NOUVELLES DIVERSES. Hier un grand malheur est arrivé Oslende. La chaudière de la brasserie de M. Jean a éclaté, deux ouvriers ont été tués et deux autres grièvement blessés. du comité de VAllianceet qu'une quarantaine de membres de la Société ont également donné leur démission. Indépendance Le régiment des cuirassiers, en garnison h Bruges depuis plusieurs années, quittera cette ville le 20 de ce mois pour se rendre a Matines, et le régiment de chasseurs, en garnison en cette dernière ville, viendra le inème jour tenir garnison k Bruges. On lit dans le Nouvelliste des Flandres que le mal qui avait fait juger nécessaire d'admi nistrer les derniers sacrements k Mgr. l'évêque de Bruges, n'a été que passager. Le prélat est rétabli et a pu hier dire la messe. Le Roi accompagné des princes ses fils, s'est rendu hier k midi a l'École militaire, où S. M. est restée jusqn'k trois heures et demie. Le Roi s'est fait rendre compte de l'état de l'enseignement et en a témoigné k diverses reprises toute sa satisfac tion au général commandant. S. M. et LL. AA. RR. ont été salués k leur arrivée et k leur départ par d'unanimes vivais. Le Roi était accompagné dans cette visite par MM le ministre de la guerre, le gouverneur militaire de la résidence, le colonel Delannoy, gouverneur des princes et le major de Fiquelmont, officier d'ordonnance du Roi. Un malheureux accident est arrivé avaut- hier matin k Anvers au port. L'entrepreneur du bateau k vapeur Prince Philippe, en démolition, est tombé du navire sur le Verloren Kost, et s'est cassé les deux bras, puis en montant l'échelle qu'on lui avait dressé, il a fait une seconde chute, et s'est cassé la jambe. Deux sinistres viennent de frapper la ville de Mons. La respectable maison de banque Willame et Del vaux s'est vue dans la triste nécessité de suspendre ses payements, et M. Tondeur, entre preneur, homme très-actif et très-estimé, a dû réunir ses créanciers. La fabrication des armes k feu met annuel lement en mouvement 10 millions de francs, dont 8 millions rétribuent la main-d'œuvre k 25,000 ouvriers disséminés k Liège et dans les environs. Dans la nuit de samedi k dimanche dernier, une femme de Meux (province de Namur) a été assassinée en sa demeure. Son mari est arrêté. La justice se dispose k se rendre sur le lieu. xKrnoLociE. Une lettre de Bergame annonce que l'illustre compositeur Donizelli a cessé de vivre le 8 avril k cinq heures du soir. Il s'est éteint dans les bras de sou ami il maestro Dolci. bourse de bruxelles du 18 avril 1848. Emprunt i8.'|0 5 °/0 58 A. Id. 1842 5 0/0 58 A. Id. 1844 4 '/a 54 172. FRANCE. Paris, 15 avril. Le chiffre exact des dettes de l'ancienne liste civile commence k être connu. Il approche de 4o millions, dont 20 millions sont réclamés par des particuliers et vingt millions par le trésor. II paraît qu'il sera difficile de satisfaire, quand a présent, au payement de ces dettes, par la diffi culté de vendre promptement et sans de trop grands mécomptesle domaine privé, qui d'ailleurs n'est encore frappé que de séquestre, et sur le sort du quel l'Assemblée nationale devra statuer. Un décret du gouvernement provisoire ouvre au ministère de l'intérieur, ud crédit extraordinaire de 5oo,ooo fr., pour dépenses extraordinaires de sûreté générale. M. Menesson, commissaire du gouvernement dans le déparlement de l'Aisne, a, par un arrêté du 11 suspendu de ses fonctions le curé de la com mune de Pierrepont pour refus de sépulture reli gieuse k un suicidé. Paris, 16 avril. Les ouvriers, au nombre de cent mille, sont en ce moment au Champ-de-Marspour élire les officiers d'état-major de la garde nationale. Je les ai vus défiler par corps de métiers, leur attitude n'a rien d'alarmant, la plupart ont même attaché k leurs drapeaux des rameaux bénits; mais deux raille clubistes arrivés par l'antre rive de la Seine cherchent k ruer les masses au retour sur l'Hôtel— de-Villequi est défendu par six pièces de canon chargéesk mitraille,et trois centshomuieséprouvés. Mais s'il y a attaquela défense ne servira pascar le gouvernement provisoire est divisé en deux partis, dont l'un est tout disposé k jeter l'autre par les fenêtres. 3 heures.Les ouvriers des ateliers nationaux et autres corporations reviennent du Champ-de- Mars. Le bruit courait que les communistes comp taient sur leur concours. On bat le rappel dans tous les quartiers. Les bourgeois sortent en armes. Ils paraissent exaspérés. 12 bataillons de garde mobile (ouvriers soldés) arrivent des quartiers du centre sur l'Hôtel-de—Vil le dont 4 bataillons de garde nationale occupent déjk les abords. A l'approche du cortège, qui revient du Champ- de-Mars, un bataillon de la garde nationale ouvre ses rangs, les délégués entrent avec les bannières k l'Hôtel—de—Ville, au cri bien imprévu de A bas les communistes Les gardes nationaux répondent Vivent les ouvries! et tous ensemble Vive la Ré publique! Bientôt les têtes s'exaltent. Un impru dent crie Vive Cabetk bas les républicains aristocrates! Des ouvriers se jettent sur lui, déchi rent ses habits. La foule crie Mort aux commu nistes !'a bas les fainéants! La réaction est complète et Paris s'étonnera dans un mois du petit nombre des énergumèues qui ont empêché l'entrée des troupes et pesé dictatorialement sur la France entière. 4 heures. Je n'ai pu approcher de l'Hôtel- de-Ville, mais je crois pouvoir vous assurer que tout est fini. 6 bataillons de la garde mobile arrivent encore des Champs-Ëlysées. L'épreuve est faite; l'Assemblée nationale n'a rien a craindre pour sa sûreté k Paris. On parle du rappel de 6 régiments et de la dé mission de Louis Blanc. Le rôle de Louis Blanc k la commission du Lux embourg est fini. Son idée de l'égalité des salaires entre les bons et les mauvais ouvriers, les actifs et les parresseux, les pères de famille et les célibataires a soulevé contre lui l'indignation de tous les tra vailleurs instruits et moraux. Tous les socialistes de quelque renommée. Considérant, Proudhon Bû chez, etc., ont protesté, ainsi que les organes spéciaux des ouvriers, l'Atelier, la Ruche popu lairele Représentant du Peuple. Tous les ou vriers candidats a l'Assemblée nationale publient dans ces feuilles, leurs protestations contre le com munisme. Nous recevons a l'instant (le 17k midi) d'un de nos correspondants de Paris les lignes suivantes relatives k la démonstration d'hier L'échauffourée a été terrible, mais le gouver nement a eu le dessus. 25,000 ouvriers insurgés communistes, dirigés par Louis Blanc et Cabet, ont marché sur l'Hôlel-de-Ville, mais la garde natio nale mobile s'est parfaitement conduite, et cette grave émeute qui inspirait de grandes espérances aux ultras, aux égalitairesa promptemeut échoué. Les anarchistes systématiques ne forment décidé ment qu'une petite minorité, a Jde Bruxelles.) On lit dans VAssemblée nationale On nous affirme que le neveu du général Foy, l'administrateur en chef des télégraphes, a donné le r5 sa démission. M. Foy aurait dit au ministre de l'intérieur qu'il y avait des actes tels qu'uu nom me d'honneur ne pouvait les accepter qu'il était père de famille, que, par conséquent, voulant transmettre k ses enfants un nom honorable, il devait se retirer devant les conditions qu'on lui imposait. Dans les circonstances actuelles, ce fait est d'une haute gravité. Nous attendrons la confirma tion officielle de cette démission pour dous expli quer plus clairement sur les manœuvres ténébreuses qui sont mises en jeu par quelques membres du gouvernement provisoire. On lit dans un journal de Douai, la date du i4 On nous assure que le citoyen Delescluze l'audacieux proconsul qui vient encore d'abuser de ses pouvoirs illimités k Lille, compte venir assister dimanche k la plantation de l'arbre de la liberté. Nous croyons être l'organe de toute notre popula tion en disant que M. Delescluze, s'il persistait dans son projet, recevrait un affront dans notre ville. A Douai, tous les citoyens sont pour l'ordre et la liberté, mais tous repoussent la dictature et les dictateurs. Deux communistes qui péroraient en public ont été arrêtés le 17 par le peuple, l'un k la porte Saint-Martin, l'autre sur la place de la Bourse. C'est contre les communistes que sont tournées en ce moment les antipathies générales. Le 17, une seconde manifestation a eu lieu, plus grande, plus solennelle encore. Le rappel a battu de nouveau toutes les légions se sont réunies, pour se rendre de nouveaux a l'Hôtel de ville. Le défilé k eu lieu par les quais. Il a commencé a huit heures; k dix heures, il n'était pas encore terminé. Pendant tout le trajet, un cri continu, poussé par 200,000 voix, une explosion formidable et unanime a retenti A bas les communistes! A bas Cabet! A bas les fainéants? Vive la République Vive le gouvernement provisoire Vive La martine Tels sont les cris qui ont manifesté et rendu évident k tous les yeux le véritable sens de cette journée. Le général Courtais, entouré de son état-major, stalionuait sur la place de l'Hôtel de ville il féli citait les légions k mesure qu'elles défilaient devant lui. A neuf heures, le gouvernement provisoire a harangué la garde nationale. Tout Paris s'est illuminé spontanément. Presse.) Dans les groupes, sur la place de la Con corde, on voyait l'ambassadeur d'Angleterre ob servant avec un vif intérêt les mouvements de la foule. L Union ne se félicite pas moins de la mani festation. Elle s'exprime ainsi: Cette journée est une grande victoire pour 1 ordre social, puisqu'elle a tourné contre le com munisme, contre l'anarchie; elle a sauvé la liberté. Honneur k la garde nationale, honneur aux ouvriers; ils ont marché comme un seul homme sous la même bannière, n'ayant qu'un même sen timent, une même pensée. Que les uns et les autres continuent de s'entendre, de vivre et d'agir en commun, et la France traversera, sans nouvelles 1

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2