JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3207.
31me annee.
- VKHITÉ ET JUSTICE.
On g'abouDe Y près, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
FRII DE L%H©Y\EME*T, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3-5o. Un n® i5.
I.e Propagateur paraît le KtJIEDI et le MllRfRFDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne).
7PF.ES, 24 Juin.
Comme c'est un devoir de dire un mot avant,
c'est un droit de dire nn mot après les élections.
Le résultat de celles du 13 de ce mois d'ailleurs
est si inattendu, si bizarre, si mirobolaut, qu'il ne
serait pas convenable de l'abandonner de suite
l'oubli.
Si nous disons que le produit du scrutin a été
inattendu ,ce n'est pas que nous en ayons ressenti
seuls de l'étonnement nos adversaires eux-mêmes
en sont tout ébahis, car aucun d'eux n'a osé pré
voir, n'a osé pressentir seulement l'élimination de
INI. Jules Malou.
Quelle était en effet l'attitude respective des
partis
Nous voudrions n'avoir plus jamais a prononcer
cette qualification de partis, mais nos adversaires
ijous y forcent obstinément.
Les électeurs modérés de l'arrondissement d'Y-
pres avaient, au 8 juin 1847, envoyé aux cham
bres leurs trois candidats MM. Malou Biebuyck
et Vanrenynghe.
Les deux premiers avaient droit tout notre
dévouement; nous n'avons soutenu le dernier
qu'avec hésitation nous ne pouvions pas heurter
les vœux de cette graude fraction des électeurs
dont nous étions l'organe.
Mais ce qu'il importe surtout de constater ici,
c'est que les libéraux et leur journal combattirent
alors la candidature de M. Vanrenynghe avec cette
déloyauté, cet acharnement, cette violence, qui'
les distingue dans toutes les occasions solennelles.
On se souvient qu'ils ne s'attaquèrent pas seule
ment au citoyen, mais qu'ils déchirèrent même du
stylet de la calomnie l'intérieur de la vie privée.
Nonobstant, M. Vanrenynghe fut élu et son
concurrent, M. Alphonse Vandenpeereboom suc
comba.
De l'a ces dépits, ces colères, ces incriminations,
ces rancunes ces vengeances, que nous rappelons
en passant, et sur lesquelles nous ne voudrions
pas insister ces misérables passions ne sauraient
être corrigées, elles tombent sous le ridicule, ou
sous le mépris.
Quelques mois s'écoulent. Un trône éclate et
fait trembler l'Europe.
Les Belges restent calmes au milieu des nations
qui s'agitent.
Nos institutions s'élargissent et se perfection
nent. Le nombre des citoyens qui participent a
l'exercice des droits politiques est doublé, le cu
mul des fonctions publiques salariées et du man
dat législatif est interdit.
Par suite de ces lois nouvelles, M. Biebuyck n'a
pas, croyons-nous, balancé un seul instant: il
a opté pour la présidence du tribunal de notre
arrondissement.
Les électeurs modérés n'avaient plus que deux
candidats. Le parti exagéré n'en avait encore qu'un
seul, le vaincu de la lutte précedeute, M. Alphonse
Vandenpeereboom; mais, après bien des recher
ches, vaines et d'inutiles démarches, il fut heureux
de prendre sous son patronage le candidat pro
posé par le corps notarial.
Ainsi, c'était deux contre deux.
Soyons francs, de part et l'autre, le troisième
candidat eut été difficile dénicher; de part et
d'autre, on avait le pressentinent, on avait même
la conviction que l'un des deux adversaires devait
réussir indubitablement. En m mot, les exagérés
ne croyaient pas pouvoir conbattre avec chance
de réussite un homme éprouvé comme M. Malou,
et les modérés ne se sentaient pas très forts contre
M. Alphonse Vandenpeerebojmqui compte en
ville beaucoup de sympathie;, justifiées ou non,
et auquel du reste on avait conservé tout l'intérêt
qu'excite une défaite plus an moins significative.
La lutte sérieuse, la lutte véritable, ne semblait
donc possible qu'entre MM. Boedt et Vanrenynghe.
Et néanmoins, par une manœuvre digne de
machiavel, nos libéraux sont parvenus faire en
sorte que leurs deux candidats seuls fussent élus
au premier tour de scrutin.
Voici comment.
Les billets d'abord, ne portaient, d'un coté
comme de l'autre, que deux noms.
Cependant, un certain nombre de libéraux sem
blèrent vouloir compléter leur liste par le nom de
M. Jules Malou.
Dès lors, les modérés, en général, n'hésitèrent
plus et ajoutèrent M. Alphonse Vandenpeereboom
a leurs deux candidats.
Le parti modéré tombait tout simplement dans
un piège tendu par les roués du parti libéral au
jour même de l'électionon parcourut les rangs
des électeurs libéraux et des ciseaux emportèrent
de leurs bulletins le nom de M. Jules Malou.
Ajoutez cela qu'une fraction du parti modéré
avait substitué M. Boedt M. Vanrenynghe, et
vous vous expliquerez facilement pourquoi MM.
Malou et Vanrenynghe n'eurent pas la majorité
absolue et pourquoi M. Alphonse Vandenpee
reboom réunit un si grand nombre de suffrages.
C'est ainsi que, par la ruse et l'astuce, les li
béraux triomphèrent daus la personne de leurs
deux candidats.
Un scrutin de ballotage devait avoir lieu entre
MM. Jules Malou et Charles Vanrenynghe, pré
cisément les deux candidats catholiques, dont l'un
avait été repoussé, dont l'autre avait été vilipendé
par les libéraux.
Le comité de V association libérale s'assemble
et décide qu'il abandonne la conscience de cha
cun de ses membres le soin d'examiner s'il doit
prendre part au ballotage et auquel des deux
candidats il donnera la préférénce.
Cette décision était la fois inconséquente et
hypocrite.
Inconséquente, parce que les libéraux ne pou
vant choisir, ni l'un ni l'antre des candidats mo
dérés, ils devaient s'abstenir;
Hypocrite, parce que, tout en affectant la neu
tralité, elle impliquait assez clairement l'invitation
aux libéraux de préférer M. Vanrenynghe a M.
Jules Malou.
C'est a quoi ces hommes intelligents n'ont point
failli.
Et pour que les instruciions secrètes du comité
fussent réalisées plus sûreineut on a lancé des
émissaires dans les divers groupes d'électeurs.
A ceux qui parlent français, on a dit: entre
deux maux il faut choisir le moindre.
A ceux qui ne parlent que flamand, aux élec
teurs campagnards, 011 a fait remarquer que, si
deux loups attaquent un troupeau, il faut néces
sairement repousser d'abord le plus grand.
On nous a confié que ce dernier axiome a été
colporté par un cultivateur, et nous gagerions que
le premier apophthegrae a été débité par un mé
decin.
Voilà des comparaisons qui, si elles ne sont pas
heureuses du point de vue de la rhétorique, le
sont au moins en matière électorale.
Comme, pour notre part, nous ne voulons pas
assimiler bêtes et gens, nous nous occuperons seu
lement des deux maux en face desquels se trou
vaient les libéraux.
Est-il vrai que, de deux maux, ij faille toujours
choisir le moindre?
Cela ne nous parait pas même fondé en médecine.
Si le plus grand mal devait être le plus court, nous
le préférions; si le plus grand mal pouvait, en
gendrer le plusde bien, nous le préférerions encore.
Mais quels sont les deux maux que personnifient
MM. Malou et Vanrenynghe
Le moindre mal chez le dernier, c'est le moin
dre talent la vaste intelligence chez le premier,
c'est le plus grand mal. Telle est la signification de
la fameuse phrase libérale. Elle n'en a pas d'autre.
La révélation est précieuse. Les uouveanx élus
iront la Chambresansinspireraucune inquiétude.
Nul d'entr'eux, ne sera jamais un grand mal, nous
pouvons l'affirmer.
De ce coté, le Pays n'a rien a craindre.
En résumé, nous, qui mettons le parti de l'es
prit au dessus de Vesprit de partinous regrettons
sincèrement l'élimination de M. Malou et nous
défions nos adversaires, s'ils ont encore un reste de
pudeur, de ne pas en rougir jusque derrière les
oreilles et jusque dans le blanc des yeux.
Par arrêté royal du 18 juindans les villes et
communes où la garde civique sera organisée,
excepté Anvers, Malines, Bruxelles, Louvain,
Ixelles, Molenbeek, S'-Jean, S'-Josse-ten-Noode,
Gand, Bruges, Mons, Tournai, Liège, Verviers,
Hasselt, Arlon, Namur, l'habillement, l'équipement
ont été fixés comme suit
HABILLEMENT.
Blouse de toile bleue, descendant jusqu'à 10
centimètres au-dessus de la rotule colle droite
écancré de 11 centimètres, fermé par une agrafe;
ouverte jusqu'à la coulisse et se fermant par sept
petits boutons du modèle adopté; ornée de cha
que côté d'une patte en serge écarlate; coulisse
la toile manches larges par le haut, doublées au
poignet et piquées 7 centimètres du bord, se
fermant par deux petits boutons; passepoiles écar-
lates au collet et au manches; poches sur les côtés
le long de la cuisse.
Pantalon de couleur foucée.
Col on cravate noir.
Au lieu d'épaulettes, ornements en passemen
terie écarlate du modèle adopté pour la gendar
merie, et se fixant la blouse par un petit bouton.
Shako recouvert de toile cirée, cocarde aux
couleurs nationales et gause imprimées sur la toile
pompon en laine écarlate, forme lentile, de 6 cen
timètres de diamètre.
ÉQUIPEMENT.
Ceinturon en buffle blanc de 5 centimètres de
largeur, se fermant au moyen d'une plaque en
inétal avec agrafe, verrou et passant, ornée d'une
tête de lion en relief en cuivre.
Hauteur de la plaque55 millimètres.
Largeur75
Porte-baïonnette en buffle blanc.