bourse de bruxelles du 21 avril 1848.
id. .84* 5 61 a
FRANCE. Paris, 18 avril.
ANGLETERRE. Londres, 18 avril.
ALLEMAGNE.
SUÈDE.
ESPAGNE. Madrid, 14 avril.
AUTRICHE.
ITALIE.
Emprunt 1840 5 1» A.
Id. i8i4 4 <p 56 A.
Depuis ce matin cinq heures le rappel bat dans
Paris.
La garde nationale est sous les armes, plus nom
breuse encore qu'avant-hier.
Mille bruits courent, on dit que cette nuit des
tentatives de pillage ont eu lieu dans le Marais et
au faubourg Saint-Germain. Ce qui est vrai au
moins, c'est que des placards incendiaires ont été
affichés, et que des gardes de sûreté ont été en
voyées h la Banque et chez M. de Rothschild.
On dit encore que des armes transportées cette
nuit par les communistes ont été saisies; et que des
armes transportées de Vincenues aux mairies oot
été enlevées par les communistes.
On dit que des attaques ont été tentées sur cer
tains postes, dans le quartier des halles.
Ce qui est certain
C'est que le club Blanqui s'est réuni hier en
comité des cartes rouges seulement, et que les mo
tions les plus violentes y ont été adoptées.
Blanqui aurait déclaré qu'il pouvait compter sur
200,000 hommes, armés et embrigadés.
Le club du Conservatoire Saint-Martin n'est pas
moins violent.
Dans d'autres clubs, au contraire, on a décidé
de demander au gouvernement le rappel de l'ar
mée dans Paris.
Dans d'autres on a même rayé MM. Ledru Rollin,
Blanc, Flocon, des listes de candidatures pour l'As
semblée nationale.
On assure que des arrestations importantes sont
ordonnées et vont avoir lieu avec l'assistance des
forces déployées.
Ou met aussi des gardes nationaux aux barrières
pour protéger l'entrée de quelques régiments qui
vont rentrer dans Paris.
P. S. On vient, sons mes yeux, de distribuer des
cartouches a la garde nationale. Plusieurs compag
nies s'en étaient d'ailleurs munies leurs frais.
Nous apprenons k l'instant une nouvelle im
portante. MM. Masson, lieutenant, et Avrilsous-
lieutenant détachés de la 5' légion ont arrêté ce
malin, a la barrière de la Villette, une voiture
chargée de 800 fusils, qui voulait entrer clandes
tinement.
La voiture a été conduite d'abord k la mairie du
5' arrondissement, puis k l'Hôtel—de—Ville.
Le charretier a été immédiatement arrêté.
M. de Lamartine a été dimanche ce qu'on
l'a vu le premier jour. Il a dit en partant pour
l'Hôtel—de—Ville «Je reviendrai sans conditions;
je ferai ce que je dois faire pour assurer l'ordre, ou
l'on me rapportera mort! M. de Lamartine a au
plus haut degré le courage civil, le plus difficile
de tous les courages! La journée d'hier et celle où
il a défendu le drapeau tricolore contre le drapeau
rouge sont deux belles pages de sa vie, deux de
ces pages qui suffisent k l'histoire d'un homme!
[L'Union.)
L'Écho du Nord ditdans son numéro
d'avant hier, qu'il vient d'apprende que M. Dubois,
juge au tribunal de première instance de Lille, est
suspendu par arrêté signé Delescluze et sans in
tervention du ministre de la justice. Il annonce
pour demain des détails qui ne peuvent manquer
d'être très-curieux, car M. Dubois, dit-on, est un
des magistrats qui avaient ordonné un plus ample
informé dans l'affaire Blervacq.
Paris, 19 avril.
Par décret en date de ce jour, le gonvemement
provisoire a supprimé le droit d'octroi sur la viande
k Paris.
Ce droit sera remplacé
i° Par un impôt progressif sur tous les proprié
taires et locataires de plus de 800 fr.
2° Par un impôt somptuaire sur les voilures de
luxe, les domestiques mâles et les chiens.
Hier, le gouvernement provisoire a reçu de
nombreuses députations de la garde nationale, qui
lui demandaient d'aller en corps dans les villages
des environs de Paris chercher les régiments ar
rivés pour la revue de demain, pour les ramener
triomphalement en ville.
On a répondu fort sagement k ces demandes,
que l'armée ne rentrerait dans Paris qu'après les
élections.
On dit que lord Brougham, après avoir écrit
a M. Crémieux qu'il renonçait définitivement k
obtenir les lettres de naturalisation aux conditions
qui lui étaient imposées, a envoyé l'ordre de mettre
en vente sa propriété de Cannes.
Hier, le club républicain pour la liberté des
élections, dont M. Lessepsa été président pendant
vingt-quatre heures, a adopté la proposition qui
avait été faite dimanche par un de ses membres de
rayer de sa liste des trente-quatre candidats pour
Paris, les uoras de MM. Louis Blanc, Ledru-Rollin,
Albert et Ferdinand Flocon.
Précédemment, le même club avait admis, sans
division, sur sa liste les onze membres du gouver
nement provisoire.
On annonce que le général Courtais aurait
donné sa démission de commandant en chef de la
garde nationale, que le général Changarnier serait
nommé k sa place, et que le gouvernement k con
senti k l'arrivée de 20,000 hommes de troupes.
On ne dit pas quels seraient les motifs de la dé
mission du général Courtais.
On écrit de Lille Hierun attroupement
considérable s'est réuni k Lille, sous les fenetres
de M. Antony-Thouretcriant Vive Autony-
Thouret! A bas Delescluze!
La situation de la ville de Lille continue a être
des plus tristes, elle empire même de jour en jour.
Si, comme le laissent supposer quelques in
discrétions, le commissaire général croit devoir
entretenir l'émeute dans les rues de Lille jusqu'a
près les élections, au moins qu'il recommande k
ses hommes d'y mettre un peu plus de prudence.
Le 19 au soir, par exemple, on a crié k plusieurs re
prises A bas la garde nationale! et un officier
a vu la pointe de deux sabres dirigée contre lui.
Si l'officier menacé et le bataillon de service
insulté s'étaient trouvés dans un de ces moments
où l'indignation fait taire la prudence, un conflit
terrible pouvait s'élever, et en moins de dix mi
nutes un seul des éineutiers ne serait pas resté
debout sur la Place'.'*
Heureusement, les braves gardes nationaux
sont restés calmes et patients.
Paris, 20 avril.
La journée d'aujourd'hui s'est passée tranquil
lement k Paris. La remise des drapeaux k l'armée,
k la garde nationale, k la garde mobile, etc., a eu
lieu au pied de l'Arc de l'Étoile. Cette cérémonie
ne semble avoir entraîné aucun désordre. Il paraît
cependant que les troupes quitteront de nouveau
Paris.
Toutes les libertés ont été proclamées le 24
février, toutes existent, larges et magnifiques, mais
sur le papier seulement. La liberté de la presse,
par exemple, est tempérée par l'émeute plus qu'elle
ne l'était par les lois de septembre sous le régime
déchu. Certains journaux, tout républicains qu'ils
sont, ont besoin aujourd'hui d'autant de protecteurs
armés que de rédacteur. Le sabre est devenu le
pendant obligé de la plume. Les bureaux sont
transformés en véritables corps de garde.
Ainsi Assemblée nationale, organe de l'an
cienne gauche, paie vingt-cinq robustes gaillards
armés jusqu'aux dents, qui déjeunent, dînent et
couchent dans ses ateliers. Si cette feuille n'avait
pas pris cette précaution, elle aurait déjà été pillée
une demi douzaine de fois par les admirateurs de
la Réforme et de la Commune, de Paris.
Le National lui-même, bon républicain s'il en
fût, a cru devoir placer ses presses émérites sous la
protection de dix soudards dévoués qui font res
pecter la liberté d'écrire pour 3 fr. par jour.
On lit dans le Moniteur républicain On
nous donne comme positives les nouvelles qui sui
vent
Ce matin, M. Blanqui est allé trouver M.
Ledru-Rollin et lui a dit Répondez-moi catégo
riquement. Etes-vous pour ou contre nous dites
oui ou non.
M. Ledru-Rollin aurait voulu éviter une ré
ponse positive, eu disant: Dans ce moment, nous
devons être unis, etc. M. Blanqui aurait ajouté: Oui
ou non? Vous ne me répondez pas adieu, c'est
non.
M. Ledru-Rollin, interpellé par M. Lamarti
ne, aurait été blâmé par ce dernier, qui lui aurait
dit Vous manqué k votre devoir, il fallait le faire
arrêter.
Paris, i\ avril.
Hier a eu lieu a Paris la grande fête de la fra
ternité. Le but de cette fête était, comme on sait,
la remise des drapeaux aux troupes des différentes
armes ainsi qu'a la garde nationale sédentaire et
mobile. C'était, en outre, une occasion d'opérer un
rapprochement entre les troupes et le peuple de
Paris. La réconciliation paraît avoir été sincère.
L'enthousiasme a été aussi vif que pouvait le per
mettre une pluie fine et pénétrante qui a tombé
pendant une partie de la matinée. En somme, la
journée paraît avoir été bonne, et les idées de
concorde, de modération, personnifiées et M. de
Lamartine, ont encore reçu des adhésions enthou
siastes qui ont manqué, paraît-il, aux représentants
des principes plus avancés.
Le gouvernement provisoire vient de prendre
une grande mesure il s'est décidé k attendre par
l'impôt les rentes hypothécaires, et le coup qu'il
leur porte est dès l'abord fort rude. Un décret
publié hier par le Moniteurfrappe les placements
hypothécaires d'un impôt de 1 p. c., sur le capital,
ce qui équivaut k 20 p. c. des intérêts. Sans entrer
ici dans la grande question de savoir si un impôt de
cette nature est plus ou moins justifiableon peut
dire que si les rentes sur hypothèques ont joui
jusqu'ici du privilège si envié de ne supporter au
cune charge, on le leur fait payer un peu cher par
la rigueur du coup dont on les frappe aujourd'hui.
Le Times, l'organe le plus puissant de la presse
britannique, paraît vouloir prêter son concours au
mouvement réformiste, dont 5o membres de la
Chambre des Communes ont pris l'initiative.
Une association ou ligue vient de se former
a Londres, dans le but de travailler a obtenir une
répartition plus équitable des impôts.
Il vient de se former k Mayence une association
sous le patronage du nom de Fie IX, et qui a pour
objet la défense du principe de la liberté religieuse
dans toute son étendue. Cette société espère en
former d'autres qui lui seront affiliées, en sorte que
les catholiques recevraient une direction centrale
qui employerait tous les moyens légaux pour s'as
surer le bienfait de la liberté et de l'indépendance
de leur Église.
La Gazette de Cologne dit que toutes les
forces fédérales dans le Schleswig-Holstein ne
s'élevent qu'à 26,000 hommes et k 60 pièces de
canons, taudis que l'armée des Danois est de 20 k
24,ooo hommes inunis de 96 canons, non compri
ses les batteries de la flotte.
Les nouvelles de Stockholm du 11 avril annon
cent qu'un changement complet de ministère vient
d'avoir lieu eu Suède. Tous les ministres ont ré
signé leurs portefeuilles et ont été remplacés.
La tranquillité est complète, tant daus la capitale
que dans les provinces.
Le Roi va mieux aujourd'hui, et l'on espère
que sa chûte de cheval ne sera suivie d'ucune con
séquence sérieuse.
La Gazelle de Tienne publie un décret impé
rial en date du 11 avril, portant qu'à partir du 1"
janvier i8t9, tous les droits de dîmes en nature de
quelque espèce et sous quelque dénomination que
ce soit, sont abolies pour toujours dans l'empire
autrichien, et seront remplacés par une contribution
en argent qui sera ultérieurement réglée par une
loi.
Une prétendue lettre de Turin, du i5, reçue par
le journal la Patrie, annonce la prise de l'impor
tante forteresse de Peschiera. Toutefois, nous avons