NOUVELLES DIVERSES.
PAYS-BAS. La IIaye, 7 octobre.
La seconde Chambre des états-Géné
raux a tenu hier une séance du soir
dans laquelle ainsi que dane celle d'au
jourd'hui elle a adopté les derniers pro
jets de loi portant révision de la Loi
fondamentale.
La Chambre s'est ensuite formée en
comité général.
Le professeur 'A kersdyk Utrecht,
vient d'ouvrir uu cours d'économie po
litique l'usage des instituteurs du district
qui a cet effet se réunissent tous les
quinze jours.
FRANCE. Paris, 8 octobre.
tention de proposer aux Chambres un nouvel em
prunt, et que la pre'sence de M. de Rothschild a
Bruxelles se rattachait cette affaire. Cette nou
velle e'tait complètement iaexacte. Voici dans
quels termes elle est démentie par le Moniteur
Un journal de cette ville annonce que le
cabinet se prépare a présenter aux Chambres un
projet d'emprunt. Cette nouvelle est tout a fait
dénué de fondement.
On lit dans Impartial de Bruges
On écrit de la frontière française que le 2 de ce
mois, dans l'après-midi, 23 a 3o ouvriers belges,
travaillant Tourcoing, ont du cesser leurs ou
vrages par suite de défense faite par l'autorité
locale.
Ces mêmes ouvriers ont été conduits le même
jour, sous l'escorte de deux gendarmes, h la fron
tière par Menin.
11 Organe des Flandres confirme la nou
velle donnée par CImpartial de Bruges il n'est
que trop vrai que l'autorité locale de Tourcoing,
excitée par les plaintes d'une partie de la classe
ouvrière, qui ne trouve pins de travail dans les
fabriques, s'est mise a visiter les filatures et en a
fait sortir tous les Belges. Dans l'après-dîner, deux
chariots, escortés par des gendarmes, ont conduit
une trentaine de nos compatriotes a la frontière. 11
y avait parmi eux des ménages entiers, femmes et
enfants.
De semblables violences paraissent avoir eu lieu
a Roulers.
On écrit d'Audenarde, le 3 octobre Di
manche dans la nuit, une querelle,suivie de voies
de fait, a eu lieu dans un cabaret Beveren, près de
cette ville, entre six ou sept individus. L'un d'eux,
le nommé Van den Driessche, d'Anseghem, a reçu
dans la mêlée des blessures tellement graves, qu'il
y a succombé le lendemain.
Trois individus ont été arrêtés
Un violent incendie a éclaté lundi soir a
Habay-la-Neuve, près d'Arlon sept maisons ont
été dévorées par les flammes.
On est occupé en ce moment h placer dans la
grande salle de la Cour de cassation les bustes en
inarbre de trois jurisconsultes célèbres de notre
pays ce sont J.-B. Christeyn, baron de Meerbeck
Pierre Stockmans, et Gabriel Mudœus.
Le vole de l'Assemblée nationale qui vient de
consacrer l'élection du président par le suffrage
universel, a produit dans le public un sentiment
de satisfaction général. Les socialistes et les ultra-
républicaius en sont furieux. Ou a remarqué que
M. le général Cavaignac a voté pour l'amendement
de M. Leblond et par conséquent contre l'élection
du président par le suffrage universel. M. A.
Marrast et tous les ministres, excepté M. Verninhac
qui était absent, ont voté dans le même sens. On
a remarqué'enfin que M. Louis Bonaparte, contre v
son habitude, avait assisté a la séance entière et
pris part a tous les votes il s'est constamment
prononcé pour l'élection par le peuple, et personne
n'en a été surpris.
Tout n'est pas fini cependant. L'ère des amen
dements n'est pas fermée. M. Pagnerre en a déposé
ud ainsi couçu Un décret spécial fixera l'époque
de l'électiou de la première Assemblée légis—
lative et du président de la République. Ceci
prolongerait encore indéfiniment le provisoire.
Une proposition de M. de Rémusat veut déférer
l'élection du président au suffrage deux degrés;
une autre proposition demande qu'aussitôt après
le vote de la section de la Constitution relative au
pouvoir exécutif, l'Assemblée arrête ses travaux et
laisse élire le président.
Un certain nombre de membres doivent pré
senter un amendement ayant pour but d'exclure
de la présidence les membres des familles qui ont
régné sur la France. Cette disposition est surtout
dirigée contre le prince Louis-Napoléon, dont la
candidature d'ailleurs est déjà repoussée par l'ar
ticle 42 du projet, qui exclut tout individu ayant
perdu même temporairement la qualité de Fran
çais. Le prince sera ainsi amené nécessairement
la tribune. Outre ce prétendant h la présidence,
on nomme MM. le général Cavaignac, Ledru-
Rollin, l'hiers, Bugeaud et de Lamartine. Ce der
nier après le vote sur la Constitution, se propose
de parcourir le Midi pour y tenir des meetings
pacifiques et soutenir sa candidature.
On a saisi chez les marchands d'estampes
une caricature représentant l'enterrement du pré
sident du conseil conduit par le National.
Parmi les représentants élus dans nos colonies
des Antiles, se trouve un nègre nommé Muzuliiue.
Il est cocher de M. Peruetti, et il n'a pas cessé
d'exercer ces fonctionsdont il cumule le salaire
avec ses 2 5 francs par jour.
On assure qu'il est sérieusement question
dans le Calvados de la candidature de M. Guizot.
Les prôneurs de cette candidature font remarquer
que la prévention politique qui pèse depuis sept
mois sur M. Guizot le met tout au plus dans la
même situation que M. Raspail, qui vient d'être
élu par le département delà Seine. [Univers.)
Un amendement est proposé pour l'élection
du président par le suffrage a deux degrés. Les
électeurs cantonaux délégueraient an chef-lieu un
votant par 2,000 habitants. Il ne serait pas impos
sible que cet amendement réunit un certain nombre
de suffrages, dans la nécessité de transaction qui
domine tous les esprits. M. Dupin aîné, est, dit-
on, a la tète des membres qui le défendent.
M. de Broglie a été uomaié président du con
seil général de l'Eure.
La commission formée pour désigner, après
un nouvel examen des dossiers, ceux des condamnés
a la transportation qui auraient des titres a la bien
veillance du pouvoir exécutif vient de terminer ses
travaux. Uu tiers environ des condamnés doit être
rendu a la liberté sur sa recommandation. Plusieurs
même ont déjà été élargis on sont en route pour
venir des ports de l'Océan, où ils avaient été con
duits provisoirement.
On annonce que le gouvernement russe vient
de refuser l'exéquatur au nouveau consul nommé
par la République française a Tiflis en Géorgie.
M. Chauvelot, président du club S'-Honoré,
et M. Bernard, président du club Chabrol, traduits
tous deux en police correctionnelle pour avoir
perçu une rétribution a l'entrée de leurs clubs
respectifs, ont été condamnés chacun a 100 fr.
d'amende et aux frais.
MmsLécuyer, femme du capitaine de la garde
natiouale, qui, dans les journées de juin, défendait
les barricades du faubourg du Temple contre le
général Lamoricière, a été transférée avant-hier a
la prison des conseils de guerre, où se trouvent
déjà son fils et son mari.
M™ Lécuyer est la seconde femme qui soit en
trée dans la maison de justice de la rue du Cherche-
Midi pour être jugée. La première est une femme
de soixante-six ans, qui dans le quartier du Pan
théon, se serait livrée d'horribles mutilations sur
de jeunes mobiles tombées au pouvoir des insurgés,
parmi lesquelles elles combattait avec le plus grand
acharnement. Sous peu de jours, elle rendra compte
a la justice des faits qui lui sont imputés.
Les expériences d'éclairage électrique qui ont
eu lieu Paris ont fixé l'attention du gouverne
ment des ordres sont données pour faire l'appli
cation de ces procédés aux phares des ports de
mer. Les phénomènes provenant des batteries
voltaïques sont tels, qu'à une distance de trois cents
on produit, selon la grandeur de la lunette, une
masse de lumière devant laquelle disparait la lu
mière du gaz.
M. de Cormenin vient d'ajouter la troisième
édition du pamplet sur la Constitution une note
développée sur la question de la présidence de la
République, qu'il veut voir émaner du suffrage
universel.
Le club de la Révolution, qui tenait ses
séances rue du Bac, au salon de Mars, vient d'être
fermé. Mardi 3 au soir, au moment où le club ou
vre d'ordinaire ses séances, les portes étaient gar
dées par des agents de police et de la troupe de
ligne.
Le comité des cultes a arrêté, dans la séance
du 5, les bases des pensions de retraite accorder
aux ecclésiastiques. Une subvention de 5oo,ooo fr.
serait prélevée sur celle plus considérable que
fournil l'État actuellement a titre de secours une
retenue de un et demi pour cent, qui ne pourrait
en aucun cas, dépasser trois pour cent, serait établie
sur les traitements ecclésiastiques payés par l'État
aux prêtres succursalistes en remontant dans la
hiérarchie. Les vicaires et les prêtres non salariés
par l'État paieraient une contribution égale a celle
des desservants.
Ou annonce que les accusés Sobrier, Barbès
Blanqui, Albert et Raspail viennent d'adresser une
pétition l'Assemblée nationale pour demander
qu'il soit procédé a leur jugement.
Sur quarante-cinq mille propriétaires que
l'on compte a Paris, dix-huit mille réclament un
dégrèvement d'impôts, pour cause de vacance de
location.
L'Assemblée nationales maintenant proxi
mité des forces imposantes; les troupes viennent
d'être installées non-seulement sur l'Esplanade de?
invalides dont le barraquement est terminé, niais
encore dans le rez-de-chaussée des nouveaux bâ
timents en construction du ministère des affaires
étrangères, qui, comme on sait, touchent au palais
de l'Assemblée nationale.
De nouveaux troubles ont éclaté a L'yon, le
3 octobre. En voici les détails:
Trois cents gardes mobiles licenciés se sont
portés h l'hôtel de la préfecture, où ils sont entrés
malgré les sentinelles, et où ils ont réclamé la sold%
d'un mois qui leur doit être allouée en vertu de
l'arrêté qui dissout cette garde.
M. le préfet leur a répondu qu'il attendait la
dépêche officielle qui doit ouvrir le crédit néces
saire au payement de cette solde. Les soldats se sont
mis alors h crier. M. Vivès, commissaire de police
du quartier des Célestins, se trouvant dans la cour
de la préfecture avec ses agents pour maintenir la
tranquillité, et ayant été reconnu, cent bras se sont
levés sur lui, et ce magistrat a été victime des plus
mauvais traitements; assailli de tous côtés par un
déluge de coups de pieds, de coups de poings, il®