JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No :iT.Vi. 32m» année 7??.S5, 27 Septembre. Le comité libéral de Poperinghe vient de faire insérer dans le Progrès une nouvelle lettre sur les élections communales. Dans cette lettre comme dans celles qui l'ont précédée, le comité ne fait que déverser les plus grossières injures sur les citoyens honorables que l'estime et la coniiance publiques ont appelés la direction des affaires de la commune. Si les membres de ce comité avaient un peu moins de suffisance, ils se souvien draient peut-être mieux des lois de la po litesse el de l'urbanité, et ne s'oublieraient pas jusqu'au point de prodiguer ainsi gra tuitement l'insulte non-seulement aux élus, mais encore au corps électoral tout entier. Ces Messieurs devraient savoir avant tout, qu'il y a certaines règles de convenances que l'homme comme il faut respecte tou jours, et que leur oubli n'est pas seulement une fort mauvaise recommandation l'es time publique, dont ilsdevraientse montrer jaloux; mais fait naître encore le soupçon que ceux qui s'en écartent sont des gens lort mal élevés. Après ces réflexions sou mises aux membres du comité, nous allons raconter en peu de mots les assertions que contient ce nouvel article. Le comité persiste vouloir donner le change sur le véritable caractère de la lutte. Nous devons maintenir ce que nous avons avancé: qu'elle n'a pas été engagée entre les libéraux et ceux que le Progrès appelle les catholiques rétrogrades; mais bien entre les hommes honorables et modéréset quel ques inlrigans égoïstes. Nous continuerons ne pas qualifier ainsi les citoyens paisi bles, qui, guidés par de bonnes intentions, ont été entraînés par ces derniers et qui ont été momentanément les dupes de quelques moteurs cachant leurs vues am bitieuses l'ombre d'un drapeau. Compre nant qu'à l'aide des différens moyens aux quels la sournoise et remuante activité de quelques membres du comité des sept a eu recours, ils devaient être parvenus égarer une foule d'hommes bienpensants; nous n'avons pas entendu et nous n'enten dons pas encore faire injure aux inten tions loyales et aux convictions sincères d'un grand nombre d'électeurs. Loin de nous la pensée de suivre l'exem ple du comité qui affirme bravement que tous les citoyens estimables dont la fran chise, le zèle et le dévouement la chose publique, ont mérité l'adhésion des hom mes bienpensants; que tous ceux qui déjà dans bien de circonstances n'ont cessé de témoigner un vif et ardent désir de se rendre utiles Poperinghe, se trouvent exclusivement dans notre camp. Mieux inspiré que le comité des sept, nous som mes les premiers désirer que ces divisions que viennent de susciter quelques citoyens passionnés disparaissent au plutôt, et que tous se réunissent dans un seul et même but, celui d'améliorer la situation financière et administrative de la ville. Nous sommes loin de méconnaître en effet, qu'à Pope ringhe, comme partout ailleurs, il faudra introduire dans l'administration les réfor mes dont le temps et les circonstances ont démontré l'inévitable nécessité; mais nous avons la conviction inlimequeles citoyens, que la confiance publique vient de mettre la tête des affaires, y apporteront autant de zèle et un dévouement beaucoup plus sincère que celui qu'affectent les membres du comité. Hâtons-nous de faire disparaître de ces débats les questions irritantes des person nalités. Le comité persiste ne pas adop ter cette ligne de conduite; il se drape en vain des grands mots de liberté, de zèle et de dévouement la chose publique, car il n'a pu achever sa phrase sans revenir son sujet favori, l'attaque qu'il a dirigée dès le principe contre un des élus, attaque qui, nous persistons le dire, n'a pu être inspirée que par des vues qui ne sont rien moins, ce semble, que loyales et désinté ressées. Les membres du comité ont d'ailleurs bien mauvaise grâce d'accuser un autre de s'être donné follement des titres lui-même, eux qui se croyaient de si grands hommes, des hommes si indispensables Poperin ghe, que le lendemain des élections, indi gnés sans doute d'avoir été méconnus, et s'imaginant que toute administration de viendrait impossible sans le secours de leurs lumières, ils ont cru se venger des élections en envoyant leurs démissions des différents postes qu'ils avaient occupés jus qu'à ce jour. Nous sommes heureux de pouvoir tranquilliser ces Messieurs. Jamais personne ne s'est préoccupéde leur retraite, et rien ne sera plus facile que de les rem placer avantageusement. Ils nous sauront gré, nous en sommes certain, d'avoir mis un terme aux inquiétudes qui doivent leur inspirer, et leur sollicitude pour le bien public et leur dévouement au bien-être de notre cité. Les habitants de Poperinghe en seront quittes pour avoir eu l'occasion de hausser les épaules devant d'aussi sottes prétentions, et ces Messieurs ne recueille ront comme fruit de leur bouderie qu'une preuve de leur peu de valeur et un sourire de pitié. Le comité des sept, s'exagérant toujours le mérite et l'importance de ses membres, que le rédacteur de l'article seul a rêvés, a arboré propos de ces élections la ban nière libérale. Ils ont pu échouer, mais nonobstant cet échec, le libéralisme qui a triomphé au huit juin ne périra pas! Le libéralisme, le pays, et même la ville de Poperinghe se passeront très bien de leurs secours. Lorsqu'il s'est agi d'élire les mem bres de l'administration communale, le choix des électeurs s'est arrêté sur des administrateurs intelligens et zélés, et on n'a songé ni aux libéraux innovateurs, ni aux catholiques rétrogrades. Si un fermier recornmandable tous égards, jouissant d'une position aisée, qui a donné des preu ves de désintéressement etauquel le comité lui-même ne réfuté pas du bon sens, a été préféré l'une ou l'autre de leurs capa cités méconnues, il n'y a là que l'expression du désir de faire représenter tous les in térêts au conseil. Le comité des sept pense- t-il peut-être que l'agriculture n'est pas une source assez importante de la prospé rité publique pour mériterceltesollicitude? Le Progrès se trouve entre deux feux. Il avait vanté outre mesure son cher collège, dont tout le monde en ville connaît la dé crépitude, et voilà que de Poperinghe lui vient un défi formel, auquel il n'ose ré pondre! De mauvaises plaisanteries contre les honorables séminaristes, des aménités anti-cléricales, c'est, en somme, ce qu'il a de plus solide opposer un adversaire, qui l'écrase sous le poids de ses chiffres, et par l'évidence des faits qu'il rappelle. Un jeune rhétoricien, vient d'adresse au jour nal soi-disant libéral une lettre très sensée, par laquelle il venge avec dignité et force, l'établissement où il a fait ses études, et que le Progrès a attaqué comme il attaque tout ce qui est bon et honnête, c'est-à-dire sans rime ni raison. Nous insérons celte lettre, pour faire voir quelles misérables querelles notre adversaire prend plaisir: Monsieur l'Éditeur du Progrès, Il mu; ET JUSTICE. On s'abonne 4 Y près, rue de Lille, lo, prés la Grande Place et chei les Percepteurs des Postes du P.nyanme. PRIX DE I/tRDXXCMEXT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Ou n» i5. Le propagateur parait le M4X1KM et le MERCREDI de chaque semaine, (luaertion» Il centimes la ligne). Poperinghe, le 21 Septembre 1848. Dans votre numéro du 21 de ce mois vous vous plaisez qualifier lecollége de cette ville du titre de pitoyable établissement d'instruction moyenne. Le mot est un peu forttrop fort pour ne pas y répondre. Vous aimez tant, Monsieur, a prôner votre collège communal, eh bien! s'il reste vrai après la sentence de l'immortel Dussault, que c'est par la Rhétorique que l'on peut juger de la force d'un établissement, j'ose au nom de mes compa gnons d'étude vous porter un défi, et accepter un concours avec les élèves de votre collège sur les matières suivantes Langue flamande, langue fran çaise, langue latine, langue grecque, Géographie, Sphère, Histoire, Mathématiques, en un mot sur toutes les matières qu'exigeut, comme vous le dites si bien, les besoins de l'époque. Ce défi est-il si pitoyable?... Un second moyen de comparer serait de voir quels sont les sujets qui sont sortis de la classe de Rhétorique depuis 12 ans. Notre liste est prête. C'est ainsi que les pères de famille jugeront de la moralité et de l'instruction des deux établissements. Si nous ne craignons pas de concourir avec les élèves de votre collège, si nous ne craignons pas de donner la liste exacte des élèves qui ont achevé leurs études a Poperinghe, n'avez-vous pas mau-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 1