NOUVELLES DIVERSES.
La tentative contre l'Assemblée nationale de
France a eu lieu le i5 mai; la révolution de Vienne
a eu lieu le i5 mai; l'insurrection de Naples a eu
lieu le i5 mai; cette coïncidence est-elle purement
fortuite?
L'Assemblée nationale de France a siégé le 29
au milieu d'un immense déploiement de forces,
c'est sous la protection d'au moins vingt mille
baïonnettes qu'elle a entendu le rapport de M.
Falloux sur les ateliers nationaux. La discussion
du projet de loi a été fixée a demain.
On assuré que le 29 même des rapports officiel
ont dû être établis Paris entre le représentant de
la Belgique et le gouvernement de la République
françaiseet que le ministre belge aura remis ses
lettres de créance la commission du pouvoir
exécutif.
On lit dans Vlmparlial de Bruges Des
personnes mal intentionnées s'amusent répandre
dans les établissements publics les provocations
les plus incendiaires contre notre gouverneur, le
comte de Muelenaere. Celle que nous avons eue
en mains aujourd'hui surpasse toutes les antres.
h'Impartial s'élève contre des manifestations
de ce genre.
Y?Organe des Flandres annonce que M. de
Kerkhove-Denterghem a résolu de donner sa dé
mission de bourgmestre de la ville de Gand.
M. Bellocq, Ministre plénipotentiaire du
gouvernement français près le Roi des Belges, a
été reçu hier une heure par le Roi, M. le gé
néral Dupont, aide-de-camp de S. M., est allé
prendre M. Bellocq avec deux voitures de la cour.
Le même cérémonial a eu lieu pour le retour.
S. A. R. le prince de Prusse est arrivé le 29
Bruxelles, vers midi. Des voitures de la cour et
une compagnie du régiment d'élite, musique en
tète, l'attendaient a la station et l'ont conduit im
médiatement l'hôtel de l'ambassade.
On lit dans VAmi de l'Ordre Hier
matin, les rues de Fer, de l'Ange, la Grand'Place
étaient couvertes de curieux, attirés par un spec
tacle intéressant; c'étaient 25 h 3o chariots énor
mes, chargés de minerais de fer, se dirigeant vers
les rivages de la Meuse. De petits drapeaux aux
couleurs nationales flottaient au-dessus de tous
ces chariots. Celui qui inaichait en tête portait
une inscription où l'on remarquait ces mots Five
le Roi.' Vive le travailLes mineurs de Fedrin.
Nous avons appris que celte mauifestation
patriotique est l'expression toute spontanée de la
joie qu'éprouvent les mineurs de Vedrin, par suite
d'un arrangement pris par M. de Montpellier de
Vedrin avec la Société de l'Espérance, et dont
l'heureux résultat assure pour un long terme du
travail ces nombreux ouvriers.
La Cour d'appel de Liège, par un arrêt
rendu la semaine dernière, a décidé que le notaire
qui a une résidence de fait, où il tient un bureau
d'agence et d'arpentage, dans un lieu autre que
celui fixé pour sa résidence légale, commet une
contravention a la loi du 25 ventôse an XI; qu'il
prouverait en vain, pour se justifier, qu'il se rend
chaque jour avec ses commis dans son étude, et que
le notaire qui, par ce fait, éprouve préjudice dans
sa clientèle, est fondé réclamer des dommages-
intérêts.
On écrit de La Haye que M. le prince de
Joinville est attendu en cette résidence, pour y
séjourner pendant quelque temps.
Le steamer anglais Soho est parti hier matin
pour Londres, avec un plein chargement, consis
tant en 245 caisses sucre Havane, i65 caisses de
fer blanc, bois de rayer pour fusils, verrerie, etc.,
et 5 caisses de niables et literie a l'adresse de
Mm* la comtesse ie Neuilly, a Claremont, ces
caisses sout venuesde Bruxelles.
nÉran*, KIMMTKF.M et accidents.
Samedi, vers sep heures du matin, un horrible
assassinat a été conmis a Liège, sur la personne de
Mm* veuve Déruy, entière, âgée d'environ quatre-
vingt ans. Celte dane vivait seule avec une cuisi
nière. Celle ci élailsortie pour se rendre au marché,
sept heures, et avait laissé sa maîtresse ainsi que
le domestique li maison. Vers sept heures et
demie la cuisinière est revenue au logis et a voulu
rentrer par la porte cochère. Après avoir frappé
divers reprises, le oomestique vint ouvrir, en disant
qu'il avait trouvt la dame Démy, tout en sang,
dans la cuisine. La servante s'est reudue aussitôt a
l'endroit indiqué, et y a vu su maîtresse horrible
ment mutilée, couvert de sang, et ne donnant plus
que quelques signes de vie.
Il a été recount. que la victime de ce forfait avait
reçu dix-neuf blessures la tête qui avaient du être
faites avec un fer tranchant et uue brosse laver
le plancher. La mâchoire est cruellement fracassée,
ainsi que les deux avant bras, une oreille est coupée
en travers, des éclats de bois de la brosse retrouvée
sur le plancher se remarquent dans la perruque que
portait la victime.
La dame Démy n'a pas encore succombé, mais
on désespère de la sauver.
bourse de bruxelles du 30 mai 1848.
Euipruut i8.'|0 5 °/0 (*6 3/4 P-
Ici. 1842 5 °/0 66 3/4 P«
'Ici. 1844 4 l/a 61 3/4 a.
Id. iS36 4 °/o 54 »/3 A.
Id. a838 3 °/0 45 ./4 A.
FRANCE. I'aris, 20 mai.
L'Assemblée nationale a adopté par 632 voix
contre 63, le décret relatif au bannissement de la
famille d'Orléans. i5o membres environ se sont
abstenus. 2i3 représentants auraient donc refusé
de concourir cette mesure.
M. Thiers a annoncé hier ses amis qu'il
acceptait décidément les candidatures qui lui étaient
offertes par des électeurs de la Seine, de la Seine-
Inférieure et des Bouches-du-Rhône. Sa profession
de foi serait incessamment publiée.
Paris continue être calme. Néanmoins on a
surpris des signaux faits par les anarchistes, et l'ou
a arrêté des caisses d'armes dirigées secrètement
sur Paris.
Par dépêche télégraphique, de ministre de la
guerre a ordonné de suspendre le départ des soldats
des réserves de i842, i844, i845 et i846 qui
sont mariés.
La langue tourne assez fréquemment aux
orateurs de l'Assemblée nationale. L'un d'eux (M.
de Saint-Priest)disait avant-hier a la tribune
La République doit une égale sollicitude h
toutes les parties du royaume. Lapsus linguœ
qui n'a pas peu égayé l'Assemblée.
Paris, i"j mai.
On s'attendait samedi a Paris a une nouvelle
manifestation contre l'Assemblée nationale. Vers
la fin de la séance, des mesures de précaution ex
traordinaires ont été prises. Les canonniers se sont
mis a lenrs pièces, les troupes se sont rangées en
bataille. Heureusement l'émeute n'a pas paru.
C'étaient les ouvriers des ateliers nationaux dont
le ministre des travaux publics a, dit-on, annoncé
la prochaine disposition, qui devaient faire cette
manifestation. Leur directeur, M. Emile Thomas,
a été arrêté, non pas néanmoins sous l'inculpation
d'avoir provoqué les désordres que l'on redoutait,
mais sous celle de malversation.
L'Assemblée a fixé a mercredi prochain des
interpellations sur les événements de Naples. Ou
parlait vaguement d'une intervention armée et
d'une proposition qui serait déposée dans ce sens.
Le préfet de police vient de prendre un ar
rêté pour règlement la vente des journaux dans les
rues de Paris par les crieurs, notamment afin de
prévenir les mensonges destioés a provoquer la
curiosité.
M. Durand-Saint-Amand, le nouveau préfet
du Nord, nommé en remplacement de M. Deles-
cluze, a adressé, dès qu'il est arrivé au siège de son
département, uue proclamation ses administrés.
Dans ce document, imbu des principes les plus dé
mocratiques et les plus sages tout la fois, M.
Durand-Saint-Amand déclare nettement que ses
plus grands efforts tendront a fonder l'ordre, sans
lequel, dit-il, il n'y a pas de liberté. Il recom
mande toutes les classes la patience, le dévoue
ment, l'union et la confiance dans l'Assemblée
nationale. On voit que le nouveau préfet n'entend
suivre en rien les errements de son prédécesseur
de triste mémoire.
Des lettres reçues ce matin, de M. le prince
de Joiuville annoncent son départ pour le Brésil.
On dit que le capitaine de vaisseau Touchard
l'accompagnera, en qualité de secrétaire.
Une nouvelle saisie a été opérée hier h Mont-
rouge par des soldats de la garde marine. On a
apporté dans la journée la Préfecture de police
deux cents poignards manches d'ivoire, quarante
gibernes pleines de cartouches, des piques, des
fleurets aiguisés, et un sac de balles. Toutes ces
armes ont été transportées la préfecture, et pro
cès-verbal a été immédiatement dressé.
On sait que des pièces très-importantes, et
qui compromettent, dit-on, des personnages im
portants, ont été saisies au domicile de M. Sobrier,
rédacteur en chef de la Commune de Paris On
sait aussi que c'est la garde nationale qui a saisi
ces pièces. On rapporte ce sujet qu'avant d'en
faire la remise la justice, quelques officiers en
ont fait faire des copies certifiées conformes aux
originaux par des notaires, de telle sorte que si
une influence quelconque cherchait, lors du procès,
a se placer entre la justice et les coupables, quels
qu'ils soient, cette influence serait complètement
neutralisée.
ARRESTATION DE RLANQLI.
détails complets.
Aujourd'hui, six heures du soir, Auguste
Blanqui a été arrêté rue Montholon, n° i4. On
sait le rôle qu'il a joué dans la journée du i5 mai.
A l'Assemblée nationale, il avait été l'un des ora
teurs qui, parmi les factieux, avait occupé le plus
longtemps la tribune. A l'Hôtel de Ville il avait
été nommé un des membres du gouvernement
provisoire qu'avait improvisé l'insurrection.
Depuis lors, constamment poursuivi, il ne
pouvait échapper longtemps aux recherches dont
il était l'objet.
Cette arrestation aura d'excellents résultats.
Les citoyens se rassureront en voyant que la vigi—
lence des magistrats suit et punit les coupables, et
les séditieux comprendront enfin qu'ils doivent re
noncer des projets qui seraient bientôt déjoués.
On doit savoir gré au pouvoir de tant de sollici
tude pour câliner les craintes du public.
ANGLETERRE. Londres, 27 mai.
Vendredi, au départ du courrier de Dublin, le
jury n'avait pas encore rendu son verdict dans
l'affaire de Mitchell. La foule entourait les abords
du tribunal, et partout existaient des symptômes
d'une vive agitation.
Le5«« ajoute que d'après des signaux convenus