Pendant l'insurrection de juin ila été distribué la troupe et a la garde nationole 2,000,000 de cartouches qui presque toutes, ont été employées. Près de 5,000 coups de canon ont été tirés. On parle de graves révélations faites par des insurgés. On assure qu'un des insurgés enfermés dans un des forts des environs de Paris voudrait en faire de très-importantes. 11 aurait écrit du fond de son cachot une lettre au représentant Aotony- Thouret, dans laquelle il lui signalerait la gravité de ces révélatious, auxquelles il ne mettrait qu'un prix la biberté. Le prisonnier prétend que le salut de la Répu blique est attaché son secret. M. Antony-Thouret aurait a l'instant remis cette lettre importante au président de la com mission d'enquête. La Patrie.) 11 a été décidé que les gardes mobiles Martin, Delrat, Louis Ledru et Lecornu, qui ont été décorés pour leur courageuse conduite pendant lesjournées de juin, seront reçus immédiatement Saint-Cyr. Plusieurs autres gardes mobiles doivent obtenir la même faveur. On lit daus la Sentinelle de Toulon du 5 juillet A la nouvelle répandue par un habitant de Port-Vendres que Barbès avait été délivré et pro clamé président de la république, les fenêtres du club ont été illuminées. On ne dit pas quelles sont les mesures prises par l'autorité locale pour mettre fin a un tel scandale. Un fait bien plus grave vient de se passer dans cette même ville. Des marins génois sont venus cette année, comme d'ordinaire, pour faire la pêche de la sardins. Une bande d'individus d'une localité voisine, armés de fusils, se sont transportés Port- Vendres pour faire main-basse, sur le produit de ces laborieux étrangers. Tout le poisson péché, déjà salé et vendu h différents négociants, a été saisi, foulé aux pieds et jeté a la mer. Des coups de fusils ont été dirigés, dit-on, contre les Génois. On ne dit pas davantage quelles sont les dispositions prises par l'autorité locale pour faire respecter le droit des gens et réprimer cet acte de sauvagerie. Nous apprenons que M. Vergers, préfet du département, s'est transporté aujourd'hui a Port- Vendres. Mgr. Sibour, évêque de Digne, a été nommé archevêque de Paris. On assure que déjà le minis tère a écrit Mgr. Sibour et n'attend que son acceptation pour annoncer officiellement cette nomination, que le clergé et les catholiques ac- ceuilleront avec reconnaissance. [Univers.) Le nombre des détenus augmente tous les jours dans une progression très-considérable. En ce moment, il s'élève i4,ooo environ, qui sont distribués dans les forts de Vanves, de Monlrouge, d'Ivry, de l'Est, du Mont Valérien, d'Ivry, et de Vincennes. D'autres sont encore détenus l'École militaire, au Gros Caillou, la caserne deTournon, la Conciergerie, la Préfecture de police et dans les maisons d'arrêt de la Force, de Sainte Pélagie, des Madelonnettes, ainsi que dans la maison de Justice militaire, dite de l'abbaye. Le fort d'Ivry en contient lui seul i,5o4 et celui de Vanves, i,oo5. On annonce que le Peuple constituant. journal de M. Lamennais, a été également suppri mé, et que la Réforme a été saisie ce matin. Il y a lieu de craindre que ces nouvelles rigueurs exercées contre la presse ne retardent la solution des difficultés relatives aux anciens journaux. On annonce cependant que la nouvelle loi annoncée par le général Cavaignac sera présentée d'ici très-peu de jours. Le conseil d'administration du chemin de fer de Lyon vient de présenter au gouvernement une espèce d'ultimatum. Il se déclare dans l'impos sibilité de continuer les travaux, moins d'une subvention mensuelle de quatre millions. Si cette subvention n'est pas accordée, et elle ne pourra pas l'être, la Compagnie est décidée céder son entre prise tout prix. Le chemin de fer, au reste, fait un appel de fonds. Le Sun, journal anglais, qui se dit bien in formé de ce qui se passe en France, annonce que M. Sénard, le ministre de l'intérieur, a ordonné la dissolution de toutes les légions étrangères qui se trouvent en France. On annonce qu'une réunion des principaux banquiers de Paris doit avoir lieu cette semaine au ministère des finances sous la présidence de M. Goudchaux. On doit y discuter plusieurs mesures relatives au commerce de la Banque et notamment le rétablissement de la contrainte par corps. Ou a parlé l'Assemblée d'un complot qui aurait été découvert et étouffé Sedan, au moment où il allait éclater. Il s'agissait de l'incendie des douze premiers établissements de cette ville, et de vengeances exercer contre des fabricants qui avaient refusé d'accepter la réduction des heures du travail. Nous devons dire que certains députés des Ar- dennes assuraient n'avoir rien appris de pareil. Toutefois on citait d'un autre côté des correspon dances reçues ce matin et venant d'une source très- honorable. On disait que l'Assemblée devait, cet après- midi, se former en comité secret pour délibérer sur les poursuites exercer contre M. Proudhon. On annonce que M. le général Cavaignac doit présenter demain un projet de loi sur la presse, pour lequel il demanderait une vote d'urgence. En vertu d'une décision du Pouvoir exécutif, les statues des généraux Négrier et Duvivier vont être placées au Musée de Versailles. Tandis qu'on rapportait l'archevêque blessé son palais, des dames, voyant passer ce funèbre cortège, s'en approchèrent, et détachant les bagues qu'elles avaient aux doigts, les offrirent 'a l'un des prêtres qui accompagnaient le prélat pour qu'il les bénît. Un cavalier, témoin de cette scène, eut la pensée de présenter, lui aussi, son sabre "a cet ecclé siastique pour qu'il le béuît de même. Inutile de dire que le vœu de ce brave soldat fut écouté. Tous ses compagnons vinrent ensuite, et la même céré monie se renouvela des centaines de fois jusqu'à l'arrivée du cortège au palais de l'archevêque. Voilà, entre beaucoup d'entr'autres, un exemple des sentiments qui animent encore une partie du peuple en France. Hélas! pourquoi ces sentiments ne sont-ils pas ceux de tous les Français? Mais ici le bien et le mal se coudoient partout. A côté des plus nobles vertus vous voyez sans cesse le vice et le crime avec toutes leurs horreurs. L'instruction relative au complot des 25, 24, 25 et 26 juin est loin d'être terminée, comme l'ont annoncé plusieurs journaux. Elle est poussé avec la plus grande activité. On se rappelle que le général Bréa, lorsqu'il se présenta aux insurgés pour parlementer, avait ses côtés son aide-de-camp, le capitaine Maugin, et le capitaine Desraaretz, du 24e de ligne. Ce dernier put se soustraire la fureur des insurgés en se glissant sous le lit de camp. C'est de là qu'il assista la scène terrible qui se termina par l'assassinat du général et de son aide-de-cbamp. Aujourd'hui, il vient reconnaître les assassins, c'est lui qui a désigné Dain, Nourrit et Maillard l'action de la justice. Il y a encore sept cents inculpés inter roger Ivry. Plusieurs insurgés se sont décidés faire des révélations. Sur leurs indications, deux cent cinquante mandats d'amener ont été décernés, dans la journée du 9, contre des longeurs, des marchands de vin, et quelques personnes haut placées. Nous trouvons ce matin dans le Corsaire de Paris une anecdote qui, sous une forme légère, contient une bonne leçon d'économie politique. Elle vient l'appui d'un argument que nous effleu rons plus haut, pour montrer que le luxe du riche est le pain du pauvres. histoire d'un aristocrate et d'une pêche. Hier, un jeune homme qui par sa tournure et son costume appartenait sans doute la classe ouvrière, s'était arrêté devant le marchand de comestibles de la rue Vivienne et regardait d'un air ironique un élégant d'un certain âge qui marchandait des pêches magnifiques. Trois francs pièce, disait la marchande. Trois francs! grommela le jeune ouvrier avec mépris, trois francs une pêche Aristocrate, va Un vieillard, en attendant cette acclamation, comprit aussitôt ce qui se passait dans l'esprit de l'ouvrier. Mon ami, dit-il avec douceur, vous dites là une sottise. Mais, monsieur... Vous parlez comme un étourdi, vous dis—je, et je vais vous le prouver: la pêche que cet aris tocrate veut bien payer trois francs est une pri meur; c'est-à-dire que le maraîcher qui l'a vendue eu a hâté la maturité force de soins et de travail. Pour obtenir ce résultat, il a fait construire une serre. Celte serre se compose de verres vitres et de châssis de fer, il a eu recours un marchand de verres et un serrurier, n'est-il pas vrai? Mainte nant ces deux derniers se sont adressés, l'un une verrerie, l'autre une fonderie. La verrerie non- seulement occupe de nombreux ouvriers, mais encore elle tire ses matières premières, le sulfate entr'autres, des fabriques de produits chimiques qui, elles aussi, emploient un personnel important. Il en est de même pour la fonderie. Songez encore aux voituriers chargés du transport, au bénéfice de chacun et vous conviendrez que si votre aris tocrate ne voulait pas donner 3 fr. pour cette pêche, le maraîcheur n'aurait pas besoin deserre, la ver rerie et la fonderie n'auraint pas en faire le tra vail, et le voiturier attendrait le chargement de sa voiture. Vous voyez donc bien, mon jeune ami, que dans une pêche il y a du pain et du travail pour dix industries Quand chacun comprendra ce que je viens de vous dire, la prospérité de mon pays ne m'inquié tera plus... Sur ce, je vous souhaite bieo le bonjour ANGLETERRE. Londres, 7 juillet. Le Board oj Trade vient de publier le relevé du mouvement commercial des cinq premiers mois de l'année. Le chiffre de l'exportation des produits britanniques a été dans ces cinq mois de 17,946,000 livres sterl. Dans la période correspondante de i847, l'exportation avait été de 20,8i5,ooo liv.; c'est donc, pour 1848, une diminution de 2,969,000 liv. (près de millions de fr.) Il n'est plus question dans les journaux des préparatifs du voyage de la Reine en Irlande, dé part qui avait été annoncé pour le 10 juillet. Il est probable que l'agitation qui règne en Irlande aura fait ajourner une époque plus calme la visite de la Reine ses sujets irlandais. Le Times annonce, d'après une lettre de Paris, que M. de Lamartine se dispose faire un voyage en Orient. Ses bagages auraient déjà été expédiés sur Marseille. Parmi les exportations de métaux précieux qui ont eu lieu la semaine dernière du port de Londres, on cite 10,000 onces d'argent monnayé expédiées en Belgique, et 169,996 onces dito, expédiées Rotterdam. Les journaux irlandais annoncent que M. Meagher l'un des chefs de l'agitation révolution naire est sur le points de se rendre en Amérique. Le bruit court parmi quelques personnes crédules que son but est d'organiser aux État-Unis une expédition de volontaires Irlandais pour faire une descente aux îles Burmudes et délivrer M. Mitchell qui y subit sa peine. Un libraire protestant, dans l'espace de quatre ans, a vendu dix millions d'exemplaires de livres catholiques bas prix dans les diverses parties du Royaume-Uni. Ce serait s'appuyer sur des bases erronées pour calculer l'étendue de ce mouvement dans le Royau me-Uni, que de le limiter aux 63o églises ou cha pelles qui s'y sont élevées comme par enchantement. S'il n'y a que 38 couvents et 4 monastères, c'est que les ressources matérielles des catholiques, res sources pourtant si féconds, n'ont pas permis d'en bâtir d'avantage. S'il n'y a que huit cents et quel ques prêtres, il ne faut pas croire qu'ils suffisent aux besoins spirituels, car, bien loin de là, les vicaires apostoliques auraient des collaborateurs quatre fois plus nombreux, que tous trouveraient des âmes diriger, des misères et des afflictions consoler au seiu des populations. La cérémonie du 4 juillet s'est faite avec l'éclat

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2