tution des biens de "NYalIenstein. A la têle du régiment de cuirassiers, Grand-duc- Constantin, il se distingua plusieurs fois en 1814, et mérita même la croix de Marie- Thérèse pour avoir résisté un jour pendant trois heures, dans un défdé, des forces quadruples. Constantin, dont on connaît la violence, faillit être tué par lui Vienne devant le front du régiment, parce qu'il était échappé au grand-duc un geste irn- pertinant.Windischgraetzestâgé d'environ soixante-deux ans. FRANCE. Paris, 27 octobre. On a résolu de former une association dont les journaux ont déjà parlé, et qui a pris pour dénomination Association contre le retour de la monarchie. Mais la composi tion de celle assemblée n'est pas de nature y rallier les républicains sages, sensés et modérés. M. de Lamennais en est président, M. Delescluze, secrétaire général (car cette nouvelle coalition n'est pas composée ex clusivement de représentants), M. Deville, le Montagnard du Danube, est trésorier. Quarante membres forment le corps de ce bataillon sacré de l'ultra-démocratie, pris moitié dans la Montagne, et moitié dans les rangs des socialistes étrangers l'Assem blée. L'affaire du Peuple constituant, journal de M. Lamennais a été plaidée aujourd'hui la Cour d'assises de la Seine; M. Lamen nais qui avait tant de fois revendiqué la responsabilité de l'article incriminé devant l'Assemblée natioanale, a été entendu com me témoin et s'est de nouveau déclaré le seul auteur de l'article, ce qui n'a pas em pêché legérant, M. Veyron-Lacroix, reconnu coupable par le jury, après vingt minutes de délibération, d'être seul condamné un mois de prison et 500 francs d'amande. Ce matin le discours de M. Louis Bonaparte en faveur du peuple français (son manifeste d'hier), se criait dans les rues. S'il ne se vendait pas, il se donnait... Tout annonce que la lutte se posera entre M. Louis Bonaparte et M. le général Cavaignac seuls. Les journaux de Paris commencent prendre couleur. La Presse et VÉvénement adoptent pour candidat le prince Louis Bonaparte; le Siècle incline aussi de son côté; Y Assemblée nationale, selon touteappa- rence, se ralliera pareillement sa candi dature. Le National, au contraire, le com bat énergiquement, et plaide la cause du général Cavaignac. Le Journal des Débals se montre également favorable au chef actuel du pouvoir exécutif. Les rouges, ne voulant ni de l'un ni de l'autre de ces can didats, les enveloppent tous les deux dans la même réprobation; ils voteront pour M. Ledru-Rollin. Quant M. de Lamartine, nous ne voyons pas qu'il ait jusqu'ici de bien nombreux partisans dans la presse. Le prince Louis Bonaparte a baissé la tète sans répondre lorsqu'il a été accusé de semer l'or pour acheter des voix. Mais ce que l'on sème n'est rien auprès de ce qu'on promet. Remise de deux années d'im pôts, rien de moins, (o,600,000,000 de fr.) Et gardez-vous de contredire les paysans du Berry ou du Nivernais, s'ils vous disent qu'un splendide mariage va doubler encore la fortune de l'Empereur et la prospérité de la France. De fait Louis Bonaparte est assez riche pour sacrifier deux millions sa candidature. Par la misère qui court, et sous le régime du suffrage universel, il n'en faudra peut-être pas autant pour ache ter un appoint de cinq cent mille voix. J'ai prononcé le mot de misère là est aujourd'hui tout le péril de la situation. Si les gouvernants ne savent pas la vaincre, elle deviendra un levier formidable aux mains des tribuns désespérés. Les suicides se sont multipliés depuis six semaines dans une proportion effrayante. Un homme de lettres et son enfant, une ouvrière et ses deux enfants se tuent en se jetant par leurs fenêtres, hier une mère de famille s'est donné la mort la Chapelle, un menuisier laborieux s'est fait sauter la cervelle d'un coup de pistolet en sortant du troisième atelier, où on lui avait refusé de l'ouvrage. L'irritation est de plus en plus vive con tre tous les républicains du National; leur avidité et leur faste scandalisent d'autant plus qu'ils ont plus énergiquement attaqué le pouvoir déchu précisément sous ces rap ports. On cite des choses inouïes des Lu- cullus et des Apicius de la République nouvelle, dans les violons de M. Marrast, du citoyen Gouache. L'huissier principal des Tuileries, passé au service de la présidence, a été congédié par M. Marrast comme n'étant pas assez fort sur l'étiquette. Le maître de danse de M. Marrast, M. Sauvan, a été nommé chef du contentieux rilôtel-de-Ville aux appointements de dix mille francs. Autant la férocité des rouges indigne la bourgeoisie, autant la rapacité des bleus scandalise les classes souffrantes. Un crime épouvantable a été commis mer credi une heure, dans le quartier Saint-Germain Paris. Une famille, dont le chef est employé dans un bureau, occupé dans la maison qui porte le n° 38 de la rue de Verneuil, un appartement situé au deuxième étage. Cette famille avait son service une jeune fille de seize dix-sept ans, native de Savoie. Vers une heure, une personne qui loge au-dessus de cet appartement, soupçonnant qu'un crime venait d'y être commis, s'est transportée chez le commissaire de police du quartier pour l'inviter a venir dresser procès-verbal. Ce magistrat s'empressa de se rendre sur les lieux. Arrivé a l'appartement, la porte fut enfoncée, car personne ne répondit aux coups réitérés frappés 'a la porte, et la un horrible spectacle s'offrit aux regards. La jeune fille, étendue, la tête presque arc-boutée a la porte rendait le dernier soupir au milieu d'une mare de sang. Inspection faite par le docteur du corps de la victime, on remarqua que l'assassin avait frappé de quatre coups de poignards, tous mortels, celte malheureuse créature qui, trop faible contre son meurtrier, avait encore eu assez de vie pour se traîner après lui jusqu'à la porte d'entrée. On a constaté dans la visite de l'appar tement faite eu présence du propriétaire qu'un meuble contenant 2,000 fr. environ avait été ou vert, et qu'une somme de 900 fr. avait été volée. Le portier de la maison, absent de sa loge au moment de l'assassinat, n'a pu donner aucuns ren seignements a la justice sur l'assassin, qui n'a pu encore être découvert. A trois heures, le procureur de la république; un juge d'instruction et M. Al lard, chef de la police de sûreté, se sont rendus sur les lieux. Une foule considérable stationnait devant la maison qui était gardée et cernée par un peloton de troupe de ligne. Vendredi dernier, un grave accident est arrivé près de Cassel (Nord), a la suite d'une partie de chasse. Un des chasseurs portait son fusil en bandoulière, tout a coup la bretelle lui glisse sur l'épaule, le fusil tombe; voulant le rattraper dans sa chute, il le saisit par la détente, et va frapper au cou M. Mostaert, avocat Cassel, qui l'instant tomba inauimé. On peut facilement juger de la douleur du jeune homme qui venait de tuer dans sa victime un de ses meilleurs amis. 11 est immé diatement allé faire sa disposition au procureur de la République. On écrit de Béziers au Messager du Midi, que, dans la journée du 19 courant, le procureur de la République, accompagné de divers agents, s'est rendu dans la commune de M..., où il a fait procéder l'exhumation de feu Mm" la comtesse de***, qui, selon la rumeur publique, serait morte empoisonnée. On a dû procéder h l'autopsie, mais toute l'opération a été faite dans le plus profond secret. On a remarqué depuis quelque temps, dans les rues de I.orient (France), un ecclésiastique noir. C'est le prince de Wals (Sénégal). Ce jeune homme suit depuis quatre ans les cours du Collège de S'- Louisk Paris. Bien que, par la mort de son père et de son aïeul, il soit devenu roi dès l'âge de 9 ans, il a renoncé k sa haute positiou et a nommé succes sivement une tante et sa mère régentes. Sa seule ambition est d'entrer dans les ordres et de se con sacrer ensuite a la régénération politique et sociale de son peuple. Atteint d'une affection de poitrine, il va, d'après le conseil des médecins, passer l'hiver dans son pays. Il se propose de revenir l'année prochaine reprendre ses études h Paris et d'y rester tout le temps qui lui sera nécessaire pour compléter son éducation. Ses deux compagnons de voyage sont M\I. Alexandre (Louis), prince du Grand- Bassin (Guinée), et Seay, fils du ministre de ce royaume. Les ouvriers fileurs de laine de Roubaix se sont mis en griève. Le décret qui règle l'élection du président de la République a été adopté par la Chambre française. Malgré le refus de lui voter un supplément de traitement, M. Armand Marrast a donné le 26 au soir un grand dîner et une soirée. Mgr. Sibonr, archevêque de Paris, les vicaires-généraux, M. Dupin aîné, assistaient au dîner. On annonce que plusieurs évêques vienent de s'entendre pour ordonner des prières dans leurs diocèses l'époque des élections presidentelles afin d'attirer les bénédictions du Ciel sur la France et de demander 'a Dieu qu'il inspire aux électeurs un choix conforme aux intérêts du pays. En présence de l'inconvenable mouvement des esprits vers M. Louis Bonaparte, l'Assemblée se trouve hésitante, incertaine. La majorité quant a présent du moins; elle peut le devenir lorsque l'élection du prétendant impérial sera un fait accompli la majorité, disons-nous, n'est pas maintenant bonapartiste; elle voudrait donc pren dre quelque résolution qui put empêcher le succès du héros de Boulogne; mais elle n'ose pas, crai gnant de venir se briser elle-même contre le ver tige qui entraîne l'opinion publique. C'est évidemment contre M. Louis Bonaparte qu'elle a adopté, dans la séance du 28, deux pro- positions, l'une rétablissement pour le présider! de la République le serment aboli par le gouver nement provisoire; le futur président devra jur®

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2