dans le plus
grand désordre. Sa caisse a été forcée.
Des scènes déplorables de pillage et de dé
vastation ont eu lieu dans la commune de lloch-
felden (Bas-Rhin). Plusieurs maisons appartenant
des isréalites ont été successivement ravagées; un
attroupement s'est porté dans la maison de M. Or-
dener, juge de paix du canton. Les séditieux ont
voulu voulu exiger qu'il donnât sa démision. Le
citoyen Ordener a résisté avec énergie, et après
cinq heures de lutte, il s'est échappé des mains de
la foule, qui s'est mise saccager sa maison.
Des désordres très-graves ont eu lieu dans
l'arrondissement d'Avallon (département de l'Yon
ne). Les propriétés de MM. de Chastellux et de
Nibraye ont été pillées en partie par des bandes
d'émeutiers. M. de Chastellux a été obligé d'aban
donner son château et de se réfugier Avallon.
On lit dans la Patrie
Nous avons constater des faits regrettables
et qui appellent une répression sévère. Malgré les
avertissements de la presse et les conseils de la
raison, on a eu déplorer, dans certains quartiers,
des violences contre quelques propriétaires.
II est déplorable de voir ce qui se passe sur
certains points. Des drapeaux noirs désignent les
mauvais propriétaires (ceux qui ne donnent pas
quittance du terme) la vindicte publique. Hier,
la garde mobile en a enlevé plusieurs, un entre
autres rue de la Madelaine.
On annonce que l'autorité s'occupe énergi-
quement de reprimer ces actes d'extersion, et un
grand nombre de locataires qui avaient obtenu des
quittances de leurs propriétaires a l'aide de l'inti
midation ont été arrêtés.
On nous cite un colloque qui a eu lieu le 6
avril dans une séance préparatoire pour lesélections.
Citoyen candidat, je suis cocher de fiacre. Je
paie pour mes pauvres voitures uu impôt qui monte
56o fr. Dans la rue, je passe chaque jour côté
fie voilures superbes, pour lesquelles le propriétaire
ne paie rien du tout. Que ferez-vous par rapport
cette inégalité de la loi
Citoyen cocher de fiacre, c'est la une mons
truosité que je m'appliquerai 'a faire disparaître.
Comment vous y prendrez-vous
Je reclamerai l'abolition de l'impôt qui pèse
sur votre fiacre, et je demanderai un impôt triple
sur la voiture de luxe.
Citoyen candidat, je vois bien présent que
M. Guizot était uu homme de génie. Quand on lui
posait une question dont il ne savait pas le premier
mol, ce qui lui arrivait souvent, il demandait vingt-
quatre heures pour répondre. Vous auriez dû faire
comme lui. Savez-vous ce que vous feriez en frap
pant, comme vous dites, la voiture de luxe Vous
la feriez disparaître, n'est-ce pas? Et avec elle vous
feriez disparaître l'industrie du corroyeur, l'indus
trie du carrossier, l'industrie du sellier, l'industrie
du maquignon, l'industrie du vétérinaire, et beau
coup d'autres. Et maintenant voulez-vous que je
vous dise ce que ces industries rapportent net la
ville de Paris? soixante millions. Citoyen candidat,
le cocher de fiacre ne vote pas pour vous. Union
Il est question d'un grand projet qu'aurait
conçu le gouvernement provisoire de transformer
la Banque de France en une Banque nationale, en
lui enlevant son caractère d'établissement privé
pour la placer sous l'administration directe du
gouvernement.
Ou a fini aujourd'hui dans le plus grand
nombre des compagnies les élections de la garde
nationale. En général, elles ont été calmes; un
certain nombre de travailleurs ont obtenu des
grades, mais nulle part les communistes ne se sont
moutrés, et les choix faits sont partout très-tran
quillisants pour le maintien de l'ordre.
Une manifestation fâcheuse a eu lieu le 3l
mars Toulouse contre M. Martin, président de
chambre la Cour d'appel ex-député de la majo
rité. Plus de quatre mille citoyens se son rendus,
au chant de la Marseillaisedevant le domicile
de M. Martinet là l'un d'eux s'est mis l'inter
peller pour lui signifier d'avoir résigner ses fonc
tions judiciaires, sinon qu'on saurait bien l'y con
traindre. La foule a répondu l'allocution par
d'unanimes bravos et par des cris violents contre
M. Martin. Elle s'est ensuite retirée sans commettre
d'autre désordre.
M. Joly, commissaire général du gouvernement
dans le département de la Haute-Garonne, s'est
empressé d'obéir aux injonctions de la foule, et a
rendu, en date du 1" avril, un arrêté assez étrange
par lequel, considérant que le maintien de M. Mar
tin dans son siège de président pouvait troubler la
tranquillité publique, il l'a suspendu de ses fonc
tions.
Le frère Léotade, déclaré coupable la ma
jorité de tentative de viol, a été condamné aux tra
vaux forcés perpétuité.
Des désordres graves ont eu lieu jeudi,
Lille, en plein jour. Toutes les fabriques defilterie
travaillant la vapeur ont été visitées et envahies
par des ouvriers qui ont arrêté les machines et
forcé les travailleurs quitter les atelier pour ve
nir grossir les rangs. Ils ont forcé les fabricants,
l'aide de menaces et de violences de toute espèce,
signer l'engagement de ne plus exiger que 20
querques au lieu de 22, dans un temps donné.
Cette question était pendante devant le conseil des
prud'hommes et devait y recevoir une solution.
On lit dans le Courrier de la Gironde:
M. Chevalier, commissaire du gouvernement
Bordeaux, est révoqué de ses fonctions. M. Cheva
lier n'était pas assez révolutionnaire on le brise.
Il avait contribué maintenir l'ordre Bordeaux.
C'était un acte de mauvaise administration que le
gouvernement provisoire ne pouvait lui pardonner.
11 vient d'en être puni.
Le P. Lacordaire et l'un des candidats
l'Assemblé nationale qui figurent sur la liste du
comité catholique de la Côte-d'Or.
L'élection de M. le comte Montalembert pa
raît être assurée dans le département du Doubs.
La Sentinelle des clubs donne une statis
tique de ces sociétés fondées Paris. D'après ce
relevé, leur nombre serait actuellement de cent
douze Paris même et de treize dans la banlieu.
Paris, 10 Avril.
Un journal assure que M. de Lamartine a pro
posé la Suisse une alliance défensive et offensive
entre la République française et la République
suisse.
Le Pape vient d'adresser au nonce aposto
lique, Paris, un bref dans lequel il exprime toute
sa satisfaction de la conduite tenue par le clergé de
France dans les derniers événements.
Jusqu'à présent aucun décret du gouverne
ment n'a banni légalement du territoire français les
membres de la dernière branche régnante. 11 parait
que l'Assemblée nationale sera saisie d'un décret
qui s'appliquera la fois la famille de Louis-
Philippe et aux descendants de Charles X; mais
ce décret n'aurait de force que pour un temp limité,
sous réserve de le proroger ultérieurement.
M. Molé se porte comme candidat l'Assem- -
blée nationale dans le département de Seine-et-
Oise.
Au commencement de la séance de la Chambre
des Commîmes d'aujourd'huiM. Urquhart a an
noncé, qu'il se propose d'interpeller le gouverne
ment sur la question de savoir s'il est en mesure de
donner quelque garantie en ce qui concerne la
sécurité de la couronne de Belgique; ou si, en
conséquence des derniers événements qui se sont
passés sur le continent, il a pris quelque engage
ment pour le maintien de l'ordre de choses existant
dans ce royaume.
Sir George Grey a informé la Chambre qu'il
proposera demain, avant tout ordre du jour, un
bill destiné donner plus de sécurité la couronne
et au gouvernement du Royaume-Uni. (Cette dé
claration a été accueillie par de longs et bruyants
applaudissements.)
On dit que tout est resté tranquille en An
gleterre. Grâces au mesures énergiques prises par
le gouvernement, la manifestation qui devait avoir
lieu n'a occasion aucun désordre.
On parle de négociations ouvertes par des agents
français avec des habitants des provinces basques,
pour préparer un mouvement et déterminer l'in
corporation de ces provinces la France.
Les paysans se portent de graves excès contre
les propriétés et même contre les personnes, si
elle ne s'enfuyaient. Ils pillent, détruisent, incen
dient les châteaux et les propriétés. Ils sont armés,
refussent de payer les impôts et même redemandent
par la violence ce qui a déjà été reçu.
Dans la conférence d'État qui a eu lieu le 1", il
a décidé de faire marcher le maréchal Iladetzki
contre le Piémont et de renoncer reprendre Milan
par la force. Le maréchal Radetzki a ordre de con
centrer son armée sur le Mincio et de négocier avec
le gouvernement provisoire de Milan. Si les Lom
bards consentent accepter une partie de la dette
d'État, de maintenir, sans barrières, les relations
commerciales avec l'Autriche et de fournir un con
tingent de troupes en cas de guerre avec l'étranger,
ou les laissera faire chez eux comme bon leur sem
blera. Une réunion des plus riches banquiers, ayant
sa tête MM. de Rothschild, Sina, Stametz-Meyer
a conseillé au gouvernement d'entrer en arrange
ment avec les Lombards. Les fabricants d'Autriche
et de Bohême, réunis dans la capitale, ont fait la
même démarche. Les Autrichiens amuseront les
Lombards pour écraser la Sardaigne d'abord et la
I.ombardie ensuite.
On est enfin fixé sur les événements de Savoie.
La République y a été, en effet, proclamée, et a
duré vingt-quatre heures. Puis les populations de
la campagne sont venues au secours de Chambéry
et ont chassé les bandes venues de France, au cri
de Vive le Roi Vive Charles-Albert C'est en
core là une triste campagne delà propagande armée.
La Sicile se constitue en État indépendant. Le
Parlement sicilien a été ouvert au milieu des plus