INSTEL.
Il est plus que jamais question de
conspiration légitimiste On dit même
qu'une partie de la garde nationale ne
reculerait pas devant la proclamation du
drapeau Manc. Le général Cavaignac aurait
déclaré que si la garde nationale arborait
un tel drapeau, il la ferait mitrailler.
La mesure exceptionnelle donlquatre
journaux viennent d'être de nouveau frap
pés, a produit dans le public un effet re
marquable. Dans les classes ouvrières,
l'exaspération s'accroil, et dans les autres
classes, les personnes sensées, bien que les
feuilles supprimées leur paraissent assuré
ment peu dignes d'intérêt, n'en sont pas
moins étonnées de la manière d'agir du
pouvoir exécutif. Tout le monde se dit que
le gouvernement était muni d'une force au
moins suffisante par les lois récemment
volées, et qu'il n'y avait aucune nécessité
de faire des décrets,si le gouvernement lui-
même ne prenait pas la peine de les obser
ver. Il sortira peut-être de celle mesure
anormale plus de mal que n'en auraient pu
faire les quatre journaux suspendus.
Un horrible événement a mis en émoi,
le 21 six heures, le quartier du Carrousel.
II est défendu aux militaires de rien accep
ter des bourgeois quand ils sont de service.
Un sergent de la caserne de l'étal-major,
qui était de service, se laissa emmener chez
le marchand de vin par un individu qui
avait lié conversation avec lui. A son retour
la caserne, ce militaire essuya les répri
mandes de son lieutenant,qui le condamna
quatre jours de salle de police pour son
infraction la discipline. Le soldat parut
accepter en apparence la punition avec
obéissance. Mais cinq heures et demie,
au moment où le lieutenant descendait le
perron de l'élat-major, un coup de fusil
tiré par le sergent l'éLendit raide mort. Un
eut beaucoup de peine sauver ce misé
rable des mains de ses camarades juste
ment indignés.
On a dit l'Assemblée qu'un malfai
teur, surpris au moment où il essayait de
mettre le feu des propriétés appartenant
M. Lamartine, avait été arrêté dans les en
virons de Màcon par les paysans. Interrogé
sur les motifs ou les hommes qui avaient
pu le porter celte action, il a refusé de
répondre, et l'on ajoutait que dans leur ex
aspération les paysans l'avaient massacré.
Le nomméSainlard, chef de barricade,
au quartier du Jardin des Plantes, pendant
l'insurrection de juin, a comparu aujour
d'hui devant le conseil de guerre, présidé
par le colonel Brunet, il a été condamné
dix ans de travaux forcés.
Dans son réquisitoire, le commissaire
du gouvernement a invité les avocats se
soumettre aux décrets de l'Assemblée na
tionale, et ne pas contester la juridiction
militaire. On disait quelques instants après
que cetavis serait infructueux,et qu'à l'une
des prochaines audiences la compétence
des conseils de guerre serait vivement con
testée par un avocat du barreau de Paris,
qui doit invoquer l'arrêt de la Cour de cas
sation du 26 août 1852,dans l'affaire Pépin.
ÎNous avons parlé de la distribution
des récompenses aux artistes peintres,
sculpteurs, graveurs et ciseleurs, qui a eu
lieu, il y a trois jours au ministère de l'in
térieur. Cette cérémonie a été un moment
troublée par l'incident suivant:
A l'appel des premiers prix, personne
ne s'est présenté. M. Sénard, averti que les
artistes nommés ne répondaient pas, a
pris la parole pour exprimer son regret
d une abstention volontaire qui le privait
de remettre luinème les récompenses
ceux qui les avaent obtenues.
Alors, M. Zieler s'est levé et a dit au
ministre qu'il poleslail contre la récom
pense de deuximie classe qui lui était
décernée, et quayanl eu la croix une
Exposition antcieine, il ne croyait pas de
sa dignité d'acctpter l'honneur secondaire
qu'on lui déceriail.
Un murmure lésapprobaleur a accueilli
la sortie de M. iiegler. M. Sénard, par
quelques paroles qu il s'efforcerait de ren
dre affectueuses, mais où la sévérité per
çait, a cependail déterminé M. Ziegler
venir au bureau prendre son parchemin,
et là, en lui sériant les mains, il lui a dit
qu'il était bien certain d'avance de trouver
sous la susceplbilé d'un grand talent le
Lon cœur de l'a'tisle.
Celte petite scène n'a point laissé d'é
mouvoir toute lAssemblée.
lia été procédé le 21 la saisie d'une
brochure, sans nom d'auteur, imprimée
par le sieur Blondeau, éditée par le sieur
Bouannel, et intitulée: A l'immortalité,
Français! Encoiv un effort! Celle publica
tion, dont la conclusion textuelle est que
l'athéisme est présent le seul système de
tous les gens qui savent raisonner,contient
les plus infâmes outrages contre la religion
chrétienne. La saisie est motivée sur la
double inculpation d'outrage la morale
publique et religieuse et d'outrage contre
une religion dont l'établissement est re
connue par l'Etat.
Tous les officiers delà garde nationale
ne sont pas également forts sur la théorie;
aussi commettent-ils quelquefois de singu
lières boulettes. Dernièrement, un officier
de je ne sais quelle légion conduisait un
détachement rueSaint-llouoré. Au moment
de tourner, il se redresse, prend sa plus
grosse voix
Par lile gauche, dit-il, non, droite,
non, par... par ta rue du Coq-Saint-Honoré.
Une lettre de Brest, en date du 18,
donne quelque renseignements sur l'in
stallation des insurgés a bord des frégates
pontons, sur la manière dont ils sont nour
ris, sur la police laquelle ils sont soumis,
sur leur conduite pendant la traversée et
depuis leur arrivée Brest:
Les transportés couchent dans des
hamacs.
L'équipage de chaque ponton est com
posé de vingt-cinq trente hommes, dont
deux seconds maîtres, commandés par un
lieutenant de vaisseau. De plus, il y a un
détachement d'infanterie de marine, sous
les ordres d'un officier de la même arme.
Le ponton ta Guerrière est mouillié
proximité de la Pardore, frégate en com
mission de rade, de telle sorte qu'à la
moindre craiuLe de rébellion, l'équipage
de la Pandore se rendra en quelques coups
d'aviron bord du ponton. Tout porte
croireque c'est une mesure plutôt prudente
que nécessaire. Les prisonniers onlété très-
tranquilles pendanlleyr traverséedu Havre
Brest. Ils se sont tous biens conduits,
l'exception d'un seul qui a été mis aux fers.
Depuis leur arrivée, on n'a rien reprocher
aux prisonniers. C'est un singulier mélange
d'hommes: les uns pleurent, semblent re
gretter leur famille; d'autres liassent leur
temps jouer et fumer. Les insurgés
n'ont rien faire. Ils circulent librement
dans les batteries; ils peuvent aller sur le
pont, mais pas tous la fois; il ne peut
pas y en avoir plus d'un certain nombre
déterminé.
Biancourt s'appelle en réalité Martin;
doué d'instruction, de dehors agréables,
Martin était professeur dans une institution
de Bouen, d'où il s'est fait renvoyer pour
un abus de confiance qui l'a failcondamner
treize mois d'emprisonnement. Plus tard,
en 1844, Martin, arrêté en llagrant délit de
vol au théâtre de la Gaîlé, au moment où
il venait de soustraire un paletot et un
voile de dentelle, fut, pour le second mé
fait. condamné quinze mois de prison
qu'il subit dans la maison de Gaillon.
Vint la révolution de Février; il faillait
des commissaires extraordinaires, Martin fut
choisi, et, sous le nom de Biancourt, on lui
confia un sous-commissariat dans la Seine
inférieure, où ce singulier administrateur
sut même se faire assez bien venir.
Plus tard, un ancien camarade de prison
du sous-commissaire vient le joindre. Lui
fit-il des menaces? voulait-il mettre un prix
son silence? on ne le sait; mais cet hom
me fut retrouvé assassiné hors de la ville,
et, tort ou raison, Martin est prévenu
d'avoir voulu se débarrasser d'un témoin
compromettant.
Quoi qu'il en soit, l'autorité, faisant les
recherches les plus actives pour découvrir
le meurtrier, grand fut l'élonnement, lors
que tout coup on apprit la brusque dispa
rition du sous-commissaire. Il vient d'être
arrêté.
ÉTAT CIVIL D'Y PRES,
CHEZ
A FB. 4-50 LE 100. Marché aux Poulets.
(Corsaire.)
Du tO au 26 Août Inclus.
NAISSANCES.
4 Du moulin, g
4 Du sexe féminin
MARIAGES.
1Louwyck, Joseph-Charles, âgé de 28 ans, serrurier, et Ver-
haeghe, Sophie Jeanne, âgée de 22 aus, dentellière.
2. Lefebvre, Fidele, âgé de 27 ans, journalier, et Dezuyter,
Adéle-bt uuo, âgée de 38 ans, denlelliere.
DÉCÈS.
1. Vermeersch, Rosalie-Julie-Péiagie, âgée de 43 ans, coutu
rière, épouse d'Honoré Liehaert, rue des Chiens.
2. Weisser, Ferdiuandâgé de 62 aus, journalier, époux de
Marie-Caroline De Jaegher, Marché aux Bétes.
3. Deiindt, Domiuique-Jean-Jacques, âge de 74 ans» boulanger,
veuf de Marthe Isabelle Liguel, rue de le Bouche.
4. Six, Eugénie-Lucie, âgée de 3y ans, couturière, épouse de
Jean-Baptiste-Emmanuel Bras, rue des Tuiles.
5. DewaeghenaereJeanne-Dorothée, âgée de 6i ans, sans
profession veuve de Benoit Gomniers, rue de Jansénius.
6. Pulsford, William, âgé de 28 aus, artiste de théâtre, époux
de Caroline tlood, rue de M eu in.
ENFANTS AU-DESSOUS DE 7 ANS.
Masculin 1
t.» iotal... 4*
rcinmiu. 3 1
111» mmm
TERMER-OERAEQT
ZATURDAG 2 SEPTEMBER i848, ora 5
uren namiddag, in de herberg den Karpelop
de Vischmarkt binnen Ypre, zal den INSTEL,
met gewin van 1/2 p. gebeuren, van een
schoon groot HUIS, alsnu ten diensle van Win-
kelmet den GROND, groot 3 aren 62 cen-
tiareo daermedegaendegestaen en gelegen ter
plaets van Vlamertingbeen alwaer de weduwe
van Michiel Borry onlangs overleden is.
De voorwaerden dezer Verkooping bernsten ten
kantoore van den Notaris VANDERMEERSCH,
te Ypre. (1)