Si. Coquerel, pasteur protestant. 109,934 Sa. Garnon, ancien député 106,747 53. Guinard, colonel de l'artillerie de la garde nationale106,26a 54. L'abbé de I-ainennais. 104,871 Quelques Élection* l'Assemblée nationale. Aisne. Odilon-Barrot. Doubs. Blondeau et Montalembert (égal nombre de voix.) Nièvre.Dupin aîné, ancien député. Aveyron.Abat, vicaire général Affre. Cotes-du-NordGlais-Bizoin, ex-député Houvenagle, avocat. Seine-Inférieure. Cécile, amiral. Loire Inférieure. - Billault,ancien député; l'abbé Fournier, curé de Saint-Nicolas. Nord.Négrier, général de division, Lille; Serlooten, membre de la commission municipale de Bailleul. Le gouvernement provisoire, Considérant que le principe de l'égalité impli que l'uniforme de costume pour les citoyens ap pelés aux mêmes fonctions, Arrête Les représentants du peuple porteront l'habit noir, le gilet blanc, rabattus sur les revers, le pan talon noir et une ceinture tricolore, en soie, garnie d'une frange en or a graines d'épiuards. Ils auront a la boutonnière gauche un ruban rouge sur lequel seront dessinés les faisceaux de la République. tltolblkm a iiol'en. v] avril i8J8, minuit et demi. Le général commandant la i4* division mili taire M. le ministre de la guerre. Il est minuit Nous nous battons depuis six heures contre uu attroupement considérable qui répond notre feu. La journée de demain sera plus rude encore. Envoyez-nous des renforts: il y a urgence. Les prévisions du général-commandant étaient justes. La journée du vendredi a été rude. Dans la nuit, comme nous l'avons dit, des bar ricades formidables avaient été élévées entre la rue Martainville et les rues adjacentes, au clos Saint- Marc. Le rappel avait été battu dès cinq heures du malin, de sorte qu'à sept heures le général de divi sion avait sa disposition toutes les forces d'attaque, et que l'ordre a pu être douué d'enlever toutes les barricades. Elles ont été attaquées des deux côtés de la rue Martainville et par les autres rues aboutissant au clos Saint-Marc. L'une d'elles, la plus formidable de toutes, formée toute en pavés de grès et sur montée d'un drapeau, a été investie du côté de la porte Guillaume-Lion. Sur ce point on avait dirigé deux pièces de canon, avec un escorte suffisante d'infanterie et de cavalerie tant de la ligne que de la garde nationale. Bien qu'il y eut agression flagrante, puis des pa vés et des coups de feu étaient laucés sur la force publique, des maisons où les insurgés s'étaient re tranchés derrière la barricade, on crut devoir pro céder la formalité des sommations légales. Rien de plus solennel en ce moment que ce roulement du tambour et cette voix de la loi interpellant ces mal heureux égarés, pour prévenir l'effusion du sang. Les sommations n'ayant pas d'efficacité, le feu a été ouvert par le canon tirant boulets. Après huit coups, la barricade était démantelée. C'est alors que les insurgés ont demandé par lementer. Du côté de la rue Martainville la résistance a été plus opiniâtre et l'attaque plus meurtrière. La fu sillade s'est prolongée pendant près d'une heure. Les troupes et la garde nationale ont été assaillies d'une grêle de pierres. Enfiu, vers huit heures et demie, les insurgés ont déclaré se soumettre sans condition, et ont promis qu'ils allaient eux-mêmes travailler détruire les barricades. M. Deschamps, commissaire du gouvernement, et M. Leballenr, maire provisoire de Rouen, ont parcouru les rues Martainville et du Ruissel en fai sant entendre des paroles de paix et conciliation. Mais peine étaient-ils partis, qu'une nouvelle et déplorable collision a commencé. On fut obligé de diriger de ce côté une imposante expédition de cavalerie, d'infanterie et d'artillerie. Après plusieurs heures de longanimité de la part de l'autorité militaire, pendant lesquelles les insurgés ont presque constamment lancé contre leurs assail lants des coups de feu qui heureusement ne por taient pas, la barricade a été attaquée coups de canon et boulets seulement, et après seize coups qui l'avaient vigoureusement entamée sans l'abat tre, escaladée par les grenadiers et les gardes na tionaux, qui ont essuyé le feu des insurgés et ont eu trois hommes blessés parmi les grenadiers, dont un dangéreusement, dit-on. Le nombre des morts dans les deux journées est évalué 22. Le chiffre des blessés, il est presque impossible de le déterminer, non pas en ce qu'il puisse être innombrable, mais en raison de l'intérêt que les insurgés ont eu ne pas se livrer quant l'état de leurs blessures a pu leur permettre de se dissimuler. A Limoges, jeudi, vers midi, lorsque le recen sement général des votes des cantons eut constaté l'exclusion des candidats communistes, une foule notnbreuseenvahit la salle dans laquellese faisaient les opérations électorales, et s'empara, malgré les vives protestations des membres du bureau, des procès-verbaux cantonaux et des bulletins de l'ar mée, qui furent immédiatement déchirés. Aussitôt après, des bandes menaçantes ont parcouru la ville, désarmé les postes de la garde nationale, pris les canons et la poudrière. A la nouvelle de cet attentat odieux contre la souveraineté électorale, la garde nationale s'em pressa d'accourir, bien résolue rétablir l'ordre et défendre la république. Mais le colonel lui or donna de se dissoudre. Dès lors la ville était au pouvoir de l'insurrection. Une comité s'est immédiatement constitué et concentré dans ses mains l'administration départe mentale. Heureusement on n'a eu a déplorer aucun acte de violence. Les propriétés et les personnes ont été respectées. Quelques gardes nationaux ont reçu des blessures peu graves. La ville entière est dans la consternation. On attend impatiemment les mesures que le gouver nement ne manquera pas sans doute de prendre pour rétablir son autorité. A Nismes, des troubles ont également éclaté, et ont eu, dit on, des suites sanglantes. MM. Béchard, de Larcy, Teulon, anciens députés, auraient été nommés, et les résultats constatés seraient devenus le prétexte d'une lutte très-vive on comptait plu sieurs morts et un grand nombre de blessés. A Eebeuf, il en aurait été de même. A Rochefort (Puy de Dôme), le bureau ayant été soupçonné ou convaincu d'avoir substitué cer tains bulletins certains autres, a été renversé, et les opérations électorales ont été violemment sus pendues. Riom, un maire qui prenait note de la couleur et de la forme des bulletins déposés par chacun de ses administrés, a été expulsé de la salle du scrutin. A Chamfeix, des électeurs ont voulu empêcher un prêtre de prendre part au vote la garde natio nale est intervenue, et a été assaillies coups de pierres. Toutefois, la cause de l'ordre a triomphé. A Issoire, le sous-commissaire départemental ayant destitué un maire au moment où il arrivait pour voter la tête de ses administrés, parce qu'il se refusait accepter les bulletins tout faits qu'on lui avait présentés, la sous préfecture a été envahie par la population indignée, et le sous-commisaire a été expulsé. A Castel Sarrasin, il paraît que des troubles ont été aussi fort graves. Il y aurait eu des morts et des blessés. Hier, un nouveau Bulletin de la République a été affiché sur les murs de Paris. M. Ledru Rollin y est mélancoliquement comparé aux bons fruits, qui seuls, dit le Bulletin, ont souffrir de la pi qûre des guêpes. Un club de femmes vient de s'ouvrir dans le faubourg Saint-Germain. Il paraît certain que le gouvernement provi soire se propose de proroger la réunion de l'As semblée nationale du 10 au i5 mai prochain. On motiverait cette mesure sur ce que la salle des séances ne pourrait être disposée pour le 4 mai. [Assemblée nationale.) Dans son club le citoyen Blanqui a demandé la mise en accusation du général Gérard, comman dant les troupes Rouen, la mise en accusation des colonels de la garde nationale de cette ville et le licenciement de tous les corps qui ont dispersé l'émeute et enfoncé les barricades. Les patriotes qui assistaient au club Blanqui ont grogné de vives acclamations. ESPAGNE. Madrid, 25 avril. Les craintes qu'on avait conçues de voir des troubles éclater hier soir ne se sont pas réalisées la ville n'a pas cessé d'être parfaitement tranquille. ITALIE. Les nouvelles de la Lombardie continuent ne rien apprendre de nouveau du théâtre de la guerre. L'inaction de Charles-Albert devient de plus en plus inexplicable. Les journaux italiens eux-mêmes sont obligés de reconnaître la défaite partielle de différents corps dans des escarmouches contre les troupes autrichiennes. Le général Allemaui console les volontaires obligés de se replier après ces ren contres malheureuses, en leur disant qu'ils out fait une retraite digne de vétérans. Aussi le sentiment du danger est grand dans toute la Lombardie, et les journaux font de grands efforts pour cacher au public la réalité de la situation. Le gouvernement provisoire de Milan a en voyé un député Naples pour réclamer l'envoi de bâtiments de guerre dans l'Adriatique. Les nouvelles reçues aujourd'hui d'Italie conti nuent malheureusement a été fort tristes. Les Au trichiens ont repris Udine, capitale du Frionl. Le général Nugent, après avoir passé le Tagliainento, marche sur Trévise, pour de là se porter sur Venise qui, dit-on, a déjà demandé h capituler, et les troupes du Tyrol allemand s'avancent marches forcées par le ï'yrol italien, au secours de Radelzki qui, 'a la tête de ses 5o,ooo hommes, est parfai tement eu mesure d'attendre et de mettre profit les succès du général Nugent et des tyroliens alle mands. Les Italiens, altérés par ces déplorables événe ments, qu'il était cependant bien facile de prévoir, s'en prennent tout le monde du triste état des affaires l'indifîéreuce des corps francsla lenteur de Durando, l'inaction des Piémoutais et aux arrière-pensées de Charles-Albert. La nouvelle la plus grave de toutes celles que nous ont apportées aujourd'hui les journaux ita liens, c'est la demande de capitulation qu'aurait faite le gouvernement vénitien. Heureusement que c'est la seule qui ne repose que sur des bruits que rien ne justifie. Le 22 avril une flottille autrichienne était partie de Irieste pour agir contre Venise, et depuis lors ou n'en avait plus entendu parler. On vient d'ap prendre qu'elle venait d'arriver en vue de Venise, et c'est là sans doute ce qui avait donné lieu celte nouvelle qui a produit une si triste en si profonde impression. Une révolution est la veille d'éclater dans les principautés du Danube. Le peuple est décidé renverser les hospodars. Les paysans veulent s'af franchir du joug des seigneurs ou les massacrer. En Bulgarie, depuis Belgrade jusqu'à l'embouchure de Sahuia, l'esprit révolutionnaire fait explosion et menace de briser la fois le joug de la Turquie et le protectorat russe. HONGRIE. On écrit de Presbourg, 22 avril Aujourd'hui la troupe a été obligée de faire feu sur quelques rassemblements qui voulaient pil ler le quartier des juifs. Dix-sept individus ont été tués. [Zeilungshalle.) RUSSIE. L'empereur vient de rappeler son ambassadeur Turin, et il a fait délivrer au ministre de Sar- daigne Saint-Pétersbourg ses passe-ports.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 3