JOURNAL 'YPRES ET DE L' NOUVELLES DIVERSES. K» 3227. 32me année l*RI\ DE L par trlineMtre, Le libéralisme exclusif commence perdre son prestige usurpé. Loin d'avoir triomphécomplèlement, ce qu'ils affirment sans y croire, ceux qui pèsent depuis quel» ques années sur notre ville de tout le poids de leurs intrigues et de leur ambition, ne peuvent s'être mépris sur la portée de la lutte électorale qui avait pour objet les mandats de conseillers communaux. Ha bitués ne rencontrer aucune résistance, ils ont vu se liguer contre eux plus du tiers des électeurs. Aussi les élus n'onl-ils pas réuni, comme on le prétend, les deux tiers des votes, si ce n'est ceux qui étaient por tés par les deux Sociétés électorales, et les libéraux outrés ont-ils dû abandonner un des leurs au milieu de la mêlée. Celle op position et ce résultat sont on ne peut plus significatifs. Jusqu'ici l'association libérale avait disposé, pour ainsi dire sans conteste, de toutes les fonctions électives, elle ras semblait, elle amalgamait, elle pétrissait, son gré, la matière électorale par la crainte, ou l'espérance,qu'ellesavaitadroi- temenl inspirer, elle menait aux comices, comme un troupeau de moutons, tous les électeurs qui lui sont affiliés et tous ceux qu'elle tient dans sa dépendance; les hom mes indépendants étaient découragés ou dégoûtés, ils s'abstenaient ou étaient ré duits donner des voles perdus. Aujour d'hui tout a changé. Indignées enfin de cet assujetissement auquel on les condamnait audacieusement, toutes les classes indé pendantes et courageuses, sans égard aux opinions politiques, envisagées désormais comme des rêves et des chimères, se sont levées et se sont associées leur tour afin de combattre avec entente et ensemble celte nuée de vaniteux qui s'arrogent de traiter en ilotes les hommes les plus intel ligents, quand ils ne veulent point courber le front sous leur joug. Qu'on le remarque bien, la majorité était composée de riches, et des plus petits détaillants, que, par l'a chalandage on tient sa dévotion; la mi norité comptait dans ses rangs la bour geoisie, le commerce, l'industrie, tout ce que la ville renferme d'hommes francs, loyaux, libres, indépendants. Celte nou velle opposition a remporté par son pre mier effort un double succès: celui d'in troduire dans le conseil communal un représentant des classes moyennes et ac tives, de celles qui ne cherchent point la domination sur les classes inférieurs, mais qui ne la souffrent point chez les classes supérieures; et celui de rassembler un pouihre considérable de suffrages en fa veur de personnes en tous points dignes de leur choix, malgré le dédain des gens de la coterie qui très-souvent se sont arrêtés des candidats n'ayant pas une valeur analogue. Les éléments d'une opposition, fondée sur le sentiment de la dignité, des devoirs et des droits de tout citoyen, sur les intérêts locaux sagement enteudus, sur le mépris de l'oligarchie et du servilisme, ont donc fini par se rapprocher, se con cilier et s'entendre. Nous formons des vœux ardents pour que celte association de la vraie et bonne bourgeoisie, des for ces vives de la cité, cette union libérale constitutionnelle, soit maintenue, orga nisée, consolidée, et qu'elle ne cesse d'é tendre son action el d'agrandir son in- lluence. -i Le procès de Kisquons-Tout n'a que mé diocrement occupé la presse, et moins en core l'opinion publique. Les débals étaient presque terminés, lorsque la discussion du 25 août l'assemblée nationale de France est venue mettre plus en lumière les détails de ce tableauqui du reste étaient connus déjà. On a vu avec peine des hommes d'état, des fonctionnaires haut placés, des agents d'une nation loyale, puissante et amie, chercher troubler nos rapports de son voisinage, en stipendiant des bandes d'a venturiers pour attaquer nos frontières, lis étaient si convaincus de la criminalité de leur action, qu'il n'ont pas osé agir ou vertement, mais qu'ils l'ont fait indirecte ment, distribuant les armes pendant la nuit et de manière faire croire qu'elles avaient été pillées. Ce n'était pas la puis sance de la Belgique qui obligeait re courir ces détours hyprocrites, mais la crainte de la réprobation unanime du monde civilisé. Une dépêche télégraphique venue après coup, et ordonnant de s'ab stenir quand la lutte devait être engagée, complétait l'intrigue, maintenant livrée, tout entière et nu, au jugement de l'his toire et de la France magnanime. La condamnation est doublement affli geante. Elle constate que des Belges se sont laissés égarer assez avant pour porter les armes contre leur patrie, et essayer d'y allumer la guerre civile. Elle nous montre d'ux autre coté deux avocats et un général qui ont juré fidélité au Roi, la Constitution, et aux lois du peuple belge, et qui néanmoins ont eu la faiblesse de céder des provocations étrangères, ou de tremper de leur propre mouvement la main dans un complot contre l'ordre éta bli. Fallait-il qu'un vieillard surtout souil lât ses épauleltes de général et ternît de brillants services par un honte semblable? Espérons que la clémence royale voudra bien admettre que le contre coup de la ré volution françaiseavait dérangé momenta nément le cerveau chez un certain nombre d'individus. M. Autricque père vient d'achever un tableau dont l'exécution fait honneur son talent. H représente la S1* Vierge te nant l'enlant Jésus, et un ange en adora tion. Des connaisseurs assurent que cette toile est remarquable par le naturel des poses, la grâce de l'expression, la netteté du coloris, et le fini de l'ensemble. Nous engageons les amateurs de peinture reli gieuse aller contempler celte œuvre, qui est destinée, ce qu'il parait, une église de l'arrondissement de Furnes. On s'abonne a Yprès, rue de Lille10, près U Grande Place, el cbei les Percepteurs des Postes du Royaume. Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° I.e Propagateur parait le 1* et le MERCI*EDI de cliaque semaine. (Insertions 19 centime» la ligne). 7PF.3Q, 2 Septembre. rcniTC ET JUSTICE. r U9Q i - I.e dimanche, 26 courant, a la sortie de vê pres, Orméignies, près d'Ath, le bruit se répandit que le nommé Pierre Fougnics, maçon de Tongre- Notre-Dame, qui s'était fait descendre vers midi, dans un puits appartenant a Louis Foubertpour y travailler, ne répondait plus la voix de ceux qui l'appelaient. On court au lieu indiqué et au milieu du morne silence que garde la foule épou vantée, on entend le malheureux Fouguies, as phyxié, râler dans le fond de ce puits, profond de plus de soixante pieds. M. de Rouillé, bourg mestre, et M. le curé, qui s'étaient rendus des pre miers au lieu du sinistre, s'appliquent immédia tement régler la manière de porter secours Fougnies, dont la vie court le plus grand danger. Le nommé Emmanuel Lechantre, âgé de 64 ans, s'étant offert descendre dans le puits. M. de Rouillé prit toutes les précautions nécessaires pour qu'un dévoûment aussi noble fût couronné d'un plein succès, sans trop exposer le courageux vieil lard. Après dix minutes d'affreuse auxiété, le brave Lecbaulre reparaît a l'orifice du puits avec Fou guies qui ne donnait plus aucun signe de vie. On emploie ausitôt et avec empressement les remèdes que pouvait réclamer l'état de l'asphyxié et après une heure de cruelle agonie et les efforts bien dignes d'éloge de M. de Rouillé et de plusieurs autres personnes que nous regrettons de ne pouvoir nommer. Fougniesrendu la vieremercie ses délibérateurs. Chacun se retire heureux de voir un père de famille arraché a la mort par le dévoûment d'un pauvre vieillard et par les secours les plus empressés de la charité. ACTES DU GOUVERNEMENT. Par arrêté royal le sieur Myin (J.-B.), receveur I des contributions directes et accises,Seneffe (pro-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 1