JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Ko 3220. Mercredi, 30 Août 1848. 32me année. NOUVELLES DIVERSES. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abotine Yprès, rue de Lille, io, près la Grande Place et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. ■»RII de L'ARtlIEIEIT) par trimeMtre, Y près fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° i5. Lf propagateur parait le 0.I1NRDI et le NF.RCREVI de chaque seuiaine Inaertlona 19 cealimes la ligne). 7?!^2Sj 50 Août. Nous apprenons de source certaine, que l'aulorisalion de former une compagnie sjwciale d'artillerie, dans celle ville, esl ac cordée, ou n'atlend plus que la sanction royale. Les dernières déclamations du Progrès contre différentes personnes honorables doivent lui avoir aliéné beaucoup de sym pathies. On peut affirmer que la majorité forcée aux dernières élections est le résul tat de la peur exploitée, plutôt que d'un dévouement d'affection. 11 importe de le constater, parce qu'une telle majorité peut se dissoudre facilement dans la suite, en signalant seulement la cause qui l'ont pro duite. xw Un coup de foudre a tué une vache Haringhe. M. Caussidière esl, dit-on, arrivé Os- tende. Il est fâcheux que M. Louis Blanc ne séjourne pas quelque temps eu Belgique, et notamment dans nos Flandres. Il modi fierait peut-être les idées qui paraissent le dominer, en connaissant de près une popu lation souffrante, qui loin de chercher du soulagement dans l'émeute, la dévastation, la spoliation des riches et les atteintes la propriété, accepte le commandement de Dieu avec résignation, et offre par sa mora lité des garanties permanentes d'ordre, tout en espérant de ses magistrats des mesures qui rendent plus productives son ardeur infatiguable dans les plus rudes travaux. En 1785 le comté de Flandre (divisé au jourd'hui en deux provinces) ne renfermait pas trente mendiants. Le même territoire en contient près de 40,000 en 1848. Ajou tons que les classes ouvrières étaient beau coup mieux nourries qu'à présent; elles consommaient régulièrement de la viande et de la bierre, deux objets qui ne se trou vent plus leur portée. Dans un discours récent, propos de l'inauguration d'une Salle d'Asyle, M. le baron de Gerlache, premier président de la cour de cassation, a prononcé les paroles, dignes d'être remarqués On a remarqué généralement que les enfants des Salles d'Asyle étaient les mieux préparés pour entrer dans les écoles des Frères de la Doctrine chrétienne, ou dans celles des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, et dans les autres établissements voués l'enseignemenldesclasses indigentes; com me on a remarqué aussi que les jeunes gens des deux sexes, sortis de ces mêmes écoles, formaient les meilleurs ouvriers et les meilleures ouvrières, les sujets les plus instruits, les plus moraux, ceux qui fai saient le mieux leur droit chemin dans le monde. La charité chrétienne a multiplié dans notre pays, depuis quelques années, les in stitutions destinées soulager les pauvres; et malheureusement pas encore assez, beaucoup près, pour subvenir d'innom brables besoins et d'innombrables souf frances. La charité, c'est la seule justifi cation possible du riche aux yeux de Dieu; et c'est aussi le seul moyen de reconciliation possible du pauvre avec le riche. Après avoir fait connaître le résultat des élections communales de Tournay, le Courrier de l'Escaut s'exprime ainsi Tous les candidats de l'Association indus trielle, excepté deux, ont été nommés au premier tour de scrutin, L'Association libérale n'a pu faire élire que deux de ses candidats uniques, el son chef, M. Allard-Kuppeusn'a passé qu'a deux voix de majorité L'Association libérale avait voulu l'ostra cisme; l'opinion publique lui a répondu l'appel au peuple n'a pas été fait en vain. Les électeurs ontcomprisqu'il fallait mettreun termeaux envahis sements d'une coterie qui voulait dominer la ville. Désormais, le conseil communal ne siégera plus a l'Hôtel de Flandre, mais bien b l'Hôtel-de-Ville; nos institutions seront une réalité. m Honneur aux électeurs! Honneur 'a leur intel ligence des besoins de la cité! Maintenant du moins, nous aurons un conseil libre, indépendant, où tous les intérêts sont représentés, un conseil comme la ville n'en a pas eu depuis de longues années. Le Libéral disait la veille des élections La journée de demain vous prouvera de quel côté sont les brouillons et les exaltés. Nous lui disons, nous, en acceptant sa pensée: le peuple a prononcé: la journée du 22 a prouvé de quel côté sont les brouillons et les exaltés. Puisse maintenant notre antique cité, récu pérer ce calme, cette tranquillité et cet esprit de fraternité, qu'elle avait perdu depuis 5 années. C'est le plus ardent des vœux que nous formons pour sa prospérité et pour le bonheur de ses ha bitants. Le Courrier de lEscaut dit encore Les élections de mardi ont une signification immense, la ville a secoué le joug, elle est libre. Elle a fait sa révolution pacifique et elle l'a fait pour la liberté. Elle est libre. Le vote de mardi prouve la volonté souveraine du corps électoralqui repousse le système de di visions et de haine et qui veut, avant tout le plus grand de tous les biens: la paix publique. C'est l'Association Industrielle que nous sommes redevables de cet immense bienfait; depuis plusieurs mois nous le lui avions prédit, mainte nant nous la félicitons d'avoir brisé la main de fer qui pesait sur la cité. Pour bien comprendre toute l'étendue de la manifestation du peuple tournaisien, il suffit de comparer les chiffres obtenus par les candidats portés uniquement sur les listes des deux asso ciations. L'Association libérale et l'Association indus trielle portaient chacune dix candidats qui ne se trouvaient pas sur la liste de sa rivale. L'association industrielle a obtenu huit nominations sur dix, taudis que l'Association libérale n'a pu faire passer que deux de ses candidats qui, encore, étaient membres du conseil. Les journaux de Gand contiennent quelques détails sur l'arrestation momentanée de M. Louis Blanc. Voici le récit du Messagerqui nous pa raît le plus complet Vers cinq heures, un Français se trouvant dans un magasin de nouveautés de la rue des Champs, vil passer un individu qu'il signala aus sitôt aux personnes qui l'entouraient pour le re présentant du peuple Louis Blanc. Chacun fut cu rieux de connaître le personnage qui avait joué un si grand rôle dans les événements dont la France est devenue le théâtre depuis le mois de février dernier, et la nouvelle de son arrivée Gand se répandit en un clin d'œil. L'agent de police Vau Wanzeele, traversant en cet instant la rue des Champs, suivit l'étranger et l'accosta dans les en virons du pont des Chaudronniers. Invité a dé cliner ses noms et qualité, il déclara en effet être Louis Blanc, le représentant du peuple, et se trou ver dépourvu de papiers. Le sergent de ville le conduisit au bureau de la permanence, où il fut interrogé par le commissaire de police Versluys. Il déclara avoir quitté la séance de l'Assemblée nationale samedi matin, six heures, la suite du vole qui autorisait sa mise en aecusation. Qu'il s'était rendu chez un ami pour rédiger une pro testation contre la décision qui venait d'être prise et annoncer au public qu'il ne quittait la Frange que pour se soustraire b une détention préventive de plusieurs mois. M. Louis Blanc a déclaré avoir quitté Paris samedi soir par le dernier convoi du chemin de fer, être arrivé b Lille hier matin et de l'a h Gand dans le courant de la journée. Ne se trouvant muni d'aucune pièce pouvant constater son identité, M. Louis Blanc a été pro visoirement écroué b la prison municipale en at tendant que l'autoritésupérieure ait pris une déci sion b son égard. M. Louis Blanc a protesté contre son arresta tion et déclaré que son intention était de partir pour Ostende par le dernier convoi afin de se rendre en Angleterre. M. Louis Blanc est parti, en effet, hier soir, a six heures trois quarts, de Gand pour Ostende. I! doit s'embarquer cette nuit même pour l'Angleterre. Dans le pays wallon, c'est-à-dire au- delà Genqppe, la récolte s'est faite sans aucune goutte de pluie; on sera heureux d'apprendre que la maladie n'a pas fait invasion dans les pommes de terre. O11 peut donc conclure de celle double circonstance, que c'est aux froids humides de la saison

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 1