NOUVELLES DIVERSES?"
ASSEMBLÉE NATIONALE.
sculpé, souffle dans sa conque comme pour rassem
bler autour du char les hôtes de l'Océan. Des
dauphins supportant des génies accourent a cet
appel et s'attachent aux flancs du navire roulan.
A l'arrière, une jeune fille, debout sur un piéde
stal élevé, la tête ceinte d'une petite forteresse, en
guise de couronne, un long manteau de velours
rouge descendant de ses épaules sur le sol, repré
sente la ville d'Anvers. Au centre, devant un mât
soutenant un trophée de drapeaux entremêlés de
tous les attributs de la peinture, se trouve placé
le fauteuil de Rubens, qu'entourent quatre artistes,
portant le costume du dixseptième siècle.
Le char de la Flandre orientale (l'horticulture)
est d'un aspect pittoresque des plus attrayants.
Toutes les plantes rares, les arbustes les plus pré
cieux y sont admirablemeut groupés. Aux chars
particuliers de chaque province succède le char de
la Belgique.
Sous un dôme que soutiennent des colonnes et
des cariatides, une femme la figure imposante et
majestueuse est assise sur un socle de pierre. Elle
tient d'une main un livre où est inscrit le Pacte
fondamental, et de l'autre des couronnes. Aux
quatre angles du char sont placées des statues
symbolisant l'Art, l'Industrie, le Commerce et
l'Agriculture. Une couronne royale surmonte le
dôme et est entourée d'écussons aux armes des
neuf provinces, soutenus par des lions. D'autres
lions sont couchés aux pieds de la statue de la Bel
gique. Tout ce monument est blanc et or. 11 est
traîné par huit chevaux blancs portant des harnais
d'or, et conduits h la main par des licteurs en cos
tume romain.
Venait enfin le char de la Gloite militaire, com
posé de trophées, de drapeaux, de cuirasses, de
canons, etc. Ce char était traîné par huit chevaux
conduits en lesse par des sous-officiers des diffé
rents corps de l'armée.
Immédiatement après se trouvaient la compagnie
des chasseurs-éclaireurs de Bruxelles, la musique
du régiment d'élite, les diverses Sociétés des Frè
res d'armes de l'Empire. A leur tête on voyait
avec un vif intérêt le capitaine Dereume, qui vient
d'être décoré de l'Ordre Le'opold.
A la suite des Frères d'armes de l'Empire, ve
naient les musiques réunis du régiment des guides,
des lanciers et de la garde civique a cheval puis,
cette garde elle-même; enfin divers détachements
du régiment des guides, des lanciers et de la troupe
de ligne qui fermaient la marche.
Lorsque les chars sont arrivés sur la place des
palais, toute la famille royale se trouvait au balcon.
Les vivats les plus chaleureux ont éclaté a la vue
de LL. MM. qui paraissaient vivement émues des
témoignagesdesympathiedont elles étaient l'objet.
Il faisait nuit lorsque le cortège, toujours en
touré d'une foule immense, est rentré l'Allée—
Verte.
Quatrième Journée. Mardi SU septembre.
Les danse des géants, cet épisode antique des
cavalcades populaires, a été exécutée devant le
palais, au son du tambour et du fifre, l'accompa
gnement obligé. Les gigautesques figures ont salué
profondément la famille royale, aux applaudisse
ments de la foule immense qui couvrait en ce
moment la Place des Palais, puis le défilé a continué.
C'était le tour des quatre fils Aymonmontés
majestueusement sur le fameux cheval Bayard de
la ville de Lierre. Les jeunes garçons qui repré
sentaient les quatre héros ont entonné une cantate
flamande en l'honneur du Roi et de la famille
royale et cette fois encore la foule s'empressait
d'applaudir et de remplir l'air de ses vivats.
L'illumination générale qui est venue clore les
fêtes a été favorisée par le temps le plus propice.
concours de bouquets a bruxelles.
On peut le dire sans hésiterjamais n'eut lieu,
n'importe dans quel pays, un semblable concours
pour l'horticulture bouquetière, et le jésuite Fer
rari, qui a publié un gros volume in-quarto sur
cette industrie considérée dans son histoire depuis
les Grecs et les Romains jusqu'au dix-huitième
siècle, n'a pu prévoir jusqu'où cet art peut étendre
ses limites et varier nos jouissances. Nous espérons
bien que les ouvrages d'horticulture qui se publient
en Belgique reproduiront par la gravure ces grou
pes si intéressants.
On lit dans la Chronique de Courlrai Une
visite domiciliaire a été opérée le 26 au matin, par
M. le commissaire de police et deux geudarmes,
chez le sieur Delobel-Doornaert, contre lequel un
mandat d'amener avait été délivré, comme prévenu
d'avoir écrit des lettres de menaces aux jurés de
la cour d'assises d'Anvers, siégeant dans l'affaire
de Risquons-Tout. Le sieur Delobel se trouvait
absent, mais son maître-ouvrier, le sieur Bouillon,
Français, a charge duquel il existe un arrêté d'ex
pulsion, a été saisi et conduit en prison.
On lit dans le Journal de Bruges La
nécessité rend industrieux depuis que les petits
cultivateurs sont privés des ressources qui leur
procurait le travail linier, ils s'ingénient tirer un
plus grand produit du tetrain qu'ils exploitent.
C'est ainsi que dans plusieurs localités on a semé
des haricots entre les pommes de terre. Pendant
quelque temps on n'espérait pas grand'chose de
cette innovation, on croyait que les jeunes tiges des
haricots auraient été étouffées par la fane des pom
mes de terre mais, dès que celles-ci ont commencé
a se faner, les autres ont pris du développement,
et deux récoltes sont venues récompenser les cul
tivateurs de cet essai qui sera renouvelé l'année
prochaine et qui trouvera beaucoup d'imitateurs.
Nous avons vu également, près de la ville, des
champs de pommes de terre où l'on avait garni de
betteraves toutes les rigoles qui séparent les plantes.
Plusieurs cultivateurs avaieut aussi semé des carot-
dans le seigle. On commence donc a comprendre
que c'est la terre que l'on demander un soulage
ment la misère qui désole nos contrées.
Six de nos compatriotes se trouvent encore
parmi les individus condamnés a la transportation
et qui ont été dirigés de Paris sur le Havre, dans la
nuit du 25 au 24 septembre. Ce sont les nommés
Thomas Duprat, fondeur, 35 ans, né h Gand
François Diselyn, tailleur, 27 ans, a Bruxelles;
Joseph Laurent Brau, imprimeur sur papiers peints,
42 ans, né ii Liège Célestin-Joseph Coustry, plu-
massier, 4o ans, né hThiers; Auguste Gonpy, com
mis-voyageur, 34 ans, né hTournai, et Jeau-Martin
Goossens, marbrier, 4o ans, né a Saint-Ranuiége.
Un déplorable accident est arrivé au tir h la
cible a Anvers. Au moment où le sergent-major
Delcourt, Edouard-Auguste, de la 1" compagnie
du 3° bataillon des chasseurs pied, portait en
joue, le fusil a éclaté, et lui a enlevé le pouce et
le premier doigt de la main gauche, avec ouver
ture de l'articulation du poignet et délabrement
profond des parties molles. Cette plaie était telle
ment grave qu'une amputation immédiate la
partie inférieure de l'avant-bras, a été jugée in
dispensable et pratiquée h l'hôpital militaire.
Ou lit dans VÉcho de la Frontière On
ne saurait croire le nombre de voyageurs venant
de tous les points de la France qui traversent Va-
lencieunes pour se rendre h Bruxelles. Cette agglo
mération extraordinaire d'étrangers dans la capitale
de la Belgique est suffisamment motivée, au reste,
par le grand congrès agricole réuni en celte ville
en même temps que le congrès de la paix univer
selle, par l'exposition des beaux-arts, et par les
fêtes triomphales de l'anniversaire de Septembre
que l'on célèbre eu ce moment avec une pompe
inusitée.
Le choléra diminue d'une manière sensible
Berlin. Dans la journée du 24 au 25, il n'y a eu
que 12 nouveaux cas, en tout 1,642 morts g63,
guéris 278, en traitement 4oi.
Le choléra, après avoir tué 4,181 personnes
a Alexandrie (Egypte) et 8,562 au Caire, total
i3,743, a presque entièrement disparu de l'Égyp-
te. Une lettre du i4 dit que le uombre des victimes
est descendu de 289 a 1.
Le steamer le Niagaraqui vient d'arriver
Liverpool, a fait la traversée d'Halifax h ce der
nier port en huit jours et demi, c'est le trajet le
plus rapide qui ait jamais été effectué entre l'Amé
rique et l'Europe.
D'après les derniers avis d'Amérique, la ré
colte du coton aux États-Unis doit produire cette
année 56o,ooo balles de plus que l'année dernière.
Cette certitude a fait baisser le prix sur les prin
cipaux marchés de l'union.
Nous avons reçu les journaux de Java allant
jusqu'au 26 juillet. A Batavia, comme dans les
autres résidences, tout était dans le calme le plus
parfait. Journal de La Haye.)
FRANCE. Paris, 27 septembre.
Le prince Louis a fait enfin hier son apparition
l'Assemblée nationale sans que la foule, qui sta
tionnait au dehors, comme les jours précédents,
dans l'espoir de le voir arriver, se soit douté qu'il
avait passé devant eux. Le bref discours qu'il a
prononcé pour faire acte solennel d'adhésion la
République a été accueilli avec beaucoup de faveur,
tant par la majorité de l'Assemblée que par l'una
nimité des journaux.
Le prince Louis Bonaparte a continué de sié
ger, et l'on commencé déjà h moins s'occuper de
lui. Quelques jours encore, et peut-être sera-t-il
complètement oublié.
Un ex-Ministre de Louis,Philippe est arrivé
a Paris avant-hier. Aussitôt après son arrivée il
aurait écrit au chef du pouvoir exécutif pour lui
dire qu'il venait se mettre a la disposition de la
justice dont il n'avait rien a redouter, trouvant
chaque jour la justification de ses actes passés dans
les colonnes du Moniteur. On ne dit pas que ce
personnage soit encore arrêté.
Une pétition se signe en ce moment dans les
faubourgs, et réclame de l'Assemblée la mise en
liberté de Raspail. Cinquante mille signatures
sont déjà receuillies, et cette démonstration formi
dable ne laisse pas que d'inquiéter quelque peu bon
nombre de personnes.
Le bruit se répand qu'une manifestation en fa
veur de Raspail doit avoir lieu dans peu de jours.
Malgré la tranquillité qui règne Paris, le gou
vernement craint, dit-on, que ce calme ne soit le
précurseur d'une tempête prochaine.
Les colonels et les chefs des différents corps
armés qui résident a Paris ont été réunis, et des
renseignements leur ont été demandés sur les dis
positions de leurs troupes. La réponse unanime a
été que l'esprit du soldat était excellent, et qu'ils
répondaient du dévoùment et du patriotisme des
officiers et des soldats qui se trouvent sous leurs
ordres.
Le supérieur desTrappisles de Staouëli vient
d'écrire au Ministre de la guerre pour lui offrir de
faire diriger par sa corporation les travaux agricoles
des ouvriers qui vont être envoyés en Algérie.
Séance «lu i.» «eptrr. Préshlencc «le .NI. Nlarrast.
On revient a la Constitution.
Art. 20. Le peuple français délègue le pouvoir
législatif une Assemblée unique.
M. le président. Il y a trente-deux orateurs
inscrits sur la discussion générale et soixante et un
sur les amandements. (Mouvement.) La parole est a
M. Lherbette.
M. Lherbette. Je renonce la parole.
M. A.ntony Thouret voit dans le système
d'uue seule Chambre l'avenir de la République;
c'est pour elle une question de vie ou de mort.
La simplification de la représentation nationale
est le caractère essentiel de la République. Si le
peuple français pouvait se réunir dans une seule
salle (rires), et délibérer dans une même séance, on
aurait alors l'expression la plus directe de la volonté
du Souverain. (Hilarité.) Tout doit donc tendre
l'unité, a la simplification.
L'orateur ne répondra pas aux arguments mala
difs et dynastiques des deux Chambres. La monar
chie pousse ses derniers soupirs.
M. Thouriet trouve qu'on abuse de la compa
raison il n'y a pas de servitudes dans la nature,
pas plus que de synonimes dans les langues. (Hila
rité générale.
Il ne veut pas qu'on en prenne des exemples a
l'Angleterre; il n'aime pas le trône féminin de ce
pays ^hilarité), il ne veut pas qu'on suspende, corn-