N» 3180. 31 me année. NOUVELLES DIVERSES. 22 AVRIL. Le rapprochement successif des événe ments qui se déroulent en France et de ceux qui se passent dans notre Pays doivent jaillir pour nous d'utiles leçons. Les manifestationsqui viennent d'éclater en Belgique, le revirement qui s'y opère dans les partis politiques, attestent le pro fond attachement que tous les Belges, si l'on excepte quelques rares brouillons, éprouvent pour la monarchie constitution nelle qu'ils ont si heureusement et si glo rieusement fondée en 4830: ces sympaties, ce dévouement nos institutions sagement et largement libérales puiseront de nou velles forces dans l'observation impartiale de la marche du gouvernement, de l'alti tude du peuple en France. Toute révolution, quelle que soit sa na ture, entraîne un ébranlement inévitable: nous l'avons vu en 1830, comme en 1813, comme en 1789. Mais l'agitation est d'au tant plus étendue, d'autant plus profonde que la révolution est plus radicale. Si l'on veut reconstituer la fois l'ordre social et l'ordre politique, le bouleversement est général, il s'introduit jusque dans les en trailles du peuple: les passions les plus mauvaises, les plus violentes, s'élèvent de la base au sommet de l'édifice national et répandent la terreur sur toute la surface du pays par leur terribles et lamentables excès. Puisse l'espoir sublime des hommes de génie et de cœur ne point être déçu; puissent les malheurs d'une autre époque, d'un autre siècle ne point se renouveler! Cependant deux faits attirent l'attention d'une manière spéciale. Les extravagances des agents du gou vernement provisoire, déterminent des troubles, des émeutes, des pillages; et la pression du dehors arrache au gouverne ment provisoire lui-même des actes qu'il aurait dû s'interdire cause de la nature même de ses pouvoirs reposant uniquement sur la nécessité. Ainsi la dévastation a été portée dans quelques couvents sous le futile prétexte que l'on y fesait concurrence l'industrie particulière. Eh quoi, l'on traite de fai néants les religieux qui se livrent la prière et la contemplation; et lorsque des com munautés religieuses entreprennent quel que travail, on se permet d'aller le briser dans leurs mains. Est-ce là de la liberté? Ainsi encore, legouvernement provisoire décrète que l'inamovibilité de la magistra ture assise est incompatible avec la Répu blique. Et par une conséquence natqrelle, il destitue, il destituera tous les hommes qui n'entendent point transiger avec leurs devoirs, avec leur conscience. La magis trature judiciaire est indépendante sous la monarchie, elle ne le sera pas sous la république. Est-ce là de la liberté ou est-ce du servilisme. La monarchie, bien-entendu la Monar chie franchement et ouvertement consti tutionnelle, franchement et ouvertement libérale, comprend et dispense la liberté autrement et mieux que la République. Les Belges le savent déjà, ils auront tous les jours l'occasion de s'en convaincre d'avantage, et ils ne l'oublieront point. Le principe de l'inamovibilité de la Ma gistrature vient d'être aboli par arrêté du gouvernement provisoire. Par décret du 17 courant 92 officiers généraux et colonels de farinée de terre sont mis la retraite. Nous avons la satisfaction de pouvoir annoncer que notre vénérable Evêque est aujourd'hui entièrement rétabli de l'indis position qui avait un instant mis sa vie en danger. Sa Grandeur pourra même se ren dre sa cathédrale le jour de Pâques et y donnera la bénédiction pontificale aux nombreux fidèles qui ne manqueront pas d'accourir pour revoir encore leur pasteur vénéré. (Nouvelliste.) On «'abonne Vpre*. me de Lille, n» 10, près la Grand'place, et cbex les Pereeptenra des Poste* du Royaume. PRIX Di: IMMIMUEIV, par trltnealre, Poor Ypresfr. Pour les autres localités 4 S* Prix d'un numéro. Tout ce qni concerne la rédac tion doit être adressé A l'Éditeur rue de Lille, 10, Vprea. Le Propa gateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DEM INSERTION». 1 centimes par ligue. Les ré clames15 centimes la ligne. Nous recevons de nouveaux détails, dit un jour nal de cette ville, sur le déplorable accident qui est arrivé dans la brasserie de M.Jean Oslende. Il paraît que l'explosion de la chaudière est due a la négligence de quelques ouvriers qui cette nuit étaient eu état d'ivresse. L'explosion a été si violente que la chaudière a traversé trois murs et qu'elle est allée se jeter contre la corderie. Deux ouvriers, zélés et honnêtes, ont succombé sur les lieux mêmes; un troisième est mort le 17 a midi. On estime les pertes de 4o 5o,ooo francs. (Nouvelliste.) Ou écrit d'Ostende Le patron de la cha loupe den Bombardiera eu le malheur de tuer son propre fils, dans un moment de colère, dit-on, pendant son voyage au Doggersbank. Depuis deux jours, ce patron se trouve avec sa chaloupe en rade d'Ostende; mais prévoyant le sort qui l'attend, il n'ose pas entrer dans le port. Nous apprenons que l'avocat Spilthoorn a été transféré le 18 d'Audenarde a Louvain, où se fait l'instruction de l'affaire dans laquelle il est impliqué. Organe des Flandres Dans la nuit du 16 au 17 de ce mois, des voleurs qui s'étaient laissé enfermer dans l'église de Cachtein, y ont ouvert avec effraction une ar moire, croyant qu'elle renfermait beaucoup d'ar gent mais ils n'y ont trouvé qu'un franc b 1 fr. 5o c. en monnaie de cuivre, qu'ils ont enlevée. Dans les environs de Graramont, les colzas sont en pleine floraison et offrent un aspect magni fique. Le froment et le seigle se fortifient a vue d'œil et promettent une abondante récolte. Un certain nombre de négociants, de fabri cants et d'industriels se sont concertés et ont résolu de former une société afin de faire entrer dans les Chambres législatives, lors des prochaines élections, plusieurs candidats choisis dans ces trois catégories. Une première réunion aura lieu lundi prochain, si avril, a 7 heures du soir; au local du Café du Commerce, rue de l'Évêque, n° 38. L'Union de Charleroy annonce qu'un déta chement de troupes a dû partir mardi pour le Roux, où, dit-on, des priucipes trop exaltés voudraient se faire jour. La promenade de Long-Champs, nouvelle ment importée en Belgique, a été assez animée jeudi. Vers deux heures, une foule considérable de pro meneurs et une longue file d'équipages couvraient les boulevards et l'Allée-Vei te. On sait que les dames de Bruxelles, dans le but d'imprimer au commerce de luxe une certaine ac tivité, étaient convenues de ne faire usage pour leur toilette que des produits de l'industrie belge com me il est probable que la plupart d'enlr'elles auront voulu tenir 'a cette espèce d'engagement, on peut affirmer que le bon goût de nos fabricants ne s'est jamais manifesté avec plus d'éclat. Vers deux heures et demie la pluie a dispersé les promeneurs pour un moment, mais i heures une forte averse est venue clore définitivement la fête. Une lettre de Cnuvin du 19 avril annonce qu'il y a eu dans cette commune une émeute d'ou vriers, l'occasion d'une réduction de salaires. La bonne attitude des habitants, l'arrivée de la gen darmerie et des douaniers ont tout fuit rentrer dans l'ordre. Ces ouvriers étaient employés par la ooni- mune. NÉCROLOGIE. M"c Vilain XIV-Marneffe vient de mourir a Nice, où, d'après les conseils des médecins, elle s'était rendue il y a quelques mois. Cette jeu dame faisait un noble usage de son immense foi tune; sa perte causera de profonds regrets au malheureux, qui jamais n'invoquaient en vain sa charité.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 1