NOUVELLES DIVERSES.
qui voulaient s'embarquer pour l'Angleterre, en
ont été empêchés, de manière qu'on ne veut ni leur
accorder protection ni leur permettre de quitter
Rome. En général celte lettre, écrite par une per
sonne a même d'être bien instruite, exprime la
crainte de voir bientôt de nouveaux malheurs affli
ger la ville de Rome et les États de l'Église.
Le Journal de Bruges annonce que M. le baron
de Mooreghem renonce au renouvellement de son
mandat de sénateur.
On écrit d'Ostende, le 16 mai Hier i5, vers
midi, est entré en relâche dans notre port, un navire
marchand prussien venant de Bordeaux et chargé
de vin il a eu le bonheur d'échapper aux corsaires.
Trois autres navires partis avec lui ont été pris par
les Danois; le capitaine du navire vient d'écrire
son armateur pour savoir ce qu'il doit faire de son
chargement.
Le notaire Delimeux, a Lille, a disparu de son
domicile. Le passif n'est pas important.
Nous apprenons que, dans quelques com
munes de la Zélande, l'ordre aurait été intimé aux
ouvriers belges de quitter la Hollande, et déjà un
grand nombre sont arrivés aux frontières.
Nous espérons que le gouvernement hollandais
mettra fin ces violences auxquelles des agents
subalternes de la force publique paraissent avoir
coopéré. [Organe.)
Les troupes autrichiennes se concentrent de
plus en plus sur les frontières suisses et menacent
chaque jour davantage de violer le territoire hel
vétique. Le commandant des troupes fédérales
dans les Grisons vient d'adresser au Directoire un
long rapport sur la position respective des troupes
suisses et autrichiennes. Ce rapport présente la
situation comme critique et le Directoire a donné
de nouveaux ordres pour que des renforts fussent
portés sur celte frontière.
bourse de bruxelles du 19 mai 1848.
Emprunt i8'jo 5 °/0 67 i/4 P-
Id. 1842 5 °/o 67 1/8 A.
Id. 1844 4 62 1/2 P.
Id. i336 4 °/o 54 P.
FRANCE. Paris, IG mai.
Barbès rédigeaitdit-on une proclamation qui
devait être portée l'imprimerie, et attribuait
diverses administrations chacunlorsque deux
capitaines et une dizaine de gardes nationaux de la
3* et de la 6* légion sont entrés dans la salle qu'il
occcupait l'Hôtel de Ville.
Barbès! où est Barbès? il nous le faut! tel a
été leur premier cri.
Non, non, aux armes se sont écriés quelques
hommes ceinture rouge, vous marcherez sur nos
corps plutôt que de l'avoir.
Un plus grand nombre de gardes nationaux sont
entrés, et on s'est mis en mesure d'entrer dans la
salle occupée par les trois membres du gouverne
ment provisoire.
Les sentinelles postées par Batbès ont opposé
une vive résistance.
Alors est venu un adjoint au maire de Paris, car
il faut dire ici que ni M. Armand Marrast, ni ses
adjoints, ni le préfet de police n'ont paru jusqu'ici.
M. Thomas, colonel de la 2* légion, a été blessé
la main par les éclats des vitres de la porte de la
salle où était Barbès.
Les 5' et 7* batteries de la garde nationale,
ayant leur tête leur chef d'escadronont fait la
haie dans le couloir conduisant l'endroit où étaient
Barbès, Albert, Thoré et autres. Ils ont été cernés
et faits prisonniers.
Barbès est saisi au collet et traîné en prison par
des officiers d'artillerie de la garde nationale et un
officier d'élat-major. L'indignation était profonde.
Barbès était pâle et défait. Il ne marchait pas, on le
traînait. Plusieurs fois, dans le trajet, des sabres se
sont levés contre lui.
On a conduit de la même manière Albert, dont
les traits témoignaient d'une vive émotion inté
rieure; sa physionomie était toute décomposée.
Puis on a saisi Thoré, qui paraissait moins abattu,
et que la garde nationale a traîné en lieu sûr.
Plusieurs citoyens arrêtés dans les groupes et
dans l'Hôtel de Ville ont été conduits la préfec
ture de police ce soir.
On a trouvé sur plusieurs des pistolets et des
poignards, et sur quelques-uns des lettres de chef
de complot.
L'Hôtel de Ville est illuminé; les rues Saint-
Honoré, Richelieu et toutes celles du centre de
Paris sont illuminées et pavoisées.
Des détachements de la garde nationale parcou
rent chaque instant les différents quartiers, en
criant avec enthousiasme Vive l'Assemblée na
tionale La population répond unanimement ces
cris Vive la garde nationale Vive l'Assem
blée nationale
C'est dans la salle même de la paix, l'As
semblée nationale que le général Courtais a été
arrêté, au moment où il venait de donner la
dixième légion l'ordre de sortir. Un garde s'est
alors écrié généralvous êtes un traître, au nom
du peuple, je vous dégrade et au même instant les
épaulettes du général lui étaient enlevées, et mises
en pièces,sou épée était mise en morceaux.
De six sept heures du soir, les légions de la
banlieue entraient Paris par toutes les barrières,
venant offrir leur appui l'Assemblée nationale et
leur concours la commission exécutive.
Un fait très-grave s'est passé lundi dans la
soirée, près du passage Molière; la garde nationale
de la banlieue accompagnait des magistrats qui
venaient, par ordre de la commission du pouvoir
exécutif, faire fermer un club communiste et cher
cher dans le local si des armes et munitions n'y
seraient pas cachées; arrivée'près de là, la garde
nationale fut accueillie par une décharge d'armes
feu qui frappa grièvement six ou sept de ses
hommes; elle riposta par une autre décharge qui
blessa plusieurs des agresseurs et se rendit aussitôt
maîtresse de la maison, qui fut cernée et fouillée
les individus qui l'occupaient ont été mis sur-le-
champ en état d'arrestation, et une perquisition
opérée a fait découvrir une grande quautité d'ar
mes et de munitions.
Parmi les gardes nationaux blessés, trois ont
succombé quelques instants plus tard; deux des
agresseurs sont morts également dans la nuit des
suites de leurs blessures. Moniteur du soir.)
Dans la nuit, la garde nationale a campé
dans les rues. La garde mobile partageait ses fa
tigues, ainsi que la garde nationale de la banlieue;
il était même venu quelques bataillons des dépar
tements voisins entrés dans Paris onze heures du
soir, qui ne voulaient pas laisser Paris seul l'hon
neur de sauver la représentation nationale.
Le commandement de la garde nationale (sé
dentaire et mobile) et de l'armée vient d'être placé
sous le commandement supérieur des généraux
Bedeau, Fouché et Baraguay—d'Hillierset divisé
en trois parties distinctes.
Le 21e régiment de ligne est entré mardi au
matin Paris. Il a pris possession de la caserne
qu'occupaient encore cette nuit les Montagnards.
Ceux-ci, comme ont sait, ont été licenciés ce
matin au nombre de 3oo. Ils ont quitté leur quar
tier dix par dix.
Un arrêté du ministre de l'intérieur (M. Re-
curt), porte que les fonctions des commissaires
généraux dans les départements cesseront dater
du 18 mai courant.
La mesure est motivée sur cette considération
que de l'établissement d'un pouvoir exécutif issu
de l'Assemblée nationale doit résulter la cessation
de toutes dispositions transitoires désormais sans
objet.
Cet important arrêté, qui met fin aux pouvoirs
d'hommes qui ont gravement compromis la cause
de l'ordre, est publié par le Moniteurde sorte
qu'on ne sait pas si la résolution est antérieure aux
événements ou si elle en est seulement la consé
quence.
Paris, 17 mai.
Le calme est complètement rétabli dans Paris. Il
y existe toujours un grand déploiement de forces
militaires, mais ce n'est plus là qu'une mesure de
prudence que les événements de lundi ne justifient
que trop.
L'Assemblée nationale a reçu diverses com
munications de la commission du pouvoir exécutif.
Il a été demandé d'abord un crédit de 3 millions
de francs pour les ateliers nationaux. Ce crédit
sera certainement alloué, mais non, probablement,
sans une vive discussion dans le peu d'utilité des
travaux exécutés. Plusieurs membres de l'Assem
blée ont déjà exprimé l'intention de s'élever contre
ces ateliers qui sont devenus une école de paresse
et de démoralisation et un foyer de désordres.
La commission a proposé ensuite de décréter le
bannissement de Louis-Philippe et de sa famille.
C'est une proposition laquelle il fallait s'attendre
et qui vient maintenant comme une protestation
entre les idées de régence que les événements de
lundi auraient pu faire grandir.
Mais d'autre part la commission a présenté
l'Assemblée un projet de loi contre les associations
armées.
La présentation de la loi relative au rachat des
chemins de fer concédés a été annoncé pour demain.
M. Crémienx, ministre de la justice, a dit-on,
procédé l'interrogatoire du général Courtais, qui
se défend avec énergie de complicité dans l'at
tentat commis contre l'Assemblée nationale.
Il voulait tout ménageraurait-il dit... Il ne
voulait pas d'effusion de sang... avant tout, il était
le général du peuple.
Le général est fort abattu, quelques larmes sont
tombés de ses yeux lorsqu'il a su la terrible accu
sation qui pesait sur lui.
Depuis hier M. Courtais a refusé toute espèce
de nourriture. Ce matin il avait un peu de fièvre.
Un médecin lui a été envoyé; il lui aurait dit:
J'aitne mieux la mort que le déshonneur, doc
teur; c'est inutile, je ne veux accepter aucun
soin. Merci! merci! Puis il est tombé dans un
état de prostration complète.
On a vu hier dans les groupes de nombreux
ouvriers qui déclaraient bien haut qu'ils avaient été
pris pour dupes, et qu'à l'avenir ils écouteraient
moins facilement les appels faits au nom d'une
cause populaire pour concerter des projets de dé
sorganisation et d'anarchie.
Deux bataillons du 22e de ligne sont entrés
hier matin Paris, dix heures, venant d'Orléans
par le chemin de fer.
Ce matin, le chemin de fer du Nord a amené la
garde nationale de Clermont (Oise), qui est allée,
tambours en tête, se mettre la disposition du Mi
nistre de l'intérieur.
Cette après-midi, vers deux heures, le batail
lon de garde nationale de Brie Comte Robert, avec