JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. NOUVELLES DIVERSES. N° 3233. Samedi, 23 Septembre 1848. annee. La fol le tentative de Risquons-Tout a laissé dans nos environs des héros battus qui vi vent en état de vagabondage et de men dicité. Presque de semaine en semaine, le tribunal correctionnel de cette ville voit paraître sa barre un de ces rêveurs, non de conquêtes et de gloire, mais de pillage et de butin. S'ils ne sont pas plus heureux dans leur justification devant la justice que dans leur agression contre notre indépen dance et notre nationalité, leurs moyens de défense ne laissent pas que d'être par fois d'un caractère niais ou burlesque. Un d'eux déclarait ne connaître ni son père, ni sa mère, ni le lieu de sa naissance, ni celui de son dernier domicile tout ce qu'il savait, le malicieux enfant d'outre Quié- vrain, c'est qu'il était en Belgique depuis trois jours. Ces airs d'innocence ne sont-ils pas bien intéressants? Un autre visait la profondeur de l'invention après avoir dé claré qu'il se nommait Ernmery, et qu'il avait subi jusqu'à cinq condamnations, même des condamnations infamantes, ceux qui l'avaient arrêté muni de bagues, de broches et de colliers, il s'avisa de lan cer au dernier moment, au moment où le Président ouvrait la bouche pour pronon cer sa condamnation, un argument qui lui semblait devoir frapper le tribunal du mu tisme de la stupéfaction et de l'admiration; M. le Président, dit-il, arrêtez, ne vous trompez-pas, je ne suis point Emmery, et n'ai jamais été condamné, j'ai trompé la justice parce que j'ai voulu garder l'in cognito. Et qui êtes vous donc, demanda le Président avec un léger mouvement d'impatience. Je suis, répliqua solen nellement le prévenu, je suisLe prince Louis-Napoléon, et je vous défends de me juger; je réclame une enquête afin d'établir mon identité. Malgré tout le sérieux de ce ton révélateur, le public a été pris d'un accès d'hilarité dont les Magistrats eux- mêmes ont eu de la peine se défendre entièrement. Ce qui n'a pas empêché M. le Président de continuer la prononciation du jugement qui condamnait le nouveau Louis-Napoléon vingt jours d'emprison nement et aux frais. Le Progrèsnous annonce, que certains médecins de Poperinghe s'occupent écrire des receltes pour guérir la partie malade ducorpsélectoral; ne feraient-ils pas mieux, d'en écrire quelques unes, pour la partie maladede l'être du rédacteur de cejournal? FRANCE. Paris, 20 septembre. 32me VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Yprès, rue de Lille, to, près la Grande Placeet chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE LV%Bt%\ENE»T. par trlroeMtre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3-5o. Un n° i5. Le Propagateur parait le MtMEDI et le Hi;H( Ri:ui de chaque semaine. Insertion» 17 centime* la ligne). 7??,3S, 23 Septembre. M. Annoot d'Ypres enseignera partir du 1" octobre l'algèbre élémentaire l'Ecole centrale d'industrie a Bruxelles. M. Altmeyer est chargé de la chaise du droit commercial. La maladie qui en i845 frappa les pommes de terre, et dont les effets furent si désastreux, se ma nifeste de nouveau cette année, malgré toutes les précautions que l'on a prises, et elle s'étend même aux pommes de terre provenant de nouveaux semis. Presque toute l'Europe et les États-Unis d'Amérique éprouvent le même fléau. Quand la Belgique, comme la récolte a été très- abondante, et que l'on avait planté des pommes de terre sur une très-grande étendue de terrains, les résultats de la maladie n'agisseut pas encore d'une manière fâcheuse sur les prix de ce tubercule. Du reste, le mal a suivi la même marche qu'en 1345 les feuilles sont d'abord raccornées, puis quelques taches ont paru sur les tiges, enfin les tubercules ont porté des empreintes d'un rouge brunâtre. La science est jusqu'à présent impuissante con tre cette maladie. Ou ne peut pas plus la prévenir que les épidémies qui, tout-à-coup, sans cause ap parente connue, frappent l'homme ou le bétail. On l'attribue la constitution atmosphérique, aux brusques variations de la température passant de la chaleur l'humidité et au froid. On sait que les terrains maigres sont moins exposés l'invasion de la maladie qui atteint plutôt les pommes de terre tardives que les printannières. Il est probable que lefléau disparaîtra peu peu. En attendant, on peut essayer de planter les pom mes de terre plus profondément, en remblayant les plantations avec de la terre vierge. Un agronome qui a employé sans calcul ce dernier moyen a sa récolte entière, intacte. Quant aux procédés employés pour neutraliser la maladie et conserver les tubercules atteints, on en a préconisé plusieurs mais le succès n'a pas toujours été identique. Tout ce qu'on peut dire c'est qu'il vaut mieux déposer les pommes de terre la cave qu'au grenier. On peut encore après avoir arraché les pommes de terre, les laisser au soleil ou l'air pour qu'elles sèchent, et on les saupoudre de chaux vive pilée laquelle on ajoute uu quart de charbon de bois ou de suie de cheminée pulvérisés. Cette espèce de chaulage très-peu coûteux a produit de bons effets. Nous rappelons que les porcs mangent impuné ment les tubercules malades, que l'on peut aussi convertir en fécule, puis en glucose et enfin en alcool. [Patrie.) Le public est prévenu que pendant les journées des 23, 24, 25 et 26 septembre, les bureaux des stations de Bruxelles délivreront dès le matin des coupons valables pour tous les convois de l'après- midi et du soir. Un affreux malheur est arrivé lundi soir Gand dans la rue du Phœnix, hors la porte de Bru ges. Un conducteur de vigilante a voulu, avec une impardonnable témérité, devancer un char-à-bancs, et a écrasé sous les roues de sa voiture deux enfants de la veuve Roels, l'un âgé de 3, l'autre de 9 ans. Le premier est resté mort sur la place, l'autre survit ses nombreuses blessures, mais se trouve dans un état désespéré: il a la tête fendue et la cuisse litté ralement broyée. Les trois-mâts américains, Seth Sprague et Elisa Denison, ont dû sortir le 21 du bassin d'An vers, en destination, le premier, delà Nouvelle- Orléans avec 23o émigrants, et le second, de New-Yorkavec 220 émigrants. Un convoi spécial a amené Bruxelles envi ron cent cinquante membres du Congrès des amis de la paix. On y remarque un assez grand nombre de dames. Plusieurs de ces membres portent le cos tume des Quakers. MM. Visschers, Rousselle, Al vin et d'autres membres du comité étaient la gare pour les rece voir. M. Lehardy de Beaulieu, était allé Ostende avec un autre délégué, pour attendre l'arrivée du steamer qui n'est entré dans le port que dans la nuit. Le Moniteur publie un rapport adressé par la commission centrale de statistique sur la situation du bétail. Ce rapport nous apprend qu'il y avait en Belgique au mois d'octobre i846, époque du re censement, 292,242 chevaux de tout âge et de toutes races, 9,785 ânes et mulets, 1,202,591 bêtes bovines (nous ne garantissons pas l'exac titude de ce chiffre, car dans un autre rapport, nous ne voyons porté que 1,099,280 bêtes de cette espèce), 662,158 moulons, 4g6,855 porcs et 110,000 boucs et chèvres. Relativement l'étendue du sol, notre pays est l'un de ceux de l'Europe où les bestiaux sont le plus nombreux, mais relativement la population il est un de ceux où le bétail est le plus rare. XÉCROlMilE. Nous lisons dans une lettre écrite d'Alexandrie (Egypte): Le P. Louis, missionnaire franciscain, dont les vertus avaient mérité la vénération de toute l'Egypte, vient de mourir du choiera, au Caire, après avoir assisté trois religieuses, mortes de la même maladie. A Alexanderie, une sœur de charité a succombé au fléau, et les religieux fran ciscains en ont tous été atteints, en prêtant leur assistance aux malades avec un zèle qui fait l'é- tonnemeut des infidèles. 1:li:ctiox dk 1.1 sei*k. Louis-Napoléon74,727 Fould58,761 Raspail55,273 Thoré53,963 Cabet53,4go Roger (du Nord)46,i3o Adam39,770 Bugeaud36,794 Delessert35,388 Girardin21,011 Gervais (de Caen)7,697 M. Marrast vient d'être réélu président de l'Assemblée nationale. Elle a voté un crédit de cinquante millions destinés l'établissement en Algérie de familles d'ouvriers. Le prince Louis-Napoléon a été élu repré sentant dans l'Yonne. On assure même que son nom est sorti de l'urne dans quatre autres dépar tements, dans le Nord, daus la Moselle, etc. Dans l'Yonne, presque tous les bulletins portaient Napoléon Empereur! A Paris, on regarde sa no mination et celle de Raspail comme certaines; aussi la capitale est-elle en proie a la plus vive anxiété, pour ne pas dire la consternation. L'événement du jour est le discours prononcé par M. de Montalembert au sujet de la liberté

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 1